Louis Henseling, paladin, journaliste, poète - 1867-1955
in Ça s'est passé à Toulon et en pays varois, de Gabriel Jauffret et Tony Marmottans - 1999
Les Excursionnistes toulonnais fêtaient leur centenaire en cette année 1999. Et s'ils ont compté dans leurs rangs nombre de fortes personnalités, la plus exceptionnelle demeure sans doute celle de Louis Henseling, journaliste de talent et ardent défenseur du Var.
Louis Henseling naquit a Toulon le 25 novembre 1867, où s'était arrêté son grand-père, Christophe, originaire de Bavière, alors qu'il accomplissait son tour de France comme compagnon. Coutelier, il s'était installé au n” 5, puis au ni' 6, de la rue des Chaudronniers, aujourd’hui rue d’Alger. Il eut plusieurs enfants, dont un chirurgien de la Marine qui succomba au Mexique en luttant contre une épidémie de fièvre jaune, et Jacques, habile artisan, qui lui succéda.
Spécialisé dans la fabrication d'instruments chirurgicaux, Jacques Henseling, qui fut conseiller municipal et membre associé de l'Académie du Var, épousa Claire Jourdan. Issue d'une vieille famille toulonnaise, elle était la nièce de Louis Jourdan, saint-simonien et républicain convaincu, qui fut rédacteur en chef du Siècle, journal de l’opposition libérale sous le Second Empire.
Ascendance de Louis Henseling
De leur union devait naitre Louis Henseling. Élève au lycée puis à l'externat des pères Maristes, il s'intégra très tôt au cénacle qui fréquentait l'atelier de son père, homme de grande culture. Médecins, enseignants, officiers de marine, botanistes comme Auzende, ingénieurs des Eaux et Forêts comme Émile Vincent, qui reboisa le Faron, ou peintres comme Horace Vernet.
A dix-sept ans, Louis Henseling renonce a se présenter aux concours d'entrée à l’École navale ou à Saint-Cyr, comme le désire son père. Il n'aime ni les bureaux ni les contraintes horaires et décide d’être journaliste, comme son oncle, et de vivre à Toulon.
En 1885, Louis Henseling est rédacteur au Var Républicain puis passe au Petit Marseillais où il reste huit ans, puis collabore au Petit Var de 1900 a 1922, à après-guerre à la France puis au Provençal.
Correspondant au Journal de Paris, il couvre pour ce titre la catastrophe de Lagoubran, l`explosion des cuirassés Iéna et Liberté, la revue navale de 1914 présidée par Poincaré, la trahison d'Ulmo, des affaires d'opium.
Journaliste dans L’âme, il fonde en 1900 le magasine Je dis tout qu'il dirigea jusqu'en 1940.
Un magasine malicieux, spirituel, souvent décapant, lu non seulement a Toulon mais également dans tout le Var ainsi que dans les ports militaires français et dans les grandes garnisons de l'Empire.
Toulon est une ville qui vit et qui s'amuse, où marins et coloniaux de retour de campagnes lointaines aiment retrouver les
fastes du carnaval, les ors de la brasserie de la Rotonde.
Pour répondre a ce besoin de chanter et de rire, Louis Henseling fonde La Cheminée, un lieu où l'on s'amuse, où il sera régisseur général, poète, chansonnier, machiniste.
En 1914, la ville de Toulon confie la direction de la bibliothèque municipale a Louis Henseling. En fin d’après-midi, son bureau
devient une petite académie au se retrouvent officiers de marine, coloniaux revenus de campagnes lointaines, ecclésiastiques et enseignants. Louis Henseling participe à l'organisation de grandes conférences, devient éditeur de Letuaire, membre du conseil d'administration de la Société des amis du vieux Toulon, il se signale par de très nombreuses publications. Le professeur Gaignebet, son ami et son historiographe dont le souvenir si vivace a Toulon, disait de Louis Henseling qu'il fut un "chevalier passionné de servir, un paladin du dévouement sans limite".
A l'image de son ami le docteur Rapuc, qui se battit en duel pour défendre l'honneur de Toulon, il ne cessa de s'insurger contre les calomnies de tous ceux qui tentaient de salir sa ville. En 1922 les rhumatismes assaillent Louis Henseling. Un médecin ami lui conseille la marche. Il se confie a la nature salvatrice et rejoint la Société des excursionnistes toulonnais fondée en 1899 par ses amis Boyer et Esclangon, alors animée par Fanquinat, Lambat, Puissant, Cauvin. il devient chef d’excursion puis archiviste de la société devenue sa famille.
Animé par une sorte "d'ardent patriotisme départemental", dira de lui le professeur Gaignebet, il parcourt le Var dans toutes ses dimensions, défend ses sites prestigieux et se signale par la publication des fameux En zigzag dans le Var dont la dernière série paraîtra en 1966, 71 pages illustrées par le maître imagier Filippi.
Une œuvre considérable saluée par l'auteur du manuel du folklore français peur ses enquêtes méthodiques et ses dessins qui n'ont jamais cédé au pittoresque.
Zigzags dans le Var
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La scène est plutôt rare. Dimanche après-midi, un troupeau de chèvres est arrivé au sommet du Faron, où il sera chargé de l’éco-paturage: une démarche qui consiste à paitre dans la nature afin de débroussailler et lutter ainsi contre les feux de forêts. Photo Frank Muller / Nice Matin
La scène a des airs de carte postale… insolite. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir un troupeau de chèvres qui s’égaye au pied du fort de la Croix Faron, avec en arrière plan le panorama magique sur la Méditerranée. Cloches tintantes, les animaux aux cornes torsadées ont été accueillis là ce dimanche après-midi par des minots aux yeux émerveillés et des adultes pas mécontents de cette rencontre soudaine avec le pastoralisme.
Habituées aux prairies hyéroises, les bêtes de Ninon Megglé ne s’installent pas sur le toit de Toulon pour profiter de la vue. Ses quarante-six chèvres et quatre moutons ont été choisis par la ville de Toulon et la Redif (1) pour leurs qualités de ruminant. Et leur capacité à s’attaquer à un travail indispensable avant l’été: celui du débroussaillage du massif forestier, entre le zoo et le sanctuaire de Notre-Dame du Faron.
Chaque jour, une chèvre peut engloutir 7kg de végétation
"Cette démarche d’entretien écologique va durer un mois", annonce la Ville. "L’écopâturage permet de s’affranchir d’une intervention mécanique, tout en menant une action efficace de lutte contre l’incendie." En somme, mieux vaut le tableau bucolique d’une chèvre qui broute (et qui crotte) que celui d’un engin bruyant (et polluant). Surtout quand ladite débroussailleuse sur pattes est capable de s’envoyer chaque jour quelque 7kg de végétation.
Du joli coup de fourchette de ces protégées, Ninon a fait une association: Bêle colline. La structure, née en 2020, propose ainsi ses services de "paysagisme pastoral" contre rétribution. "Ça coûte cinq fois moins cher que si c’était fait par l’homme", précise Josée Massi, la maire de Toulon, venue accueillir ces visiteurs inhabituels. Autour d’elle, les biquettes s’en donnent déjà à cœur joie. Sur le chemin du zoo, où les attend l’enclos prévu pour le repos du soir, les chèvres dévorent tout ce qui dépasse.
C’est du côté du zoo du Faron que le troupeau de chèvres se reposera chaque soir, après sept heures passées à paître au milieu de cet espace naturel sensible. Photo Frank Muller / Nice Matin.
Tel un cycliste dans la trouée d’Arenberg, le besoin de ravitaillement commence à se faire sentir. La transhumance n’a pas été de tout repos. Parties du Plan dès potron-minet, les chèvres ont traversé La Garde et La Valette, avant de s’attaquer aux 584mètres du sommet toulonnais. Charge à elles, désormais, de composer aussi avec les humains, toujours nombreux à arpenter le Faron.
Le troupeau sera visible tous les jours, et des petites animations pour les enfants autour du pastoralisme seront organisées chaque samedi à 16h. Frank Muller / Nice Matin.
Quant à ceux qui s’inquiéteraient du danger éventuel des prédateurs, et notamment les loups, Ninon rassure: "Il n’y a pas plus de risques ici qu’ailleurs. Et puis les chèvres ont l’air moins exposées que les moutons, peut-être en raison de leurs cornes ou de leur caractère." À quelques mètres d’ici, on entend les fauves rugir dans leurs enclos. Mais ceux-là ne risquent pas d’en sortir.
Les chouettes rayées sont beaucoup trop nombreuses au nord-ouest des États-Unis. | Philip Brown via Unsplash
Est-il légitime de tuer une espèce animale pour en sauver une autre? Pour le United States Fish and Wildlife Service (Service de la pêche et de la faune des États-Unis ou USFWS), la réponse à cette question est oui. Dans une proposition datant de novembre dernier, l'agence gouvernementale recommande l'abattage de plus de 470.000 chouettes rayées au cours des trente prochaines années dans les forêts de Californie, de l'État de Washington et de l'Oregon, rapporte le média NPR.
Selon le communiqué, la chouette rayée est en train d'évincer ses parentes moins agressives, la chouette tachetée du Nord et celle de Californie, de leur habitat. Depuis 1900, la chouette rayée, originaire de l'est des États-Unis, a pu se répandre à l'ouest grâce à l'installation de colons européens et aux modifications de l'écosystème qui en ont découlé.
Du fait de leur présence, les espèces de chouettes indigènes à ces régions sont menacées d'extinction. Selon la proposition du USFWS, les populations de chouettes tachetées du Nord ont diminué d'environ 75% au cours des deux dernières décennies et continuent de diminuer d'environ 5% chaque année. Aujourd'hui, la question est de savoir jusqu'où peuvent aller les actions visant à réparer ces erreurs écologiques historiques.
Le 25 mars, soixante-quinze organisations de protection des animaux ont critiqué le plan du USFWS dans une lettre, le qualifiant d'«impitoyable»: selon elles, il «perturbera gravement la faune et la flore, depuis le sol de la forêt jusqu'à sa canopée, en provoquant un nombre incalculable d'erreurs d'identification sur d'autres espèces de chouettes indigènes, y compris les chouettes tachetées».
En outre, les signataires sont convaincus que le plan n'est pas durable et qu'il est voué à l'échec. Ils soulignent que 100.000 coyotes sont abattus chaque année aux États-Unis, sans que cela aboutisse pour autant à une réduction de la population de cette espèce. Wayne Pacelle, président du groupe de lobbying Animal Wellness Action, a affirmé à NPR que les programmes de gestion létale réussissent souvent dans des écosystèmes fermés tels que les îles, mais ne sont pas aussi efficaces dans une région aussi vaste.
En revanche, d'autres organisations soutiennent le plan de l'USFWS. Claire Catania, directrice exécutive de Birds Connect Seattle, souligne qu'il ne l'enchante pas, mais qu'elle en reconnaît la nécessité. Pour Cameron Barrows, chercheur émérite à la retraite au Centre de biologie de la conservation de l'Université de Californie-Riverside, la lettre d'opposition signifie qu'effectivement «nous préférons avoir des chouettes rayées plutôt que des chouettes tachetées».
Le bricoleur suisse David Foutimasseur présente sa mini-tondeuse à gazon lors du festival BD au château, à Aigle -Suisse, le 16 mars 2024
David Foutimasseur, touche-à-tout suisse de 37 ans, passe des heures dans un atelier pour concevoir des machines loufoques. Il puise régulièrement dans l'univers poétique du dessinateur Franquin.
C'est un petit grain de folie semé par un dessinateur belge qui éclot au pied des montagnes du Vaudois suisse. L'inventeur David Foutimasseur est parvenu à reproduire à l'identique un petit engin poétique apparu dans une planche de la bande dessinée Gaston publiée en 1976, et dessinée par Franquin : une mini-tondeuse à gazon, conçue pour éviter les pâquerettes. Il l'a présentée samedi 16 mars lors du festival BD au château, à Aigle (Suisse).
"C'est un gag qui m'a beaucoup touché", commente le bricoleur suisse auprès de franceinfo, mercredi. "Gaston Lagaffe explique à son ami Jules que sa tante était triste quand il faisait la pelouse, parce qu'il coupait les pâquerettes. Il crée cette invention juste pour rendre service, et sans qu'on ne lui ait rien demandé."
Il a passé une dizaine d'heures à réaliser ce modèle, sur son temps libre et durant ses pauses du midi. "Grâce à mon métier de réparateur de locomotive, j'ai accès à beaucoup de corps de métier et je peux demander conseil à des collègues." Mais elle ne fonctionne pas encore tout à fait sur la photographie.
La mini-tondeuse à gazon conçue par le bricoleur David Foutimasseur.
En effet, il reste encore quelques étapes avant de s'attaquer aux alpages. "Je l'ai terminée jeudi dernier, en installant un petit moteur d'avion télécommandé. Il tourne à 18 000 tours minutes, donc je n'ai pas encore osé le démarrer avec la lame". Un premier test est prévu jeudi, avec les précautions d'usage.
David Foutimasseur, qui n'en est pas à son coup d'essai s'agissant de donner vie aux engins dessinés par Franquin, ne s'est encore jamais blessé en les concevant ou en les pilotant, mais il touche du bois. "L'une des créations les plus folles, c'est une tondeuse transformée en kart, avec une chaîne reliée aux roues arrière", raconte-t-il. Quand des journalistes sont venus le filmer pour une émission de la RTS, la télévision publique suisse, il a perdu la direction et foncé tout droit dans un champ à 40 km/h
Ce touche-à-tout de 37 ans bricole depuis des années à partir de matériaux de récupération. David Ansermin, de son vrai nom, a pris le pseudonyme de David Foutimasseur : en vieux vaudois, le verbe foutimasser désigne une "action qui ne sert à rien. Cela veut dire brasser de l'air, faire quelque chose d'inutile..." Ce qui résume la philosophie qui règne dans son atelier de Montreux, au sein d'une usine désaffectée reconvertie en repaire pour artistes.
"J'avais 10 ans quand mon père m'a offert mon premier Gaston, raconte celui qui s'identifie sans mal à cette figure de doux rêveur. J'ai toujours aimé le fait que ce personnage bricole dans sa bulle, par pur plaisir." Fortement inspiré par l'univers de Franquin, David Foutimasseur a déjà fabriqué une reproduction de la gastomobile, ce qui lui a valu d'apparaître, en 2017, dans un hors-série du magazine Spirou consacré aux 60 ans de Gaston Lagaffe. Il a également donné vie à une lampe de poche solaire – qui apparaît "dans deux cases" seulement de la BD –, un lit-voiture et une poubelle télécommandée, qui apparaît dans une des dernières planches de Gaston dessinées par Franquin.
David Foutimasseur rêve un jour de présenter ses créations au festival d'Angoulême, Mecque des amateurs de BD. En attendant, malgré ses efforts, il n'est pas certain que la mini-tondeuse apparaisse prochainement sur les rayons des magasins de jardinage : "Si votre jardin fait 48 centimètres carrés, ça va tout seul, mais sinon, il faut être très patient. Allez, on va l'envoyer au château de Versailles !"
Yellow-legged gulls play a long-overlooked role in a Mediterranean archipelago: they carry olives far and wide.
by Lauren Leffer - January 24, 2024
The Balearic Islands, a Mediterranean archipelago off the coast of Spain, are a famed travel destination. Clubbers and nightlife enthusiasts flock to Ibiza, while Mallorca is more popular with families and newlyweds seeking sun, sand, sea, and history. To tourists and beachgoers, the islands’ screaming, French fry–stealing gulls are pests. But these ubiquitous birds play a surprisingly important ecological role in the picturesque archipelago.
Two decades ago, ecologist Alejandro Martínez Abraín was studying seabird colonies along Spain’s coast near the Balearic Islands when he noticed something odd. On rocky outcrops and in isolated coves, he found greenish-brown olive pits everywhere, scattered under the webbed feet of hordes of yellow-legged gulls. In most locations, the pits had accumulated in limestone crevices without germinating. But at one colony in the Ebro Delta, about 175 kilometers south of Barcelona, olive saplings were sprouting up from sand dunes.
Wild olive trees are common in Spain, where the Phoenicians introduced the plant more than 3,000 years ago from the eastern Mediterranean. The trees are culturally important, too; people have been cultivating domestic olives and tending to groves in the region since at least the Middle Ages.
In the Ebro Delta, the discarded pits were changing the ecosystem from the grasses and scrubby conifers typical of dune systems to a wild olive forest, says Martínez Abraín, who is now an ecologist at the University of A Coruña in Spain. Connecting the dots, he realized that gulls were eating olives elsewhere and regurgitating the pits in small piles around their breeding sites. “It was really ecological engineering, and nobody was paying attention to that,” he says.
Martínez Abraín began collecting the spit-up pits, but the finding took on new meaning after Haruko Ando, an ecologist and expert in seed dispersal at Japan’s National Institute for Environmental Studies, heard about the olive-eating gulls on a recent visit to Spain.
Working with Martínez Abraín and other collaborators, Ando revealed in new research that yellow-legged gulls are eating both wild and domestic olives and spreading those seeds over long distances between the Balearic Islands. The archipelago provided the scientists with ideal conditions for studying seed dispersal by gulls. Some islands, like Dragonera, located about one kilometer off the west coast of Mallorca, have groves of wild and domesticated olives, but on the smaller, treeless islands, birds are the only distributors of pits.
The findings “clearly demonstrate the potential for gulls to move seeds from one island to another,” says Debra Wotton, an ecologist at the University of Canterbury in New Zealand and founder of science consultancy Moa’s Ark Research, who was not involved in the new study. “Dispersal is a fundamental process in shaping plant communities, which are the foundation of an ecosystem,” she adds. “So these gulls are an integral part of their environment.”
To figure out how far gulls might spread olive seeds, Ando and her coauthors needed to know how long it takes for gulls to regurgitate olive pits. In trials with captive birds, the scientists fed four yellow-legged gulls olives hidden inside tasty sardines. On average, the gulls took more than 30 hours to spit up the seeds, stripped of fleshy fruit.
During that surprisingly lengthy period, gulls can carry olive pits long distances. Based on the movements of 20 wild birds fitted with GPS transmitters, the scientists estimate that, on average, gulls move wild olive pits more than 7.5 kilometers and domesticated olive pits more than 12.5 kilometers. They estimate that the farthest gulls are transporting olive pits in the archipelago is 100 kilometers.
That gulls are moving domestic olives greater distances than wild ones suggests the birds prefer the larger, meatier cultivated olives—just like people—and are flying farther to reach the groves where they grow, Ando says.
Yellow-legged gulls have long been seen as a nuisance that needs to be controlled rather than part of the ecosystem, says Martínez Abraín. But now, he hopes people will recognize their valuable role as seed spreaders. Gulls don’t just loiter at garbage dumps and harass fishermen—they also help shape landscapes across the archipelago.
No species is good or bad, Martínez Abraín adds; they’re all simply part of the fabric of life. Pull one loose thread and you might find it connects a seabird to an unexpected snack.
Trois mètres de hauteur, triangulaire et en acier inoxydable. Voici les caractéristiques du monolithe nouvellement arrivé au Pays de Galles sur la colline de Hay Bluff.
C’est au nord de Cardiff qu’un joggeur, Richard Haynes, a découvert un bloc d’acier gris semblant planté dans le sol. Très surpris, il a immédiatement pris l’installation futuriste étonnante en photo et a partagé sa découverte sur les réseaux sociaux.
Les internautes ont donc immédiatement commencé à se poser des questions, inventant des théories plus folles les unes que les autres. Une partie d’entre eux à même parlé d’une action des extraterrestres.
Un grand nombre d’entre eux s’est même rendu sur place afin de voir de leurs propres yeux le monolithe.
Lorsqu’il a aperçu le monolithe, Richard Haynes a d’abord pensé qu’il s’agissait d’un outil pour collecter l’eau de pluie. Mais il a vite changé d’avis en remarquant l’aspect inhabituel de l’objet et surtout sa grande imposante.
En s’approchant de celui-ci, le joggeur a découvert que le monolithe était creux et qu’il semblait plutôt léger. Il pouvait donc avoir été porté et déposé sur la colline par deux personnes.
Ces dernières années, des trouvailles similaires ont été recensées au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Quasiment tous les monolithes qui ont été découverts récemment étaient au final des œuvres d’art, mais aucune explication n’a pour le moment été confirmée pour celui de celui du Pays de Galles. Rien n’atteste donc que l’objet relève donc d’un évènement surnaturel.
The Most Famous Artist, un groupe d’artistes du Nouveau Mexique avait déjà revendiqué deux monolithes retrouvés dans l’Utah et en Californie, après que ceux-ci aient été les cibles de nombreuses théories farfelues.
Organisée en collaboration avec la Fondation Mucha, l’Hôtel de Caumont consacre cette année son exposition d’hiver au grand maître de l’Art Nouveau, Alphonse Mucha (1860-1939). Cet artiste prolifique et visionnaire a révolutionné le rapport à l’art de ses contemporains en appliquant son esthétique, si caractéristique, à de multiples domaines comme les affiches, la publicité, la décoration intérieure ou encore le théâtre de la Belle Époque. À travers près de 120 œuvres provenant de la Fondation Mucha, cette exposition met en lumière toute la splendeur et l’évolution du style Mucha où mysticisme, symbolisme, identité slave et beauté se côtoient.
Né à Ivančice en actuelle République tchèque, Alphonse Mucha grandit dans une province slave de l’Empire austro-hongrois avant de rejoindre Paris en 1887, après une formation académique à l’École des Beaux-Arts de Munich. C’est au cours de ces années de jeunesse qu’il se construit une conscience politique engagée où l’affirmation de l’identité des peuples slaves occupe une place centrale. À Paris, où le mysticisme fin-de-siècle fascine les cercles artistiques, Alphonse Mucha devient le grand affichiste que l’on connaît grâce à sa rencontre providentielle avec la « Divine » Sarah Bernhardt. Le phénomène Mucha va alors conquérir le tout Paris et s’exporter à l’international jusqu’à s’imposer comme une figure majeure de l’esthétique de l’Art Nouveau, caractéristique de l’époque. Pourtant, les véritables ambitions de cet artiste sont toutes autres : Alphonse Mucha, qui se veut plus engagé, aspire à créer des œuvres aux desseins plus nobles afin de mettre son art au service de la fraternité universelle. Franc-maçon actif et ardent défenseur du peuple slave, Mucha développera toute sa vie un art qui se veut « libérateur », en lui donnant une identité à la fois tchèque, slave, mais aussi humaniste.
Cette exposition a pour but de montrer non seulement comment l’œuvre de Mucha, mêlant différentes esthétiques, est fondamentalement engagée, mais aussi comment l’usage et l’appel de la beauté sont empreints de symbolisme et de mysticisme. Mucha, pour qui l’art revêt un caractère universel, tente d’affirmer ses intentions artistiques dans son œuvre. Outre l’évolution du style graphique de Mucha et l’inspiration mystique de son langage visuel, l’exposition met à l’honneur la pensée engagée de l’artiste en tant qu’élément constitutif de ses œuvres empreintes de beauté et d’harmonie.
À côté des œuvres les plus appréciées de l’époque révélant Mucha en tant que plus grand représentant de l’Art nouveau (comme les célèbres affiches publicitaires dont celles réalisées pour Sarah Bernhardt ainsi que les fameux panneaux décoratifs), vous pourrez admirer les peintures de l’artiste, rarement montrées, à travers une lecture symboliste et allégorique. L’exposition révèle également son travail méconnu de la photographie, à la fois dans son studio du Paris fin-de-siècle mais aussi à travers les photographies documentaires et de mises en scène qu’il a produites dans le cadre de ses recherches pour sa série de peintures monumentales à la gloire de l’histoire de son peuple L’Épopée slave.
L’auberge la plus bizarre du Royaume-Uni » a été victime d’un incendie présumé criminel à l’été 2023.
*Au Royaume-Uni, le pub « le plus bancal » du pays va être reconstruit à l’identique après un incendie - Wikipedia CC BY-SA 4.0)
ROYAUME-UNI - Murs asymétriques, toit bancal, fenêtres en biais… « L’auberge la plus bizarre du Royaume-Uni » doit être reconstruite, et dans le même état qu’avant l’incendie qui l’a ravagée : elle restera complètement bancale. Dans les West Midlands, près de Birmingham à Himley, un tas de gravats doit renaître de ses cendres, par ordre du Conseil du South Staffordshire.
Comme nous l’apprend BBC News dans un article publié mardi 27 février, les propriétaires de la « Crooked House » (la « maison de traviole », en Français), ont été mis en demeure par ce Conseil pour faire revivre cet haut-lieu culturel britannique, qui attirait de très nombreux visiteurs chaque année. Une véritable institution, autour de laquelle un groupe Facebook dédié à sa reconstructio rassemble plus de 36 000 membres.
La bâtisse, construite en 1765, a été détruite lors d’un incendie présumé criminel le 5 août 2023, quelques jours après avoir été vendue à un acheteur privé. Personne ne se trouvait à l’intérieur au moment de l’incendie et aucun blessé n’a été signalé. Les ruines ont ensuite été mises à terre par des tractopelles quelque temps plus tard.
Le bâtiment devait son allure étrange à un effondrement minier qui a rendu toute la construction penchée. Aujourd’hui ce pub appartient à ATE Farms Limited qui doit donc le reconstruire. L’entité dispose d’un délai de 30 jours pour faire appel et le préavis doit être respecté dans un délai de trois ans, souligne BBC News.
Le média précise que ce pub, qui était une attraction populaire dans la région, a été construit pour la première fois comme ferme, avant de totalement changer de fonction avec le temps.
Cette peinture murale réalisée à l'occasion du Festival de La Teinturerie, à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), est en lice du concours Golden Street Art qui récompense depuis dix ans les plus belles œuvres de street art.
Article rédigé par Odile Morain - Publié le 14/02/2024
La peinture réalisée par Aéro à Aurec-sur-Loire est en lice pour le concours Golden Street Art qui récompense les plus belles fresques de France. (FRANCE 3 AURA)
Elle a vu le jour le long de la route départementale 46 à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), la fresque du street artiste Aéro offre aux automobilistes un nouveau paysage. Réalisée dans le cadre du Festival de La Teinturerie en septembre 2023, elle figure aujourd'hui parmi les dix peintures murales retenues pour la phase finale du concours Golden Street Art. Les internautes peuvent voter jusqu'au 18 février 2024.
Pour l'artiste originaire de Bretagne, ce concours est une belle reconnaissance de son travail. "C'est une réelle performance, elle a été réalisée en douze jours, elle représente ce qu'il y a de plus important pour l'humanité : notre environnement naturel", réagit Aéro.
Juché sur un échafaudage et muni de ses bombes de peinture, Aéro s'empare des thèmes de l'histoire et de l'actualité à travers le monde. Intitulée Courir pour la vie, cette nouvelle peinture murale à la couleur sépia est la plus conséquente jamais peinte par l’artiste.
Sur 55 mètres de long et 6,75 mètres de haut, elle illustre tout en mouvement l'urgence climatique. On y voit des animaux sauvages fuyant une forêt devenue hostile, une vieille femme symbolisant dame Nature au regard lucide et consterné. Elle pourrait permettre à Aurec-sur-Loire de monter une nouvelle fois sur le podium. Les organisateurs du Festival de La Teinturerie s'en félicitent. "On est aux confins de la Loire et de la Haute-Loire, donc on espère attirer via ce type de fresque des personnes d'un peu plus loin", assure Anthony Massard.
Aurec-sur-Loire, cité street art
Organisé depuis quatre ans à Aurec-sur-Loire, ce festival street art donne peu à peu un nouveau visage aux façades de la petite ville de 6 000 habitants. "C'est très joli ce qu'ils ont fait, c'est très intéressant", se réjouit un passant.
Chaque année, grâce au festival, des artistes du monde entier viennent s'exprimer sur les murs de la ville. L'an dernier, Aéro avait déjà participé au concours Golden Street Art et terminé à la troisième place des plus belles fresques de France avec sa peinture en noir et blanc symbolisant la transmission entre les générations. "Je suis fière, car on a fini à une très bonne place l'année dernière et on est pas mal parti cette année", assure une habitante d'Aurec-sur-Loire.
La ville compte désormais plus d'une vingtaine de fresques, la plupart se concentrent sur le site même de l'ancienne teinturerie, rachetée par la ville pour en faire un lieu d'événements sportifs et culturels. Au fur et à mesure des années et selon les aléas climatiques, de nouvelles œuvres remplacent les plus anciennes.
Grâce aux budgets participatifs de la Région et à son ingéniosité, Yves Gruffaz a imaginé un vélo-bus écologique pour emmener les enfants à l'école de Castelnau-de-Guers, dans l'Hérault. Le premier modèle devrait être opérationnel pour la rentrée prochaine.
Le vélo-bus écolo
Faire pédaler les enfants et réduire la pollution sur le trajet de l'école. Voici la prouesse que pourrait réaliser Yves Gruffaz dès la rentrée prochaine sur sa commune de Castelnau-de-Guers. En réalité, le projet est déjà très bien avancé...
Un châssis et un toit (décapotable) en alliage de bois, les guidons et les montants de selle en aluminium. Seul mécanicien sur ce projet insolite, Yves Gruffaz a réussi à construire en quelques mois l'équivalent d'une "rosalie touristique", mais qu'il a décidé de nommer "écolo-bus".
Le vélo-bus sera utilisable à la rentrée prochaine, huit personnes pourront monter dessus - Yves Gruffaz, concepteur du vélo-bus
Le véhicule avance grâce aux pédalages des élèves, et est doté d'une assistance électrique pour les montées. "Je dois retravailler la direction des guidons et les freins pour les perfectionner. Le vélo-bus sera utilisable pour la rentrée prochaine, huit personnes pourront monter dessus" explique fièrement le concepteur.
Président de l'association Fête des devoirs, qui aide les élèves de l'école de la commune, le retraité a imaginé le concept il y a dix ans : "Mon souhait était de réduire la pollution et le nombre de voitures chaque jour devant l'école. Pour moi, qui aime trouver des idées et bricoler, c'était le concept idéal".
Séduite par le projet, la région Occitanie a même octroyé une aide de 50 000 euros au concepteur dans le cadre des budgets participatifs citoyens. Yves Gruffaz avait dans un premier temps voulu acheter des véhicules construits aux Pays-Bas, avant de se raviser, pour les construire lui-même avec l'enveloppe de la Région.
"L'idéal serait de faire rouler à terme sur la commune trois vélos-bus quotidiennement" avance Yves Gruffaz. Lui s'est déjà porté volontaire pour conduire le premier en septembre prochain, il compte sur des bénévoles de l'association ou des parents d'élèves pour piloter les autres, quand ils verront le jour.
Avant utilisation officielle, le vélo-bus devra être homologué par la DREAL, service de l'État. De son côté, le créateur s'est laissé aller à une confidence, un deuxième véhicule serait en construction, "une version améliorée du premier"...
Originaire de Montpellier-de-Médillan (Charente-Maritime), Richard Plaud a battu le record de la plus grande tour Eiffel en allumettes, début janvier. Les instances du Guinness Book ont revu leur copie après avoir refusé, en premier lieu, son homologation.
C'est officiel. Depuis ce jeudi 8 février, Richard Plaud fait bien partie du Guinness Book, le célèbre livre des records du monde. Début janvier, dans la ville de Saujon, l’habitant de Montpellier-de-Médillan (Charente-Maritime) avait construit une tour Eiffel de 7,19 mètres.
Par Dorian Vidal le 7 février 2024
Voilà bien un commerce qui traverse les âges. Avec ses bâches bleues, ses devantures anciennes et ses stocks colossaux, Les Kiosques de Toulon s’inscrit, depuis plusieurs décennies, comme l’une des enseignes les plus emblématiques du centre historique. Et si elle a toujours su s’adapter, l’entreprise familiale ne s’est jamais détachée de son aspect authentique.
C’est en partie ce qui plaît à Christian, fidèle client: "En général, à chaque fois que je viens, j’achète un ou deux livres. Ce n’est pas très cher et il y a beaucoup de choix. Et puis, c’est un espace un peu en décalage. Ce qui ne me dérange pas, bien au contraire." Même chose pour Frédérique: "J’aime bien, c’est différent des magasins. En fouinant un peu, on trouve toutes sortes de choses. En plus, ça permet de ne pas jeter les livres."
Au sud du boulevard de Strasbourg, rue Prosper-Ferrero, les bouquins, vinyles, CD, DVD et cartes postales d’époque sont encore exposés de part et d’autre de l’artère. Le tout avec un semblant de désordre. "C’est pour le look", sourit David, 70 ans.
Que ce soit dans le petit kiosque faisant face au cinéma Le Royal, ou en haut de l’étroit escalier en bois de la deuxième boutique, on dégotte autant de classiques que de petites pépites.
"Nous sommes un complément des librairies, poursuit le bouquiniste. On travaille essentiellement avec des livres épuisés. Par exemple, tenez, cette édition de Sois belle, sois fort (Nancy Huston), eh bien vous ne la trouverez pas en librairie!"
Au total, près de 100.000 ouvrages seraient référencés au sein des kiosques. À eux quatre, ils représentent donc une petite caverne d’Ali Baba pour les amateurs de lecture, de musique et de cinéma.
Ils sont aussi, un peu, la deuxième maison de David, qui les occupe depuis plus de quarante ans. "Ici, ça a toujours été une bouquinerie. L’affaire était détenue par ma mère depuis plusieurs années quand j’ai pris la suite, à la fin des années 1970", rembobine-t-il, posté derrière sa caisse.
Et d’ajouter: "Ensuite, j’ai récupéré un deuxième kiosque en bas de la rue. Puis un troisième à côté. Et enfin, une dernière boutique en face de la première, il y a environ quinze ans. Avec ma compagne de l’époque, nous avons recréé tout ça."
Aujourd’hui, deux kiosques sur quatre sont néanmoins "en suspens" et servent de réserves. L’ancienne conjointe de David, Brigitte, est décédée au mois de février 2023, laissant derrière elle un grand vide. "Il faut la remplacer… C’est difficile depuis, car on est un peu surbookés."
Il faut dire que, malgré l’aide précieuse de Marina, seule autre vendeuse, "David des kiosques" abat toujours un travail de titan. Chaque matin, dès 6h, le Toulonnais est bon pour deux heures et demie de mise en place et de manutention.
Puis, après la journée de travail, vers 19h, il lui faut une heure et demie pour tout remballer. "C’est un peu comme un cirque. On monte l’échafaudage, le chapiteau… Heureusement, je suis encore relativement en forme."
Du mardi au samedi, plusieurs étagères débordent donc encore et toujours sur les trottoirs. "J’ai quand même attrapé pas mal de voleurs dans ma vie", souffle d’ailleurs David, sourire en coin.
Le bouquiniste historique de Toulon espère en tout cas continuer de "faire perdurer ce lieu : Par rapport au téléchargement numérique, je dirais qu’on est un lieu de résistance, assène-t-il. Il y a encore une grosse clientèle de passionnés, de collectionneurs, de gens qui cherchent autre chose que ce qu’on trouve un peu partout ailleurs. Et il y a ce contact avec les clients… J’apprends des choses tous les jours, donc je ne m’ennuie pas. En 43 ans dans ce boulot, je ne me suis d’ailleurs jamais ennuyé". Pourvu que ça dure...
S’il est friand de l’esprit rétro, le patron des kiosques de Toulon a compris que la création d’un site web relevait d’une "nécessité économique". Régulièrement, plusieurs cartons sont donc apportés à La Poste avant de partir vers d’autres horizons.
"Je ne suis pas pour le modernisme, mais on a lancé le site il y a une dizaine d’années. Ça marche bien, même si c’est beaucoup de travail en plus avec les commandes", assure David.
Site web Les kiosques de Toulon
Plus de 40.000 ouvrages y sont en effet référencés, dont certains plutôt rares. "Je crois qu’il n’y a pas un pays au monde où l’on n’a pas envoyé de colis, plaisante le bouquiniste. On en a beaucoup envoyé à l’étranger, notamment aux États-Unis."
Aujourd’hui, à l’heure d’Internet, le bouquiniste évoque toutefois les clients du passé avec une espèce de nostalgie: "C’était fabuleux. À l’époque du service militaire, les gens arrivaient de leur Bretagne et de leurs campagnes dans une ville qu’ils ne connaissaient pas, loin de leur famille. Et ils achetaient beaucoup de bouquins. Ils faisaient des échanges, des collections… C’était le côté populaire, sympa et intéressant, car ils venaient d’autres horizons."
Pour The Times, quotidien conservateur toujours prompt à défendre les sacro-saintes traditions britanniques, “ce serait un peu comme badigeonner son bacon de sirop d’érable”. Mercredi 24 janvier, les journaux américains comme ceux d’outre-Manche ont donné un ample écho aux théories de Michelle M. Francl, une professeure de chimie à l’université américaine Bryn Mawr. Cette dernière, après maintes recherches sur le sujet, a cru bon de dévoiler au monde ses secrets pour obtenir une tasse de thé parfaite.
“Elle a indiqué que l’ajout d’une pincée de sel pouvait aider la boisson à avoir un goût moins amer, dévoile, amusé, The Washington Post, et Francl est même allée plus loin, en recommandant de presser du citron dans le thé, ce qui permet d’éliminer l’écume qui peut rester à la surface de l’eau.” La chercheuse a également recommandé d’ajouter du lait chaud au breuvage, ce qui constitue encore un pied de nez aux traditions d’outre-Manche sur la question.
… et le tout au micro-ondes
Ces conseils “ont fait bouillir les Britanniques”, écrit le tabloïd Daily Mail, tant et si bien que l’ambassade américaine à Londres est intervenue pour tenter d’éteindre l’incendie.
Ainsi, dans un singulier communiqué de presse, les diplomates d’outre-Atlantique, ont rappelé que “l’idée impensable d’ajouter du sel au thé ne représente pas la politique officielle des États-Unis”, démentant ainsi leur compatriote, avant de terminer le message par cette chute malicieuse :
“Notre ambassade va continuer à faire son thé dans les règles de l’art : c’est-à-dire au micro-ondes.”
Cette moquerie n’a pas déstabilisé les Britanniques, qui ont aussitôt répondu par le biais de leur propre ambassadrice aux États-Unis. Ainsi, Karen Pierce a publié une vidéo humoristique montrant des militaires du royaume en train d’expliquer comment faire son thé d’une façon convenable.
Au vu de leur histoire commune, les deux pays devraient faire attention et ne pas parler de cette boisson avec trop de légèreté, ironise The Times. En effet, “le thé a longtemps été une source de conflit entre l’Amérique et la Grande-Bretagne, notamment dans le port de Boston, en 1773, lorsque des colons décidèrent que la meilleure façon de préparer une tasse de thé parfaite était de jeter une grande quantité de feuilles de thé dans de l’eau salée [ils jetèrent à la mer une cargaison de feuilles de théier apportées par des bateaux britanniques]”.
Une référence claire à l’épisode de la Boston Tea Party, un événement marquant de l’histoire des colonies britanniques d’outre-Atlantique, qui, deux années plus tard, commençaient leur guerre d’indépendance contre Londres. Voilà qui ressemble à une piqûre de rappel des conséquences que peuvent engendrer les disputes sur le thé, une boisson relaxante qui, de temps en temps, a le pouvoir d’échauffer les esprits.
L'année 2024 commence, comme les précédentes, le 1er janvier. Cela n'a pourtant pas toujours été le cas.
Article rédigé le 31/12/2023 par Olivier Emond
Calendrier 1887- Le facteur rural dans les Vosges - Musée de la Poste
Longtemps on s'est levé de bonne heure, le 1er janvier en France. C'était un jour comme les autres, et le Nouvel An n'avait pas de date officielle. Au Moyen-Âge, en fonction des périodes et des provinces, on pouvait se souhaiter une bonne année le jour de Pâques, celui de Noël ou encore le 25 mars, jour de l’Annonciation. Cette situation a perduré jusqu’au XVIe siècle.
En 1564, Charles IX, qui est devenu roi quatre ans auparavant, entame un tour de France aux côtés de sa mère, Catherine de Médicis. Ce voyage les amène dans la commune iséroise de Roussillon, et c'est là que tout change. "La Cour a séjourné au château de Roussillon du 17 juillet au 15 août 1564, précise Robert Valette, président de l’association de l’édit de Roussillon (signé le 9 août 1564). C'est durant ce séjour que le roi a promulgué ce fameux édit de Roussillon, dont l'article 39 stipule que désormais, sur tout le royaume de France, le premier jour de l'année sera le 1er janvier."
Charles IX sera conforté dans son choix en 1582 par le pape Grégoire XIII, qui impose ce 1er janvier à l’ensemble de l’Europe catholique. Ce calendrier grégorien est resté le nôtre jusqu’à aujourd’hui, avec une parenthèse entre 1793 et 1806, quand la République naissante fit commencer l’année le 22 septembre, ou plutôt le 1er du mois de Vendémiaire.
Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir se lever tôt.
Même en y mettant toute la volonté du monde, rien à faire, vous êtes incapable de sortir le moindre orteil du lit avant 10h? Rassurez-vous, il semblerait que notre capacité à être du matin ou non ne dépende pas totalement de nous. Une récente étude scientifique affirme qu'une personne dont l'ADN est en partie composé de fragments d'ADN néandertalien serait plus incline à présenter l'aptitude de se lever tôt, indique The Guardian.
Si, avec le temps, la plupart des gènes que les êtres humains modernes avaient conservé de leurs ancêtres ont été éliminés, une petite fraction a subsisté chez certains d'entre nous. «Il est donc possible que certaines personnes vivant aujourd'hui soient porteuses des variantes néandertaliennes», affirment les chercheurs à l'origine de l'étude.
«L'ADN néandertalien peut régir l'horloge biologique des humains»
John Capra, épidémiologiste à l'université de Californie, à San Francisco, qui a participé aux recherches, poursuit: «En analysant les fragments d'ADN néandertalien subsistant dans les génomes humains modernes, nous avons découvert qu'un grand nombre d'entre eux pouvaient affecter les gènes qui régissent l'horloge biologique chez les humains modernes, ce qui augmenterait la propension à être matinal.»
Pendant plusieurs centaines d'années, les hommes de Néandertal ont vécu en Eurasie et se sont peu à peu adaptés au froid qui y régnait. Le climat ne laissant entrevoir que quelques heures de lumière par jour, ils s'affairaient, à peine levés, à trouver des sources de ravitaillement.
Les Néandertaliens, en ayant des relations sexuelles avec nos ancêtres Homo sapiens, ont transmis à leurs descendants une partie de leurs gènes, et avec eux cette habitude de lève-tôt. Les êtres humains d'aujourd'hui portent ainsi jusqu'à 4% d'ADN néandertalien en eux. En consultant les données de la UK Biobank, qui contient les informations de génétique et de santé d'un peu plus de 500.000 de personnes, les scientifiques ont remarqué que certaines d'entre elles étaient porteuses des variantes. Plus surprenant encore: chez elles, les gènes étaient liés au fait de se lever tôt.
Pour autant, il est possible d'être matinal sans posséder de fragments génétiques de Néandertal: des centaines d'autres gènes différents influencent les heures de sommeil et de réveil, sans compter les nombreuses aspects environnementaux et culturels qui nous entourent.
Le mot de Kat : Je dédis cet article à ma cousine qui était marchande de chapeaux et qui s'est mariée la veille de ses 25 ans. Elle devait trouver que le vert et jaune ne lui seyait pas.
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Dans certaines régions françaises, le 25 novembre, jour de la sainte Catherine, on célèbre les jeunes filles à marier. Une fête surannée, mais qui trouve pourtant encore des adeptes.
Le jour de la sainte Catherine, le 25 novembre, vous est peut-être familier en tant que fête des couturières. Mais ce jour-là, les filles du nord ou de l'est de la France célèbrent aussi la Sainte-Catherine, dès leur plus jeune âge et jusqu'à ce qu'elles soient mariées. L'objectif: souhaiter à ces petites et jeunes filles un futur bonheur conjugal. Pourquoi perpétuer cette tradition encore aujourd'hui? Est-elle sexiste et malaisante?
La tradition des catherinettes est fêtée en France depuis le Moyen Âge. «Elle célébrait la classe des filles à marier, âgées de 15 à 25 ans», retrace Anne Monjaret, ethnologue, directrice de recherche au Laboratoire d'anthropologie politique du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et autrice de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont La Sainte-Catherine, culture festive dans l'entreprise (paru en 1998).
«On disait de cette classe d'âge qu'elle coiffait Sainte-Catherine le 25 novembre et si les femmes avaient plus de 25 ans elles coiffaient définitivement Sainte-Catherine», poursuit la chercheuse. Trop âgées, ces dernières n'étaient donc plus «bonnes à marier» et étaient destinées à finir célibataires et à devenir «vieilles filles». «Au fil du temps, on n'a plus célébré que les 25 ans et plus, en les appelant les catherinettes si elles étaient toujours célibataires et en leur offrant un chapeau vert et jaune.»
Le port de ce chapeau permettait d'identifier ces jeunes femmes en tant que célibataires, une stigmatisation qui pouvait être vécue de bien des façons, allant de l'amusement à la honte. Les catherinettes défilaient ensuite en procession dans la rue, invoquant la sainte de leur trouver un mari. «Un bon, mais plutôt un que pas du tout», comme le disait une prière à l'adresse de sainte Catherine d'Alexandrie (dont l'histoire et le culte racontent qu'elle est morte décapitée après avoir refusé d'épouser un empereur romain, au début du IVe siècle).
Mais sainte Catherine est également la patronne des couturières et des modistes. «C'est cet aspect de la Sainte-Catherine que l'on retient le plus depuis la fin du XIX siècle», reprend Anne Monjaret. Sauf dans le nord de la France, mais aussi dans certaines localités du Grand-Est et de la Nouvelle-Aquitaine, où la tradition des catherinettes non mariées est toujours vivace.
«Traditionnellement, dans le nord du pays, sainte Catherine est la patronne des petites filles et saint Nicolas celui des petits garçons, explique Anne Monjaret. Aujourd'hui encore, les enfants ont gardé l'habitude de s'envoyer des cartes postales à ces occasions. Comme il n'est plus honteux aujourd'hui d'être célibataire, il y a eu un glissement de la Sainte-Catherine vers les petites filles.»
«Dans les ateliers de haute couture, à Paris, les hommes célibataires de 30 ans et plus étaient également célébrés pour la Saint-Nicolas [fêtée quelques jours plus tard, le 6 décembre, ndlr]. Leurs collègues leur offraient un bonnet tricoté par leurs soins et des cartes postales. Pour les hommes, la Saint-Nicolas a pratiquement disparu aujourd'hui, mais parfois les “catherinets” sont fêtés dans le monde de la couture», indique encore l'ethnologue.
Gwendoline, qui a grandi en Picardie, et Mélissa, qui vit dans le département du Nord, se souviennent de ces célébrations. «On échangeait des cartes postales à l'école, on en recevait aussi de membres de la famille. Et pour les garçons, c'était pareil pour la Saint-Nicolas. Pour moi, c'était la fête des jeunes filles, mais j'ai découvert une fois adolescente que cela concernait les filles vierges ou à marier», raconte Mélissa.
«Je ne fête pas la Sainte-Catherine avec ma fille, parce que j'en connais la signification et je la trouve sexiste.» - Mélissa, qui vit dans le département du Nord
«Je faisais la confection des chapeaux à l'école, le défilé dans le quartier avec les chapeaux sur la tête, se souvient Gwendoline. Mes grands-mères nous envoyaient, à ma sœur et moi, des cartes de Sainte-Catherine, souvent très kitsches! Il m'a fallu arriver à l'âge adulte pour comprendre que ça ne se fêtait pas dans toutes les régions de France. Petite, je voyais vraiment ça comme une célébration des petites filles, qui étaient honorées dans leurs familles. Ensuite, j'ai eu connaissance de la vraie signification de cette fête, une façon assez humiliante d'afficher les jeunes femmes de 25 ans toujours célibataires. Et ça m'a vraiment gêné parce que je considère que c'est extrêmement sexiste.»
Si les souvenirs de cette tradition restent tendres, sa signification peut mettre mal à l'aise avec le recul de l'enfant devenu adulte. Les petites filles d'aujourd'hui continuent pourtant, dans le nord de la France, à recevoir des cartes pour la Sainte-Catherine.
Mélissa et Gwendoline ont fait le choix de ne pas perpétuer ces traditions avec leurs enfants. «Je ne fête pas la Sainte-Catherine avec ma fille, parce que j'en connais la signification et je la trouve sexiste», justifie Mélissa. Gwendoline ne fête pas non plus la Saint-Nicolas avec ses fils, «parce que je ne considère pas que le fait d'être une fille ou un garçon mérite d'être célébré».
Fanny, qui vit dans le Pas-de-Calais, a choisi au contraire d'accompagner sa fille dans la perpétuation de cette tradition. «Je ne suis pas pour cette fête, car pour moi cela revient à dire aux petites filles que c'est une tare d'être célibataire et de ne pas être mariée. Il n'y a eu aucune évolution en trente ans. Mais ma fille aime donner des cartes à ses copines, donc je l'aide à en confectionner des faites main.»
Gwendoline constate également autour d'elle que seules ses amies qui vivent encore dans les Hauts-de-France, voire même dans leur village natal, ont continué à fêter la Sainte-Catherine, mais également la Saint-Nicolas en envoyant des cartes aux petits garçons de leur famille le 6 décembre.
«Quand la famille ou les amis offrent une carte à une enfant pour la Sainte-Catherine, ils soulignent son statut de fille, son appartenance à cette catégorie sexuée, remarque Anne Monjaret. Ces cartes ont été modernisées, mais elles représentent toujours une jeune fille.» Pour plaire aux enfants, on en trouve aujourd'hui sous les traits de personnages de films ou séries d'animation, comme Elsa de La Reine des neiges ou Princesse Sofia.
La référence au mariage, et au souhait d'un futur bonheur conjugal pour ces futures femmes, n'est plus tellement mise en avant aujourd'hui auprès des petites filles. Mais outre les échanges de cartes postales, certaines écoles continuent à faire fabriquer des chapeaux de la Sainte-Catherine aux enfants.
«Certaines féministes y voyaient aussi la célébration d'une femme autonome qui n'était pas sous la tutelle d'un homme à 25 ans.» - Anne Monjaret, chercheuse ethnologue
Un détail dont la signification n'est pas anodine. «Le chapeau est lié à la sexualité, décrypte Anne Monjaret. Les cheveux des filles symbolisent la sexualité, on les cachait donc jusqu'à un certain âge, d'où l'expression “coiffer sainte Catherine” pour des filles non mariées. Cependant, si les enfants des deux sexes fabriquent et portent ces chapeaux, cela en change l'interprétation.»
À Vesoul (Haute-Saône), la Sainte-Catherine est célébrée chaque année en grande pompe lors de la foire du même nom, notamment avec un concours de chapeaux pour les jeunes femmes de 25 ans célibataires et sans enfants. Au moment de les faire monter sur scène devant l'assemblée, le présentateur de la cérémonie rappelle qu'elles sont célibataires, avançant que des hommes pourraient être intéressés.
Entre stigmatisation de genre, hétérocentrisme, références inappropriées à la vie conjugale auprès de très jeunes enfants et pression voire humiliation sur les célibataires, la Sainte-Catherine a de quoi mettre mal à l'aise. Pourtant, les catherinettes n'ont pas toujours été considérées comme antiféministes.
«Dans les années 1970, la fête était à la fois critiquée par des féministes parce que considérée comme has been et matrimoniale à vouloir caser les femmes. Mais certaines féministes y voyaient aussi la célébration d'une femme qui n'était pas sous la tutelle d'un homme à 25 ans, mais au contraire autonome. Sainte Catherine a aussi été une figure de lutte pour les couturières de l'époque, qui occupaient la rue avec des signes de la sainte patronne et protestaient ainsi contre des licenciements», nuance Anne Monjaret.
«J'étudie le sujet de la Sainte-Catherine depuis les années 1980, cela fait des décennies que l'on se demande si cette tradition va disparaître et elle existe toujours aujourd'hui, rappelle la chercheuse ethnologue. Cependant, le 25 novembre c'est également la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, cela pourrait avoir un effet sur le devenir de la fête.»
«Avec le contexte des attentats et des plans Vigipirate, la fête a aussi eu tendance à se replier sur l'espace privé, alors qu'autrefois cela se passait en extérieur, avec des processions et des bals. On voyait les catherinettes dans le métro, il y avait même des messes. Mais c'est désormais moins visible dans l'espace public.»
Si l'aspect sexiste de la tradition de la Sainte-Catherine fait renoncer à sa perpétuation dans certaines familles, elle continue de trouver des adeptes. «Mais la Sainte-Catherine n'est pas figée, ajoute Anne Monjaret. Elle bouge et s'adapte à l'évolution de la société, ce n'est pas une fête si désuète. On a tendance à la voir figée dans le temps, mais ce n'est pas le cas.»
Plusieurs eurodéputés français réclament que l’obligation de recyclage bientôt votée au Parlement européen ne s’applique pas aux emballages en bois ou en cire.
LUDOVIC MARIN / AFP La boîte de camembert menacée ? Ces élus français font tout pour la sauver au Parlement européen
photo prise en 2020 au salon de l’Agriculture
POLITIQUE - Tout un fromage. Des eurodéputés français ont déposé ce mercredi 15 novembre des amendements pour exclure les traditionnels emballages en bois des boîtes de camembert d’un règlement sur le recyclage qui doit être voté la semaine prochaine au Parlement européen.
Ce texte, proposé en novembre 2022 par la Commission européenne afin de réduire les déchets, impose notamment des objectifs de recyclage pour tous les emballages à partir de 2030. Il fait l’objet d’un intense lobbying hostile des entreprises. « Les boîtes en bois utilisées pour emballer les fromages comme le camembert ne disposent pas de filière de recyclage dédiée, car il serait trop onéreux de créer une chaîne logistique », a expliqué à l’AFP l’eurodéputée macroniste Stéphanie Yon-Courtin, originaire de Normandie.
« Cela fait partie de notre terroir. Pour l’affinage, pour le goût, je parle à tous les Normands, ils savent très bien que cette petite boîte en bois léger permet d’avoir un meilleur goût », a-t-elle encore plaidé sur France Bleu Normandie mardi, en insistant également sur le caractère « biodégradable » de cet emballage.
Son groupe, Renew Europe (centristes et libéraux), à la demande de la délégation française, a déposé un amendement pour réclamer que l’obligation de recyclage ne s’applique pas aux emballages en bois (boîtes de camembert, de Mont d’Or, bourriches d’huîtres, barquettes de fraises…) ni aux emballages en cire (ce qui concerne par exemple le Babybel).
La secrétaire d’État chargée de l’Europe réagit aussi
Ils demandent que la Commission européenne fasse un rapport pour évaluer la disponibilité d’infrastructures de recyclage pour ces types d’emballages, ainsi que le bénéfice pour l’environnement de l’obligation de les recycler, avant éventuellement de décider de les y soumettre.
« Avant d’aller demander de recycler des boîtes en bois, il y a déjà beaucoup à faire sur les emballages plastiques », argumente aussi l’eurodéputé Jérémy Decerle (Renew), ancien président du syndicat des Jeunes agriculteurs. Le texte avait pourtant fait l’objet d’un premier feu vert de la commission environnement du Parlement européen en octobre.
« Si on a envie de caricaturer l’Europe avant les élections, on commence à embêter les producteurs de camembert et leur emballage en bois… Ça fait bondir tout le monde ! », a commenté la secrétaire d’État française chargée de l’Europe, Laurence Boone, lors d’une rencontre mardi soir avec des journalistes. « Qu’on fasse du recyclage, il le faut, qu’on incite les entreprises à utiliser des emballages recyclables, il le faut. Après, il faut un peu de réalisme pragmatique et ne pas embêter les producteurs de camemberts », a-t-elle estimé.
Des amendements ont aussi été déposés par les eurodéputés français François-Xavier Bellamy et Arnaud Danjean du groupe PPE (droite) et par Catherine Griset (groupe ID, extrême droite) afin d’exclure les emballages en bois du champ de la réglementation.
En revanche, l’eurodéputée allemande Delara Burkhardt (groupe Socialistes et démocrates), également impliquée dans le dossier, semblait moins sensible au sort de l’emblématique fromage normand : « l’exigence pour l’emballage en bois du camembert d’être recyclable doit rester », a-t-elle déclaré à l’AFP.
En 1981, Ettore Sottsass et ses jeunes acolytes du Groupe Memphis lancent un énorme pavé dans la mare des conventions. Le design ne sera plus jamais vraiment le même.
par Elodie Palasse-Leroux 8 octobre 2023
La totémique bibliothèque Carlton est improbable et absolument incontournable
Comme nous avons ouvert cette série avec le très mainstream fauteuil Poäng d'Ikea, nous allons la terminer avec son extrême opposé: un véritable manifeste punk signé Ettore Sottsass.
En 1981, Mitterrand était élu président. On s'habillait fluo, et pas uniquement pour les séances d'aérobic devant la télévision. Les sons new wave déferlaient sur les ondes des radios pirates tout juste légalisées. Le même vent de renouveau et de rébellion soufflait dans le salon d'Ettore Sottsass (1917-2007), où il avait réuni de jeunes acolytes (Nathalie du Pasquier, Andrea Branzi, Michele de Lucchi, Matteo Thun, Shiro Kuramata…) pour refaire le monde. Le «pape du design» avait alors déjà atteint la soixantaine.
Ancien directeur du Design Museum de Londres, Deyan Sudjic souligne cette particularité dans son livre Ettore Sottsass and The Poetry of Things: «à un âge où la plupart des gens envisageaient de prendre leur retraite, Sottsass a commencé à travailler avec une autre génération et a produit une explosion».
Il serait plutôt l'étincelle: l'explosion viendra du collectif formé ce soir-là chez Sottsass. Il s'appellera «Memphis», parce que le morceau de Bob Dylan, «Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again», passait en boucle.
En 1981, la première collection de Memphis va faire l'effet d'une bombe. Son influence ne s'est depuis jamais démentie. | Zanone via Wikimedia Commons
La designer française Martine Bedin était du nombre mais avoue ne se souvenir que «des premières heures de la réunion, pas des dernières car nous étions tous ivres». Ce dont elle est toutefois certaine, c'est que «le groupe était uni dans sa volonté de briser les notions acceptées de bon goût». Ils envisagent un design chaotique, punk, qui va faire voler en éclats toutes les conventions régissant la discipline.
Sottsass, formé à l'architecture, est devenu une figure de proue du Design radical en fondant le Studio Alchimia avec Alessandro Mendini en 1976. Avec Memphis, explique Bedin, «l'idée était de s'éloigner de la vision bourgeoise», celle qui «reposait sur l'idée que tous les types de meubles se ressemblaient. La première étape était donc de créer un branle-bas dans la coordination des styles.»
Sottsass faisait pour ce groupe de jeunes designers figure de «gourou amusant, libidineux et charismatique», affirme Glenn Adamson, cocommissaire de l'exposition «Postmodernism» en 2011 au Victoria & Albert Museum de Londres. Memphis allait bouleverser la théorie du Good Design.
Le design de l'après-Seconde Guerre mondiale répondait à l'injonction de ce bon design, du «Less is more» du Bauhaus, la fonction qui passait avant la forme. Le design était corseté pour se conformer à une certaine notion du bon goût, décidée par un petit nombre d'arbitres individuels.
Sottsass voulait absolument échapper à ce carcan et redéfinir une nouvelle approche du design. «Lorsque j'étais jeune, on n'avait que ce mot à la bouche: “fonctionnalisme, fonctionnalisme, fonctionnalisme”… Ça ne suffit pas! Le design devrait aussi être sensuel et excitant.»
La première collection de Memphis est présentée en 1981 à l'occasion du Salon international du meuble de Milan, grand-messe du design. Excitante, elle l'est; cinquante-cinq pièces de mobilier ludiques qui mêlent clin d'œil aux formes historiques, pied-de-nez au bon goût et matériaux contemporains. «Comme un mariage éclair entre le Bauhaus et Fisher-Price», résume assez justement le critique Bertrand Pellegrin.
Comme un mariage éclair entre le Bauhaus et Fisher-Price
Et au milieu trône la bibliothèque de Sottsass, frisant les 2 mètres de hauteur. Une pièce coûteuse, faite de matériaux industriels bon marché (il ose le plastique stratifié! Le fabricant, Abet Print, a soutenu la collection), bariolée, dotée d'une base mouchetée très 1980. La Carlton est donc pop, graphique, kitsch et cheap, polychrome, drôle –et surtout paradoxale, puisqu'elle reflète la culture populaire de masse tout en se destinant à un public de collectionneurs.
Le soir de l'inauguration, la collection fait littéralement l'effet d'une bombe: Sottsass manque de rebrousser chemin, il y a tant de monde devant l'entrée qu'il imagine qu'un attentat vient de se produire. Les visiteurs sont médusés: des étagères qui penchent, une coiffeuse qui se prend pour la tour Chrysler (Plaza), une lampe qui se promène en laisse (Super Lamp de Bedin), un lit en forme de ring de boxe (Tawaraya)…
La coiffeuse Plaza de Michael Graves se prend pour la tour Chrysler Musée des Arts décoratifs, Paris. | Neoclassicism Enthusiast via Wikimedia Commons
Des pièces dont la fonction ne s'impose pas au premier regard: la bibliothèque Carlton est-elle d'ailleurs vraiment une bibliothèque? Avec ses étagères de guingois, on n'imagine pas si facilement y poser ses livres («Quoi qu'il en soit, disait Sottsass, tous les livres finissent toujours par tomber»). Sculpturale, totémique, elle est emblématique de l'histoire du Groupe Memphis et du mouvement post-moderne. Le soir même de l'inauguration, les cinquante-cinq pièces sont vendues. En quelques mois, elles essaiment partout, jusque dans des clips vidéo sur MTV; leurs formes sont reprises en architecture, leurs imprimés et couleurs imités dans la mode…
En 1987, Sottsass met fin à l'aventure Memphis. Mais les créations du collectif, dont la Carlton, ont laissé une indélébile empreinte. Karl Lagerfeld a acheté l'intégralité des pièces pour son appartement de Monaco, David Bowie en avait également fait collection (estimée à quelques millions de livres sterling après sa disparition). Pas une année ne se déroule sans que les magazines annoncent le grand retour d'un style jamais passé de mode, puisqu'il l'a faite.
Qu'importe qu'elle ne soutienne pas vos livres ou ne s'assortisse à rien avec ses couleurs impossibles: la bibliothèque Carlton est une égérie rebelle qui a fait bouger les lignes, elle est au design de mobilier ce que Vivienne Westwood était à la mode. L'artiste Simon Martin lui a même consacré une œuvre vidéo, achetée par la Tate de Londres.