Kija et Akénaton - Photo Martin Lehmann
Par Ida Herskind - Politiken - 25 janvier 2023
Des reliefs égyptiens de la cité d'Amarna sont réassemblés après avoir été séparés pendant plus de 3 000 ans. Lors de la désintégration de la ville, les blocs de décorations ont été dispersés aux quatre vents et ce n'est qu'en 2013 que l'égyptologue américain Raymond Johnson a découvert qu'ils s'emboîtaient les uns dans les autres. À gauche, le relief du Metropolitan Museum of Art de New York, représentant le pharaon Akhenaton sacrifiant un canard au dieu soleil Aton. Le relief du Glyptotek de droite représente à l'origine sa seconde épouse, Kija, mais son nom a été effacé par la suite et remplacé par celui de la princesse Meritaten, fille de la première épouse du pharaon, la reine Néfertiti. L'arrière de sa tête a également été allongé pour ressembler à celle de la princesse.
A la Glyptothèque de Copenhague, une salle d’exposition révèle au public un relief vieux de trois mille ans. D’une longueur de 52 centimètres, il faisait autrefois partie d’un motif plus important plaqué sur un mur décoré d’un palais d’Amarna, une cité de l’Égypte antique.
Le relief représente le visage de Kiya, l’épouse secondaire du pharaon Akhenaton. Portant une perruque nubienne, elle regarde les rayons du soleil. Jusqu’à une date récente, la Glyptothèque ignorait que cette femme élégante était une pièce d’un puzzle.
Son nom et son titre, “femme très aimée”, avaient été arrachés du mur décoré. Trois ans seulement après son mariage, l’épouse en question était tombée en disgrâce. Et, pendant des milliers d’années, le mystère est resté entier sur la ou les personnes qui avaient essayé de la rayer de l’histoire.
Jusqu’au jour récent où W. Raymond Johnson, égyptologue à l’Université de Chicago, a découvert que le relief de la Glyptothèque correspondait à un autre relief du Metropolitan Museum of Arts à New York. On y voit le pharaon Akhenaton en train de faire une offrande au dieu solaire, Aton. Lorsque les deux morceaux sont associés, on comprend tout de suite ce que Kiya tient dans ses mains. Le motif donne un éclairage nouveau sur son rôle et son importance.
Une page d’histoire s’est donc écrite avec la réunion des deux reliefs présentés côte à côte à l’occasion de l’exposition de la Glyptothèque inaugurée le 26 janvier dernier : Amarna – Cité du Dieu Soleil. “Ce jour est enfin arrivé. On se souviendra désormais de leur histoire”, lance Tine Bagh, conservatrice de la Glyptothèque pour les collections égyptiennes.