Lorsque les rayons du soleil traversent l'air, les atomes et les molécules de l'atmosphère diffusent la lumière bleue. | Sam Schooler via Unsplash
Le soleil est à son apogée, les oiseaux chantent et, en levant les yeux, vous admirez un joli ciel bleu. Mais êtes-vous certain de sa couleur? Vos yeux ne vous jouent-ils pas des tours? Ces interrogations pourraient bien trouver leur réponse en portant un regard attentif à l'obscurité de la nuit.
À moins de vivre en Bretagne –c'était facile, ne nous en voulez pas–, qui dit journée ensoleillée dit généralement grand ciel bleu. Et ce, pour une raison scientifique. Comme l'expliquent deux professeurs d'astronomie dans The Conversation, l'astre produit un large spectre de lumière que nous percevons comme blanc, mais comprenant en réalité l'ensemble des couleurs de l'arc-en-ciel. Mais lorsque les rayons traversent l'air, les atomes et les molécules de l'atmosphère diffusent la lumière bleue. C'est ce qu'on appelle la diffusion Rayleigh.
Mais si le spectre est composé de toutes les nuances, pourquoi ne percevons-nous que le bleu du ciel? Tout simplement parce que cette couleur possède une longueur d'onde très courte (entre 380 et 450 nanomètres) comparée au rouge (780-622 nm) qui se disperse moins. Or, étant donné que nous ne percevons qu'une lumière diffusée, le bleu ne doit pas être considéré comme le réel coloris du ciel.
Pour connaître sa véritable couleur, mieux vaut l'observer à la nuit tombée. La lumière blanche du soleil étant absente, les nuances seront plus authentiques. Et en portant un regard attentif vous remarquerez que le ciel est certes sombre, mais pas parfaitement noir. Il brille. Assurément grâce aux étoiles, mais pas seulement. Cette lueur appelée airglow est produite par les atomes et les molécules de l'atmosphère. En effet, dans la lumière visible, l'oxygène produit une lumière verte et rouge, l'hydroxyle une source lumineuse rouge et le sodium un ton jaunâtre.
Les étoiles filantes sont en partie responsables des nuances que nous observons. Ces minuscules météores se déplacent à plus de 11 kilomètres par seconde et laissent derrière eux une traînée d'atomes et de molécules, notamment du sodium. Bien que ces éléments chimiques ne représentent qu'une minuscule fraction de notre atmosphère, ils constituent une grande partie de la luminescence de l'air.
Le ciel est donc loin d'être uniquement bleu. Les mélanges de vert, de rouge et de jaune font partie intégrante de son panel de couleurs.
“Il a été jeté comme une vulgaire ordure alors que regardez… On voit que les cartouches d’encre verte et rouge sont intactes…” explique le médecin légiste dépêché sur l’enquête. “Mais c’est pas le pire : une bonne moitié de la cartouche d’encre noire est encore pleine, témoigne-t-il, j’espère que vous avez l’estomac bien accroché…” ajoute-t-il en voyant un inspecteur vomir son petit-déjeuner devant l’atrocité de la scène.
100 mètres plus loin, au commissariat du 18ème arrondissement, les suppositions vont bon train sans que personne ne s’étonne outre mesure de ce drame. “Probablement un gosse du quartier… Ou un gang qui a voulu s’en débarrasser après l’avoir utilisé comme catapulte pour des boulettes en papier… De toute façon, les enquêtes comme ça, je les connais par coeur : on ne retrouve jamais le criminel, c’est à se demander pourquoi on fait ce métier” s’impatiente le brigadier- chef avant de se resservir un whisky.
Les rues de Paris ne sont plus sûres depuis plusieurs années pour les fournitures de bureaux. Trois semaines plus tôt, c’était un stylo bic bleu qui avait été retrouvé dans une benne à ordure, le capuchon mordillé, sans bille et le corps atrocement mutilé. “De quoi vous dégoûter définitivement de ce boulot” témoigne le médecin légiste en voyant les ambulanciers charger le corps du stylo quatre-couleurs à l’arrière de l’ambulance.
Historien médiéviste, Michel Pastoureau est directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, spécialiste de la symbolique occidentale – couleurs, images, emblèmes, bestiaires. Après le bleu et le noir, il livre une fascinante histoire de la couleur verte.
Outre son histoire sociale et culturelle des couleurs, Michel Pastoureau est l'auteur d'une vingtaine de livres, parmi lesquels L'Etoffe du Diable. Une histoire des rayures et des tissus rayés (1991), L'Art héraldique au Moyen Age (2009) et Les Couleurs de nos souvenirs (2010) sont publiés au Seuil.
Propos recueillis par Juliette Cerf | Publié le 15/11/13 mis à jour le 08/12/20
« Le vert est une couleur très riche, ambiguë, une matière rêvée pour l'historien – et, à titre personnel, ma couleur préférée depuis l'enfance ! Ce qui n'est pas forcément partagé. Sa cote n'a cessé d'osciller d'une époque à l'autre. A la différence de celle du bleu, qui, dans les sociétés occidentales, enregistre une promotion continue ; les Grecs et les Romains n'aimaient pas le bleu, qui est maintenant la couleur préférée de 50 % de la population.
Dans le cas du vert, cela monte et descend tout le temps ; certaines époques l'adorent, d'autres le haïssent. Selon les enquêtes d'opinion, aujourd'hui, presque autant de personnes ont le vert pour couleur préférée (15 %) que pour couleur détestée, censée porter malheur. Les comédiens refusent toujours de la porter sur scène. Une vieille superstition : au Moyen Age, le vert-de-gris, pigment utilisé par les peintres, était aussi un poison…
Cette combinaison, apprise dès l'école maternelle, s'est révélée très tard. A longtemps persisté un tabou, venu de la Bible, sur les mélanges : on ne fusionne pas deux matières pour en faire une troisième. Il existait surtout un règlement professionnel très strict chez les teinturiers, qui n'avaient l'autorisation de fabriquer que certaines couleurs : les cuves de bleu et de jaune ne se situaient pas au même endroit dans la ville, et personne n'aurait donc eu l'idée de les mélanger.
Il faut attendre la découverte du cercle chromatique par Newton, au XVIIe siècle, pour qu'on situe le vert à mi-chemin entre bleu et jaune. C'est très récent à l'échelle de l'histoire. Le vert n'est donc en rien le mélange des symboles du bleu et du jaune, à la différence du roux, qui a longtemps associé les mauvais aspects du rouge et du jaune : colère, péché, luxure, d'un côté, mensonge, trahison, robe de Judas, de l'autre.
Satan, Hulk et les Martiens
Le vert, c'est la couleur de Satan, du diable, des ennemis de la chrétienté, des êtres étranges : fées, sorcières, lutins, génies des bois et des eaux. Les super-héros et les Martiens, grands et petits hommes verts de la science-fiction, s'inscrivent dans cet héritage culturel, où le vert joue le rôle de l'ailleurs, de l'étrangeté, du fantastique. Pourquoi ? Parce que c'est une couleur instable, rebelle, très difficile à fixer chimiquement. Avec le vert, le rapport entre chimique et symbolique se révèle passionnant.
Du point de vue philosophique et anthropologique, la chance et la malchance vont ensemble, la roue de la fortune tourne. Par excellence, le vert est la couleur de l'indécision, le visage du destin ; sa symbolique la plus forte, c'est une partie en train de se jouer : pelouses des terrains de sport, tapis des joueurs de cartes, tables de ping-pong, tapis verts des conseils d'administration où se décide l'avenir d'une entreprise. Le vert incarnait la chance, donc la fortune et l'argent, bien avant l'apparition du dollar.
Longtemps vu comme maléfique, le vert a été revalorisé par nos sociétés contemporaines, jusqu'à incarner la liberté. On lui a donné le feu vert, et même confié une mission de taille : sauver la planète ! C'est devenu une idéologie : l'écologie – après le rouge, symbole du communisme. Plusieurs étapes historiques ont inventé le vert comme couleur médicale, sanitaire, apaisante, couleur de la nature, de l'hygiène, du bio.
Avec le romantisme, d'abord, à la fin du XVIIIe siècle, la nature devient verte, exclusivement synonyme de végétation, alors qu'elle portait avant les couleurs des quatre éléments, l'eau, la terre, le feu et l'air. Au XIXe siècle, ensuite, avec les deux révolutions industrielles, on sent qu'on manque de verdure : la nature fait son entrée dans la ville. Le mouvement commence en Angleterre à l'époque victorienne : on construit des parcs et des jardins, espaces verts, allées vertes, coulées vertes, etc.
D'anglais, le phénomène devient européen, puis américain. On envoie les gens se mettre au vert à la campagne – voyez encore aujourd'hui, les classes vertes. Il y a un besoin de couleur verte pour les yeux et de chlorophylle pour les poumons. C'est devenu plus politique depuis que des partis, en France, en Allemagne et ailleurs, se sont nommés « les Verts ».
C'est d'abord la couleur du prophète et de ses descendants : Mahomet aimait cette couleur, portait au combat un turban et un étendard verts. On évitait de mettre du vert dans les beaux tapis pour ne pas fouler cette couleur sacrée. En terre d'Islam, le vert est très valorisé, toujours positif, jamais pris en mauvaise part ; c'est la couleur fédératrice sur le plan politique et religieux.
Néron adore le vert ; des témoignages vantent sa collection d'émeraudes ; il aime les modes orientales, barbares, donc s'habille de vert, ce qui est extravagant pour un empereur romain. Dans les jeux du cirque, courses de chars, il soutient les curies vertes, alors que les empereurs en général soutiennent les bleues. Ses biographes disent qu'il était un grand amateur de poireaux, la nourriture des plus pauvres…
Tristan, héros préféré du public médiéval, entretient un rapport très fort avec cette couleur : il a du vert dans ses armoiries, il se cache dans la forêt pour fuir la colère du roi Marc, se déguise en jongleur ou en fou, adore les arbres et les tilleuls.
Molière écrit Le Misanthrope à une période où le vert, en vogue chez les princes et les seigneurs au début du XVIIe siècle, est passé de mode. Alceste, avec ses rubans verts, est donc grotesque !
C'est la société qui fait la couleur. Historien des sociétés occidentales, je travaille sur des terrains documentaires variés : le vocabulaire, la littérature, la poésie, les traditions orales, les croyances, l'art et spécialement la peinture, mais aussi le vêtement, qui est le grand code de la couleur de la vie en société, les étoffes, les drapeaux, les emblèmes. Je dis souvent à mes étudiants que les teinturiers ont autant à nous apprendre que les peintres.
Les problèmes économiques sont importants aussi : les prix variant beaucoup, un peintre utilisera tel pigment, meilleur marché, plutôt que tel autre. J'ai aussi pris l'habitude de rencontrer chimistes et physiciens. La distinction entre couleur primaire et couleur secondaire émerge au XVIIIe siècle et s'impose comme vérité scientifique au XIXe, alors que, pour les sciences humaines, c'est une simple convention, une étape dans l'histoire des savoirs... Le scientisme a fait beaucoup de mal à la couleur.
Et continue d'en faire : ainsi Johannes Itten, théoricien du Bauhaus, toujours enseigné dans les écoles des beaux-arts, a répété jusqu'à sa mort, en 1967 : « Les lois de la couleur sont éternelles et universelles. » Cela me met en rage ! Il n'y a évidemment rien d'universel dans les problèmes de la couleur. En Asie, par exemple, on ne se demande pas si c'est bleu, vert ou jaune, mais si c'est sec ou humide, lisse ou rugueux, tendre ou dur, transparent ou mat.
Avant d'être pigment, matière ou lumière, la couleur est une idée, un concept. De récentes études montrent d'ailleurs qu'un non-voyant de naissance, parvenu à l'âge adulte, a la même culture des couleurs qu'un voyant. C'est vertigineux. Voir les couleurs n'est donc pas nécessaire pour les évoquer. Elles se manipulent comme des catégories abstraites. Le drapeau français est bleu, blanc, rouge : il n'y a pas de texte constitutionnel qui définit ce qu'est le bleu, le blanc ou le rouge. Ce qui compte, c'est l'idée. Entre la couleur réelle et la couleur nommée, il y a d'ailleurs parfois des écarts énormes. Le vin blanc par exemple n'a rien de blanc, sinon ce serait du lait ! »
Dans certaines civilisations anciennes, la couleur bleu n’existait pas. Un paradoxe étonnant. Les explications du site espagnol El Confidencial.
Le bleu de Santorin, Grèce. Photo de Francesco Riccardo Iacomino/ Getty Images
Antiquité – Grèce. Les idées ont-elles précédé le langage ou est-ce l’inverse, se demandait René Magritte. Gabriel García Márquez, dans Cent Ans de solitude, prend parti : “Le monde était si récent que la plupart des objets n’avaient pas encore de nom et pour les désigner il fallait les montrer du doigt.” Vraiment, savons-nous ce que sont les choses parce que nous avons un nom pour en parler ? Les Grecs anciens peuvent peut-être nous éclairer.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la couleur bleue, celle qui qualifie notre planète, celle qui nous enchante dans toutes ses nuances face à un horizon où ciel et mer se confondent, cette couleur n’a pas toujours existé – en tout cas dans le regard, et dans les mots. C’est d’autant plus étonnant qu’il s’agit d’une couleur primaire, celle qui est perçue, pour être précis, dans une longueur d’onde comprise entre 460 et 482 nanomètres. Mais le plus surprenant est de constater que le peuple qui a inventé la démocratie et la philosophie n’a pas été capable de percevoir une couleur qui nous semble à nous si nécessaire. Tout petits, dans leurs premiers dessins, n’est-ce pas du crayon bleu que s’emparent d’abord les enfants ? C’est qu’il faut bien représenter ce ciel qu’ils ont au-dessus de la tête.
Et les Grecs n’étaient pas la seule civilisation de l’Antiquité à l’ignorer. La première personne à se rendre compte que quelque chose ne va pas est le Premier ministre britannique à quatre reprises, William Ewart Gladstone (1809-1898), qui était passionné par les œuvres d'Homère. Il a découvert que dans "L'Iliade" ou "L'Odyssée", des couleurs comme le rouge, le blanc et le noir étaient mentionnées, mais jamais le bleu. En fait, les descriptions de tout ce qui avait trait à cette couleur étaient incroyablement inexactes : "l'aube avec ses doigts roses", le ciel de la couleur du "bronze" ou la mer, comme du "vin sombre".
Ça veut dire qu'ils n'ont pas vu le bleu ?
Oui, c'est vrai. Pour en revenir à Magritte et à ses pensées, n'ayant pas le concept ou l'idée, les Grecs et d'autres civilisations anciennes (des Chinois aux Hébreux) ne voyaient pas le bleu. Pour eux, il est très probable que le ciel était véritablement de couleur bronze ou la mer de couleur vin sombre. Cela a été démontré lors d'une expérience avec une tribu de Namibie qui n'a pas non plus de mot pour le bleu dans sa langue (bien qu'elle ait différents types de vert).
Lors d'une expérience menée avec une tribu namibienne qui n'a pas de mot pour désigner le bleu, on leur a montré onze carrés verts et un carré bleu. Ils n'ont pas réussi à trouver celui qui était différent.
Lorsqu'on leur a montré onze carrés verts et un carré bleu, ils ont été étonnamment incapables de trouver celui qui était différent. Cependant, lorsqu'ils ont remplacé le carré bleu par un autre carré d'une nuance de vert légèrement différente (pour lequel nous n'avons pas de nom et que nous avons beaucoup de mal à distinguer), ils l'ont immédiatement signalé.
Au début, il y avait la parole. Et ce mot était "noir" et ensuite "blanc", ou peut-être "sombre" et "clair", parce qu'ils représentent le jour et la nuit et sont fondamentaux. Puis vint le rouge, pour le sang, et plus tard d'autres comme le jaune, mais le bleu, la couleur fondamentale pour nous, a en fait très peu d'histoire. C'est pourquoi il est anachronique de voir des films basés sur l'Antiquité dans lesquels les personnages portent des vêtements teintés en bleu.
Les premiers mots pour décrire les couleurs étaient sûrement blanc, noir et rouge. En comparaison, le bleu a très peu d'histoire.
Il y a un "mais", bien sûr. Parmi toutes les civilisations qui sont entrées dans l'histoire et ont disparu depuis longtemps, une civilisation technologiquement avancée faisait exception : les Égyptiens. Les anciens Égyptiens avaient un pigment bleu, que l'on peut encore voir dans leurs reliques, et un mot pour le désigner. Les Sumériens l'avaient probablement aussi, si l'on en croit cette merveille de l'architecture babylonienne qu'est la porte d'Ishtar, au musée Pergamon de Berlin. L'époque est en fait moins importante que l'avancée technologique lorsqu'il s'agit de l'idée ou du concept.
Certains linguistes font remarquer que des mots comme "kajol", qui signifie "bleu" en hébreu, sont en fait une variante qui a évolué au fil des ans, et qu'ils viennent du noir, puisque la racine est la même que "kohol", le cosmétique noir utilisé pour peindre les yeux. De même, les Grecs (dont Homère) utilisaient le mot "kuanos", mais à leur époque, il ne signifiait pas bleu, mais noir ou quelque chose de sombre. Surprenant, bien sûr, dans une civilisation née en Méditerranée où la couleur qui n'existait pas est précisément celle qui est la plus présente dans sa nature caractéristique et belle. Ou, du moins, c'est ainsi que nous le voyons.
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Le mot de Kat : La couleur, c'est la vie !
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