Le mont Saint-Michel - Crédit photo : Kat
Le quiz spécial 14-Juillet du Conseil européen sur Instagram comporte une erreur qui va renforcer la rivalité entre les deux régions.
Par Le HuffPost
L’éternelle rivalité entre les Bretons et les Normands ne risque pas de prendre fin de sitôt. Le Conseil européen a remis une pièce dans la machine en écrivant dans sa story Instagram (images éphémères) que le Mont-Saint-Michel, dont l’abbaye fête ses 1 000 ans cette année, se situait en Bretagne.
Le Conseil européen (institution européenne qui représente les chefs d’États et de gouvernement des pays membres de l’UE) a créé un quiz sur son compte Instagram ce vendredi 14 juillet à l’occasion de la Fête nationale française. La première question est la suivante : « Quelle région française a lancé une campagne sur Twitter pour avoir un émoji à l’effigie de son drapeau ? » Trois réponses possibles : la Provence, la Bretagne ou Paris ?
La bonne réponse est la réponse 2, Bretagne. Problème : pour illustrer la question a été ajoutée une photo du Mont-Saint-Michel... qui se trouve en réalité en Normandie, dans le département de la Manche.
Une rivalité vieille de centaines d’années
La dispute entre les Normands et les Bretons sur le Mont-Saint-Michel remonte à des centaines d’années, comme le rappelle Le Monde dans un article paru début juin. Le JDD précise que l’évêque Saint Aubert (un Normand) a, en 708, consacré à Saint Michel un des deux petits oratoires présents sur cette île quasi-déserte.
Des habitants se sont ensuite réfugiés ici pour échapper aux invasions des Vikings, puis l’île a été cédée en 867 à la Bretagne par le roi de France qui avait besoin d’aide pour vaincre ces guerriers. Enfin, ajoute Le Monde, le roi des Francs Raoul 1er a rendu le Cotentin et l’Avranchin (et donc le Mont-Saint-Michel) à Guillaume Ier de Normandie en 933.
Le Conseil européen n’est pas le seul à avoir mis le Mont-Saint-Michel en Bretagne. Comme le rappelle BFMTV, le New York Times s’était aussi trompé en 2019 sur son compte Instagram. Même Le Monde avait fait l’erreur en 2020 : le journal avait écrit qu’Emmanuel Macron faisait un déplacement en Bretagne et avait illustré l’article avec le Mont-Saint-Michel. « Non, le Mont-Saint-Michel n’est toujours pas en Bretagne ! », avait rétorqué l’hebdomadaire normand La Manche libre.
Selon plusieurs observateurs, les forces armées bretonnes se seraient positionnées à proximité des frontières normandes et ceci pourrait être l’amorce d’une invasion prochaine.
Publié le 16 Mar 2022 à 10h00
Depuis plusieurs jours ce sont des dizaines de foodtrucks crêperies bretonnes qui ont pris position autour du Mont et à proximité immédiate des grands axes de communications, laissant craindre le pire. Le tout associé à une propagande incessante des grands médias bretons appelant à « dénormandifier » le Mont Saint-Michel. « Nous allons reconnaître formellement la République Autonome du Grand Couesnon a annoncé le président du conseil régional de Bretagne tandis qu’il inspectait les troupes, qualifiant en autre les dirigeants normands de « clique de buveurs de cidre drogués ».
De son côté les Normands ont promis de résister et ont appelé les régions limitrophes à l’aide en envoyant massivement des autobus de touristes pour se garer en double file sur la rampe d’accès au Mont et ainsi bloquer l’invasion. « Il ne faut pas escalader la situation avec la Bretagne, envoyer un bus de touriste serait un risque de déclaration de guerre avec la Bretagne » a temporisé pour sa part Emmanuel Macron qui a annoncé qu’il était prêt prendre en charge au moins un ou deux réfugiés normands si la situation venait à se tendre.