“Il a été jeté comme une vulgaire ordure alors que regardez… On voit que les cartouches d’encre verte et rouge sont intactes…” explique le médecin légiste dépêché sur l’enquête. “Mais c’est pas le pire : une bonne moitié de la cartouche d’encre noire est encore pleine, témoigne-t-il, j’espère que vous avez l’estomac bien accroché…” ajoute-t-il en voyant un inspecteur vomir son petit-déjeuner devant l’atrocité de la scène.
100 mètres plus loin, au commissariat du 18ème arrondissement, les suppositions vont bon train sans que personne ne s’étonne outre mesure de ce drame. “Probablement un gosse du quartier… Ou un gang qui a voulu s’en débarrasser après l’avoir utilisé comme catapulte pour des boulettes en papier… De toute façon, les enquêtes comme ça, je les connais par coeur : on ne retrouve jamais le criminel, c’est à se demander pourquoi on fait ce métier” s’impatiente le brigadier- chef avant de se resservir un whisky.
Les rues de Paris ne sont plus sûres depuis plusieurs années pour les fournitures de bureaux. Trois semaines plus tôt, c’était un stylo bic bleu qui avait été retrouvé dans une benne à ordure, le capuchon mordillé, sans bille et le corps atrocement mutilé. “De quoi vous dégoûter définitivement de ce boulot” témoigne le médecin légiste en voyant les ambulanciers charger le corps du stylo quatre-couleurs à l’arrière de l’ambulance.