Louis Henseling, paladin, journaliste, poète - 1867-1955
in Ça s'est passé à Toulon et en pays varois, de Gabriel Jauffret et Tony Marmottans - 1999
Les Excursionnistes toulonnais fêtaient leur centenaire en cette année 1999. Et s'ils ont compté dans leurs rangs nombre de fortes personnalités, la plus exceptionnelle demeure sans doute celle de Louis Henseling, journaliste de talent et ardent défenseur du Var.
Louis Henseling naquit a Toulon le 25 novembre 1867, où s'était arrêté son grand-père, Christophe, originaire de Bavière, alors qu'il accomplissait son tour de France comme compagnon. Coutelier, il s'était installé au n” 5, puis au ni' 6, de la rue des Chaudronniers, aujourd’hui rue d’Alger. Il eut plusieurs enfants, dont un chirurgien de la Marine qui succomba au Mexique en luttant contre une épidémie de fièvre jaune, et Jacques, habile artisan, qui lui succéda.
Spécialisé dans la fabrication d'instruments chirurgicaux, Jacques Henseling, qui fut conseiller municipal et membre associé de l'Académie du Var, épousa Claire Jourdan. Issue d'une vieille famille toulonnaise, elle était la nièce de Louis Jourdan, saint-simonien et républicain convaincu, qui fut rédacteur en chef du Siècle, journal de l’opposition libérale sous le Second Empire.
Ascendance de Louis Henseling
De leur union devait naitre Louis Henseling. Élève au lycée puis à l'externat des pères Maristes, il s'intégra très tôt au cénacle qui fréquentait l'atelier de son père, homme de grande culture. Médecins, enseignants, officiers de marine, botanistes comme Auzende, ingénieurs des Eaux et Forêts comme Émile Vincent, qui reboisa le Faron, ou peintres comme Horace Vernet.
A dix-sept ans, Louis Henseling renonce a se présenter aux concours d'entrée à l’École navale ou à Saint-Cyr, comme le désire son père. Il n'aime ni les bureaux ni les contraintes horaires et décide d’être journaliste, comme son oncle, et de vivre à Toulon.
En 1885, Louis Henseling est rédacteur au Var Républicain puis passe au Petit Marseillais où il reste huit ans, puis collabore au Petit Var de 1900 a 1922, à après-guerre à la France puis au Provençal.
Correspondant au Journal de Paris, il couvre pour ce titre la catastrophe de Lagoubran, l`explosion des cuirassés Iéna et Liberté, la revue navale de 1914 présidée par Poincaré, la trahison d'Ulmo, des affaires d'opium.
Journaliste dans L’âme, il fonde en 1900 le magasine Je dis tout qu'il dirigea jusqu'en 1940.
Un magasine malicieux, spirituel, souvent décapant, lu non seulement a Toulon mais également dans tout le Var ainsi que dans les ports militaires français et dans les grandes garnisons de l'Empire.
Toulon est une ville qui vit et qui s'amuse, où marins et coloniaux de retour de campagnes lointaines aiment retrouver les
fastes du carnaval, les ors de la brasserie de la Rotonde.
Pour répondre a ce besoin de chanter et de rire, Louis Henseling fonde La Cheminée, un lieu où l'on s'amuse, où il sera régisseur général, poète, chansonnier, machiniste.
En 1914, la ville de Toulon confie la direction de la bibliothèque municipale a Louis Henseling. En fin d’après-midi, son bureau
devient une petite académie au se retrouvent officiers de marine, coloniaux revenus de campagnes lointaines, ecclésiastiques et enseignants. Louis Henseling participe à l'organisation de grandes conférences, devient éditeur de Letuaire, membre du conseil d'administration de la Société des amis du vieux Toulon, il se signale par de très nombreuses publications. Le professeur Gaignebet, son ami et son historiographe dont le souvenir si vivace a Toulon, disait de Louis Henseling qu'il fut un "chevalier passionné de servir, un paladin du dévouement sans limite".
A l'image de son ami le docteur Rapuc, qui se battit en duel pour défendre l'honneur de Toulon, il ne cessa de s'insurger contre les calomnies de tous ceux qui tentaient de salir sa ville. En 1922 les rhumatismes assaillent Louis Henseling. Un médecin ami lui conseille la marche. Il se confie a la nature salvatrice et rejoint la Société des excursionnistes toulonnais fondée en 1899 par ses amis Boyer et Esclangon, alors animée par Fanquinat, Lambat, Puissant, Cauvin. il devient chef d’excursion puis archiviste de la société devenue sa famille.
Animé par une sorte "d'ardent patriotisme départemental", dira de lui le professeur Gaignebet, il parcourt le Var dans toutes ses dimensions, défend ses sites prestigieux et se signale par la publication des fameux En zigzag dans le Var dont la dernière série paraîtra en 1966, 71 pages illustrées par le maître imagier Filippi.
Une œuvre considérable saluée par l'auteur du manuel du folklore français peur ses enquêtes méthodiques et ses dessins qui n'ont jamais cédé au pittoresque.
Zigzags dans le Var
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La scène est plutôt rare. Dimanche après-midi, un troupeau de chèvres est arrivé au sommet du Faron, où il sera chargé de l’éco-paturage: une démarche qui consiste à paitre dans la nature afin de débroussailler et lutter ainsi contre les feux de forêts. Photo Frank Muller / Nice Matin
La scène a des airs de carte postale… insolite. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir un troupeau de chèvres qui s’égaye au pied du fort de la Croix Faron, avec en arrière plan le panorama magique sur la Méditerranée. Cloches tintantes, les animaux aux cornes torsadées ont été accueillis là ce dimanche après-midi par des minots aux yeux émerveillés et des adultes pas mécontents de cette rencontre soudaine avec le pastoralisme.
Habituées aux prairies hyéroises, les bêtes de Ninon Megglé ne s’installent pas sur le toit de Toulon pour profiter de la vue. Ses quarante-six chèvres et quatre moutons ont été choisis par la ville de Toulon et la Redif (1) pour leurs qualités de ruminant. Et leur capacité à s’attaquer à un travail indispensable avant l’été: celui du débroussaillage du massif forestier, entre le zoo et le sanctuaire de Notre-Dame du Faron.
Chaque jour, une chèvre peut engloutir 7kg de végétation
"Cette démarche d’entretien écologique va durer un mois", annonce la Ville. "L’écopâturage permet de s’affranchir d’une intervention mécanique, tout en menant une action efficace de lutte contre l’incendie." En somme, mieux vaut le tableau bucolique d’une chèvre qui broute (et qui crotte) que celui d’un engin bruyant (et polluant). Surtout quand ladite débroussailleuse sur pattes est capable de s’envoyer chaque jour quelque 7kg de végétation.
Du joli coup de fourchette de ces protégées, Ninon a fait une association: Bêle colline. La structure, née en 2020, propose ainsi ses services de "paysagisme pastoral" contre rétribution. "Ça coûte cinq fois moins cher que si c’était fait par l’homme", précise Josée Massi, la maire de Toulon, venue accueillir ces visiteurs inhabituels. Autour d’elle, les biquettes s’en donnent déjà à cœur joie. Sur le chemin du zoo, où les attend l’enclos prévu pour le repos du soir, les chèvres dévorent tout ce qui dépasse.
C’est du côté du zoo du Faron que le troupeau de chèvres se reposera chaque soir, après sept heures passées à paître au milieu de cet espace naturel sensible. Photo Frank Muller / Nice Matin.
Tel un cycliste dans la trouée d’Arenberg, le besoin de ravitaillement commence à se faire sentir. La transhumance n’a pas été de tout repos. Parties du Plan dès potron-minet, les chèvres ont traversé La Garde et La Valette, avant de s’attaquer aux 584mètres du sommet toulonnais. Charge à elles, désormais, de composer aussi avec les humains, toujours nombreux à arpenter le Faron.
Le troupeau sera visible tous les jours, et des petites animations pour les enfants autour du pastoralisme seront organisées chaque samedi à 16h. Frank Muller / Nice Matin.
Quant à ceux qui s’inquiéteraient du danger éventuel des prédateurs, et notamment les loups, Ninon rassure: "Il n’y a pas plus de risques ici qu’ailleurs. Et puis les chèvres ont l’air moins exposées que les moutons, peut-être en raison de leurs cornes ou de leur caractère." À quelques mètres d’ici, on entend les fauves rugir dans leurs enclos. Mais ceux-là ne risquent pas d’en sortir.
Les chouettes rayées sont beaucoup trop nombreuses au nord-ouest des États-Unis. | Philip Brown via Unsplash
Est-il légitime de tuer une espèce animale pour en sauver une autre? Pour le United States Fish and Wildlife Service (Service de la pêche et de la faune des États-Unis ou USFWS), la réponse à cette question est oui. Dans une proposition datant de novembre dernier, l'agence gouvernementale recommande l'abattage de plus de 470.000 chouettes rayées au cours des trente prochaines années dans les forêts de Californie, de l'État de Washington et de l'Oregon, rapporte le média NPR.
Selon le communiqué, la chouette rayée est en train d'évincer ses parentes moins agressives, la chouette tachetée du Nord et celle de Californie, de leur habitat. Depuis 1900, la chouette rayée, originaire de l'est des États-Unis, a pu se répandre à l'ouest grâce à l'installation de colons européens et aux modifications de l'écosystème qui en ont découlé.
Du fait de leur présence, les espèces de chouettes indigènes à ces régions sont menacées d'extinction. Selon la proposition du USFWS, les populations de chouettes tachetées du Nord ont diminué d'environ 75% au cours des deux dernières décennies et continuent de diminuer d'environ 5% chaque année. Aujourd'hui, la question est de savoir jusqu'où peuvent aller les actions visant à réparer ces erreurs écologiques historiques.
Le 25 mars, soixante-quinze organisations de protection des animaux ont critiqué le plan du USFWS dans une lettre, le qualifiant d'«impitoyable»: selon elles, il «perturbera gravement la faune et la flore, depuis le sol de la forêt jusqu'à sa canopée, en provoquant un nombre incalculable d'erreurs d'identification sur d'autres espèces de chouettes indigènes, y compris les chouettes tachetées».
En outre, les signataires sont convaincus que le plan n'est pas durable et qu'il est voué à l'échec. Ils soulignent que 100.000 coyotes sont abattus chaque année aux États-Unis, sans que cela aboutisse pour autant à une réduction de la population de cette espèce. Wayne Pacelle, président du groupe de lobbying Animal Wellness Action, a affirmé à NPR que les programmes de gestion létale réussissent souvent dans des écosystèmes fermés tels que les îles, mais ne sont pas aussi efficaces dans une région aussi vaste.
En revanche, d'autres organisations soutiennent le plan de l'USFWS. Claire Catania, directrice exécutive de Birds Connect Seattle, souligne qu'il ne l'enchante pas, mais qu'elle en reconnaît la nécessité. Pour Cameron Barrows, chercheur émérite à la retraite au Centre de biologie de la conservation de l'Université de Californie-Riverside, la lettre d'opposition signifie qu'effectivement «nous préférons avoir des chouettes rayées plutôt que des chouettes tachetées».
Le bricoleur suisse David Foutimasseur présente sa mini-tondeuse à gazon lors du festival BD au château, à Aigle -Suisse, le 16 mars 2024
David Foutimasseur, touche-à-tout suisse de 37 ans, passe des heures dans un atelier pour concevoir des machines loufoques. Il puise régulièrement dans l'univers poétique du dessinateur Franquin.
C'est un petit grain de folie semé par un dessinateur belge qui éclot au pied des montagnes du Vaudois suisse. L'inventeur David Foutimasseur est parvenu à reproduire à l'identique un petit engin poétique apparu dans une planche de la bande dessinée Gaston publiée en 1976, et dessinée par Franquin : une mini-tondeuse à gazon, conçue pour éviter les pâquerettes. Il l'a présentée samedi 16 mars lors du festival BD au château, à Aigle (Suisse).
"C'est un gag qui m'a beaucoup touché", commente le bricoleur suisse auprès de franceinfo, mercredi. "Gaston Lagaffe explique à son ami Jules que sa tante était triste quand il faisait la pelouse, parce qu'il coupait les pâquerettes. Il crée cette invention juste pour rendre service, et sans qu'on ne lui ait rien demandé."
Il a passé une dizaine d'heures à réaliser ce modèle, sur son temps libre et durant ses pauses du midi. "Grâce à mon métier de réparateur de locomotive, j'ai accès à beaucoup de corps de métier et je peux demander conseil à des collègues." Mais elle ne fonctionne pas encore tout à fait sur la photographie.
La mini-tondeuse à gazon conçue par le bricoleur David Foutimasseur.
En effet, il reste encore quelques étapes avant de s'attaquer aux alpages. "Je l'ai terminée jeudi dernier, en installant un petit moteur d'avion télécommandé. Il tourne à 18 000 tours minutes, donc je n'ai pas encore osé le démarrer avec la lame". Un premier test est prévu jeudi, avec les précautions d'usage.
David Foutimasseur, qui n'en est pas à son coup d'essai s'agissant de donner vie aux engins dessinés par Franquin, ne s'est encore jamais blessé en les concevant ou en les pilotant, mais il touche du bois. "L'une des créations les plus folles, c'est une tondeuse transformée en kart, avec une chaîne reliée aux roues arrière", raconte-t-il. Quand des journalistes sont venus le filmer pour une émission de la RTS, la télévision publique suisse, il a perdu la direction et foncé tout droit dans un champ à 40 km/h
Ce touche-à-tout de 37 ans bricole depuis des années à partir de matériaux de récupération. David Ansermin, de son vrai nom, a pris le pseudonyme de David Foutimasseur : en vieux vaudois, le verbe foutimasser désigne une "action qui ne sert à rien. Cela veut dire brasser de l'air, faire quelque chose d'inutile..." Ce qui résume la philosophie qui règne dans son atelier de Montreux, au sein d'une usine désaffectée reconvertie en repaire pour artistes.
"J'avais 10 ans quand mon père m'a offert mon premier Gaston, raconte celui qui s'identifie sans mal à cette figure de doux rêveur. J'ai toujours aimé le fait que ce personnage bricole dans sa bulle, par pur plaisir." Fortement inspiré par l'univers de Franquin, David Foutimasseur a déjà fabriqué une reproduction de la gastomobile, ce qui lui a valu d'apparaître, en 2017, dans un hors-série du magazine Spirou consacré aux 60 ans de Gaston Lagaffe. Il a également donné vie à une lampe de poche solaire – qui apparaît "dans deux cases" seulement de la BD –, un lit-voiture et une poubelle télécommandée, qui apparaît dans une des dernières planches de Gaston dessinées par Franquin.
David Foutimasseur rêve un jour de présenter ses créations au festival d'Angoulême, Mecque des amateurs de BD. En attendant, malgré ses efforts, il n'est pas certain que la mini-tondeuse apparaisse prochainement sur les rayons des magasins de jardinage : "Si votre jardin fait 48 centimètres carrés, ça va tout seul, mais sinon, il faut être très patient. Allez, on va l'envoyer au château de Versailles !"
Yellow-legged gulls play a long-overlooked role in a Mediterranean archipelago: they carry olives far and wide.
by Lauren Leffer - January 24, 2024
The Balearic Islands, a Mediterranean archipelago off the coast of Spain, are a famed travel destination. Clubbers and nightlife enthusiasts flock to Ibiza, while Mallorca is more popular with families and newlyweds seeking sun, sand, sea, and history. To tourists and beachgoers, the islands’ screaming, French fry–stealing gulls are pests. But these ubiquitous birds play a surprisingly important ecological role in the picturesque archipelago.
Two decades ago, ecologist Alejandro Martínez Abraín was studying seabird colonies along Spain’s coast near the Balearic Islands when he noticed something odd. On rocky outcrops and in isolated coves, he found greenish-brown olive pits everywhere, scattered under the webbed feet of hordes of yellow-legged gulls. In most locations, the pits had accumulated in limestone crevices without germinating. But at one colony in the Ebro Delta, about 175 kilometers south of Barcelona, olive saplings were sprouting up from sand dunes.
Wild olive trees are common in Spain, where the Phoenicians introduced the plant more than 3,000 years ago from the eastern Mediterranean. The trees are culturally important, too; people have been cultivating domestic olives and tending to groves in the region since at least the Middle Ages.
In the Ebro Delta, the discarded pits were changing the ecosystem from the grasses and scrubby conifers typical of dune systems to a wild olive forest, says Martínez Abraín, who is now an ecologist at the University of A Coruña in Spain. Connecting the dots, he realized that gulls were eating olives elsewhere and regurgitating the pits in small piles around their breeding sites. “It was really ecological engineering, and nobody was paying attention to that,” he says.
Martínez Abraín began collecting the spit-up pits, but the finding took on new meaning after Haruko Ando, an ecologist and expert in seed dispersal at Japan’s National Institute for Environmental Studies, heard about the olive-eating gulls on a recent visit to Spain.
Working with Martínez Abraín and other collaborators, Ando revealed in new research that yellow-legged gulls are eating both wild and domestic olives and spreading those seeds over long distances between the Balearic Islands. The archipelago provided the scientists with ideal conditions for studying seed dispersal by gulls. Some islands, like Dragonera, located about one kilometer off the west coast of Mallorca, have groves of wild and domesticated olives, but on the smaller, treeless islands, birds are the only distributors of pits.
The findings “clearly demonstrate the potential for gulls to move seeds from one island to another,” says Debra Wotton, an ecologist at the University of Canterbury in New Zealand and founder of science consultancy Moa’s Ark Research, who was not involved in the new study. “Dispersal is a fundamental process in shaping plant communities, which are the foundation of an ecosystem,” she adds. “So these gulls are an integral part of their environment.”
To figure out how far gulls might spread olive seeds, Ando and her coauthors needed to know how long it takes for gulls to regurgitate olive pits. In trials with captive birds, the scientists fed four yellow-legged gulls olives hidden inside tasty sardines. On average, the gulls took more than 30 hours to spit up the seeds, stripped of fleshy fruit.
During that surprisingly lengthy period, gulls can carry olive pits long distances. Based on the movements of 20 wild birds fitted with GPS transmitters, the scientists estimate that, on average, gulls move wild olive pits more than 7.5 kilometers and domesticated olive pits more than 12.5 kilometers. They estimate that the farthest gulls are transporting olive pits in the archipelago is 100 kilometers.
That gulls are moving domestic olives greater distances than wild ones suggests the birds prefer the larger, meatier cultivated olives—just like people—and are flying farther to reach the groves where they grow, Ando says.
Yellow-legged gulls have long been seen as a nuisance that needs to be controlled rather than part of the ecosystem, says Martínez Abraín. But now, he hopes people will recognize their valuable role as seed spreaders. Gulls don’t just loiter at garbage dumps and harass fishermen—they also help shape landscapes across the archipelago.
No species is good or bad, Martínez Abraín adds; they’re all simply part of the fabric of life. Pull one loose thread and you might find it connects a seabird to an unexpected snack.
Trois mètres de hauteur, triangulaire et en acier inoxydable. Voici les caractéristiques du monolithe nouvellement arrivé au Pays de Galles sur la colline de Hay Bluff.
C’est au nord de Cardiff qu’un joggeur, Richard Haynes, a découvert un bloc d’acier gris semblant planté dans le sol. Très surpris, il a immédiatement pris l’installation futuriste étonnante en photo et a partagé sa découverte sur les réseaux sociaux.
Les internautes ont donc immédiatement commencé à se poser des questions, inventant des théories plus folles les unes que les autres. Une partie d’entre eux à même parlé d’une action des extraterrestres.
Un grand nombre d’entre eux s’est même rendu sur place afin de voir de leurs propres yeux le monolithe.
Lorsqu’il a aperçu le monolithe, Richard Haynes a d’abord pensé qu’il s’agissait d’un outil pour collecter l’eau de pluie. Mais il a vite changé d’avis en remarquant l’aspect inhabituel de l’objet et surtout sa grande imposante.
En s’approchant de celui-ci, le joggeur a découvert que le monolithe était creux et qu’il semblait plutôt léger. Il pouvait donc avoir été porté et déposé sur la colline par deux personnes.
Ces dernières années, des trouvailles similaires ont été recensées au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Quasiment tous les monolithes qui ont été découverts récemment étaient au final des œuvres d’art, mais aucune explication n’a pour le moment été confirmée pour celui de celui du Pays de Galles. Rien n’atteste donc que l’objet relève donc d’un évènement surnaturel.
The Most Famous Artist, un groupe d’artistes du Nouveau Mexique avait déjà revendiqué deux monolithes retrouvés dans l’Utah et en Californie, après que ceux-ci aient été les cibles de nombreuses théories farfelues.
Organisée en collaboration avec la Fondation Mucha, l’Hôtel de Caumont consacre cette année son exposition d’hiver au grand maître de l’Art Nouveau, Alphonse Mucha (1860-1939). Cet artiste prolifique et visionnaire a révolutionné le rapport à l’art de ses contemporains en appliquant son esthétique, si caractéristique, à de multiples domaines comme les affiches, la publicité, la décoration intérieure ou encore le théâtre de la Belle Époque. À travers près de 120 œuvres provenant de la Fondation Mucha, cette exposition met en lumière toute la splendeur et l’évolution du style Mucha où mysticisme, symbolisme, identité slave et beauté se côtoient.
Né à Ivančice en actuelle République tchèque, Alphonse Mucha grandit dans une province slave de l’Empire austro-hongrois avant de rejoindre Paris en 1887, après une formation académique à l’École des Beaux-Arts de Munich. C’est au cours de ces années de jeunesse qu’il se construit une conscience politique engagée où l’affirmation de l’identité des peuples slaves occupe une place centrale. À Paris, où le mysticisme fin-de-siècle fascine les cercles artistiques, Alphonse Mucha devient le grand affichiste que l’on connaît grâce à sa rencontre providentielle avec la « Divine » Sarah Bernhardt. Le phénomène Mucha va alors conquérir le tout Paris et s’exporter à l’international jusqu’à s’imposer comme une figure majeure de l’esthétique de l’Art Nouveau, caractéristique de l’époque. Pourtant, les véritables ambitions de cet artiste sont toutes autres : Alphonse Mucha, qui se veut plus engagé, aspire à créer des œuvres aux desseins plus nobles afin de mettre son art au service de la fraternité universelle. Franc-maçon actif et ardent défenseur du peuple slave, Mucha développera toute sa vie un art qui se veut « libérateur », en lui donnant une identité à la fois tchèque, slave, mais aussi humaniste.
Cette exposition a pour but de montrer non seulement comment l’œuvre de Mucha, mêlant différentes esthétiques, est fondamentalement engagée, mais aussi comment l’usage et l’appel de la beauté sont empreints de symbolisme et de mysticisme. Mucha, pour qui l’art revêt un caractère universel, tente d’affirmer ses intentions artistiques dans son œuvre. Outre l’évolution du style graphique de Mucha et l’inspiration mystique de son langage visuel, l’exposition met à l’honneur la pensée engagée de l’artiste en tant qu’élément constitutif de ses œuvres empreintes de beauté et d’harmonie.
À côté des œuvres les plus appréciées de l’époque révélant Mucha en tant que plus grand représentant de l’Art nouveau (comme les célèbres affiches publicitaires dont celles réalisées pour Sarah Bernhardt ainsi que les fameux panneaux décoratifs), vous pourrez admirer les peintures de l’artiste, rarement montrées, à travers une lecture symboliste et allégorique. L’exposition révèle également son travail méconnu de la photographie, à la fois dans son studio du Paris fin-de-siècle mais aussi à travers les photographies documentaires et de mises en scène qu’il a produites dans le cadre de ses recherches pour sa série de peintures monumentales à la gloire de l’histoire de son peuple L’Épopée slave.
L’auberge la plus bizarre du Royaume-Uni » a été victime d’un incendie présumé criminel à l’été 2023.
*Au Royaume-Uni, le pub « le plus bancal » du pays va être reconstruit à l’identique après un incendie - Wikipedia CC BY-SA 4.0)
ROYAUME-UNI - Murs asymétriques, toit bancal, fenêtres en biais… « L’auberge la plus bizarre du Royaume-Uni » doit être reconstruite, et dans le même état qu’avant l’incendie qui l’a ravagée : elle restera complètement bancale. Dans les West Midlands, près de Birmingham à Himley, un tas de gravats doit renaître de ses cendres, par ordre du Conseil du South Staffordshire.
Comme nous l’apprend BBC News dans un article publié mardi 27 février, les propriétaires de la « Crooked House » (la « maison de traviole », en Français), ont été mis en demeure par ce Conseil pour faire revivre cet haut-lieu culturel britannique, qui attirait de très nombreux visiteurs chaque année. Une véritable institution, autour de laquelle un groupe Facebook dédié à sa reconstructio rassemble plus de 36 000 membres.
La bâtisse, construite en 1765, a été détruite lors d’un incendie présumé criminel le 5 août 2023, quelques jours après avoir été vendue à un acheteur privé. Personne ne se trouvait à l’intérieur au moment de l’incendie et aucun blessé n’a été signalé. Les ruines ont ensuite été mises à terre par des tractopelles quelque temps plus tard.
Le bâtiment devait son allure étrange à un effondrement minier qui a rendu toute la construction penchée. Aujourd’hui ce pub appartient à ATE Farms Limited qui doit donc le reconstruire. L’entité dispose d’un délai de 30 jours pour faire appel et le préavis doit être respecté dans un délai de trois ans, souligne BBC News.
Le média précise que ce pub, qui était une attraction populaire dans la région, a été construit pour la première fois comme ferme, avant de totalement changer de fonction avec le temps.
Cette peinture murale réalisée à l'occasion du Festival de La Teinturerie, à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), est en lice du concours Golden Street Art qui récompense depuis dix ans les plus belles œuvres de street art.
Article rédigé par Odile Morain - Publié le 14/02/2024
La peinture réalisée par Aéro à Aurec-sur-Loire est en lice pour le concours Golden Street Art qui récompense les plus belles fresques de France. (FRANCE 3 AURA)
Elle a vu le jour le long de la route départementale 46 à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), la fresque du street artiste Aéro offre aux automobilistes un nouveau paysage. Réalisée dans le cadre du Festival de La Teinturerie en septembre 2023, elle figure aujourd'hui parmi les dix peintures murales retenues pour la phase finale du concours Golden Street Art. Les internautes peuvent voter jusqu'au 18 février 2024.
Pour l'artiste originaire de Bretagne, ce concours est une belle reconnaissance de son travail. "C'est une réelle performance, elle a été réalisée en douze jours, elle représente ce qu'il y a de plus important pour l'humanité : notre environnement naturel", réagit Aéro.
Juché sur un échafaudage et muni de ses bombes de peinture, Aéro s'empare des thèmes de l'histoire et de l'actualité à travers le monde. Intitulée Courir pour la vie, cette nouvelle peinture murale à la couleur sépia est la plus conséquente jamais peinte par l’artiste.
Sur 55 mètres de long et 6,75 mètres de haut, elle illustre tout en mouvement l'urgence climatique. On y voit des animaux sauvages fuyant une forêt devenue hostile, une vieille femme symbolisant dame Nature au regard lucide et consterné. Elle pourrait permettre à Aurec-sur-Loire de monter une nouvelle fois sur le podium. Les organisateurs du Festival de La Teinturerie s'en félicitent. "On est aux confins de la Loire et de la Haute-Loire, donc on espère attirer via ce type de fresque des personnes d'un peu plus loin", assure Anthony Massard.
Aurec-sur-Loire, cité street art
Organisé depuis quatre ans à Aurec-sur-Loire, ce festival street art donne peu à peu un nouveau visage aux façades de la petite ville de 6 000 habitants. "C'est très joli ce qu'ils ont fait, c'est très intéressant", se réjouit un passant.
Chaque année, grâce au festival, des artistes du monde entier viennent s'exprimer sur les murs de la ville. L'an dernier, Aéro avait déjà participé au concours Golden Street Art et terminé à la troisième place des plus belles fresques de France avec sa peinture en noir et blanc symbolisant la transmission entre les générations. "Je suis fière, car on a fini à une très bonne place l'année dernière et on est pas mal parti cette année", assure une habitante d'Aurec-sur-Loire.
La ville compte désormais plus d'une vingtaine de fresques, la plupart se concentrent sur le site même de l'ancienne teinturerie, rachetée par la ville pour en faire un lieu d'événements sportifs et culturels. Au fur et à mesure des années et selon les aléas climatiques, de nouvelles œuvres remplacent les plus anciennes.
Grâce aux budgets participatifs de la Région et à son ingéniosité, Yves Gruffaz a imaginé un vélo-bus écologique pour emmener les enfants à l'école de Castelnau-de-Guers, dans l'Hérault. Le premier modèle devrait être opérationnel pour la rentrée prochaine.
Le vélo-bus écolo
Faire pédaler les enfants et réduire la pollution sur le trajet de l'école. Voici la prouesse que pourrait réaliser Yves Gruffaz dès la rentrée prochaine sur sa commune de Castelnau-de-Guers. En réalité, le projet est déjà très bien avancé...
Un châssis et un toit (décapotable) en alliage de bois, les guidons et les montants de selle en aluminium. Seul mécanicien sur ce projet insolite, Yves Gruffaz a réussi à construire en quelques mois l'équivalent d'une "rosalie touristique", mais qu'il a décidé de nommer "écolo-bus".
Le vélo-bus sera utilisable à la rentrée prochaine, huit personnes pourront monter dessus - Yves Gruffaz, concepteur du vélo-bus
Le véhicule avance grâce aux pédalages des élèves, et est doté d'une assistance électrique pour les montées. "Je dois retravailler la direction des guidons et les freins pour les perfectionner. Le vélo-bus sera utilisable pour la rentrée prochaine, huit personnes pourront monter dessus" explique fièrement le concepteur.
Président de l'association Fête des devoirs, qui aide les élèves de l'école de la commune, le retraité a imaginé le concept il y a dix ans : "Mon souhait était de réduire la pollution et le nombre de voitures chaque jour devant l'école. Pour moi, qui aime trouver des idées et bricoler, c'était le concept idéal".
Séduite par le projet, la région Occitanie a même octroyé une aide de 50 000 euros au concepteur dans le cadre des budgets participatifs citoyens. Yves Gruffaz avait dans un premier temps voulu acheter des véhicules construits aux Pays-Bas, avant de se raviser, pour les construire lui-même avec l'enveloppe de la Région.
"L'idéal serait de faire rouler à terme sur la commune trois vélos-bus quotidiennement" avance Yves Gruffaz. Lui s'est déjà porté volontaire pour conduire le premier en septembre prochain, il compte sur des bénévoles de l'association ou des parents d'élèves pour piloter les autres, quand ils verront le jour.
Avant utilisation officielle, le vélo-bus devra être homologué par la DREAL, service de l'État. De son côté, le créateur s'est laissé aller à une confidence, un deuxième véhicule serait en construction, "une version améliorée du premier"...
Originaire de Montpellier-de-Médillan (Charente-Maritime), Richard Plaud a battu le record de la plus grande tour Eiffel en allumettes, début janvier. Les instances du Guinness Book ont revu leur copie après avoir refusé, en premier lieu, son homologation.
C'est officiel. Depuis ce jeudi 8 février, Richard Plaud fait bien partie du Guinness Book, le célèbre livre des records du monde. Début janvier, dans la ville de Saujon, l’habitant de Montpellier-de-Médillan (Charente-Maritime) avait construit une tour Eiffel de 7,19 mètres.
Par Dorian Vidal le 7 février 2024
Voilà bien un commerce qui traverse les âges. Avec ses bâches bleues, ses devantures anciennes et ses stocks colossaux, Les Kiosques de Toulon s’inscrit, depuis plusieurs décennies, comme l’une des enseignes les plus emblématiques du centre historique. Et si elle a toujours su s’adapter, l’entreprise familiale ne s’est jamais détachée de son aspect authentique.
C’est en partie ce qui plaît à Christian, fidèle client: "En général, à chaque fois que je viens, j’achète un ou deux livres. Ce n’est pas très cher et il y a beaucoup de choix. Et puis, c’est un espace un peu en décalage. Ce qui ne me dérange pas, bien au contraire." Même chose pour Frédérique: "J’aime bien, c’est différent des magasins. En fouinant un peu, on trouve toutes sortes de choses. En plus, ça permet de ne pas jeter les livres."
Au sud du boulevard de Strasbourg, rue Prosper-Ferrero, les bouquins, vinyles, CD, DVD et cartes postales d’époque sont encore exposés de part et d’autre de l’artère. Le tout avec un semblant de désordre. "C’est pour le look", sourit David, 70 ans.
Que ce soit dans le petit kiosque faisant face au cinéma Le Royal, ou en haut de l’étroit escalier en bois de la deuxième boutique, on dégotte autant de classiques que de petites pépites.
"Nous sommes un complément des librairies, poursuit le bouquiniste. On travaille essentiellement avec des livres épuisés. Par exemple, tenez, cette édition de Sois belle, sois fort (Nancy Huston), eh bien vous ne la trouverez pas en librairie!"
Au total, près de 100.000 ouvrages seraient référencés au sein des kiosques. À eux quatre, ils représentent donc une petite caverne d’Ali Baba pour les amateurs de lecture, de musique et de cinéma.
Ils sont aussi, un peu, la deuxième maison de David, qui les occupe depuis plus de quarante ans. "Ici, ça a toujours été une bouquinerie. L’affaire était détenue par ma mère depuis plusieurs années quand j’ai pris la suite, à la fin des années 1970", rembobine-t-il, posté derrière sa caisse.
Et d’ajouter: "Ensuite, j’ai récupéré un deuxième kiosque en bas de la rue. Puis un troisième à côté. Et enfin, une dernière boutique en face de la première, il y a environ quinze ans. Avec ma compagne de l’époque, nous avons recréé tout ça."
Aujourd’hui, deux kiosques sur quatre sont néanmoins "en suspens" et servent de réserves. L’ancienne conjointe de David, Brigitte, est décédée au mois de février 2023, laissant derrière elle un grand vide. "Il faut la remplacer… C’est difficile depuis, car on est un peu surbookés."
Il faut dire que, malgré l’aide précieuse de Marina, seule autre vendeuse, "David des kiosques" abat toujours un travail de titan. Chaque matin, dès 6h, le Toulonnais est bon pour deux heures et demie de mise en place et de manutention.
Puis, après la journée de travail, vers 19h, il lui faut une heure et demie pour tout remballer. "C’est un peu comme un cirque. On monte l’échafaudage, le chapiteau… Heureusement, je suis encore relativement en forme."
Du mardi au samedi, plusieurs étagères débordent donc encore et toujours sur les trottoirs. "J’ai quand même attrapé pas mal de voleurs dans ma vie", souffle d’ailleurs David, sourire en coin.
Le bouquiniste historique de Toulon espère en tout cas continuer de "faire perdurer ce lieu : Par rapport au téléchargement numérique, je dirais qu’on est un lieu de résistance, assène-t-il. Il y a encore une grosse clientèle de passionnés, de collectionneurs, de gens qui cherchent autre chose que ce qu’on trouve un peu partout ailleurs. Et il y a ce contact avec les clients… J’apprends des choses tous les jours, donc je ne m’ennuie pas. En 43 ans dans ce boulot, je ne me suis d’ailleurs jamais ennuyé". Pourvu que ça dure...
S’il est friand de l’esprit rétro, le patron des kiosques de Toulon a compris que la création d’un site web relevait d’une "nécessité économique". Régulièrement, plusieurs cartons sont donc apportés à La Poste avant de partir vers d’autres horizons.
"Je ne suis pas pour le modernisme, mais on a lancé le site il y a une dizaine d’années. Ça marche bien, même si c’est beaucoup de travail en plus avec les commandes", assure David.
Site web Les kiosques de Toulon
Plus de 40.000 ouvrages y sont en effet référencés, dont certains plutôt rares. "Je crois qu’il n’y a pas un pays au monde où l’on n’a pas envoyé de colis, plaisante le bouquiniste. On en a beaucoup envoyé à l’étranger, notamment aux États-Unis."
Aujourd’hui, à l’heure d’Internet, le bouquiniste évoque toutefois les clients du passé avec une espèce de nostalgie: "C’était fabuleux. À l’époque du service militaire, les gens arrivaient de leur Bretagne et de leurs campagnes dans une ville qu’ils ne connaissaient pas, loin de leur famille. Et ils achetaient beaucoup de bouquins. Ils faisaient des échanges, des collections… C’était le côté populaire, sympa et intéressant, car ils venaient d’autres horizons."
Pour The Times, quotidien conservateur toujours prompt à défendre les sacro-saintes traditions britanniques, “ce serait un peu comme badigeonner son bacon de sirop d’érable”. Mercredi 24 janvier, les journaux américains comme ceux d’outre-Manche ont donné un ample écho aux théories de Michelle M. Francl, une professeure de chimie à l’université américaine Bryn Mawr. Cette dernière, après maintes recherches sur le sujet, a cru bon de dévoiler au monde ses secrets pour obtenir une tasse de thé parfaite.
“Elle a indiqué que l’ajout d’une pincée de sel pouvait aider la boisson à avoir un goût moins amer, dévoile, amusé, The Washington Post, et Francl est même allée plus loin, en recommandant de presser du citron dans le thé, ce qui permet d’éliminer l’écume qui peut rester à la surface de l’eau.” La chercheuse a également recommandé d’ajouter du lait chaud au breuvage, ce qui constitue encore un pied de nez aux traditions d’outre-Manche sur la question.
… et le tout au micro-ondes
Ces conseils “ont fait bouillir les Britanniques”, écrit le tabloïd Daily Mail, tant et si bien que l’ambassade américaine à Londres est intervenue pour tenter d’éteindre l’incendie.
Ainsi, dans un singulier communiqué de presse, les diplomates d’outre-Atlantique, ont rappelé que “l’idée impensable d’ajouter du sel au thé ne représente pas la politique officielle des États-Unis”, démentant ainsi leur compatriote, avant de terminer le message par cette chute malicieuse :
“Notre ambassade va continuer à faire son thé dans les règles de l’art : c’est-à-dire au micro-ondes.”
Cette moquerie n’a pas déstabilisé les Britanniques, qui ont aussitôt répondu par le biais de leur propre ambassadrice aux États-Unis. Ainsi, Karen Pierce a publié une vidéo humoristique montrant des militaires du royaume en train d’expliquer comment faire son thé d’une façon convenable.
Au vu de leur histoire commune, les deux pays devraient faire attention et ne pas parler de cette boisson avec trop de légèreté, ironise The Times. En effet, “le thé a longtemps été une source de conflit entre l’Amérique et la Grande-Bretagne, notamment dans le port de Boston, en 1773, lorsque des colons décidèrent que la meilleure façon de préparer une tasse de thé parfaite était de jeter une grande quantité de feuilles de thé dans de l’eau salée [ils jetèrent à la mer une cargaison de feuilles de théier apportées par des bateaux britanniques]”.
Une référence claire à l’épisode de la Boston Tea Party, un événement marquant de l’histoire des colonies britanniques d’outre-Atlantique, qui, deux années plus tard, commençaient leur guerre d’indépendance contre Londres. Voilà qui ressemble à une piqûre de rappel des conséquences que peuvent engendrer les disputes sur le thé, une boisson relaxante qui, de temps en temps, a le pouvoir d’échauffer les esprits.
L'année 2024 commence, comme les précédentes, le 1er janvier. Cela n'a pourtant pas toujours été le cas.
Article rédigé le 31/12/2023 par Olivier Emond
Calendrier 1887- Le facteur rural dans les Vosges - Musée de la Poste
Longtemps on s'est levé de bonne heure, le 1er janvier en France. C'était un jour comme les autres, et le Nouvel An n'avait pas de date officielle. Au Moyen-Âge, en fonction des périodes et des provinces, on pouvait se souhaiter une bonne année le jour de Pâques, celui de Noël ou encore le 25 mars, jour de l’Annonciation. Cette situation a perduré jusqu’au XVIe siècle.
En 1564, Charles IX, qui est devenu roi quatre ans auparavant, entame un tour de France aux côtés de sa mère, Catherine de Médicis. Ce voyage les amène dans la commune iséroise de Roussillon, et c'est là que tout change. "La Cour a séjourné au château de Roussillon du 17 juillet au 15 août 1564, précise Robert Valette, président de l’association de l’édit de Roussillon (signé le 9 août 1564). C'est durant ce séjour que le roi a promulgué ce fameux édit de Roussillon, dont l'article 39 stipule que désormais, sur tout le royaume de France, le premier jour de l'année sera le 1er janvier."
Charles IX sera conforté dans son choix en 1582 par le pape Grégoire XIII, qui impose ce 1er janvier à l’ensemble de l’Europe catholique. Ce calendrier grégorien est resté le nôtre jusqu’à aujourd’hui, avec une parenthèse entre 1793 et 1806, quand la République naissante fit commencer l’année le 22 septembre, ou plutôt le 1er du mois de Vendémiaire.
Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir se lever tôt.
Même en y mettant toute la volonté du monde, rien à faire, vous êtes incapable de sortir le moindre orteil du lit avant 10h? Rassurez-vous, il semblerait que notre capacité à être du matin ou non ne dépende pas totalement de nous. Une récente étude scientifique affirme qu'une personne dont l'ADN est en partie composé de fragments d'ADN néandertalien serait plus incline à présenter l'aptitude de se lever tôt, indique The Guardian.
Si, avec le temps, la plupart des gènes que les êtres humains modernes avaient conservé de leurs ancêtres ont été éliminés, une petite fraction a subsisté chez certains d'entre nous. «Il est donc possible que certaines personnes vivant aujourd'hui soient porteuses des variantes néandertaliennes», affirment les chercheurs à l'origine de l'étude.
«L'ADN néandertalien peut régir l'horloge biologique des humains»
John Capra, épidémiologiste à l'université de Californie, à San Francisco, qui a participé aux recherches, poursuit: «En analysant les fragments d'ADN néandertalien subsistant dans les génomes humains modernes, nous avons découvert qu'un grand nombre d'entre eux pouvaient affecter les gènes qui régissent l'horloge biologique chez les humains modernes, ce qui augmenterait la propension à être matinal.»
Pendant plusieurs centaines d'années, les hommes de Néandertal ont vécu en Eurasie et se sont peu à peu adaptés au froid qui y régnait. Le climat ne laissant entrevoir que quelques heures de lumière par jour, ils s'affairaient, à peine levés, à trouver des sources de ravitaillement.
Les Néandertaliens, en ayant des relations sexuelles avec nos ancêtres Homo sapiens, ont transmis à leurs descendants une partie de leurs gènes, et avec eux cette habitude de lève-tôt. Les êtres humains d'aujourd'hui portent ainsi jusqu'à 4% d'ADN néandertalien en eux. En consultant les données de la UK Biobank, qui contient les informations de génétique et de santé d'un peu plus de 500.000 de personnes, les scientifiques ont remarqué que certaines d'entre elles étaient porteuses des variantes. Plus surprenant encore: chez elles, les gènes étaient liés au fait de se lever tôt.
Pour autant, il est possible d'être matinal sans posséder de fragments génétiques de Néandertal: des centaines d'autres gènes différents influencent les heures de sommeil et de réveil, sans compter les nombreuses aspects environnementaux et culturels qui nous entourent.
Le mot de Kat : Je dédis cet article à ma cousine qui était marchande de chapeaux et qui s'est mariée la veille de ses 25 ans. Elle devait trouver que le vert et jaune ne lui seyait pas.
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Dans certaines régions françaises, le 25 novembre, jour de la sainte Catherine, on célèbre les jeunes filles à marier. Une fête surannée, mais qui trouve pourtant encore des adeptes.
Le jour de la sainte Catherine, le 25 novembre, vous est peut-être familier en tant que fête des couturières. Mais ce jour-là, les filles du nord ou de l'est de la France célèbrent aussi la Sainte-Catherine, dès leur plus jeune âge et jusqu'à ce qu'elles soient mariées. L'objectif: souhaiter à ces petites et jeunes filles un futur bonheur conjugal. Pourquoi perpétuer cette tradition encore aujourd'hui? Est-elle sexiste et malaisante?
La tradition des catherinettes est fêtée en France depuis le Moyen Âge. «Elle célébrait la classe des filles à marier, âgées de 15 à 25 ans», retrace Anne Monjaret, ethnologue, directrice de recherche au Laboratoire d'anthropologie politique du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et autrice de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont La Sainte-Catherine, culture festive dans l'entreprise (paru en 1998).
«On disait de cette classe d'âge qu'elle coiffait Sainte-Catherine le 25 novembre et si les femmes avaient plus de 25 ans elles coiffaient définitivement Sainte-Catherine», poursuit la chercheuse. Trop âgées, ces dernières n'étaient donc plus «bonnes à marier» et étaient destinées à finir célibataires et à devenir «vieilles filles». «Au fil du temps, on n'a plus célébré que les 25 ans et plus, en les appelant les catherinettes si elles étaient toujours célibataires et en leur offrant un chapeau vert et jaune.»
Le port de ce chapeau permettait d'identifier ces jeunes femmes en tant que célibataires, une stigmatisation qui pouvait être vécue de bien des façons, allant de l'amusement à la honte. Les catherinettes défilaient ensuite en procession dans la rue, invoquant la sainte de leur trouver un mari. «Un bon, mais plutôt un que pas du tout», comme le disait une prière à l'adresse de sainte Catherine d'Alexandrie (dont l'histoire et le culte racontent qu'elle est morte décapitée après avoir refusé d'épouser un empereur romain, au début du IVe siècle).
Mais sainte Catherine est également la patronne des couturières et des modistes. «C'est cet aspect de la Sainte-Catherine que l'on retient le plus depuis la fin du XIX siècle», reprend Anne Monjaret. Sauf dans le nord de la France, mais aussi dans certaines localités du Grand-Est et de la Nouvelle-Aquitaine, où la tradition des catherinettes non mariées est toujours vivace.
«Traditionnellement, dans le nord du pays, sainte Catherine est la patronne des petites filles et saint Nicolas celui des petits garçons, explique Anne Monjaret. Aujourd'hui encore, les enfants ont gardé l'habitude de s'envoyer des cartes postales à ces occasions. Comme il n'est plus honteux aujourd'hui d'être célibataire, il y a eu un glissement de la Sainte-Catherine vers les petites filles.»
«Dans les ateliers de haute couture, à Paris, les hommes célibataires de 30 ans et plus étaient également célébrés pour la Saint-Nicolas [fêtée quelques jours plus tard, le 6 décembre, ndlr]. Leurs collègues leur offraient un bonnet tricoté par leurs soins et des cartes postales. Pour les hommes, la Saint-Nicolas a pratiquement disparu aujourd'hui, mais parfois les “catherinets” sont fêtés dans le monde de la couture», indique encore l'ethnologue.
Gwendoline, qui a grandi en Picardie, et Mélissa, qui vit dans le département du Nord, se souviennent de ces célébrations. «On échangeait des cartes postales à l'école, on en recevait aussi de membres de la famille. Et pour les garçons, c'était pareil pour la Saint-Nicolas. Pour moi, c'était la fête des jeunes filles, mais j'ai découvert une fois adolescente que cela concernait les filles vierges ou à marier», raconte Mélissa.
«Je ne fête pas la Sainte-Catherine avec ma fille, parce que j'en connais la signification et je la trouve sexiste.» - Mélissa, qui vit dans le département du Nord
«Je faisais la confection des chapeaux à l'école, le défilé dans le quartier avec les chapeaux sur la tête, se souvient Gwendoline. Mes grands-mères nous envoyaient, à ma sœur et moi, des cartes de Sainte-Catherine, souvent très kitsches! Il m'a fallu arriver à l'âge adulte pour comprendre que ça ne se fêtait pas dans toutes les régions de France. Petite, je voyais vraiment ça comme une célébration des petites filles, qui étaient honorées dans leurs familles. Ensuite, j'ai eu connaissance de la vraie signification de cette fête, une façon assez humiliante d'afficher les jeunes femmes de 25 ans toujours célibataires. Et ça m'a vraiment gêné parce que je considère que c'est extrêmement sexiste.»
Si les souvenirs de cette tradition restent tendres, sa signification peut mettre mal à l'aise avec le recul de l'enfant devenu adulte. Les petites filles d'aujourd'hui continuent pourtant, dans le nord de la France, à recevoir des cartes pour la Sainte-Catherine.
Mélissa et Gwendoline ont fait le choix de ne pas perpétuer ces traditions avec leurs enfants. «Je ne fête pas la Sainte-Catherine avec ma fille, parce que j'en connais la signification et je la trouve sexiste», justifie Mélissa. Gwendoline ne fête pas non plus la Saint-Nicolas avec ses fils, «parce que je ne considère pas que le fait d'être une fille ou un garçon mérite d'être célébré».
Fanny, qui vit dans le Pas-de-Calais, a choisi au contraire d'accompagner sa fille dans la perpétuation de cette tradition. «Je ne suis pas pour cette fête, car pour moi cela revient à dire aux petites filles que c'est une tare d'être célibataire et de ne pas être mariée. Il n'y a eu aucune évolution en trente ans. Mais ma fille aime donner des cartes à ses copines, donc je l'aide à en confectionner des faites main.»
Gwendoline constate également autour d'elle que seules ses amies qui vivent encore dans les Hauts-de-France, voire même dans leur village natal, ont continué à fêter la Sainte-Catherine, mais également la Saint-Nicolas en envoyant des cartes aux petits garçons de leur famille le 6 décembre.
«Quand la famille ou les amis offrent une carte à une enfant pour la Sainte-Catherine, ils soulignent son statut de fille, son appartenance à cette catégorie sexuée, remarque Anne Monjaret. Ces cartes ont été modernisées, mais elles représentent toujours une jeune fille.» Pour plaire aux enfants, on en trouve aujourd'hui sous les traits de personnages de films ou séries d'animation, comme Elsa de La Reine des neiges ou Princesse Sofia.
La référence au mariage, et au souhait d'un futur bonheur conjugal pour ces futures femmes, n'est plus tellement mise en avant aujourd'hui auprès des petites filles. Mais outre les échanges de cartes postales, certaines écoles continuent à faire fabriquer des chapeaux de la Sainte-Catherine aux enfants.
«Certaines féministes y voyaient aussi la célébration d'une femme autonome qui n'était pas sous la tutelle d'un homme à 25 ans.» - Anne Monjaret, chercheuse ethnologue
Un détail dont la signification n'est pas anodine. «Le chapeau est lié à la sexualité, décrypte Anne Monjaret. Les cheveux des filles symbolisent la sexualité, on les cachait donc jusqu'à un certain âge, d'où l'expression “coiffer sainte Catherine” pour des filles non mariées. Cependant, si les enfants des deux sexes fabriquent et portent ces chapeaux, cela en change l'interprétation.»
À Vesoul (Haute-Saône), la Sainte-Catherine est célébrée chaque année en grande pompe lors de la foire du même nom, notamment avec un concours de chapeaux pour les jeunes femmes de 25 ans célibataires et sans enfants. Au moment de les faire monter sur scène devant l'assemblée, le présentateur de la cérémonie rappelle qu'elles sont célibataires, avançant que des hommes pourraient être intéressés.
Entre stigmatisation de genre, hétérocentrisme, références inappropriées à la vie conjugale auprès de très jeunes enfants et pression voire humiliation sur les célibataires, la Sainte-Catherine a de quoi mettre mal à l'aise. Pourtant, les catherinettes n'ont pas toujours été considérées comme antiféministes.
«Dans les années 1970, la fête était à la fois critiquée par des féministes parce que considérée comme has been et matrimoniale à vouloir caser les femmes. Mais certaines féministes y voyaient aussi la célébration d'une femme qui n'était pas sous la tutelle d'un homme à 25 ans, mais au contraire autonome. Sainte Catherine a aussi été une figure de lutte pour les couturières de l'époque, qui occupaient la rue avec des signes de la sainte patronne et protestaient ainsi contre des licenciements», nuance Anne Monjaret.
«J'étudie le sujet de la Sainte-Catherine depuis les années 1980, cela fait des décennies que l'on se demande si cette tradition va disparaître et elle existe toujours aujourd'hui, rappelle la chercheuse ethnologue. Cependant, le 25 novembre c'est également la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, cela pourrait avoir un effet sur le devenir de la fête.»
«Avec le contexte des attentats et des plans Vigipirate, la fête a aussi eu tendance à se replier sur l'espace privé, alors qu'autrefois cela se passait en extérieur, avec des processions et des bals. On voyait les catherinettes dans le métro, il y avait même des messes. Mais c'est désormais moins visible dans l'espace public.»
Si l'aspect sexiste de la tradition de la Sainte-Catherine fait renoncer à sa perpétuation dans certaines familles, elle continue de trouver des adeptes. «Mais la Sainte-Catherine n'est pas figée, ajoute Anne Monjaret. Elle bouge et s'adapte à l'évolution de la société, ce n'est pas une fête si désuète. On a tendance à la voir figée dans le temps, mais ce n'est pas le cas.»
Plusieurs eurodéputés français réclament que l’obligation de recyclage bientôt votée au Parlement européen ne s’applique pas aux emballages en bois ou en cire.
LUDOVIC MARIN / AFP La boîte de camembert menacée ? Ces élus français font tout pour la sauver au Parlement européen
photo prise en 2020 au salon de l’Agriculture
POLITIQUE - Tout un fromage. Des eurodéputés français ont déposé ce mercredi 15 novembre des amendements pour exclure les traditionnels emballages en bois des boîtes de camembert d’un règlement sur le recyclage qui doit être voté la semaine prochaine au Parlement européen.
Ce texte, proposé en novembre 2022 par la Commission européenne afin de réduire les déchets, impose notamment des objectifs de recyclage pour tous les emballages à partir de 2030. Il fait l’objet d’un intense lobbying hostile des entreprises. « Les boîtes en bois utilisées pour emballer les fromages comme le camembert ne disposent pas de filière de recyclage dédiée, car il serait trop onéreux de créer une chaîne logistique », a expliqué à l’AFP l’eurodéputée macroniste Stéphanie Yon-Courtin, originaire de Normandie.
« Cela fait partie de notre terroir. Pour l’affinage, pour le goût, je parle à tous les Normands, ils savent très bien que cette petite boîte en bois léger permet d’avoir un meilleur goût », a-t-elle encore plaidé sur France Bleu Normandie mardi, en insistant également sur le caractère « biodégradable » de cet emballage.
Son groupe, Renew Europe (centristes et libéraux), à la demande de la délégation française, a déposé un amendement pour réclamer que l’obligation de recyclage ne s’applique pas aux emballages en bois (boîtes de camembert, de Mont d’Or, bourriches d’huîtres, barquettes de fraises…) ni aux emballages en cire (ce qui concerne par exemple le Babybel).
La secrétaire d’État chargée de l’Europe réagit aussi
Ils demandent que la Commission européenne fasse un rapport pour évaluer la disponibilité d’infrastructures de recyclage pour ces types d’emballages, ainsi que le bénéfice pour l’environnement de l’obligation de les recycler, avant éventuellement de décider de les y soumettre.
« Avant d’aller demander de recycler des boîtes en bois, il y a déjà beaucoup à faire sur les emballages plastiques », argumente aussi l’eurodéputé Jérémy Decerle (Renew), ancien président du syndicat des Jeunes agriculteurs. Le texte avait pourtant fait l’objet d’un premier feu vert de la commission environnement du Parlement européen en octobre.
« Si on a envie de caricaturer l’Europe avant les élections, on commence à embêter les producteurs de camembert et leur emballage en bois… Ça fait bondir tout le monde ! », a commenté la secrétaire d’État française chargée de l’Europe, Laurence Boone, lors d’une rencontre mardi soir avec des journalistes. « Qu’on fasse du recyclage, il le faut, qu’on incite les entreprises à utiliser des emballages recyclables, il le faut. Après, il faut un peu de réalisme pragmatique et ne pas embêter les producteurs de camemberts », a-t-elle estimé.
Des amendements ont aussi été déposés par les eurodéputés français François-Xavier Bellamy et Arnaud Danjean du groupe PPE (droite) et par Catherine Griset (groupe ID, extrême droite) afin d’exclure les emballages en bois du champ de la réglementation.
En revanche, l’eurodéputée allemande Delara Burkhardt (groupe Socialistes et démocrates), également impliquée dans le dossier, semblait moins sensible au sort de l’emblématique fromage normand : « l’exigence pour l’emballage en bois du camembert d’être recyclable doit rester », a-t-elle déclaré à l’AFP.
En 1981, Ettore Sottsass et ses jeunes acolytes du Groupe Memphis lancent un énorme pavé dans la mare des conventions. Le design ne sera plus jamais vraiment le même.
par Elodie Palasse-Leroux 8 octobre 2023
La totémique bibliothèque Carlton est improbable et absolument incontournable
Comme nous avons ouvert cette série avec le très mainstream fauteuil Poäng d'Ikea, nous allons la terminer avec son extrême opposé: un véritable manifeste punk signé Ettore Sottsass.
En 1981, Mitterrand était élu président. On s'habillait fluo, et pas uniquement pour les séances d'aérobic devant la télévision. Les sons new wave déferlaient sur les ondes des radios pirates tout juste légalisées. Le même vent de renouveau et de rébellion soufflait dans le salon d'Ettore Sottsass (1917-2007), où il avait réuni de jeunes acolytes (Nathalie du Pasquier, Andrea Branzi, Michele de Lucchi, Matteo Thun, Shiro Kuramata…) pour refaire le monde. Le «pape du design» avait alors déjà atteint la soixantaine.
Ancien directeur du Design Museum de Londres, Deyan Sudjic souligne cette particularité dans son livre Ettore Sottsass and The Poetry of Things: «à un âge où la plupart des gens envisageaient de prendre leur retraite, Sottsass a commencé à travailler avec une autre génération et a produit une explosion».
Il serait plutôt l'étincelle: l'explosion viendra du collectif formé ce soir-là chez Sottsass. Il s'appellera «Memphis», parce que le morceau de Bob Dylan, «Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again», passait en boucle.
En 1981, la première collection de Memphis va faire l'effet d'une bombe. Son influence ne s'est depuis jamais démentie. | Zanone via Wikimedia Commons
La designer française Martine Bedin était du nombre mais avoue ne se souvenir que «des premières heures de la réunion, pas des dernières car nous étions tous ivres». Ce dont elle est toutefois certaine, c'est que «le groupe était uni dans sa volonté de briser les notions acceptées de bon goût». Ils envisagent un design chaotique, punk, qui va faire voler en éclats toutes les conventions régissant la discipline.
Sottsass, formé à l'architecture, est devenu une figure de proue du Design radical en fondant le Studio Alchimia avec Alessandro Mendini en 1976. Avec Memphis, explique Bedin, «l'idée était de s'éloigner de la vision bourgeoise», celle qui «reposait sur l'idée que tous les types de meubles se ressemblaient. La première étape était donc de créer un branle-bas dans la coordination des styles.»
Sottsass faisait pour ce groupe de jeunes designers figure de «gourou amusant, libidineux et charismatique», affirme Glenn Adamson, cocommissaire de l'exposition «Postmodernism» en 2011 au Victoria & Albert Museum de Londres. Memphis allait bouleverser la théorie du Good Design.
Le design de l'après-Seconde Guerre mondiale répondait à l'injonction de ce bon design, du «Less is more» du Bauhaus, la fonction qui passait avant la forme. Le design était corseté pour se conformer à une certaine notion du bon goût, décidée par un petit nombre d'arbitres individuels.
Sottsass voulait absolument échapper à ce carcan et redéfinir une nouvelle approche du design. «Lorsque j'étais jeune, on n'avait que ce mot à la bouche: “fonctionnalisme, fonctionnalisme, fonctionnalisme”… Ça ne suffit pas! Le design devrait aussi être sensuel et excitant.»
La première collection de Memphis est présentée en 1981 à l'occasion du Salon international du meuble de Milan, grand-messe du design. Excitante, elle l'est; cinquante-cinq pièces de mobilier ludiques qui mêlent clin d'œil aux formes historiques, pied-de-nez au bon goût et matériaux contemporains. «Comme un mariage éclair entre le Bauhaus et Fisher-Price», résume assez justement le critique Bertrand Pellegrin.
Comme un mariage éclair entre le Bauhaus et Fisher-Price
Et au milieu trône la bibliothèque de Sottsass, frisant les 2 mètres de hauteur. Une pièce coûteuse, faite de matériaux industriels bon marché (il ose le plastique stratifié! Le fabricant, Abet Print, a soutenu la collection), bariolée, dotée d'une base mouchetée très 1980. La Carlton est donc pop, graphique, kitsch et cheap, polychrome, drôle –et surtout paradoxale, puisqu'elle reflète la culture populaire de masse tout en se destinant à un public de collectionneurs.
Le soir de l'inauguration, la collection fait littéralement l'effet d'une bombe: Sottsass manque de rebrousser chemin, il y a tant de monde devant l'entrée qu'il imagine qu'un attentat vient de se produire. Les visiteurs sont médusés: des étagères qui penchent, une coiffeuse qui se prend pour la tour Chrysler (Plaza), une lampe qui se promène en laisse (Super Lamp de Bedin), un lit en forme de ring de boxe (Tawaraya)…
La coiffeuse Plaza de Michael Graves se prend pour la tour Chrysler Musée des Arts décoratifs, Paris. | Neoclassicism Enthusiast via Wikimedia Commons
Des pièces dont la fonction ne s'impose pas au premier regard: la bibliothèque Carlton est-elle d'ailleurs vraiment une bibliothèque? Avec ses étagères de guingois, on n'imagine pas si facilement y poser ses livres («Quoi qu'il en soit, disait Sottsass, tous les livres finissent toujours par tomber»). Sculpturale, totémique, elle est emblématique de l'histoire du Groupe Memphis et du mouvement post-moderne. Le soir même de l'inauguration, les cinquante-cinq pièces sont vendues. En quelques mois, elles essaiment partout, jusque dans des clips vidéo sur MTV; leurs formes sont reprises en architecture, leurs imprimés et couleurs imités dans la mode…
En 1987, Sottsass met fin à l'aventure Memphis. Mais les créations du collectif, dont la Carlton, ont laissé une indélébile empreinte. Karl Lagerfeld a acheté l'intégralité des pièces pour son appartement de Monaco, David Bowie en avait également fait collection (estimée à quelques millions de livres sterling après sa disparition). Pas une année ne se déroule sans que les magazines annoncent le grand retour d'un style jamais passé de mode, puisqu'il l'a faite.
Qu'importe qu'elle ne soutienne pas vos livres ou ne s'assortisse à rien avec ses couleurs impossibles: la bibliothèque Carlton est une égérie rebelle qui a fait bouger les lignes, elle est au design de mobilier ce que Vivienne Westwood était à la mode. L'artiste Simon Martin lui a même consacré une œuvre vidéo, achetée par la Tate de Londres.
Rascal est jaloux, il voudrait son Poäng
Écrit par Elodie Palasse-Leroux - Illustré par Kat
Quitte à faire grincer quelques dents (les miennes, notamment), nous nous devions de débuter cette série avec le plus populaire des fauteuils: le Poäng d'Ikea. Depuis sa naissance en 1976, l'enseigne suédoise en a écoulé plus de 35 millions. Et son étoile n'est pas près de pâlir: totalisant désormais 1,5 million de pièces vendues chaque année, il n'a de cesse d'envahir nos intérieurs.
Revers du succès, le Poäng serait aussi un grand incompris. Nombreux sont ceux qui le snobent, en dépit de son prix abordable –qui varie selon les modèles et matériaux proposés. On stigmatise son ubiquité, le manque de noblesse de ses matériaux ou de caractère de ses lignes.
Moi je veux mon fauteuil ET son repose-pied
Le Poäng est sans aucun doute l'une des pièces les plus clivantes du catalogue: combien de couples se sont-ils déchirés devant lui, égarés au cœur d'un labyrinthe dépourvu de lumière naturelle, à Hyderabad, à Rome ou à Marseille?
À quelques variantes près, le dialogue a peu ou prou la même teneur.
– Je t'assure, essaie-le: il est très confortable! Parfait pour une sieste.
– Parfait pour une maison de retraite. Et on dirait qu'il a une scoliose.
– Mais il est discret, facile à caser: ses couleurs sont plutôt neutres. (en gesticulant tour à tour en direction de la version cuir noir et tissu beige ficelle)
– Elles sont fades et ternes. Et je suis certaine qu'il va s'avachir.
Observez ces couples passer devant le rayon fauteuil en faisant mine d'ignorer sa présence. C'est souvent lui, deux pas derrière elle, qui semble implorer d'un regard désolé le Poäng de ne pas prendre ce rejet trop personnellement. Je sais de quoi je parle.
Ikea a fait subir de nombreux et violents crash-tests au Poäng pour prouver son indestructibilité, et fait appel à des designers de renom pour «pimper» leur best-seller. Alors qu'on ignorait presque tout de son histoire, l'enseigne a décidé en 2016, pour célébrer les 40 ans du fauteuil, de mettre en lumière le créateur du Poäng: le designer japonais Noboru Nakamura, disparu en 2023. Installé en Suède, il a longtemps collaboré avec le directeur du design d'Ikea, Lars Engman.
Enfin, mon Poäng à moi. Mais ils ont eu raison de changer les coussins. J'aimais pas le beige.
En 1976, les deux acolytes ont eu envie de s'inspirer de plusieurs fauteuils en porte-à-faux mythiques du design scandinave, créations intemporelles du Suédois Bruno Mathsson (dont la première assise sanglée a été dessinée pour un hôpital dans les années 1930) et du Finlandais Alvar Aalto (plus particulièrement de la «petite Paimio», version allégée d'un modèle conçu pour un sanatorium au cours de la même décennie).
Pour assurer un prix de vente abordable, les matériaux et procédés utilisés seraient moins onéreux et le fauteuil serait vendu en trois cartons –structure, assise et coussin provenant de trois usines différentes. Mais le Japonais souhaitait que son fauteuil «procure une certaine richesse émotionnelle», son pied en porte-à-faux permettant un léger bercement grâce auquel «nous pouvons nous débarrasser de notre frustration ou de notre stress». Oui, c'est beau et évocateur. C'est la raison pour laquelle le fruit de la réflexion de Nakamura s'est d'abord appelé «Poem».
«Je me suis rendu compte que c'est le fauteuil idéal.» Zoe Sessums, journaliste design
Depuis sa première apparition sur la couverture du catalogue de 1977, Poem a changé de nom et d'atours. Son prix comme son poids se sont allégés. En tissant adroitement l'histoire du Poäng et le secret de son ADN, Ikea a eu un autre coup de génie; le fauteuil devenait encore plus désirable. Soudainement, on se disputait les modèles vintages aux enchères, encensés par le Financial Times.
Un peu plus tard, la pandémie de Covid-19 et la redécouverte forcée de nos intérieurs a fait sauter les derniers verrous. Et l'impensable est arrivé: «il n'y a aucune honte à aimer le Poäng», tranchait le magazine AD (Architectural Digest), autoproclamé «autorité internationale du design et de l'architecture».
Mais pourquoi a-t-elle mis MON tabouret sous SON bureau ?
«J'ai résisté pendant des années, l'estimant trop basique ou ennuyeux. Puis je me suis rendu compte que c'est le fauteuil idéal», confiait la journaliste de design Zoe Sessums. Il n'y a aucune honte à ne pas partager son avis.
Nous sommes un lundi après-midi. Il fait froid et gris sur Milan et ses Navigli, les canaux artificiels de la ville italienne sur lesquels a bossé, entre autres, Léonard de Vinci. «Pas une grande journée», admet Luca Ambrogio Santini en soufflant sur ses doigts gelés, un cache-cou au ras du nez. Le sexagénaire a sauté dans ses chaussures de rando pour sortir de chez lui et montrer, non sans fierté, son «bébé».
La librairie itinérante de Luca à Milan | Irene Caputo
Il s'agit d'un vélo cargo qu'il déplie la plupart du temps à quelque 300 mètres de son domicile. Plus précisément sur la place Gustav-Mahler, devant l'auditorium de Milan, siège de l'orchestre symphonique Giuseppe Verdi. «Je m'installe là, car mes clients d'avant me connaissent. Ma librairie était ici, c'est symbolique», explique-t-il en regardant vers sa gauche et le commerce qui a pris sa place: un pressing. Un peu triste...
Luca Ambrogio Santini a été contraint de mettre la clé sous la porte le 9 novembre 2013. Le Milanais a tout tenté pour sauver sa librairie, qu'il a tenue dans les mêmes murs pendant douze ans. Malheureusement, la crise de 2008 et le nombre de lecteurs en baisse –«surtout, chez les jeunes», a-t-il remarqué– ont fait chuter son chiffre d'affaires.
Et cela, c'était sans compter l'arrivée du commerce en ligne. Amazon en prime. D'où son surnom: «On m'appelle Don Quichotte, car je me bats contre des choses énormes. Les petits commerces sont importants pour faire vivre le quartier. Les grandes chaînes appauvrissent les centres.»
Luca Ambrogio Santini range ses livres devant son ancienne librairie, remplacée par un pressing. | Irene Caputo
Loin d'être aigri, Luca Ambrogio Santini a réfléchi. Pas longtemps. Le choix de l'itinérance de LibriSottoCasa s'est imposé de lui-même. «J'aimais le vélo.» C'est aussi bête que ça.
En 2015, il s'est donc lancé en tant que libraire ambulant dans les rues de Milan, ne se déplaçant qu'à la force des mollets. Enfin, presque. «J'ai fait quelques mois sans aide électrique. Mais là, j'ai changé d'avis parce qu'à certains moments, je n'arrivais plus à bouger. Il y a cent kilos de livres...», souffle-t-il en dépliant sa carriole rouge pétant.
Aujourd'hui, différents livres trônent sur les étagères. Les thématiques? Les librairies itinérantes (l'ouvrage de Jamila Hassoune et sa caravane du livre dans le Haut-Atlas, le roman Parnassus on Wheels de Christopher Morley), de la littérature jeunesse (Trois amis, de Helme Heine, Pietro Pizza, de William Steig), des ouvrages sur la ville de Milan (Le Vie Della Bonifica – Il Naviglio Grande, Calciorama – I colori della passione), ou encore sur le cyclisme. Mais pas que. Luca adapte les volumes qu'il propose aux lieux où il se pose: les marchés, les bibliothèques, les foires aux livres, les écoles...
Surtout, le Lombard baroude un peu partout dans le sud de Milan pour livrer ses clients. Il suffit d'un message sur Facebook ou WhatsApp pour réserver son bouquin, et Luca débarque gratuitement avec son sac à dos. «Je pense que mes clients préfèrent acheter mes livres plutôt que ceux d'Amazon... Quand j'arrive, ils peuvent discuter avec moi. Quand j'emmène les livres chez les gens, ils me donnent régulièrement à boire et à manger.» Ce qui ne l'empêcherait pas d'être, parfois, plus rapide que les mastodontes du e-commerce. «Pas en ce moment... Mais durant les périodes pleines, comme pendant les fêtes de Noël, si on m'écrit à 9h, j'ai l'ouvrage à 10h.»
Lors des périodes de rush, Luca Ambrogio Santini se rend tous les matins chez les distributeurs qui l'approvisionnent. Mais si la distance le séparant de ses clients est trop grande, le libraire leur conseille de se tourner vers le réseau créé il y a dix ans dans le pays: Bookdealer, une plateforme destinée à soutenir les librairies indépendantes, qui sont près de 700 à l'avoir rejointe. «On s'est mis en commun car on était confrontés aux mêmes difficultés», se souvient le cycliste littéraire.
Entre 2012 et 2017, 2.332 librairies et papeteries auraient fermé dans le pays, et la saignée ne semble pas près de s'arrêter. «En un an, on a perdu six librairies du réseau», assure Luca Ambrogio Santini. L'homme voit tout de même le verre à moitié plein: «Une nouvelle ouvre samedi.» Et lui-même s'y retrouve financièrement parlant, selon ses dires: «Je gagne un quart de ce que je gagnais avant, mais j'ai moins de frais. Je m'en sors bien.»
Aujourd'hui, Luca Ambrogio Santini espère susciter des vocations. Quelques projets semblables au sien semblent actuellement germer un peu partout. En France, Fernando Sanchez, par exemple, a fait pareil dans la région lilloise, tout comme Robin Ranjore à Redon (Ille-et-Vilaine), Adeline Barnault dans l'Essonne, David Blouët à Bourbon-L'Archambault (Allier), ou encore Marion Bonilli à Nantes pendant un temps.
À Milan, deux Françaises (Aurélie Bazex et Caroline Zanon) s'y sont elles aussi mises pendant la pandémie de Covid-19 en ouvrant, en novembre 2021, la Librairie William Crocodile, une bouquinerie itinérante de littérature jeunesse française, notamment installée à la sortie du lycée français milanais.
«C'était compliqué pendant le Covid de se faire livrer des livres en français: les frais de port ont augmenté, les livraisons étaient plus longues. Donc on a lancé ce projet. On ne connaissait pas celui de Luca avant», assure Aurélie Bazex qui l'a quand même contacté. «On a échangé avec lui et il nous a prodigué quelques conseils. On doit maintenant se rencontrer. Avec Luca, c'est une suite de rendez-vous manqués», plaisante celle qui a travaillé dans le e-commerce, notamment pour Amazon, dans les années 2000.
Luca Ambrogio Santini , de son côté, était employé par une banque avant de bifurquer. Plus précisément, il a passé un temps au milieu des dollars, des lires, des pesetas et des deutschemarks, dans un bureau de change. «L'euro est arrivé. J'ai bougé temporairement dans une autre entreprise, mais je n'avais plus envie d'exercer ce métier. Je me suis fiancé et je suis devenu libraire», raconte-t-il.
«Je pense que mes clients préfèrent acheter mes livres plutôt que ceux d'Amazon... Quand j'arrive, ils peuvent discuter avec moi. Quand j'emmène les livres chez les gens, ils me donnent régulièrement à boire et à manger.»
Si vous souhaitez faire la même chose, ce féru de Georges Perec, d'Italo Calvino «et de beaucoup d'autres» a un conseil: «La chose que j'ai apprise en premier, c'est de nettoyer les livres tous les jours. Car en les nettoyant, tu comprends ce qui a été vendu le jour d'avant et les goûts de tes lecteurs. Au début, je me suis un peu trompé, j'ai acheté des choses qui ne plaisaient pas... Il faut se spécialiser.»
Pour l'anecdote, sachez enfin qu'une Rochelaise a quasiment fait le chemin inverse du Milanais: Muriel Moulin avait lancé, dès 2008, sa librairie itinérante en camion: Esprit nomade. Après sept années à sillonner les routes, elle a fini pour ouvrir sa «petite librairie en dur» à Courçon, un village de 1.879 habitants. Pas en Castilla-La Mancha, mais en Charente-Maritime.
Ernest Ginot — 31 juillet 2023
Une différence gravée dans la roche.
La plage de Fort-Mahon sur la Côte d'Opale
Les vacances, l'été, la mer, le sable... ou les galets? Si pour beaucoup, la plage est avant tout synonyme de sable fin, il n'en est pas ainsi sur de nombreux bords de mer. D'Étretat à Dieppe, en passant par Nice ou Collioure, les plages de galets sont présentes un peu partout en France. Pour le plaisir des uns, et le malheur des autres.
Sur les plages, deux clans s'affrontent. La team sable, qui vante le confort des grains fins une fois allongé sur sa serviette, sans oublier la construction de châteaux qui occupe les enfants. Et la team galets, qui déteste ce sable souvent brûlant, qui finit soit dans les yeux quand un vacancier a le malheur de secouer sa serviette, soit à la maison une fois les chaussures enlevées. Tant pis pour les châteaux, le galet est roi.
Au lieu d'opposer ces deux France irréconciliables, revenons-en plutôt à la racine même de leurs divergences: pourquoi les plages sont elles si différentes? Pourquoi y en a-t-il de galets et d'autres de sable?
Avant que l'on s'y prélasse pendant des heures, une plage c'est avant tout une accumulation de sédiments. C'est un gigantesque dépôt de roches en tous genres, où se mêlent par-ci par-là des coquillages cassés, dont les morceaux se sont éparpillés avec le temps. D'où viennent ces sédiments? D'un peu partout. Des fonds marins aux rivières, sans oublier les falaises et récifs sans cesse heurtés par les vagues. En bout de course, ils finissent là, sous votre serviette.
Pas si vite. Entre un morceau de falaise et un grain de sable fin, il y a une petite différence! Une marge due à l'érosion. La pluie, le vent, et les vagues érodent, dégradent avec le temps, tout ce qu'ils trouvent sur leur passage, jusqu'à transformer des blocs massifs en grains minuscules: les fameux sédiments.
Alors, pourquoi existe-t-il des plages de galets ou de sable, me direz-vous. Étant donné que la plage est essentiellement le résultat de l'érosion des roches environnantes, la composition de ces dernières influence directement le type de plage auquel on aura affaire.
Si l'on part en vacances dans le Sud-Ouest par exemple, on s'apercevra que la région est particulièrement riche en grès. Formé de grains agglomérés par un ciment naturel, le grès s'effrite avec l'érosion et la roche finit par se diviser en d'infimes morceaux qui viennent se déposer sur la plage: une plage qui sera donc faite de sable fin. Il en va de même pour le granite, qui se transforme en sable, notamment sur certains endroits de la côte en Bretagne. Un sable un peu moins fin certes, mais un sable tout de même.
Si, au contraire, vous prenez la direction de la Normandie, c'est à la craie que vous aurez affaire. Prenez Étretat: ses magnifiques falaises blanches sont faites de craie, et ses immenses arches naturelles sont le fruit de l'érosion par la mer. Frappée par les vagues, le vent et la pluie, la craie se dissout et libère des galets de silex qu'elle abritait. Les galets, arrondis par les frottements, viennent ensuite se déposer sur le rivage, poussés par les courants marins.
Le courant est également un facteur influençant directement la nature d'une plage. Si cette dernière est exposée aux vagues et aux va-et-vient incessants de l'eau, les sédiments les plus fins se voient souvent emportés. Ils laissent derrière eux les gaillards les plus lourds, les galets, bien décidés à ne plus se bouger la roche. Là où les eaux sont en revanche calmes, le sable se maintient. Et quand elles stagnent, complètement abritées de tout courant? C'est la vase qui vient se joindre à la fête. Un troisième clan, qui ne fait sûrement pas l'unanimité.
Si l'on se chamaille aujourd'hui pour savoir qui du sable ou des galets (désolé la vase, mais tu ne fais pas le poids) fait les meilleurs plages, il se pourrait qu'un jour, notre choix soit réduit. Avec le changement climatique, les littoraux sableux sont en effet plus que jamais menacés.
Ces derniers, qui couvrent près d'un tiers du linéaire côtier mondial, s'érodent à vitesse grand V avec l'augmentation du niveau moyen de la mer. Une tendance qui risque de s'aggraver tout au long du siècle. Pas au point de faire disparaître entièrement les plages de sable, mais en réduisant considérablement leur nombre.
Le phénomène est notamment accentué par la demande constante de sable. Particulièrement convoité pour les constructions, il est extrait en quantité toujours plus importante. Pourtant, il arrive de moins en moins dans les mers, freiné par les barrages sur sa route. Les plages, encore un de ces trucs que l'on aura réussi à foutre en l'air ?
La barque de la Tour Royale par Kat
La cabine rouge du téléphérique, Cuverville, l’anse Méjean, la fontaine de la place de la Liberté, les ruelles de la vieille ville, le port, la vue du Faron, l’opéra, la plage de la Mitre… et la barque de la Tour Royale.
Dans le top 10 des sujets les plus photographiés à Toulon figure depuis des années la petite épave de bateau gisant dans les douves de la "Grosse tour".
Sur le réseau social Instagram, monochrome ou en couleur, avec ou sans filtre, en long ou en large, elle est une véritable star. Il faut dire que cette barcasse a du style, avec ses planches de bois rongées par la mer et les ans.
La coque grise, légèrement bleutée, légèrement penchée, dégage un romantisme mélancolique en même temps qu’une invitation à rêver.
Fut-ce une chaloupe qui, un jour, permit de sauver des naufragés? Un bateau de pêche qui côtoya les plus étranges créatures marines? Une embarcation belliqueuse? Et pourquoi son propriétaire décida-t-il de l’abandonner ici, dans ce fossé rempli d’eau saumâtre où nul esquif ne s’aventure jamais?
"Aucune idée", répond Jean-Marc, habitué à ferrer la dorade en entrée de rade. Ainsi qu’un meuble du décor, les Toulonnais ne prêtent plus guère attention à la fameuse coquille de noix, laissant aux touristes le soin de s’extasier devant son potentiel photogénique.
Pourtant, il va sans dire que si la Tour Royale a été érigée au XVIe siècle, le navire, lui, n’est sans doute pas centenaire.
À deux pas, sur le port Saint-Louis, les pêcheurs de l’Union maritime du Mourillon bottent aussi en touche quand on leur demande de se creuser la mémoire.
Moustaches à la gauloise, l’air d’avoir barré des générations de pointus, Lucien Merlo, 84 ans, visualise certes la "bête" mais jure ignorer son histoire. "Contactez Thomas à la chambre de commerce. Lui, il connaît tout sur tout ce qui flotte à Toulon."
Sauf que Thomas Le Gall, maître de port principal de son état, ne nous avance pas plus. "Je n’ai aucune info concernant cette épave, qui est là depuis au moins 1992!"
Même son de cloche à la prud’homie de pêche, où on ne sait rien. Pas plus, pas moins qu’au service historique de la Défense, au musée de la Marine ou à la municipalité. Quoique…
Dans les étages de la mairie, une éventualité est avancée, non sourcée, du bout des lèvres. Il pourrait s’agir d’une "barque de scouts marins, datant des années 70, trouvée là en 2001 lorsque la Ville a récupéré le site". Après enquête auprès de ses vétérans, l’organisation créée par Baden-Powell confirme.
"C’est un canot", croit savoir Fred, ancien scout marin de Toulon, qui prononce le mot à l’anglaise. "Un bateau lourd, avec des avirons longs et une voile aurique. On apprenait aux jeunes à naviguer là-dessus. Quand j’étais minot, c’est ce qui m’a donné le déclic et l’amour de la voile."
D’après lui, cette embarcation et d’autres du même type provenaient alors de la base navale, où elles furent auparavant utilisées par la Marine nationale afin de former les appelés.
Les scouts de France et d’Europe auraient fini par les délaisser pour passer aux "loups de mer", des bateaux en plastique plus légers et manœuvrables.
L’amiral Yann Tainguy, ex-préfet maritime, souscrit lui aussi à l’hypothèse "véhicule militaire". Et d’évoquer "une baleinière, qui était déjà là avant que la Marine ne transfère la Tour Royale à la Ville". Une piste qui a le mérite de réveiller Google.
Sur le forum de Netmarine.net, il y a treize ans, un certain Comargoux se demandait s’il ne pourrait pas s’agir "d’une baleinière du Dompaire"?
Ce dragueur océanique, transféré des États-Unis à la France en 1954 dans le cadre du plan Marshall, a aussi servi comme chasseur de mines entre 1977 et 1988. Des photos le montrent effectivement avec une sorte de chaloupe sur son pont arrière.
D’autres clichés pris à la Tour Royale il y a quelques années, laissent entrevoir sur la coque de l’épave une immatriculation (disparue) - M616 - qui correspondrait à celle du Dompaire. Troublant… au minimum.
Reste à savoir comment, scouts ou pas scouts, le rafiot aurait échoué à la Mitre. Pour Cristina Baron, ex-administratrice du musée de la Marine, là n’est peut-être pas l’essentiel.
"Comme la sculpture de Tadashi Kawamata, qui avait empilé des bateaux abandonnés sur la place Monsenergue, ce navire qui se désagrège est un symbole. Cela incite à réfléchir sur l’avenir des mers et l’impact de l’homme "
L’hameçon en berne, Jean-Marc, lui, soupire: "Puisque tout le monde la trouve si belle, cette barcasse, il faudrait peut-être penser à la retaper…" Chiche?
Le mont Saint-Michel - Crédit photo : Kat
Le quiz spécial 14-Juillet du Conseil européen sur Instagram comporte une erreur qui va renforcer la rivalité entre les deux régions.
Par Le HuffPost
L’éternelle rivalité entre les Bretons et les Normands ne risque pas de prendre fin de sitôt. Le Conseil européen a remis une pièce dans la machine en écrivant dans sa story Instagram (images éphémères) que le Mont-Saint-Michel, dont l’abbaye fête ses 1 000 ans cette année, se situait en Bretagne.
Le Conseil européen (institution européenne qui représente les chefs d’États et de gouvernement des pays membres de l’UE) a créé un quiz sur son compte Instagram ce vendredi 14 juillet à l’occasion de la Fête nationale française. La première question est la suivante : « Quelle région française a lancé une campagne sur Twitter pour avoir un émoji à l’effigie de son drapeau ? » Trois réponses possibles : la Provence, la Bretagne ou Paris ?
La bonne réponse est la réponse 2, Bretagne. Problème : pour illustrer la question a été ajoutée une photo du Mont-Saint-Michel... qui se trouve en réalité en Normandie, dans le département de la Manche.
Une rivalité vieille de centaines d’années
La dispute entre les Normands et les Bretons sur le Mont-Saint-Michel remonte à des centaines d’années, comme le rappelle Le Monde dans un article paru début juin. Le JDD précise que l’évêque Saint Aubert (un Normand) a, en 708, consacré à Saint Michel un des deux petits oratoires présents sur cette île quasi-déserte.
Des habitants se sont ensuite réfugiés ici pour échapper aux invasions des Vikings, puis l’île a été cédée en 867 à la Bretagne par le roi de France qui avait besoin d’aide pour vaincre ces guerriers. Enfin, ajoute Le Monde, le roi des Francs Raoul 1er a rendu le Cotentin et l’Avranchin (et donc le Mont-Saint-Michel) à Guillaume Ier de Normandie en 933.
Le Conseil européen n’est pas le seul à avoir mis le Mont-Saint-Michel en Bretagne. Comme le rappelle BFMTV, le New York Times s’était aussi trompé en 2019 sur son compte Instagram. Même Le Monde avait fait l’erreur en 2020 : le journal avait écrit qu’Emmanuel Macron faisait un déplacement en Bretagne et avait illustré l’article avec le Mont-Saint-Michel. « Non, le Mont-Saint-Michel n’est toujours pas en Bretagne ! », avait rétorqué l’hebdomadaire normand La Manche libre.
Pour votre jardin, vous pouvez planter des fleurs grâce aux sachets de tisane qui traînent dans vos placards
Vous n’avez pas la main verte et ne savez pas comment égayer simplement votre jardin ? Plantez le contenu de sachets de tisane. Un minimum d’effort pour un maximum d’effet garanti.
Un sachet de camomille, de nigelle, de pavot ou autre peut vous donner un joli parterre d’herbes fleuries.
JARDIN - Si la période des semis est passée, il est tout de même possible d’embellir votre jardin à l’aide d’une méthode simplissime : planter le contenu des sachets de tisane qui traînent dans vos placards, parfois depuis plusieurs années. Pour cela, il suffit de se saisir d’un sachet de camomille, de nigelle, pavot ou autre plante fleurie. Périmé ou non, peu importe.
Frottez le sachet de tisane entre vos mains pour libérer les graines, dispersez-les sur une parcelle de terre nue en plein soleil, arrosez les bien et le tour est joué. La camomille, connue pour ses propriétés apaisantes et favorisant le sommeil, donne ainsi également de très jolies fleurs blanches, parfumées, semblables à des marguerites, qui égayeront votre pelouse, comme l’explique le HuffPost UK.
Les graines de nigelle donnent elles des fleurs plus fines et délicates, généralement de couleur pastel, parfaites pour combler les espaces vides dans votre jardin. Elles peuvent également être cultivées à côté d’autres fleurs, ce qui permet d’obtenir une végétation diversifiée sans effort.
Pendant le premier mois ou jusqu’à la floraison, veillez à arroser régulièrement le sol. Une fois qu’elles ont fleuri, ces herbes sont très autonomes et continueront à prospérer d’elles-mêmes. Autre avantage : leur prix, qui est sans comparaison avec celui des graines vendues dans les magasins d’horticulture. Ne serait-ce qu’une demi-cuillère à café peut suffire à donner des tas de plantes.
Les petits sachets remplis de fleurs séchées sont récoltés mécaniquement et contiennent invariablement des têtes de graines mûres. Ces herbes ont presque toutes évolué afin de coloniser des sites ensoleillés, exposés, avec un sol pauvre et des niveaux d’eau bas, ce qui les rend très résistantes et faciles à cultiver. C’est le propre des « mauvaises herbes ».
Un bon exemple est le fenouil, que l’on trouve couramment sur les voies ferrées et dans les tas de décombres. L’aneth, qui est étroitement apparenté, peut être cultivé de la même manière. En tout cas, c’est une méthode facile et écolo de fleurir votre jardin ou jardinière. Et d’une année sur l’autre, les plantes repoussent.
Kija et Akénaton - Photo Martin Lehmann
Par Ida Herskind - Politiken - 25 janvier 2023
Des reliefs égyptiens de la cité d'Amarna sont réassemblés après avoir été séparés pendant plus de 3 000 ans. Lors de la désintégration de la ville, les blocs de décorations ont été dispersés aux quatre vents et ce n'est qu'en 2013 que l'égyptologue américain Raymond Johnson a découvert qu'ils s'emboîtaient les uns dans les autres. À gauche, le relief du Metropolitan Museum of Art de New York, représentant le pharaon Akhenaton sacrifiant un canard au dieu soleil Aton. Le relief du Glyptotek de droite représente à l'origine sa seconde épouse, Kija, mais son nom a été effacé par la suite et remplacé par celui de la princesse Meritaten, fille de la première épouse du pharaon, la reine Néfertiti. L'arrière de sa tête a également été allongé pour ressembler à celle de la princesse.
A la Glyptothèque de Copenhague, une salle d’exposition révèle au public un relief vieux de trois mille ans. D’une longueur de 52 centimètres, il faisait autrefois partie d’un motif plus important plaqué sur un mur décoré d’un palais d’Amarna, une cité de l’Égypte antique.
Le relief représente le visage de Kiya, l’épouse secondaire du pharaon Akhenaton. Portant une perruque nubienne, elle regarde les rayons du soleil. Jusqu’à une date récente, la Glyptothèque ignorait que cette femme élégante était une pièce d’un puzzle.
Son nom et son titre, “femme très aimée”, avaient été arrachés du mur décoré. Trois ans seulement après son mariage, l’épouse en question était tombée en disgrâce. Et, pendant des milliers d’années, le mystère est resté entier sur la ou les personnes qui avaient essayé de la rayer de l’histoire.
Jusqu’au jour récent où W. Raymond Johnson, égyptologue à l’Université de Chicago, a découvert que le relief de la Glyptothèque correspondait à un autre relief du Metropolitan Museum of Arts à New York. On y voit le pharaon Akhenaton en train de faire une offrande au dieu solaire, Aton. Lorsque les deux morceaux sont associés, on comprend tout de suite ce que Kiya tient dans ses mains. Le motif donne un éclairage nouveau sur son rôle et son importance.
Une page d’histoire s’est donc écrite avec la réunion des deux reliefs présentés côte à côte à l’occasion de l’exposition de la Glyptothèque inaugurée le 26 janvier dernier : Amarna – Cité du Dieu Soleil. “Ce jour est enfin arrivé. On se souviendra désormais de leur histoire”, lance Tine Bagh, conservatrice de la Glyptothèque pour les collections égyptiennes.
Le site de Nico et Marie
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Communication EDF
Des œufs de Pâques colorés - Daniel Karmann - DPA - AFP
Le week-end de Pâques est dévolu dans de nombreuses familles à une chasse aux oeufs en chocolat. Une tradition qui a des origines anciennes et parfois énigmatiques.
Le débat est presque aussi important que celui de l'ouverture des cadeaux de Noël le 24 décembre au soir ou le 25 au matin. Faut-il chasser les œufs de Pâques le dimanche? Le lundi? Et au fait, pourquoi cherche-t-on des œufs en chocolat?
On trouve des signes d'échanges de confiseries autour de Pâques dès le XVe siècle, explique l'historienne Nadine Cretin à BFMTV.com. Mais les œufs aussi ont un rôle particulier dans cette fête depuis la fin du Moyen-Âge.
"L'œuf est un symbole ancien d'immortalité et Pâques est la fête de la résurrection", rappelle la spécialiste des fêtes et traditions françaises. Dans la religion catholique, le dimanche de Pâques est celui de la résurrection de Jésus, après son dernier repas le jeudi et sa mort le vendredi.
Sur son site, l'Église catholique en France explique que "de nombreuses fêtes païennes" célébraient "la résurrection de la nature symbolisée par l’œuf, porteur d’un germe de vie", mais que "le roi Louis XIV fait de l’œuf décoré de Pâques une institution".
Le printemps correspond d'ailleurs au début de la ponte des poules et donc au retour des œufs dans les assiettes. En France, le passage aux œufs en chocolat s'est fait au XIXe siècle: "avant, le chocolat était plutôt consommé de manière liquide, avec un but thérapeutique". Mais au XIXe siècle, l'usage des moules s'est répandu, et donc celui des œufs en chocolat à Pâques.
Une question demeure: quelle est la journée dédiée à l'échange de confiseries, entre le dimanche de Pâques et le lundi férié? Selon Nadine Cretin, la tradition est claire: il s'agit du dimanche. Les cloches des églises arrêtent de sonner pendant trois jours "en signe de deuil", relate la Conférence des évêques de France (CEF) sur le site de l'Église catholique française.
"Pour expliquer l’absence de sonnerie pendant cette période, on a dit longtemps aux enfants que les cloches partaient à Rome", ajoute la CEF.
On dit que les cloches apportent les œufs de Pâques, mais l'origine de cette croyance est "énigmatique", d'après Nadine Cretin. Toujours est-il que les cloches recommencent à sonner dans la nuit du samedi au dimanche, les œufs devraient donc plutôt arriver le dimanche matin dans les jardins. Mais le lundi étant férié depuis 1886, certaines familles décident de procéder à cette tradition ce jour-ci. Comme pour l'ouverture des cadeaux de Noël, chacun fait comme il le souhaite, et le peut.
La défense de l'environnement passe aussi par les petits gestes du quotidien. Une canette de soda négligemment jetée dans la nature raconte ses déboires.
Publié le 11/03/2023 par Éric Neri
Canette - photo DR
Je suis mignonne, tout en aluminium. J’ai une taille de guêpe et un poids constant. Je suis une canette de soda. Mon volume est de 33 cl.
Nous ne sommes pas toutes pareilles dans la famille. Certaines de mes congénères se glissent dans une poche ou tout au contraire ont de l’embonpoint pour étancher de grandes soifs.
J’ai envahi, il y a quelques décennies, les rayons des supermarchés et les comptoirs des bars, détrônant les petites bouteilles en verre ou en plastique.
Mes collègues qui contiennent des aliments solides n’ont pas la chance d’avoir un gracieux petit nom comme moi. On les appelle des boîtes de conserve. Pas très glamour.
Avec mon joli minois, je pourrais, j’en suis sûre, être sélectionnée au festival de cane(tte), à l’affiche du prochain film de Guillaume Canet. Bon, j’entends déjà certains qui ricanent, j’arrête de me faire mon cinéma.
Aujourd’hui, me voilà gisant dans l’herbe, au ras des pâquerettes. Je suis vidée, épuisée depuis que mon opercule a été ouvert par une traction sur l’anneau avec lequel je suis indéfectiblement liée depuis ma naissance.
J’ai beaucoup à me faire pardonner: je contenais une boisson gorgée de sucres
L’ado qui m’a laissé choir en pleine nature, après m’avoir consommée par petites gorgées, n’a pourtant que le nom de Greta Thunberg à la bouche. Il ne manque aucun de ses faits et gestes sur les réseaux sociaux.
A la première occasion de mettre en pratique son discours, le voilà aux abonnés absents ! J’entends déjà ses objections, c’est toujours la même rengaine: “Qu’on s’occupe d’abord des gros pollueurs qui bousillent la planète et s’en mettent plein les poches.” Je crois également aux petits ruisseaux qui font de grandes rivières, si chacun fait sa part, à son échelle.
Je suis très engagée dans la défense de l’environnement, d’autant que j’ai beaucoup à me faire pardonner. Je contenais une boisson gorgée de sucres.
Mes collègues, outre-Atlantique, portent une bonne part de responsabilité dans l’obésité de millions d’Américains. Je crains que, chez nous aussi, de moins en moins de consommateurs ne résistent à l’appétit vorace des multinationales de l’agroalimentaire.
Si rien ne se passe, je vais dépérir pendant au moins cent ans dans la nature. Pourtant, comme les hindous, je crois en la réincarnation, pour peu que mes propriétaires successifs prennent soin de moi en me recyclant.
Je peux avoir sept vies au moins en intégrant tour à tour une voiture, une véranda, un TGV, une barquette alimentaire... Pourquoi me priver de toutes ces expériences exaltantes?
J’attends que quelqu’un me tende une main secourable et me jette dans une poubelle jaune (NDLR : grise au Revest). La planète sera préservée et mon avenir assuré.
Personne n’y croyait, mais ce hibou échappé du zoo de Central Park s’est habitué à la vie sauvage
par Justine Le Bouhar le 06/03/2023
L’enclos de Flaco avait été vandalisé le 2 février au zoo de Central Park, permettant à ce hibou de s’envoler pour une nouvelle vie, non sans danger.
Image de Flaco, le hibou évadé, depuis le 2 février, du zoo de Central Park à New York. - photo Mairie de New-York
Une très chouette nouvelle. Le hibou Flaco qui s’est évadé du zoo de Central Park à New York après un acte de vandalisme, le 2 février dernier, est en pleine forme. De quoi réjouir les New-Yorkais et amateurs d’oiseaux car ce n’était pourtant pas gagné. Depuis 2010, Flaco ne connaissait que pour seul monde son enclos au cœur de big apple. Cette échappée belle aurait donc pu être fatale pour ce hibou grand-duc, l’un des plus grands hiboux du monde.
Mais que nenni. Depuis un mois habitants et touristes suivent son évasion et sa nouvelle vie à l’air libre depuis plus d’un mois, et certaines n’hésitent pas à partager photos et vidéos.
Comme le pointe Karla Bloem, directrice exécutive du Centre international de la chouette, à Houston, pour le New York Times, il a fallu un certain temps pour que le hibou soit tout à fait son aise: « Falco avait l’air stressé. Même son vol était un peu bancal au début, comme quelqu’un qui vit dans son salon depuis des années, il a fallu un certain temps pour développer un peu de muscle et de force ».
Les déplacements de cet oiseau ont été suivis de près par les soigneurs qui ont remarqué que le volatile était capable de chasser des proies. Et puisque Flaco se débrouille assez bien tout seul, le zoo de Central Park a décidé de ne pas le recapturer à tout prix : « « Nous allons continuer à surveiller Flaco et ses activités et nous serons prêts à tenter de le récupérer à nouveau s’il montre le moindre signe de difficulté ou de détresse, indique un communiqué du zoo, relayé par CNN. Nous publierons des mises à jour supplémentaires s’il y a un changement dans le statut du hibou grand-duc ou si notre plan change. »
Si l’histoire est belle, le parc rappelle que « cette situation est le résultat d’un acte criminel délibéré qui met en danger la sécurité de l’oiseau et qui fait toujours l’objet d’une enquête par la police de New York ».
Surtout, le milieu urbain représente beaucoup de dangers pour lui. La dernière chouette célèbre de New York, Barry the Barred Owl, avait d’ailleurs trouvé la mort en percutant une voiture d’entretien à Central Park, en 2021. L’oiseau aurait aussi consommé une quantité mortelle de mort-aux-rats.
Mont-Saint-Michel – Les autorités normandes ont annoncé avoir abattu tôt dans la soirée un ballon espion breton qui survolait le Mont-Saint-Michel. La Bretagne parle d’un “acte de guerre”. Reportage.
Publié le 07 février 2023 par La Rédaction
Le Mont par Kat
Le ballon avait été repéré par les forces armées normandes après qu’il a traversé l’espace aérien du Mont-Saint-Michel. “Malgré les affirmations bretonnes, nous savons que ce n’est pas un ballon touristique ou de météo. Tout porte à croire que ce ballon transmet des informations confidentielles sur les fabriques de cidres de la région et les accès au Mont” a affirmé la porte-parole du ministère de la Défense normande.
De son côté la Bretagne a maintenu que le ballon était un simple ballon météo. Le ministère des affaires étrangères breton a déclaré pour sa part « Cette affaire compromet grandement les relations entre la Bretagne et la Normandie, nous nous réservons le droit de répliquer en suspendant les exportations de chouchen vers la Normandie ou tout autre pays qui soutiendra la politique impérialiste normande”
Commentaire de l'expert stratégique de notre rédaction : Simple diversion, pendant ce temps, une mouette rieuse avec caméra a filmé le secret de l'omelette de la Mère Poulard.
Vous êtes nul en ricochets ? C’est peut-être un problème de pierres. Une récente étude du mathématicien Ryan Palmer confirme que vous pouvez ignorer les habituelles pierres fines et plates et essayez avec des plus grosses et incurvées, qui rebondissent plus haut.
Alors que depuis des siècles, les amateurs de cette activité se disent que la sélection des cailloux est cruciale pour réussir l’exploit, « on peut obtenir de nouvelles dynamiques passionnantes avec les pierres qu’on a l’habitude de rejeter, assure le scientifique de l’université britannique de Bristol. Elles donnent quelque chose de complètement différent mais tout aussi spectaculaire, avec d’énormes sauts à la surface de l’eau ».
Ses recherches, publiées dans la revue scientifique Proceedings A de la Royal Society britannique, utilisent un modèle mathématique fondé sur la physique, avec une comparaison : le givre sur les ailes des avions. Les gouttelettes tombées des nuages se solidifient rapidement au contact des ailes, formant un mur glissant. « Le même genre d’interaction que lorsqu’on se tient au bord d’un lac et qu’on essaye de faire rebondir une pierre à sa surface », explique le mathématicien.
Il s’est avéré qu’une pierre plus lourde donnait une « réponse super-élastique » produisant un « saut tout puissant » : lorsque le projectile touche l’eau, la vitesse horizontale se transforme en vitesse verticale. Donc plus il est lourd, plus l’interaction est forte.
Pour conclure, il n’y a pas de méthode miracle. Les pierres plus grosses ont un plus fort potentiel même si les plus fines se lancent plus facilement. Pour ceux qui veulent s’y essayer, la règle d’or reste la même : le lancer doit être parallèle à la surface.
Lorsque les rayons du soleil traversent l'air, les atomes et les molécules de l'atmosphère diffusent la lumière bleue. | Sam Schooler via Unsplash
Le soleil est à son apogée, les oiseaux chantent et, en levant les yeux, vous admirez un joli ciel bleu. Mais êtes-vous certain de sa couleur? Vos yeux ne vous jouent-ils pas des tours? Ces interrogations pourraient bien trouver leur réponse en portant un regard attentif à l'obscurité de la nuit.
À moins de vivre en Bretagne –c'était facile, ne nous en voulez pas–, qui dit journée ensoleillée dit généralement grand ciel bleu. Et ce, pour une raison scientifique. Comme l'expliquent deux professeurs d'astronomie dans The Conversation, l'astre produit un large spectre de lumière que nous percevons comme blanc, mais comprenant en réalité l'ensemble des couleurs de l'arc-en-ciel. Mais lorsque les rayons traversent l'air, les atomes et les molécules de l'atmosphère diffusent la lumière bleue. C'est ce qu'on appelle la diffusion Rayleigh.
Mais si le spectre est composé de toutes les nuances, pourquoi ne percevons-nous que le bleu du ciel? Tout simplement parce que cette couleur possède une longueur d'onde très courte (entre 380 et 450 nanomètres) comparée au rouge (780-622 nm) qui se disperse moins. Or, étant donné que nous ne percevons qu'une lumière diffusée, le bleu ne doit pas être considéré comme le réel coloris du ciel.
Pour connaître sa véritable couleur, mieux vaut l'observer à la nuit tombée. La lumière blanche du soleil étant absente, les nuances seront plus authentiques. Et en portant un regard attentif vous remarquerez que le ciel est certes sombre, mais pas parfaitement noir. Il brille. Assurément grâce aux étoiles, mais pas seulement. Cette lueur appelée airglow est produite par les atomes et les molécules de l'atmosphère. En effet, dans la lumière visible, l'oxygène produit une lumière verte et rouge, l'hydroxyle une source lumineuse rouge et le sodium un ton jaunâtre.
Les étoiles filantes sont en partie responsables des nuances que nous observons. Ces minuscules météores se déplacent à plus de 11 kilomètres par seconde et laissent derrière eux une traînée d'atomes et de molécules, notamment du sodium. Bien que ces éléments chimiques ne représentent qu'une minuscule fraction de notre atmosphère, ils constituent une grande partie de la luminescence de l'air.
Le ciel est donc loin d'être uniquement bleu. Les mélanges de vert, de rouge et de jaune font partie intégrante de son panel de couleurs.
« C’est une reconnaissance pour la communauté des artisans boulangers-pâtissiers. La baguette, c’est de la farine, de l’eau, du sel, de la levure et le savoir-faire de l’artisan », s’est félicité le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, Dominique Anract, dans un communiqué.
« C’est effectivement une sorte de consécration », se réjouit Priscilla Hayertz, boulangère à Paris. « C’est un produit de base qui touche toutes les catégories socioculturelles, que l’on soit riche, pauvre… peu importe, tout le monde mange de la baguette. »
« Belle reconnaissance pour nos artisans et ces lieux fédérateurs que sont nos boulangeries ! », a abondé la ministre de la culture, Rima Abdul Malak. Avec cette inscription, « l’Unesco souligne qu’une pratique alimentaire peut constituer un patrimoine à part entière, qui nous aide à faire société », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de cette agence de l’ONU.
Le choix de présenter la candidature de la baguette de pain avait été effectué au début de 2021 par la France, qui l’avait préférée aux toits de zinc de Paris et à une fête vinicole jurassienne.
Cette reconnaissance est particulièrement importante compte tenu des menaces qui pèsent sur ce savoir-faire, comme l’industrialisation et la baisse du nombre de boulangeries-pâtisseries, surtout dans les communes rurales. En 1970, on comptait quelque 55 000 boulangeries artisanales (une boulangerie pour 790 habitants) contre 35 000 aujourd’hui (une pour 2 000 habitants), soit une disparition de quatre cents boulangeries par an en moyenne depuis une cinquantaine d’années. Emmanuel Macron avait apporté son soutien au dossier, en décrivant la baguette comme « 250 grammes de magie et de perfection ».
En constante évolution, la baguette « de tradition » est strictement encadrée par un décret de 1993, qui vise à protéger les artisans boulangers et leur impose en même temps des exigences très strictes, comme l’interdiction des additifs. Elle fait aussi l’objet de concours nationaux, lors desquels les candidates sont tranchées en longueur pour permettre au jury d’évaluer l’alvéolage et la couleur de la mie, « crème » dans l’idéal.
Il peut y avoir un alvéolage régulier, dit « nid d’abeilles », avec des petits trous identiques, ou des trous moyens, plus gros, plus petits, selon le choix de chaque boulanger. S’il n’y a pas d’alvéoles « partout », le jury est formel : le pain a été mal façonné. Les compétiteurs travaillent à partir des mêmes produits, mais les baguettes sont toutes différentes. Chacun a sa petite touche particulière, par exemple sur le coup de lame, signature du boulanger.
Il est facile de rater une baguette, même pour les plus aguerris. « On est très dépendant de la météo. On doit prendre [en compte] la température des pâtes, de l’eau, du fournil », expliquait en 2019 à l’Agence France-Presse (AFP) le boulanger parisien Jean-Yves Boullier. « Idéalement, il faudrait qu’il fasse chaud, mais pas plus de 22 °C, humide mais pas trop. Sinon, les pâtes relâchent et le pain se ramollit », ajoutait-il. Outre les gestes indispensables comme un pétrissage lent, une longue fermentation, un façonnage à la main et une cuisson dans un four à sole, tout repose sur un savoir-faire, expliquent les professionnels.
Le mot baguette apparaît au début du XXe siècle et ce n’est qu’entre les deux guerres qu’il se banalise, souligne Loïc Bienassis, de l’Institut européen de l’histoire et des cultures de l’alimentation, qui a fait partie du comité scientifique ayant préparé le dossier pour l’Unesco. « Au départ, la baguette est considérée comme un produit de luxe. Les classes populaires mangent des pains rustiques qui se conservent mieux. Puis la consommation se généralise, les campagnes sont gagnées par la baguette dans les années 1960-1970 », explique-t-il
Désormais, la consommation de la baguette décline, surtout dans les classes aisées urbaines qui optent pour les pains au levain, plus intéressants du point de vue nutritionnel, selon M. Bienassis. De plus, « les céréales ont remplacé les tartines, les hamburgers supplantent le jambon-beurre », conclut-il.
La lettre d'un écossais de sept ans est à l'origine de l'existence d'un arrêt de bus à l'histoire farfelue. On a retrouvé Bobby Macaulay vingt ans plus tard dans un pub de Glasgow pour parler du désormais célèbre «Bobby's Bus Shelter».
Mark Nermode et sa maman dans le plus petit cinéma du monde | Roseanne Watt/Shetland Arts
Jacques Besnard — 17 décembre 2016
Pas besoin de connaître Bobby Macaulay pour comprendre qu'il n'est pas frileux. Alors que le thermomètre ne dépasse pas le zéro degré à la nuit tombée, l’Écossais est relaxe dans le vent, sans gant et sans manteau, dans les rues de Glasgow. En même temps, Bobby a grandi sur l’île d'Unst dans les Shetland et le moins que l’on puisse dire, bah c’est que ça gèle en pleine mer au nord de l’Écosse. «La météo est encore plus mauvaise qu'ici. L’hiver, il fait jour seulement trois ou quatre heures, il pleut, il y a du vent…, explique-t-il, quelques minutes plus tard dans un pub du centre de la ville. On avait absolument besoin d'un arrêt de bus.»
Lorsque le vent a emporté le toit de son petit arrêt de bus en 1996, le conseil de l'archipel a alors décidé de le supprimer. Bobby, à l'époque âgé de 7 ans, choisit alors –probablement aidé par son père– d’écrire une lettre au Shetland Times un journal local qui a publié sa diatribe. Magie: le conseil des Shetland a décidé de le réhabiliter. Très vite, l'arrêt de bus est devenu un symbole pour la communauté qui s'est mise doucement à le décorer. Mais qui a commencé?
«C’est venu d'un habitant d'Unst mais je ne sais pas qui précisément, bluffe Bobby en se marrant. Bon, c'est vrai que ma mère a fait la plupart du travail au début mais j’aime garder une part de mystère et de romance et dire que c'est venu spontanément sans que l'on sache qui a mis la première pierre à l'édifice. Cela rend l’histoire encore plus unique. On a commencé à le décorer en y mettant un sofa, une table, un micro-onde, des plantes, des livres, un tapis, des décorations de noël... C'était juste pour rigoler.»
Bobby et ses amis au tout début de l'aventure - Bobby Macaulay
En vingt ans, «aucun objet n'a été volé ou vandalisé» et le look de l'arrêt de bus change donc au gré des événements lorsque le printemps pointe le bout de son nez. En général, en fonction d'une couleur.
Les objets sont réinstallés au printemps par une équipe d'habitants - Bobby Macaulay
Les habitants aiment aussi célébrer un événement particulier. Le «Bobby Bus Shelter» a par exemple été décoré pour mettre à l'honneur les vieux voiliers lors des Tall Ships' Races, ou pour rendre hommage à Nelson Mandela après sa mort.
Hommage à Nelson Mandela - Bobby Macaulay
L'arrêt s'est même transformé en salle de cinéma en 2009 dans le cadre du festival du film des Shetland. Mark Kermode, un critique anglais plutôt connu, a pu apprécier avec sa mère une avant-première, à la coule, dans l'arrêt de bus...
«Notre petite île a été regardée par 18 millions de téléspectateurs»
Au départ, cela faisait uniquement rigoler les gamins du quartier, l'arrêt a donc commencé à gagner une renommée internationale.
«Au fur et à mesure, de plus en plus de touristes sont venus visiter le “Bobby's Bus Shelter”. Alors, on y a mis un livre d’or. En un été, des centaines, peut-être un millier de personnes ont signé le bouquin. L'arrêt est devenu l'une des principales attractions touristiques d'Unst et j'en suis très content.»
Bruce Molsky, un musicien américain pose durant son passage à Unst - D.R.
![Jubilé de la reine d'Angleterre](/images/bustop6.png]Jubilé de la reine d'Angleterre
«J'étais tout jeune lorsque j'ai été interviewé par différents journaux et magazines. Le “must”, ça restera quand même le cinquantième jubilé de la reine Elisabeth II en 2002. Pour l'occasion, on avait décoré l’arrêt de bus avec une couronne, des faux bijoux, on avait aussi mis deux hamsters dans une cage qui s'appelaient “Lizzy” et “Phil” clin d’œil à la reine et à son mari: le prince Philip. La chaîne Sky News est venue pour nous filmer. Ce jour-là, notre petite île a été regardée par 18 millions de téléspectateurs.»
Une équipe de tournage lors de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud - Bobby Macaulay
Aujourd'hui (NDLR en 2016), à 27 ans, Bobby Macaulay a quitté son île pour faire un doctorat et écrire une thèse sur les communautés rurales. Une réussite professionnelle qui n'aurait peut-être pas vu le jour, selon lui, sans toute cette aventure.
«Je pense que l'arrêt de bus a, en quelque sorte, changé ma vie. Quand j’avais 15 ans, j'ai passé un entretien pour rentrer dans une école privée internationale. Je m’attendais à ce que le jury me parle du Royaume-Uni ou de la politique étrangère des États-Unis. Ils m’ont parlé d'Unst et de l'arrêt de bus. Je suis sûr et certain que c’est cette histoire originale qui a fait la différence et qui a fait que j’ai été accepté. Grâce à cela, j'ai obtenu une bourse pour payer mes frais de scolarité car mes parents n'auraient jamais pu me payer une telle école. C'est aussi là-bas, au Swaziland, que j'y ai rencontré la femme qui est devenue mon épouse.»
Même s'il ne rentre désormais qu'une à deux fois par an, qu'il n'a plus le temps de s'occuper de l'ameublement de l'arrêt, Bobby reste toujours la figure publique du «Unst Bus Shelter». Une histoire sympa qui doit surtout permettre, selon lui, de parler des conditions de vie difficiles dans les milieux ruraux.
«L'économie est fragile, les écoles ferment, Unst a perdu une bonne partie de sa population même si certaines jeunes familles reviennent s'installer. L'arrêt de bus ne résout évidemment pas tous les problèmes mais cet arrêt, sans rien coûter, a permis de faire connaître notre île dans le monde entier.»
Au cœur de la folle histoire des déambulations de ce bloc de grès se trouve un homme du nom de Ian Hamilton, décédé le 3 octobre dernier à l'âge de 97 ans.
Pour être transportée en dehors de l'abbaye de Westminster, la pierre a été cassée en deux par les voleurs en 1950, avant d'être recollée. | PaulT (Gunther Tschuch) via Wikimedia Commons
C'était la veille de Noël, en 1950, sur l'île d'Eilean dà Mhèinn, dans l'ouest de l'Écosse. La pièce sentait le café et la tourbe utilisée pour allumer la cheminée. Il ne faisait pas tout à fait jour, mais Neal Ascherson pouvait distinguer la neige tombée sur les collines, au loin, à travers sa fenêtre. Le porridge du petit-déjeuner était à peine servi quand la voix du présentateur de la BBC donna à sa famille «une extraordinaire nouvelle»: la pierre du destin avait été volée dans la nuit.
«C'est le genre de moment pour lequel tout le monde se souvient d'où il était, assure Neal Ascherson, sept décennies plus tard. Je peux vous dire que j'étais en robe de chambre et qu'elle était neuve. On se regardait, bouche bée. C'était une authentique action écossaise, menée au nom de l'Écosse, par des Écossais, sans que cela soit ordonné par le pouvoir de Londres ou d'Édimbourg. Forcément, ça a frappé les gens.»
Qu'est-ce donc que cette pierre capable d'engendrer tant de chaleur et d'émotion dans la voix d'un journaliste nonagénaire? Un symbole de l'histoire compliquée des relations entre l'Écosse et l'Angleterre, d'abord. Et, plus spécifiquement, un artefact utilisé lors des couronnements de monarques outre-Manche depuis l'an 847.
«Il y a beaucoup de légendes autour de la pierre, sourit Neal Ascherson. La plus divertissante est celle qui dit qu'elle était l'oreiller de Jacob, le patriarche de la Bible. Il aurait dormi dessus en rêvant que les anges faisaient des allers-retours vers les cieux.» D'après ce mythe, les Écossais seraient originaires d'une vague région près de la mer Noire. De là, un prince les aurait ensuite conduits en Égypte, où la fille d'un pharaon leur aurait fait don de la pierre du destin. Les Écossais auraient ensuite vogué vers l'Espagne, puis vers l'Irlande, où la pierre «alla sur la colline de Tara, où les rois irlandais étaient inaugurés. Parce qu'on ne faisait pas encore de couronnements».
Ces Écossais originels auraient quitté l'Irlande au VIe siècle pour rejoindre la terre à laquelle on les associe depuis lors. Sans oublier la pierre, dont un seigneur de guerre se saisit avant de conquérir toute l'Écosse. «Elle devint donc la pierre sur laquelle les rois écossais étaient inaugurés, poursuit le vieil homme. Ils s'asseyaient dessus pendant l'inauguration, alors que les bardes récitaient la liste de leurs ancêtres.»
L'histoire est belle mais ne serait, sans surprise, que fabrication. «Des géologues ont établi que la pierre venait du district de Scone, en Écosse. Alors on l'appelle surtout “la pierre de Scone”. On ne sait pas trop pourquoi elle est devenue si importante. On sait seulement que les pierres étaient importantes dans les traditions d'inauguration de rois celtes.» On sait aussi qu'au terme d'une campagne militaire victorieuse, la pierre a été subtilisée par Édouard Ier, roi d'Angleterre.
En 1296, la pierre de Scone a donc été transportée à l'abbaye de Westminster et placée sous la King Edward's Chair, le trône du couronnement sur lequel les souverains anglais s'asseyaient, afin de symboliser leur domination autant sur l'Écosse que sur l'Angleterre.
La pierre fut placée sous le trône du couronnement, afin de symboliser la domination royale sur l'Écosse et l'Angleterre.| Cornell University Library
via Wikimedia Commons
En 1328, Édouard III s'engagea, dans le traité d'Édimbourg-Northampton, à rendre la pierre, mais brisa sa promesse. Plus de six siècles plus tard, un groupe d'étudiants de l'université de Glasgow décida de récupérer la pierre. Leur leader s'appelait Ian Hamilton.
«Ce n'était qu'une pierre, narre la voix de l'acteur Charlie Cox. Un gros morceau de grès. Vous auriez pu passer à côté sans la remarquer. Mais pour nous, il s'agissait d'un symbole de notre liberté. De notre indépendance. Nous avions tous appris, étant enfants, qu'elle était la pierre écossaise des rois. Mais ils nous l'avaient volée. Et, en tant que nation, j'imagine qu'on avait oublié. Le temps peut faire cela. Ce n'était que de l'histoire ancienne.»
Extraordinaire, l'histoire de la pierre de Scone n'a pu éviter son adaptation en médiocre comédie romantique. Ce monologue sert en effet d'introduction à Stone of Destiny, un film sorti en 2008, avec Kate Mara et Robert Carlyle au casting.«C'était plus un grief qu'un symbole d'indépendance, tient à nuancer Neal Ascherson. C'était un exemple qui démontrait comment l'Écosse avait été exploitée, humiliée et même pillée par l'Angleterre. Tout le monde était vaguement au courant. Édouard Ier voulait détruire l'identité écossaise. Le vol de la pierre a permis de la renforcer.»
Fils d'un tailleur de Paisley, bourg industriel près de Glasgow, Ian Hamilton s'est politisé à la fac. En octobre 1950, le jeune étudiant a ainsi dirigé la campagne pour l'élection au poste de recteur de l'université de John MacCormick, considéré comme un des fondateurs du nationalisme écossais moderne.
«Juste après la guerre, le mouvement pour l'autogouvernance avait perdu toute vigueur, explique Alex Neil, qui faisait partie des orateurs à partager leur admiration pour Ian Hamilton durant ses obsèques. L'important, c'était de reconstruire le pays, de nationaliser les industries clés. Le SNP [le Parti national écossais, ndlr] n'avait jamais eu qu'un seul élu. Mais MacCormick a quand même gagné!»
En 1949, une pétition à l'initiative de John MacCormick pour l'instauration d'un Parlement écossais a tout de même récolté deux millions de signatures. Sur cinq millions d'habitants. «Elle avait été envoyée à Westminster et on n'en n'avait plus entendu parler, poursuit Alex Neil, ancien élu du SNP au Parlement écossais. Ian était frustré. En discutant avec MacCormick, il disait qu'il fallait planifier une action qui n'attirerait pas seulement l'attention de l'establishment britannique, mais celle du monde entier. Il préférait le rire à la violence.»
Dans son roman The North Wind of Love, sorti en 1944, l'auteur Compton Mackenzie esquissait l'idée d'un groupe de nationalistes écossais libérant la pierre de Scone. Il est fort probable que Ian Hamilton l'ait lu. En tout cas, quelques jours avant Noël, en 1950, deux Ford Anglias se sont dirigées vers Londres avec à leur bord Ian Hamilton et ses coconspirateurs: Gavin Vernon, Alan Stuart et Kay Matheson.
Profitant de travaux, les trois premiers se sont infiltrés dans l'abbaye de Westminster par le coin des poètes. On ne sait trop comment, mais les activistes se sont ensuite débrouillés pour briser la pierre en deux morceaux. «Elle avait peut-être déjà été cassée et rafistolée en secret, suggère Neal Ascherson. Elle avait été déplacée pendant la guerre, afin d'éviter que des bombes allemandes ne la détruisent.»
Mais même en morceaux, la pierre restait lourde. Les trois étudiants ont donc placé le plus gros débris sur le manteau de Ian Hamilton, avant de lui faire lentement descendre les marches de l'autel. Le leader du quartet est ensuite retourné prendre le plus petit morceau, afin de le placer dans le coffre d'une voiture qui attendait à l'entrée.
Derrière le volant, se trouvait Kay Matheson, qui, comme dans un film d'espionnage, repéra un policier en patrouille et embrassa Hamilton, posé sur le siège passager. «Ils étaient amants, précise Alex Neil. Mais le policier n'aurait jamais pu imaginer que ces deux jeunes gens venaient de voler la pierre du destin.» Le bobby aurait fumé une cigarette avec les voleurs avant de reprendre sa route. Le couple a ensuite conduit vers la gare de Londres-Victoria et Ian Hamilton est descendu en chemin pour retourner à l'abbaye. À son retour, les deux autres avaient disparu, le forçant à traîner, tout seul, le plus gros morceau de la pierre jusqu'à un autre véhicule.
Mais alors qu'il démarrait, Gavin Vernon et Alan Stuart se sont avancés vers lui. Le véhicule ployant sous leur poids et celui de leur trésor, Gavin a toutefois préféré laisser ses compagnons qui, confus, ont pris le chemin de la France plutôt que celui de l'Écosse. «C'était fait en tout amateurisme, s'amuse Neal Ascherson. Quelque part dans le Kent, vers Douvres, ils se sont écartés de la route principale et ont rencontré un groupe de gens du voyage. La voiture était épuisée. Alors, ils leur ont expliqué la situation et leur ont demandé de garder la pierre. C'est fou, mais ils ont compris le symbolisme de leur action et ils ont accepté. Ils l'ont enterrée dans un champ et quelqu'un est revenu la chercher plus tard.»
Entretemps, Kay Matheson avait caché le deuxième bout de pierre chez des amis des Midlands, au centre de l'Angleterre. Deux semaines plus tard, les morceaux ont été réunis et conduits vers l'Écosse, où un tailleur de pierre a reconstitué, en secret, la pierre du destin.
Afin d'éviter les forces de l'ordre, elle a ensuite été baladée d'une cache à l'autre, dont le sous-sol d'une usine. Et puis, en avril 1951, la police a reçu un message: la pierre de Scone avait été déposée dans l'autel de l'abbaye d'Arbroath, lieu de la signature, en 1320, de la déclaration d'Arbroath, établissant l'indépendance de l'Écosse. «Il y a eu des négociations, assure Alex Neil. Les autorités n'avaient aucune preuve et Ian voulait devenir avocat. Il ne pouvait pas avoir de casier judiciaire.»
Les quatre conspirateurs ont évidemment été interrogés, mais aucune poursuite n'a été engagée. À la Chambre des communes, l'élu travailliste Sir Hartley Shawcross estimait notamment que, malgré le «vulgaire acte de vandalisme» que constituait l'entrée par effraction dans l'abbaye, il ne serait pas dans l'intérêt public que des poursuites criminelles soient engagées. La pierre est néanmoins retournée à Westminster en février 1952.
« Nous n'étions pas reconnaissants et nous ne nous sommes pas mis à voter conservateur pour autant. On se disait juste qu'il était temps. La pierre était à nous. C'était bien normal.» - Alex Neil, ancien élu du SNP au Parlement écossais
Né six mois plus tôt, Alex Neil raconte que sa grand-mère, partisane de la création d'un Parlement écossais, l'a élevé en lui racontant des histoires comme celle de la pierre du destin. «Le retour de la pierre a permis de placer le mouvement d'autogouvernance en première page des journaux pour la première fois, complète-t-il. L'Écosse a pris une autre dimension sur l'échiquier politique.»
Deux ans plus tard, la pierre était utilisée lors du couronnement d'Elizabeth II, d'un an la cadette de Ian Hamilton, qui deviendra finalement l'un des avocats les plus respectés de son pays. En 1967, la candidate du SNP Winnie Ewing remportait une circonscription habituellement acquise au Labour, une victoire encore vue comme le début de l'ascension du SNP vers les sommets politiques britanniques.
Décennie après décennie, la défiance envers Londres a continué à grandir. À la fin des années 1960, la découverte de pétrole en mer du Nord a offert au SNP un argument de poids contre ceux qui assuraient qu'une Écosse indépendante ne pourrait subvenir à ses besoins. La décennie suivante, le slogan «It's Scotland's oil» tapissait les murs, dans l'air éternellement humide de la nation celtique.
Finalement, en 1996, le gouvernement britannique a décidé de rétrocéder la pierre de Scone à l'Écosse. «Le secrétaire d'État pour l'Écosse était alors Michael Forsyth, éclaire Alex Neil. Nommé par John Major, il pensait que, pour conserver les sièges conservateurs, les Tories devaient paraître moins anglais et plus écossais. Il a donc lancé plusieurs initiatives, parmi lesquelles le rapatriement de la pierre au palais de Scone, puis au château d'Édimbourg.»
Le 15 novembre 1996, une cérémonie officielle a ainsi eu lieu à la frontière, puis une autre, au château d'Édimbourg, quinze jours plus tard. Représentant la famille royale, le prince Andrew était présent. Mais pas Ian Hamilton. «Il a refusé l'invitation, sourit son ami Alex. Il considérait que ce n'était qu'une opération électoraliste. Ian était un homme de centre gauche, progressiste, en faveur de la redistribution des richesses. La philosophie des Tories, ce n'était pas pour lui. Nous n'étions pas reconnaissants et nous ne nous sommes pas mis à voter conservateur pour autant. On se disait juste qu'il était temps. La pierre était à nous. C'était bien normal.»
En 1999, l'Écosse inaugurait son Parlement, avant que le SNP ne prenne le pouvoir, huit ans plus tard. À la mort de Ian Hamilton, le 3 octobre 2022, le mouvement indépendantiste de centre gauche postait un message de condoléances expliquant que l'on «se souviendra pour toujours de lui pour avoir ramené la pierre du destin en Écosse». En mai 2023, la pierre de Scone doit néanmoins retourner à Westminster pour le couronnement de Charles III. «Cela faisait partie des accords de 1996, rappelle Alex Neil. Mais ce ne sera que temporaire. Vu la situation politique, toute tentative de garder la pierre en Angleterre ouvrirait la porte des enfers.»
INSOLITE - Quand une blague sur le niveau en géographie des Américains devient un véritable phénomène viral. En 2018, la célèbre séquence « Can you name a country » (« Peux-tu nommer un pays »), diffusée dans l’émission américaine Jimmy Kimmel Live, avait particulièrement participé à la diffusion de cette croyance populaire selon laquelle les Américains seraient de vraies billes en géographie.
Par Maxime Birken
Et c’est visiblement en partant de ce drôle de constat que l’internaute français Gaspardo a partagé sur Twitter un visuel dimanche 30 octobre, accompagné du message suivant : « Je suis sûr que les Américains ne connaissent même pas le nom de ce pays ptdrrr ».
Il n’en fallait pas plus pour unir, en l’espace de quelques heures, tout l’Internet francophone autour de cette blague et de ce pays fictif : le Listenbourg. Les plateformes Twitter, Discord et TikTok devenant immédiatement les lieux d’expression des nouveaux habitants de cette nation, en passe de devenir le pays imaginaire le plus célèbre au monde.
Twitter s’est emballé. En moins de trois jours, ce sont pas moins de 100 000 tweets qui ont été partagés sur le sujet en France. Et si les utilisateurs de l’oiseau bleu se sont très rapidement emparés de la tendance, les entreprises et de nombreuses institutions se sont également jointes à la farce, pour le plus grand plaisir du gouvernement listenbourgeois, créé pour l’occasion.
Curiosités Juridiques
Est justifié le licenciement du salarié d’une entreprise située au Listenbourg qui ne s’est jamais présenté à son poste car selon lui « ce pays n’existe pas »
Cour suprême du Listenbourg, 31 octobre 2022, n*LIS-51/G
11:17 PM · 1 nov. 2022
Et selon certaines rumeurs, notamment partagées par Julien Fébreau, le commentateur français de la F1 sur Canal+, un Grand Prix de Formule 1 devrait même avoir lieu dès l’année 2023 au Listenbourg, « en ouverture de saison les 29, 30 et 31 février prochain », assure même le journaliste.
Mais ce n’est pas tout, puisque plusieurs figures majeures du web français ont rejoint le mouvement listenbourgeois. À commencer par le présentateur de Question pour un champion Samuel Étienne, devenu streamer à succès sur Twitch. Ce dernier « songe très sérieusement à [s]’exiler au Listenbourg, notamment pour accompagner [s]on développement sur Twitch ».
Free@free
Un nouveau pays est compris dans votre forfait Free : au Listenbourg aussi, ils ont tout compris.
4:45 PM · 31 oct. 2022
Même son de cloche pour Valouzz, membre de la « Team Croûtons » sur Youtube et participant du récent GP Explorer de Squeezie, qui s’est tout de suite positionné pour les prochaines vacances de sa bande de youtubeurs : direction le Listenbourg.
Les partis politiques s’en mêlent aussi, au point de vouloir intégrer l’État côtier au sein de l’Union européenne, comme l’a soutenu L’Europe Ensemble, la délégation du parti de la majorité présidentielle française au sein du Parlement européen.
Olivier Faure, patron du Parti socialiste français, s’est félicité de l’élargissement de « la famille socialiste » avec la création du Parti socialiste du Listenbourg. Surfant sur la tendance, certaines personnalités ou groupes politiques se sont toutefois confrontés à la grogne listembourgeoise, comme avec l’ancien candidat à la présidentielle française 2022 Éric Zemmour, gentiment rembarré par le gouvernement de l’État fictif (qui a finalement retiré son tweet).
Les Jeunes avec Macron ont également été réprimandés pour leur récupération politique de la blague virale.
Face à l’ampleur de la blague, le créateur du Listenbourg – proclamé président – et plusieurs de ses plus grands défenseurs se sont unis pour offrir à cette nouvelle nation les principaux éléments constitutifs d’une nation établie, au grand dam des services secrets américains.
Ministère des Affaires Publiques du Listenbourg - @ListenbourgMDAP
D'après nos services de renseignements les américains tenteront de réfuter notre existence, malgré l'existence de preuve historique de celle-ci.
Mais nous somme plus fort que cela, prouvons leur que nous sommes un peuple uni et plus fort que tout !Listenbourg
10:19 PM · 31 oct. 2022
Sur un forum Discord dédié, les idées fusent et donnent petit à petit naissance à l’État du Listenbourg : gouvernement et ministères dédiés, hymne et site officiels, devise (« Force, honneur, lueur »), positions diplomatiques, service de télévision publique ou encore service météorologique sont créés pour que la reconnaissance du Listenbourg s’étende au-delà des frontières françaises et européennes.
Parmi les choses les plus curieuses repérées sur le Discord du Listenbourg : la création de NFT pour « officialiser la population » listenbourgeoise.
L’apparition surprise du Listenbourg sur les cartes a même inspiré certains géographes à expliquer les particularités territoriales de ce pays limitrophe de l’Espagne et du Portugal. Un célèbre tiktokeur spécialisé en géographie s’est lui aussi prêté au jeu, proposant « 10 faits intéressant sur le Listenbourg » pour parfaire son (in)culture générale.
Le ministère de l’intérieur du Listenbourg ayant complété ces différentes informations avec plusieurs cartes détaillant la topographie ou la carte des plus grandes métropoles du pays.
De plus en plus réel, le pays a même fait parler de lui outre-Atlantique, une information toutefois aussi réelle que le Listenbourg. Dans un tweet parodique, un internaute imagine la réaction de la chaîne américaine Fox News à l’apparition du pays sur la carte d’Europe. Un montage évidemment faux, pour l’instant.
Voilà quelques expressions qui sont employées chez nous. J'ai mis ce qui m'est venu à l'idée. Le provençal est une langue très imagée vous allez le voir et je reconnais que lorsque je parle avec quelqu'un qui n'est pas d'ici, c'est-à-dire "un estranger du dehors", j'évite les mots ou expressions en provençal car la personne vous regarde avec des yeux comme des soucoupes et demande toujours des explications.
Aquèu m'empègui ! : Est employé pour exprimer la stupéfaction, la surprise. "Empègui" vient du mot provençal "pègue" qui est la poix, la colle. En français : "Alors ça, ça me tue !"
Avoir des oursins dans la poche : Hésiter à mettre la main à la poche, être pingre, avare.
Avoir le cul bordé de nouilles ou bordé d'anchois : Avoir beaucoup de chance, au jeu par exemple, dans la vie en général.
Avoir le cul comme la porte d'Aix : La porte d'Aix à Marseille est un arc de triomphe imposant. Donc, cette expression est employée pour parler de quelqu'un qui a un gros derrière.
C'est un brave pastis ou être dans un brave pastis : C'est un sacré merdier, une sacrée embrouille.
C'est un destrùssi : Quelqu'un qui détruit tout, qui casse facilement les choses. Ce dit en parlant d'une personne ou d'un animal.
De longue : En permanence, constamment. "Il est assis de longue devant la télé".
Devenir chèvre : Devenir folle. Faire tourner en bourrique. " Mais tu me fais devenir chèvre toi !"
Egrafigner ou grafigner : Egratigner, griffer.
Espincher : Epier à la dérobée, espionner.
Embouligue : C'est une déformation du mot français "ombilic" qui désigne le nombril. "Avec tout ce que j'ai mangé, je me suis fait péter l'embouligue" (expression imagée).
Esquine : l'échine, le dos. "En avoir plein l'esquine". En avoir plein le dos.
Estanpèu : Vacarme. "Ils ont fait un brave estampèu cette nuit les voisins, on n'a pas fermé l'oeil!"
Estouffe-gari : Un étouffe-chrétien ou un étouffe belle-mère. "Ce gâteau est un estouffe-gari !"
Etre né avec la crépine : Etre né coiffé, avoir de la chance. "E neissu émé la crespine".
Esquichés comme des anchois : "Dans le bus, nous étions esquichés comme des anchois". Du provençal "esquicha" : pressé, serré.
Faire des cagades : Une cagade est une grosse bêtise, un ratage complet. "J'ai fais une cagade !".
Fais du bien à Bertrand, il te le rendra en caguant : Cette formule s'emploie pour parler de l'ingratitude des gens.
Faire le cacou : Un cacou est un frimeur, un fanfaron, quelqu'un qui cherche à se faire remarquer.
Faire Pâques avant les Rameaux : Expression qui signifie qu'un couple a eu des relations avant la mariage ou également un enfant avant d'être marié.
Galine : Poule. "Faire la bouche en cul de galine" signifie affecter un air pincé et précieux.
Gàubi : Maîtrise, grande habileté. Avoir le gàubi pour faire telle ou telle chose.
Guicher de l'oeil : faire un clin d'oeil.
Il y a degun : Degun signifie "personne". Il n'y a personne. "Mais il y a degun ici !".
Les brailles : Le pantalon. "Tu en as une de belle paire de brailles !"
Mazete : Se dit quand on est admiratif. Par exemple : "Mazete ! Que tu es bien habillée".
Manger de regardelle astaca mé de fioù : Manger des regardelle attachées avec du fil : se dit quand il n'y a pas beaucoup à manger dans l'assiette. Regardelle : vient de "regarder", on appelle regardelle, tout ce qui tente les yeux.
Manquer : Prendre la honte. "J'ai manqué devant tout le monde".
Mourre de pouar : Groin de porc, de cochon, en provençal. "Celui-là, c'est un vrai mourre de pouar !" Avoir une tête de cochon, faire la tête, ne pas être aimable.
Pagaille : Adjectif désignant une personne peu ordonnée. "Qu'est-ce qu'il est pagaille celui-là". "Il y a une brave pagaille chez lui !"
Parpagnat : "Grossier personnage, rustre, homme du commun".
Passer la pièce par terre : Passer la serpillière. La pièce étant le morceau de tissu.
Pécaïre, peuchère : Signifie : "le pauvre !", au sens de plaindre quelqu'un.
Pépie : "Avoir la pépie". La pépie est une maladie des gallinacés se traduisant par une soif inextinguible. Donc, avoir la pépie se dit d'un assoiffé chronique.
Pigne : "Pomme de pin" ou "coup de poing dans la figure".
Porcas ! : "Gros cochon !". S'emploie seul en invective.
Ribe : "Talus, pente, déclivité". Expression : aller manger chez Monsieur Ribe ou chez Ribe tout court.
Sartan : "Poêle à frire". Désigne aussi une vieille sorcière malfaisante. "C'est une vraie sartan celle-là !"
S'embrasser comme des coucourdes : S'embrasser de bon coeur. Vient du provençal "cougourdo" courge, potiron. Avoir la tête comme une coucourde : avoir la tête enflée, en avoir plein la tête. "Tu me mets la tête comme une coucourde".
S'embroncher : Du provençal "s'embroncar" : trébucher. Heurter quelque chose avec le pied, se prendre les pieds dans quelque chose. "Je me suis embronchée dans les fils".
Se faire escaner : Se faire arnaquer. "Je me suis fais escaner au marché ce matin".
Se mettre à coucou : s'accroupir.
Se tanquer : Se planter, ne plus bouger d'un endroit, rester sur place. "Il est tanqué devant ce magasin depuis une heure !". Rester les pieds tanqués a donné le mot "pétanque" quand on joue aux boules.
Sian poulit ! : On est beaux ! On est dans le beaux draps ! On est propres ! S'emploie quand tout est perdu.
Tian : Désigne le plat en terre et le gratin que l'on fait dedans. C'est aussi et surtout une bassine de terre cuite qui siégait dans la pile (l'évier) et qui servait un peu à tout.
Tomber un oeil : Exprime la rareté. "Pétard, c'est toi qui paie le restaurant aujourd'hui ? Mais il va te tomber un oeil ma parole !"
Travailler comme les filles de Toulon : Elle travaille comme les filles de Toulon, elle fait le mitan et elle laisse les cantouns : "Elle fait le milieu et elle laisse les coins".
Tronche d'api ! : Désigne familièrement un imbécile, un idiot, un benêt... Mais toujours au sens figuré, affectueux et amical malgré tout.
Trompe-couillon : Maquillage. "Je vais me mettre un peu de trompe-couillon pour me faire belle".
Va caguer à la vigne ! : Va te faire voir !
Va t'escoundre : Escoundre, c'est caché. "Va t'escoundre !". "Va te cacher que tu ne racontes que des bêtises !"
Vieille masque : "Vieille sorcière". "Masco" en provençal signifie "sorcière".
Vé ! et même Té vé ! : Regarde !
Zou ! Exprime "Allez".
Zou ! Boulégan : Allez zou ! C'est parti ! "Zou", ça veut dire en avant. Et souvent devant, on rajoute allez. Zou, ça viendrait du latin sursum, qui veut dire sus, en avant. On dit souvent "allez zou" quand on est pressé, ou qu'on veut se dépêcher de faire quelque chose. "Boulégan" signifie "Bougeons".
Zou maï : Le mot maï en provençal signifie "davantage". Zou maï peut être traduit par "encore une fois" ou "ça recommence" ou "encore" !
Elles ont beau être majestueuses, les statues de l'Égypte antique –Sphinx de Gizeh en tête– ont tout de même un détail qui fâche: leur nez. Ou plutôt, leur absence de nez. Leur appendice nasal est complètement brisé, comme si, des millénaires plus tôt, elles s'étaient pris une patate pharaonique en plein dans le pif.
Comme le Sphinx de Gizeh, tout un tas de statues de l'époque présentent un nez disparu ou raplapla, leur donnant un air de Voldemort version antique. - Lea Kobal via Unsplash
Le célèbre sphinx est en effet loin d'être un cas isolé. Tout un tas de statues de l'époque présentent elles aussi un nez disparu ou raplapla, leur donnant un étrange air de Voldemort version antique. Une pure coïncidence? Ou est-ce la fragilité de cette partie du visage, particulièrement exposée aux ravages du temps, qui doit être pointée du doigt ?
On pourrait bien sûr trouver une réponse toute faite en se rabattant sur les albums de Goscinny et Uderzo : Obélix, avec sa gaucherie légendaire, aurait participé à casser deux ou trois nez lors de son passage en Égypte.
Au risque de vous décevoir, la réponse est tout autre: péter des nez de sphinx était en fait un acte tout à fait délibéré dans l'Égypte antique, et certains individus étaient même spécialement entraînés à accomplir cette basse besogne.
Ce qui a mis les archéologues sur cette piste, c'est la similarité, la régularité de la destruction des nez, que l'on observe même sur des bas-reliefs. Un signe qui ne trompe pas: la dégradation de ces statues est recherchée et volontaire. Les nez ne tombent pas seuls, on les a fracassés à coups de pioche.
Mais qui peut bien en vouloir à ce point aux nez des statues égyptiennes? À y regarder de près, la liste est longue. Pilleurs de tombes, politiciens, religieux... beaucoup avaient à l'époque intérêt à péter des nez à tout-va, soit pour continuer à vivre en toute tranquillité, soit pour renforcer leur influence.
Dans l'Égypte antique, les statues et les représentations divines avaient un rôle particulièrement important. Elles étaient en quelque sorte «le point de rencontre du monde des dieux et du monde réel», explique dans Futura Science le conservateur du Brooklyn Museum, Edward Bleiberg. On leur attribuait ainsi une force spirituelle puissante, influant à la fois sur le monde des hommes et sur celui des dieux.
Puissante, mais pas insensible à un bon vieux coup de pioche. Pour «désactiver» la force spirituelle d'une statue ou d'une image, il suffisait de lui casser la gueule. En dégradant sa représentation, on affectait ainsi directement la personne représentée, tout en anéantissant ses pouvoirs. Attention: pas besoin de lui refaire entièrement le visage. Seules certaines parties du corps étaient visées, suivant la fonction de la statue vandalisée.
On l'a vu, le nez était particulièrement ciblé par les casseurs. Pourquoi? Tout simplement parce que sans nez, la statue ne peut plus respirer. Elle meurt, et sa force spirituelle, qui protège souvent un lieu important, comme un tombeau, s'éteint avec elle. Pratique pour les pilleurs! En brisant le nez de la statue, ils s'assuraient ainsi que son esprit –souvent rattaché à un dieu– ne les pourchasserait pas pour se venger de leur méfait.
Les nez n'étaient par ailleurs pas la seule partie visée. Tout était fait pour que la représentation ne puisse plus assurer son travail, quitte à en briser d'autres parties. Un petit coup de pioche dans les oreilles? La statue restera sourde aux prières. On lui pète un bras? Plus d'offrandes ni nourriture dans l'au-delà. De quoi bien faire disjoncter un noble égyptien qui avait tout prévu pour son dernier long voyage.
Ces actes iconoclastes peuvent aussi avoir un but politique. Quand un nouveau pharaon arrivait au pouvoir, il n'était pas rare de le voir ordonner de faire du grabuge sur les représentations de son prédécesseur. Une manière de réécrire l'histoire pour renforcer un peu plus son prestige.
De même pour les religieux –notamment avec l'arrivée du christianisme, puis de l'islam en Égypte–, qui préféraient souvent faire table rase du passé en cassant quelques statues pour étendre leur influence. Mais qu'il soit religieux, politique ou même gratuit, se livrer à pareil vandalisme n'était pas une tâche sans risque! Le sort de celui qui a osé défigurer le fameux Sphinx de Gizeh en est l'exemple criant.
Pas besoin de retourner des millénaires en arrière: la détérioration de l'immense créature a eu lieu au XIVe siècle. À l'époque, un sultan soufi en avait ras la casquette de voir des religieux païens adorer encore et toujours ces idoles des temps anciens, et notamment leur apporter des offrandes. Un beau jour, il aurait donc décidé d'employer les grands moyens et serait parti, seul, détruire le nez de la statue à l'aide d'une masse.
Si l'homme semblait bien conscient des conséquences de son geste, il n'avait visiblement pas anticipé la gronde des paysans païens. Quelques instants après, il aurait fini pendu, puis brûlé. En voilà un qui n'avait pas le nez creux.
La chouette effraie disparaît de nos paysages, menacée par les voitures et la perte de ses habitats naturels. Pour lui offrir de nouveaux lieux de vie, une association de l’Yonne pose des nichoirs dans les églises et greniers des communes rurales.
Les Sièges (Yonne), reportage
Chouette Effraie - Pexels/CC/Denis Ba
Il est difficile de l’apercevoir tant elle aime la tranquillité et les endroits obscurs. Pourtant, cela fait des siècles que la chouette effraie (Tyto alba) côtoie les humains en toute discrétion. Celle que l’on surnomme l’« effraie des clochers » a délaissé le milieu naturel pour faire son nid dans les clochers d’églises, les granges et toutes sortes de vieilles bâtisses. Dans l’Yonne, elle cohabite avec deux autres espèces de chouettes, la hulotte (Strix aluco) et la chevêche d’Athéna (Athene noctua), « mais l’effraie est la seule à nicher dans les habitations humaines », explique Didier Duchesne, de l’association CPN Réveil Nature. Grâce à celle-ci, les chouettes disposent de nouveaux nichoirs dans des églises et greniers. Des habitats de plus en plus rares, et pourtant essentiels.
« Aujourd’hui, les populations s’effondrent, car on grillage les clochers à cause des fientes et des pelotes de réjection, qui font sales », précise-t-il. En plus des clochers grillagés, les granges sont remplacées par des hangars métalliques et les greniers rénovés. L’espèce, qui ne trouve pas de lieux où se reproduire, décline peu à peu. Entre 20 000 et 50 000 couples ont été recensés en France depuis la fin des années 1990 à 2000, selon la dernière étude à leur sujet. À cela s’ajoutent les collisions, car en chassant les campagnols aux bords des routes, elles sont heurtées par les voitures. Près de 20 000 seraient ainsi tuées chaque année en France, selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
Un désastre pour celle que l’on reconnaît facilement, avec sa couleur blanche teintée de roux qui lui a valu d’être appelée la « dame blanche ». Si sa silhouette blafarde lui donne l’allure d’un fantôme, c’est surtout son cri qui est effrayant. « Un cri strident, qui n’a rien à voir avec le hululement bien connu de la chouette hulotte, poursuit Didier Duchesne. Autrefois, cela terrifiait les villageois qui clouaient des cadavres de chouettes à leurs portes pour conjurer le mauvais sort. Elle est encore considérée comme un oiseau de mauvais augure dans certains villages, même si ça reste très marginal. Et ces pratiques n’ont jamais fait disparaître la chouette. » Contrairement à celles d’aujourd’hui.
Pour lutter contre le recul de l’espèce, l’association CPN Réveil Nature pose des nichoirs dans les clochers d’église et les greniers du nord de l’Yonne. Cela fait trois ans que Didier Duchesne sillonne les villages pour démarcher les mairies et sensibiliser les habitants. « Jusqu’ici, tous les maires ont accepté, précise-t-il. Nous avons aussi des demandes de particuliers et en tout, une soixantaine de nichoirs ont été posés. »
En cette matinée de septembre, c’est la commune rurale Les Sièges qui va être dotée d’un nouveau nichoir. Didier Duchesne retrouve son équipe devant le bâtiment de la salle des fêtes. Luc et Didier, deux bénévoles, l’accompagnent depuis le début du projet. Équipés de leur malle de bricolage et de panneaux de bois, ils se faufilent dans l’escalier étroit qui les mène jusqu’aux combles. « Il ne faut pas avoir peur des araignées », prévient-on. Là-haut, la lumière perce à travers de minces fenêtres ; et laisse entrevoir un sol poussiéreux et encombré de quelques gravats.
Dans la pénombre, Luc et Didier assemblent les planches en s’éclairant de leurs lampes frontales. Les nichoirs sont livrés en kit par l’Esat de Sens, un établissement qui aide à l’insertion des adultes handicapés par le travail. C’est un dispositif tout simple : une boîte en bois, avec un trou d’envol et une cloison de séparation pour isoler le nid. Une fois assemblé, le nichoir est fixé derrière l’emplacement de la fenêtre puis fermé à l’arrière par une trappe. Un travail plutôt facile, car d’autres fois, il arrive que les bricoleurs doivent se contorsionner à travers les poutres, ou creuser un passage dans le grillage d’un clocher. Cette fois, la manœuvre aura à peine duré une demi-heure.
Le « loft à chouettes », comme ils l’appellent, est maintenant prêt à accueillir ses habitants. Il faut être patient, car l’installation d’un couple peut prendre plusieurs années. « Parfois, un faucon crécerelle ou un pigeon peut venir y nicher, mais une fois que la chouette effraie est installée, plus personne n’y passe, explique Didier Duchesne. Elle pond deux fois par an, entre 5 et 10 œufs quand il y a beaucoup de nourriture ; les mulots, musaraignes et petits rongeurs composent l’essentiel de son menu. Mais la chouette est sensible au froid, les hivers les plus rudes peuvent venir à bout de 70 % de la population. »
De jeunes chouettes dans un nichoir posé à Michery (Yonne). © CPN Réveil Nature
Si Didier Duchesne est passionné de nature, c’est parce qu’il a découvert dans les années 1980 le journal La Hulotte et les clubs CPN du même fondateur. Nés il y a cinquante ans et regroupés aujourd’hui en fédération (FCPN) [1], ces clubs ont essaimé partout en France et rassemblent des personnes qui ont décidé de mieux « connaître et protéger la nature » ensemble. Avec son association CPN Réveil Nature, il œuvre aujourd’hui à faire découvrir aux habitants de Sens et des alentours la nature de proximité, car on « ne protège que ce qu’on comprend et ce qu’on aime ». C’est en 2019 qu’il a commencé à relayer l’opération Un clocher, une chouette, lancée par l’Aspas, l’Association pour la protection des animaux sauvages.
Cette année, sept nichoirs ont déjà vu naître des petits et une vingtaine de jeunes se sont envolés des boîtes. Le suivi n’a lieu qu’une à deux fois par an, pour ne pas déranger les couples et leurs petits. Le nichoir installé, l’équipe ne repassera donc à Les Sièges qu’à la fin du printemps. D’ici là, ils ne chômeront pas. Avant la fin de l’année, une vingtaine d’autres seront posés. En attendant, ils s’éclipsent, espérant qu’à leur retour la chouette aura fondé une famille.
Peu importe sa couleur. Anna Pou via Pexels
Qu'il soit vert, noir ou Oolong, le thé est une boisson à privilégier. Sur le site de la NBC News, Aria Bendix nous parle d’une nouvelle étude à paraître qui rassemble 19 autres études préalablement publiées pour en arriver à cette conclusion: le thé a de nombreux bienfaits. À plus de quatre tasses de thé par jour, les scientifiques ont observé chez les sujets de l'étude une réduction des risques de développer du diabète de type 2 ou des maladies cardio-vasculaires.
L'étude menée par des chercheurs chinois a obtenu ses résultats à partir d'un million de sujets répartis sur huit pays différents. En 10 ans, le risque de contracter un diabète de type 2 serait réduit de 17%. Attention cependant, en dessous de quatre tasses, les résultats sont beaucoup moins significatifs (seulement 4% de réduction de risque pour le diabète par exemple). À l’inverse, les chercheurs n’ont constaté aucun risque accru de maladie ou de mortalité pour les consommateurs de thé excessif (10 tasses par jour).
Un mois auparavant, une étude anglaise s'orientait vers le même type de conclusion. Sur les 500.000 personnes suivies pendant presque 12 ans, les buveurs de thé quotidiens (au moins 2 tasses) avaient un taux de mortalité inférieur de 9 à 13%. D'après la docteur Maki Inoue-Choi qui a dirigé l’équipe de recherche, cela pourrait être dû à la présence d'antioxydants dans le thé. Une bonne nouvelle pour les amateurs de thé additionné d'un nuage de lait, cela n’altère pas les effets positifs. En revanche, la consommation de thé trop sucré n'est pas recommandée.
Les scientifiques n’ont rien découvert du côté de la diminution du risque de cancer, ce que d’autres études avaient pu suggérer par le passé.
C'est la saison : ne jetez plus vos noyaux de pêches, un coup sous l'eau, dans la poche et plantez-les !
Cycle de germination et de croissance d’un pêcher © Nadiia 80
5 cm dans la 1ère terre croisée :
Donnez-leur une chance quoi 🙂
Et ça marche toute l'année : cerises, abricots, prunes… c'est vivant tout ça !
Les arbres stockent du carbone en poussant, et les fruits ne seront pas perdus pour tout le monde…
Petit guide linguistique à l'usage de tous les damoiseaux et gentes dames de France.
Boursemolle, mortecouille, que trépasse si je faiblis... Si ces quelques élans littéraires médiévaux ont été remis au goût du jour par le célèbre film Les Visiteurs (1993), il reste difficile de les placer judicieusement dans une conversation sérieuse. Ouvrez par exemple les hostilités d'un repas de famille avec un «Qu'on ripaille à plein ventre!», et on vous dévisagera d'un air circonspect. Non, vraiment, le parler médiéval n'a plus nos faveurs.
Pourtant, même si nous ne nous en rendons pas compte, certaines expressions largement répandues de nos jours étaient déjà employées à cette période de l'histoire, quand l'ancien français côtoyait le latin et divers dialectes locaux. Alors, parle-t-on encore (ne serait-ce qu'un tout petit peu) comme au Moyen Âge?
Du francique à l'ancien français, en passant par les différences entre les langues d'oïl et langue d'oc: notre façon de nous exprimer aujourd'hui n'a vraiment pas grand-chose à voir avec celle de nos ancêtres des châteaux forts. Il faudra attendre la période du moyen français entre le XIVe et le XVIe siècle, moment où 40% des mots figurant dans nos dictionnaires ont été forgés, puis le XVIIe siècle, avec la création de l'Académie française et la standardisation du français, pour trouver de véritables similitudes. Pour autant, d'irréductibles expressions ont traversé les âges –non sans perdre, parfois, leur sens premier.
«Entrer en lice» («entrer en compétition»), par exemple, est un terme que l'on retrouve encore de nos jours, notamment lors de compétitions sportives. Issus du francique «lîstja», qui signifie «barrière», les lices étaient les terrains fermés où se déroulaient les célèbres tournois durant lesquels les chevaliers pouvaient en découdre sans se retenir. Bon, on n'est pas au même niveau que «mortecouille», mais on va y venir.
Plus commune encore, l'expression «mettre la table». À l'époque médiévale, on l'utilisait dans un sens bien moins imagé, puisqu'on sortait carrément les tréteaux et la planche pour littéralement installer ou «mettre» la table. Aujourd'hui, l'expression perdure, même si elle a tendance à faire fuir toute personne de moins de 18 ans dans un foyer.
«Être sur la sellette»? Là encore, on l'utilise de nos jours pour dire qu'on est dans une position délicate, exposé au jugement d'autrui. Il faut regarder du côté Moyen Âge pour que l'expression prenne tout son sens. La sellette était un petit banc de bois particulièrement bas, rendant la posture humiliante, sur lequel s'asseyait l'accusé lorsqu'il était interrogé par ses juges.
L'idiotisme «c'est une autre paire de manches», est particulièrement intéressant. Utilisé aujourd'hui pour parler d'une affaire difficile, il renvoie en fait à une redoutable technique de drague médiévale. Les dames de l'époque avaient en effet les manches de leurs vêtements presque décousues, afin de pouvoir les enlever à n'importe quel moment pour les remettre à un chevalier, lors d'un tournoi par exemple, en signe d'attachement, de préférence. Une sorte de match Tinder version chevaleresque.
Vous avez l'habitude de jouer à pile ou face? Vous êtes un gueux du Moyen Âge. Ne le prenez pas mal, simplement, les termes «pile» et «face» remontent au temps des gueux et des ribaudes. Au XIIe siècle, «pile» désignait l'outil destiné à graver, à «piler» la valeur de la pièce, tandis que «face» renvoyait au portrait du souverain frappé sur l'autre côté. D'ailleurs, pendant un temps, on parlait plutôt de «croix ou pile», étant donné que l'Église avait réussi à caler une petit croix sur l'actuelle «face».
Vous l'aurez compris: si notre façon de parler n'a presque rien à voir avec celle de nos ancêtres du Moyen Âge, de nombreuses expressions ont survécu aux ravages du temps. Oui, parfois, il nous arrive de nous transformer un instant en Godefroy Amaury de Malefète, comte de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt, dit «le Hardi», lorsque l'on sort fièrement «On se met à la queue leu leu» –autre expression tirée des tréfonds de l'histoire–, par exemple.
Et si on prenait la problématique dans l'autre sens. Si on venait à dépoussiérer ces vieilles tirades, ces mots oubliés, ces invectives médiévales, pour les remettre au goût du jour?
Désormais, vous n'être plus «saoul», non, vous avez «le mal de cabaret». Vous n'enfilez plus votre paire de Nike, mais vos «brodequins» ou vos «housseaux». Votre partenaire, ou votre «gow», est désormais votre «gente dame». Votre copain? Appelez-le «mon damoiseau». «Je te jure!» Non, non: «Je te créant!» Si vous ne pouvez rien y faire, vous «n'en pouvez ni ho ni jo», tandis que «c'est mort» se transforme miraculeusement en «que nenni». Il faut revoir les bases.
Comme quand on se lance éperdument dans l'apprentissage d'une nouvelle langue, la meilleure façon de commencer est sans aucun doute l'étape des insultes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que niveau grossièretés, le Moyen Âge est riche en vocabulaire.
Au top du classement trône sans partage le terme «chiabrena», littéralement «chiure de merde». Un vrai sens de la formule. On trouve également «un cocqueret» ou «culvert», que l'on pourrait aisément traduire par «gros boloss», tandis que «champi» faisait office de «bâtard» au XIVe siècle. Si on vous «cherche des noises» (ou «cherche la bagarre»), vous pouvez ainsi crier haut et fort «Ahi! culvert, malvais hom de put aire!», comme il est écrit dans la Chanson de Roland au XIe siècle. Autrement dit, «Ah! crapule, misérable canaille!». L'effet n'est pas garanti. L'incompréhension, elle, l'est.
Depuis de longs mois, la planète est en proie à l'une des sécheresses les plus importantes de l'histoire. Des rivières et les lacs asséchés, surgissent des trésors engloutis et oubliés.
Des traces de pas de dinosaures jusqu’ici dissimulées et probablement vieilles d’environ 113 millions d’années sont apparues au grand jour dans le lit d’une rivière asséchée, a rapporté ce mardi 23 août une responsable d’un parc du Texas, aux États-Unis.
Il pourrait s’agir de l’une des plus longues suites de traces de pas de dinosaures au monde, selon la légende de ces impressionnantes images publiées par le parc.
L'assèchement du Danube a révélé une vingtaine de navires de guerre nazis chargés d'explosifs de la Seconde Guerre mondiale, ils constituent un danger pour la navigation. Éparpillés sur le lit de la rivière, certains navires possèdent encore des tourelles, des ponts de commandement, des mâts brisés et des coques tordues, tandis que d'autres sont pour la plupart submergés sous des bancs de sable.
En 1992, les 120 habitants du petit village d’Aceredo, à quelques kilomètres de la frontière portugaise, avaient dû abandonner leur maison pour laisser place au réservoir hydroélectrique du barrage de Lindoso. Près de 70 maisons sont récemment réapparues, avec la sécheresse.
Officiellement connu sous le nom de Dolmen de Guadalperal mais surnommé le Stonehenge espagnol, le cercle de dizaines de pierres mégalithiques remonterait à 5 000 avant Jésus-Christ. Il se trouve actuellement dans un coin du réservoir de Valdecanas, dans la province centrale de Caceres, où les autorités affirment que le niveau d'eau a chuté à 28 % de sa capacité.
Dans la capitale italienne, la sécheresse a fait baisser les niveaux du Tibre d'un mètre et demi par rapport à la moyenne. Les eaux du fleuve ont ainsi laissé émerger les ruines d'une ancienne construction romaine nommée Pons Neronianus ou pont de Néron et située à proximité du Castel Sant'Angelo et de la cité du Vatican.
Le lac de Garde dans le nord de l'Italie est à son niveau le plus bas depuis 15 ans, à tel point que les dalles de pierre autour de la péninsule de Sirmione sont désormais visibles. Il est le plus grand d'Italie et également une importante destination touristique. Son niveau est au plus bas depuis 2007.
Avec une température constante toute l’année, les maisons troglodytes sont un refuge en période caniculaire. Une solution d’avenir face à la crise climatique ? Les habitants d’un village troglodyte du Val-d’Oise en sont persuadés.
La Roche-Guyon (Val-d’Oise), reportage
Pénétrer dans une maison troglodyte un jour de canicule, c’est prendre le risque de ne plus jamais vouloir la quitter. Dans ces habitats creusés il y a plusieurs siècles, la température moyenne oscille entre 18 et 20 °C sans l’aide du moindre climatiseur. Une fraîcheur enviable face aux fortes températures amenées à augmenter. Patrick Potel, habitant du village de La Roche-Guyon, à 60 kilomètres de Paris, l’apprécie à sa juste valeur.
Depuis 2006, il vit dans une grotte aménagée dans les falaises de craie qui surplombent une boucle de la Seine, au bord du parc naturel régional du Vexin. « Le plus difficile, c’est le choc thermique quand on sort, surtout comme aujourd’hui où il fait 35 °C dehors », s’exclame ce retraité aux yeux clairs.
Grâce à une vaste baie vitrée installée plein sud, sa maison n’a rien d’une caverne sombre et lugubre. Au contraire, avec sa grande cuisine ouverte sur un bar, ses canapés moelleux, son lit caché sous une mezzanine, sa salle de bain enchâssée dans un cube en bois et ses petites niches décoratives aménagées dans le mur, son appartement d’environ 70 m2 n’aurait rien à envier à certains lofts parisiens. Seule différence : le taux d’humidité qui peut endommager tissus, livres ou chaussures en cuir si jamais il n’est pas régulé constamment.
Les maisons sont creusées dans des roches sédimentaires depuis la préhistoire. © Mathieu Génon - Reporterre
Pour ce faire, Patrick Potel a installé deux VMC, un déshumidificateur ainsi qu’un brasseur d’air. De quoi empêcher la formation de moisissure ou l’apparition de salpêtre sur les murs. « Je n’ai aucun souci, ma ventilation permet de bien réguler l’atmosphère. Je me sens protégé, à l’abri à l’intérieur de la terre, comme dans un cocon. » Sa maison troglodyte possède un autre avantage. Sans climatisation ni chauffage — une petite flambée dans le poêle suffit à réchauffer la pièce l’hiver — il n’a presque aucune facture énergétique à payer. « Je suis à la retraite avec seulement 900 euros. Vivre ici me permet de m’en sortir, car je n’ai presque pas de charges d’électricité. » Il peut ainsi se consacrer à ses tableaux ou ses reproductions de monuments historiques.
Quelques mètres plus bas, dans la même falaise, on rencontre Christian Fournier, un artiste de 69 ans qui vit dans sa grotte depuis 2005. Une véritable caverne d’Ali Baba où l’on se faufile difficilement entre les bouts de corde, les planches en bois, les tiges en métal et les empilements de cailloux. Sur les murs sont cloués des livres sauvés de la déchetterie. L’extérieur de sa grotte est décoré de dizaines d’œuvres excentriques en fer forgé qui attirent l’œil des touristes.
« J’ai de plus en plus de monde qui vient, j’en suis à cinquante-deux nationalités dans mon livre d’or. On me surnomme le Facteur Cheval du coin », s’exclame-t-il. Au beau milieu de tout ce bric-à-brac trône l’indispensable déshumidificateur. « Entre mai et septembre, je récupère entre 7 et 8 litres d’eau par jour à cause du pont thermique entre l’intérieur et l’extérieur. En hiver, c’est deux fois moins. »
La route de Gagny, où vivent Christian Fournier et Patrick Potel, est une enfilade de grottes, également appelées « bove » en référence aux bovins qui y étaient abrités dans les temps anciens. Le mot viendrait également du verbe « bover » qui signifie « creuser » en ancien français. On en compterait près de 250 dans cette bourgade, labellisée plus beau village de France. La plupart ont plusieurs centaines d’années. Celles du château, au superbe donjon médiéval encastré dans la falaise, remonteraient au XVe siècle. L’habitat troglodytique est présent dans toute la France et les maisons sont creusées dans des roches sédimentaires depuis la préhistoire. On en trouve beaucoup en Dordogne ainsi qu’en Provence. En Anjou, on trouve près de 12 000 kilomètres de galeries et 14 000 cavités dont beaucoup sont abandonnées.
Ce patrimoine historique pourrait-il devenir un refuge face au réchauffement climatique ? En juillet dernier, Le Figaro avait publié une compilation de dix logements troglodytes à acquérir pour survivre à la canicule. Les acheteurs avides de fraîcheur se sont-ils rués sur ceux de La Roche-Guyon ? Sylvain Potel, fils de Patrick et agent immobilier dans le village depuis trois ans, est sceptique : « Ce n’est pas ce que les gens recherchent le plus, surtout si l’entrée n’est pas exposée plein sud. Dans le coin, ils veulent plutôt des demeures anciennes avec jardin, dont les murs très épais de 90 cm permettent tout aussi bien de rester au frais. »
Mais Jean-Michel Kubler, le propriétaire du bar La Grotte à bières, n’est guère de cet avis. Il assure que depuis quelque temps il existe une réelle spéculation. « Les gens veulent vendre 80 000 euros une grotte qui en valait 15 000 euros lors de l’achat. » Un tarif auquel il faut ajouter de lourds travaux d’aménagement si on désire vivre à l’intérieur, notamment pour installer une puissante ventilation. Il faut également surveiller la stabilité des voûtes. « En tant qu’établissement recevant du public, la préfecture nous a imposé le passage d’un géologue pour vérifier l’état des failles, car ça bouge. » En effet, les falaises de craie et de silex dans lesquelles sont taillées ces cavités peuvent parfois s’effondrer.
Dans le village voisin de Haute-Isle, où les traces d’occupation des grottes remontent à la préhistoire, un énorme bloc s’est décroché le 24 juillet dernier, frôlant de justesse le mur de la mairie. Cela faisait une vingtaine d’années qu’il n’y avait pas eu d’accident. « Les experts disent que c’est à cause des fortes chaleurs combinées aux fortes pluies qui érodent », assure Jean-Michel Kubler. « Autrefois, les anciens écoutaient le bruit des silex crisser. Cela voulait dire qu’il allait y avoir des éboulements et qu’il fallait se réfugier ailleurs. Mais c’est rare », précise Patrick Potel.
Aujourd’hui, l’inspection générale des carrières (IGC) passe régulièrement vérifier l’état des cavités. Si le risque zéro n’existe pas, les habitants sont pour l’instant à l’abri. D’ailleurs, cette perspective d’effondrement n’inquiète pas Christian Fournier. Son atelier est jonché de symboles de la mort, des crânes taillés dans la roche aux inscriptions sur les murs. « De toute façon, on peut aussi bien mourir fauché par une voiture en sortant de chez soi. Tant que je peux créer dans mon atelier, le reste je m’en fous. »
Podcast écrit et lu par : Melissa Lepoureau
Alors avant toute chose, je vais aller me faire un petit café pour me réveiller un peu parce que pour ma part, je suis à peu près sûre que la caféine c’est le plus efficace pour se réveiller ! Quoique... Ce ne serait pas plutôt la théine ? À moins que ce soit pareil...
Eh bien figurez-vous que oui ! Désolée de décevoir les membres de la team thé ou café, mais ce qu’on appelle caféine et théine, c’est en fait exactement la même molécule. Une molécule répondant au nom chantant de 1,3,7-triméthylxanthine, de formule chimique C8H10N4O2. Vous voyez maintenant pourquoi on préfère l’appeler théine ou caféine. Je me vois mal arriver au comptoir d’un café et dire : « Bonjour ! Je vous prendrais bien une petite tasse de 1,3,7-triméthylxanthine s’il vous plaît ». Non, vraiment pas. Bref, en tout cas, cette molécule est présente dans de nombreux aliments : des fruits, des graines, et même le cacao et certains sodas en contiennent ! Où qu’on la trouve, elle a un effet stimulant sur le système nerveux ! Mais en fait euh... Pourquoi on appelle ça théine et caféine si c’est la même molécule au final ? Pour le savoir, on va remonter un peu en arrière dans le temps.
On est environ en 1820, et c’est à ce moment que le chimiste allemand Runge extrait des grains de café une molécule qu’il baptise Kaffein, avec un K, qu’on traduit en français caféine avec un C. Quelques années plus tard, un certain Alphonse Oudry isole une molécule contenue dans les feuilles de théier et la baptise naturellement théine. Sauf que, plot twist!, Dans les années 1830, on découvre que ces deux molécules... sont parfaitement identiques. [« Nous sommes deux sœurs jumelles » chantent les sœurs des Demoiselles de Rochefort.] Mouais. Donc au final, la dénomination théine n’est pas parfaitement exacte, même si pour parler de la molécule contenue dans le thé ça semble plus logique que de l’appeler caféine.
Après évidemment, il y a tout de même des différences dans la composition de la feuille de thé par rapport au grain de café. [« Ah oui ? », demande Pierre Mortez dans Le Père Noël est une ordure.] Par exemple, le thé contient des polyphénols oxydés. [« Qu’est-ce que c’est que cette merde ? », demande quelqu’un dans Double zéro.] Oh restons polis tout de même ! Ce sont des tanins, des sortes de toxines qui protègent les végétaux, qui permettent l’expression des effets de la théine. Enfin de la caféine plutôt. En gros ça signifie que la théine va être libérée dans le sang de manière uniforme, et ce sur un laps de temps relativement long : entre six et huit heures. Alors que pour le coup, la caféine présente dans le café est relâchée dans le sang relativement rapidement, ce qui provoque un pic d’intensité de l’effet de cette molécule, qui retombe rapidement après deux ou trois heures. Donc c’est pour ça qu’on dit souvent que le café fait l’effet d’un coup de fouet, et que le thé stimule mais sans énerver. [« Apaiiisé », souffle maître Shifu dans Kung-Fu Panda 2.]
Dans le thé on retrouve aussi de la théanine, un acide aminé qui apporte un effet relaxant et qui contrebalance donc les effets excitants de la théine. [« J’ai besoin de vitamines moi ! », annonce OSS 117 dans Rio ne répond plus.] Et bien justement ! Les feuilles de thé contiennent également plusieurs vitamines importantes pour l’ensemble du corps : la vitamine C, la vitamine A, la vitamine B1 ou encore B2 ou B6. [« Du thé ? Ou peut-être quelque chose de plus fort ? », demande Bilbon dans Le Seigneur des anneaux : la Communauté de l’anneau.] Pas maintenant merci, on en a pas encore fini parce que figurez-vous que même si le thé est moins excitant, sa concentration en caféine est trois à quatre fois inférieure à celle trouvée dans une tasse de café ! Et si vous voulez un thé un peu plus énergique, le petit conseil que je peux vous donner c’est de le laisser infuser moins de deux minutes ! Pourquoi ? [« Je sais pas, moi », dit le livreur dans Le Prénom.] En fait, lorsqu'on infuse le thé, c’est la caféine qui est libérée en premier, avant les tanins et d’autres molécules. Et justement, c’est important, car parmi les différents tanins libérés, les théarubigines ont tendance à réduire l’effet de la caféine. Du coup, en laissant infuser moins de deux minutes, vous évitez de libérer cette molécule et c’est parti pour un bon coup de boost ! [Bip bip !]
D’ailleurs, saviez-vous que les thés les plus excitants viennent du Japon ? Ils contiennent en effet une proportion notable de vitamine C, ce qui les rend donc plus stimulants que les thés d’origine chinoise ou indienne. Et sachez aussi que la concentration en caféine dans le thé ne dépend pas de sa couleur. Donc non, si vous entendez dire que le thé vert ou le noir est le plus fort, ce n’est pas forcément vrai. Ça dépend surtout de la partie de la plante qui est utilisée. [« Les grandes tiges, et les petites pommes », énonce une voix masculine dans L’Homme qui aimait les femmes.] N’importe quoi, c’est plutôt les bourgeons et les jeunes pousses, qui sont souvent plus riches en théine. Au contraire des tiges et des feuilles basses ! Mais sinon, ne cherchez pas plus longtemps, et prenez un café pour un effet coup de fouet [shlaaac !].
Mais tiens, puisqu’on y est, est-ce que le café est bon pour la santé ? Parce qu’on dit souvent que trop en boire donne les dents jaunes, mais est-ce qu’il y a autre chose ? Le café contient, en plus de la caféine, des antioxydants naturels comme l’acide caféique ou encore l’acide chlorogénique. On les retrouve aussi dans les pigments de certains fruits, et ils ont des propriétés anti-cancérigènes. [« C’est bien non ? », demande quelqu’un dans Karaté Kid.] Oh bah oui ! Alors évidemment, ça ne veut pas dire qu’il faut boire dix cafés par
jour, ce ne serait vraiment pas bon pour le cœur. Mais consommé avec modération, il réduirait les risques de diabète, de maladies cardiovasculaires, de développer la maladie de Parkinson aussi, ou encore des maladies du foie. Mais bon, gardons en tête tout de même que ça n’est pas non plus un médicament, et que comme pour tout, il ne faut pas abuser des bonnes choses !
Allez, dernière anecdote et après je vous laisse aller vous faire un thé à la menthe ... ou alors un déca ? [« Entendu, va pour un petit café », acquiesce Yzma dans Kuzco, l’empereur mégalo.] Parfait, parce que je voulais justement vous parler de la façon dont on produit le fameux décaféiné.
La caféine peut être retirée du café par plusieurs procédés différents. La première solution c’est de dissoudre la caféine en utilisant de la vapeur d’eau et du CO₂. C’est un peu la voie royale de la décaféination. On rince les grains de café avec du CO₂ à l’état fluide, puis on le laisse s’évaporer. Il nous reste alors les arômes de café avec un très faible taux de caféine. [« Rien d'autre ? Rien de spécial ? », interroge OSS 117 dans Le Caire, nid d’espions.] Ah non non, mis à part que c’est une méthode qui permet de laisser aux grains de café toutes les substances aromatiques et gustatives. Je peux aussi vous parler de la méthode un peu plus économique, qui consiste à traiter les grains de café avec des solvants comme de l’acétate d’éthyle ou le chlorure de méthylène, qui permettent tout simplement d’éliminer la caféine des grains de café. Bon, le petit souci de cette méthode c’est que les arômes de café en pâtissent un peu. [« Bah ton café est franchement dégueulasse », affirme quelqu’un dans La Cage aux Folles.] Oui, c’est vrai, mais la bonne nouvelle, c’est qu’une variété de café qui ne contient naturellement pas de caféine a été découverte en Éthiopie en 2004, donc la question de la décaféination ne se posera bientôt plus. Et pour le thé sans théine, il y a le roi-... le roïbos ? Le rouïbos ? [Attendez, que je vérifie mes notes.] Ah oui voilà c’est ça. Et pour le thé sans théine, il y a le rooïbos, mais bon, c’est pas vraiment un thé quoi. [« Espèce de gros hypocrite, menteur ! », accuse Bagheera dans Le Livre de la jungle.]
De retour dans les forêts françaises, le lynx vit toujours entouré de crainte et de mystère. Patrice Raydelet, auteur et photographe fasciné par ce grand félin, le piste dans le Jura et fait tout pour le protéger.
Orchamps-Vennes (Doubs), reportage
Lynx par Patrice Raydelet
« Sunday, Bloody Sunday… » Du doux crépitement de la chaîne hifi s’échappe la mélodie du groupe irlandais U2, que seuls les cliquetis de la souris d’ordinateur viennent troubler. Un verre de vin à la robe ambrée dans le creux de la main, Patrice Raydelet fait défiler les fichiers vidéos. Dehors, dans l’obscurité grandissante, les cimes des majestueux conifères dansent au gré des bourrasques.
« Bingo ! » s’écrit-il brusquement. Sur l’écran sombre, apparaît la silhouette élancée d’une bestiole à la fourrure tachetée. Une touffe de poils noirs orne le sommet de ses oreilles triangulaires. Les yeux bleus du naturaliste s’illuminent : « Je te présente Rocky, le mâle du coin. »
« Petiot », Patrice est tombé dans la fascination du lynx boréal. Auteur et photographe animalier, il y a consacré sa vie : « Ce n’est pas un métier, ni même une passion. C’est un chemin de vie, une obligation, un combat, dit-il d’un accent jurassien à couper au couteau. Souvent, les gens me disent : "Quelle chance tu as de vivre de ce que tu aimes !" Non, non, ce n’est pas formidable. Il y a de quoi se foutre en l’air… »
Dans les contreforts de son Jura natal, il nous a emmené à la découverte de ce mammifère fantomatique et menacé, classé « en danger de disparition » sur la liste rouge française de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
« C’est par là… » À pas de géant, Patrice grimpe en direction d’une crête arborée. Le souffle à peine saccadé, il nous plonge dans l’histoire de ce mystérieux félin. Au Moyen Âge, son aire de répartition s’étendait de la péninsule ibérique aux confins de la Sibérie. Victime de la chasse, de la destruction de son habitat et de la raréfaction de ses proies, il disparut de l’Europe de l’Ouest à la fin du XIXᵉ siècle.
« L’ultime trace que j’ai trouvé dans les archives départementales du Jura remonte à 1885, détaille le fondateur du pôle Grands prédateurs. Un homme racontait avoir tué et enterré un énorme chat sauvage, à la queue courte et aux oreilles pointues. J’ai compris qu’il s’agissait d’un lynx et qu’à cette époque, personne ne connaissait cette espèce. »
Et puis, plus rien. Un grand trou noir d’un siècle. Le lointain cousin du puma ne réapparut dans le massif jurassien qu’en octobre 1974. « Trois ans plus tôt, quelques lynx avaient été réintroduits en Suisse. Une femelle a parcouru 100 km à vol d’oiseau pour finalement être sauvagement abattue, à Gex, dans l’Ain. » Patrice interrompt sa marche, mains sur les hanches. Sous sa manche, se dévoile un tatouage : les empreintes d’un lynx. « Voilà. Sa disparition et son retour ont été marqués par deux bêtes flinguées par l’Homme. Le tableau est dressé. »
Des connaissances scientifiques lacunaires
Sans trop y croire, le jurassien est parti sur la piste du lynx, dès qu’émergea la rumeur de son retour, à l’aube des années 1990. Il comprit alors, qu’hormis les fantasmes et les légendes, les connaissances scientifiques sur l’espèce étaient quasi inexistantes. « Pour les chasseurs, cette saloperie allait vider les forêts de gibier [1].
Pour les éleveurs, il boufferait tout dans les bergeries. Et pour ses défenseurs, ce n’était qu’un bon gros chat sympa. » De 1991 à 1997, c’est dans un parc zoologique de Bavière qu’il apprit à les observer, les écouter, imiter leurs cris. « Ça peut sembler étrange, s’amuse-t-il, mais à l’époque, il n’y avait rien pour étudier leur comportement. »
Filtrant les rayons du soleil, les feuilles des arbres offrent au regard un camaïeu de verts somptueux. Sous nos pieds, le bruissement de l’humus, dont l’odeur emplie l’air frais, s’accorde avec le chant d’un geai des chênes. Patrice s’accroupit et examine les selles semées par un lynx. Alors, l’esprit s’emballe : peut-être allons-nous le voir ? Il sourit. « J’ai attendu vingt ans pour avoir la chance de croiser son chemin dans le Jura. Et dire que ça s’est joué à une bière… »
À la fin des années 2000, le photographe rendit visite à un éleveur pour travailler à la mise en place de chiens de protection [2]. « Au moment où j’allais partir, il m’invite à entrer boire un verre. Je cède et finis par m’en aller assez tardivement. » La nuit était tombée sur la vallée. Dans les phares de sa voiture, il aperçut au loin filer deux ombres furtives : « Putain, des lynx ! » Il écrasa aussitôt sa pédale de frein, s’arrêta en travers de la route et sauta sur le bitume. « Je me suis mis à les appeler, poursuit-il en gesticulant pour imiter la scène. Et paf ! Un jeune lynx fit demi-tour, intrigué et s’assit à deux mètres de moi. » Ils passeront quelques minutes à « tchatcher », tous les deux allongés dans le fossé. « C’était un moment fabuleux, une proximité inoubliable. Je ne suis jamais rentré aussi léger. »
Cette histoire est si surprenante qu’on la croirait sortie d’un conte fantastique. Le lynx n’est-il pas un animal farouche ? « Loin de là ! Il est simplement extrêmement discret. C’est lui seul qui décide s’il veut être vu ou non. En Andalousie, je me suis baladé avec un mâle… Il marchait à côté de moi, comme si je promenais mon chien. » Le passionné palpe parfois dans leur regard une pointe de curiosité. Plus souvent, rien que l’indifférence. De telles rencontres, il peut les compter sur les doigts de ses mains.
Arrivé au sommet d’une petite paroi rocheuse, l’homme aux cheveux grisonnants retire son sac à dos et s’en va récupérer les cartes mémoire de ses pièges photographiques, dissimulés dans la broussaille. Installés au cœur du printemps, ils lui permettent d’assurer un suivi des lynx vivant dans les parages.
Aujourd’hui, la population française de lynx avoisine les 150 individus, dont plus des deux tiers habitent les sapinières jurassiennes. « Dans le massif, on observe de plus en plus de femelles suitées, ce qui était très rare autrefois », se réjouit le spécialiste. Au printemps 2021, quarante-deux portées de un à quatre chatons avaient été recensées sur les départements de l’Ain, du Doubs et du Jura. « Où sont-ils ? Là réside tout le mystère. Comment se fait-il que la population ne semble pas s’étoffer ? Je ne comprends pas… »
Officiellement, le trafic routier est la première cause de mortalité chez ces animaux. Chaque année, une quinzaine d’entre eux meurent percutés par un véhicule. « Ça paraît peu, mais c’est tout de même 10 % de la population nationale. » Alors Patrice tente d’inciter les conducteurs à lever le pied et réfléchit à l’élaboration de passages à faune, au-dessus ou en dessous des routes les plus accidentogènes, avec le Parc naturel régional du Haut-Jura.
La fragmentation du couvert forestier par les zones urbanisées complique également, voire empêche, la dispersion des individus et les échanges entre noyaux de population différents. À l’avenir, ces isolements risquent d’engendrer un affaiblissement génétique de l’espèce.
« Et puis, il y a le braconnage. Une cause de mortalité qu’on peine à chiffrer, mais qui est bien réelle, déplore Patrice, la main posée sur l’écorce d’un hêtre. Je suis écœuré quand j’entends les chasseurs, inquiets de manquer de gibiers, vouloir la peau du lynx. Et après, ces prétendus amoureux de la nature veulent nous faire gober qu’ils ne chassent que pour la régulation ? » Lancé en 2022 par le ministère de la Transition écologique, un plan national d’actions entend rétablir le félin aux mouchetures noirâtres « dans un état de conservation favorable ». S’il salue l’initiative, Patrice déplore l’absence de moyens octroyés aux investigations, dans la lutte contre les destructions illégales.
Sur le chemin du retour, à la lisière de la forêt, le piaillement d’un oisillon nous alerte. Tombée de son nid, une petite grive litorne repose par terre, figée par la peur. De ses doigts délicats, le naturaliste saisit la miraculée et la dépose sur la branche d’un grand sapin. Autour de lui, les parents affolés virevoltent comme des chauves-souris dans la pénombre. « Espérons qu’elle s’en sorte… »
« Il y a une vingtaine d’années, quand je demandais à une classe élémentaire de me dessiner un lynx, plus d’un tiers des élèves me rendaient des monstres aux dents dégoulinantes de sang. Maintenant, les gamins ne font plus ça. » Aux yeux de Patrice, l’acceptation des prédateurs et leur cohabitation avec les humains passeront par davantage de culture et de connaissances. « Les journalistes illustrant leurs papiers par un loup ou un ours à l’allure féroce modélisent dans l’esprit des citoyens une image négative de ces animaux. Ce n’est plus possible… »
La légende de l’arracheur de cervelle
Au XIXᵉ siècle, et encore aujourd’hui dans certains livres, le lynx était appelé « loup-cervier ». Ce terme émane des maintes superstitions qui courraient sur l’espèce depuis le Moyen Âge : « À l’époque, on racontait qu’il se cachait dans les arbres en attendant que passe sa proie, pour lui sauter sur le dos et lui arracher la cervelle. »
Un comportement fantasmé qui, additionné à son feulement associé au hurlement du loup, le dota de cet étrange surnom. « En diffusant ces légendes, les savants et les curés ont causé beaucoup de torts au lynx. »
Accidents de la route, braconnage, fragmentation des forêts... Tout autant d’obstacles à la constitution d’une population durable de lynx. © Emmanuel Clévenot / Reporterre
Étudier ce mammifère, c’est finalement accepter une perpétuelle remise en cause des connaissances amassées. « Il y a peu, un naturaliste biélorusse a observé un mâle tuer un chevreuil et en offrir la carcasse à une femelle et ses petits, poursuit Patrice, les sourcils levés. Jamais on aurait imaginé ça ! Tout le monde pensait qu’il abandonnait la femelle aussitôt après s’être accouplé. »
Le ciel s’est obscurci. Patrice se faufile sous un vieux fil barbelé, servant de clôture à quelques vaches au pelage blanc-crème. À l’autre bout du champ, apparaît la maison. « Le suspens est à son comble », sourit-il, en sortant de sa poche les cartes mémoire. Auront-elles immortalisé un instant de la vie secrète du fantôme des forêts ?
Cet été, RFI s'intéresse à l'histoire des objets de notre quotidien. Dans ce premier volet de notre série, nous faisons un gros plan sur la face cachée du crayon à papier, utilisé par des générations d'écoliers, d'artistes ou d'artisans.
Par François-Damien Bourgery
Pas de vacances pour le crayon à papier. Sitôt les cartables remisés au placard, le voilà qui ressurgit entre les doigts des estivants. Dans les aéroports et dans les gares, sur les chaises longues et les serviettes de plage, l'accessoire de travail devient un partenaire contre l'ennui. Il hésite au-dessus des grilles de sudoku, noircit les cases de mots croisés. Se trompe. Corrige. S'émousse. Triomphe enfin. Son succès ne s'est jamais démenti.
L'objet pourtant ne paie pas de mine, bien qu'il en soit doté. La sienne est traditionnellement faite d'un mélange de graphite et d'argile, fixé entre deux demi-cylindres de bois de cèdre collés ensemble. Le tout mesure en général une quinzaine de centimètres, mais parfois beaucoup plus : en 2017, les ouvriers d'une usine Bic du Pas-de-Calais ont produit un crayon long d'un kilomètre, pulvérisant le record établi deux ans plus tôt en Allemagne. Plus de 140 personnes ont été mobilisées pour porter le fabuleux objet.
Notez que si nous écrivons ici « crayon à papier », nous pourrions tout à fait le désigner autrement. Sa constitution lui vaut en effet de multiples appellations. Selon qu'on habite en Bourgogne, dans le Pas-de-Calais ou en Bretagne, on le nomme crayon de papier, crayon de bois, crayon gris… On parle de crayon à mine au Québec et simplement de crayon en Belgique. L'Académie française n'a pas tranché. À la question d'une internaute lui demandant quel terme utiliser, l'institution répond : « Depuis que le crayon à mine a été mis au point par l’ingénieur normand Nicolas-Jacques Conté, il a reçu de nombreuses dénominations : crayon à mine, crayon de bois et crayon à papier. C'est cette expression qui est la plus employée, même si les autres sont correctes. »
Le crayon à papier, une invention hexagonale ? Pas si simple. Sa paternité diffère selon les sources. Elle est française pour certaines, anglo-saxonne ou germanique selon d'autres. « Il n'y a pas vraiment d'inventeur, évacue Manuel Charpy, historien au CNRS, spécialiste de la culture matérielle. Le crayon est juste une transformation de ce qui existe déjà. Lorsque Conté dépose son brevet en 1795, les outils de dessin, qu'il soit industriel ou artistique, connaissent un développement considérable. On trouve déjà des mines dans des corps en bois. »
L'invention réside en réalité dans la composition de la mine. Elles sont à l'époque en graphite, une forme de carbone dont les meilleurs gisements se trouvent en Angleterre. Mais en cette fin du XVIIIe siècle, Londres est en guerre contre Paris et lui impose un blocus économique. Nicolas-Jacques Conté, scientifique réputé, est sommé de trouver une solution à la pénurie qui menace. C'est chose faite en quelques jours avec un mélange de graphite ordinaire et d'argile cuit à très haute température. Conté s'est-il inspiré de la trouvaille de l'Autrichien Joseph Hardtmuth deux ans plus tôt ? L'histoire ne le dit pas.
« La vraie bascule, c'est l'industrialisation de la production », remarque Manuel Charpy. La variation de la température de cuisson et de la proportion graphite-argile permet de produire des mines de différentes duretés. Grâce aux machines-outils, le bois utilisé comme enveloppe peut être découpé en de longues plaques tronçonnables de manière standardisée. Le crayon moderne est né. Il obtient la médaille d'or des Arts et métiers et accompagne Napoléon dans sa campagne d'Égypte. « Le corps expéditionnaire part avec des armes et des crayons à papier. On s'approprie les antiquités égyptiennes en les dessinant », note l'historien.
Mis au point à la fin du XVIIIe siècle, le crayon à papier se vend par milliards chaque année.
L'objet est très vite adopté par toutes les professions. Il faut dire qu'il a tout pour plaire : utilisable sur de nombreux supports – le papier, la toile, le bois, la pierre –, il se transporte au fond d'une poche, ne bave pas, s'affûte en quelques coups de canif, résiste à l'eau, au temps, tout en s'effaçant facilement. « Le crayon arrive assez tard dans les écoles françaises, poursuit Manuel Charpy. Il est d'abord employé comme outil de dessin. On trouve aussi sa trace dans les cahiers de géographie et de géométrie. Il devient très ordinaire dans les années 1860-1870. » L'enseignement primaire obligatoire et la démocratisation de l'écriture font s'envoler les ventes.
Plus de deux cents ans après son invention, le crayon à papier est désormais concurrencé par le stylo-bille et les outils numériques. Mais il continue à se vendre par milliards chaque année. Et si les caisses enregistreuses l'ont fait disparaître des oreilles des épiciers, il demeure un incontournable des trousses d'écoliers. « On s'en sert pour tout, confirme Marie Massé, institutrice à Paris. Comme il se gomme, il est plus pratique pour les dictées, les calculs posés… »
À l'inverse du stylo qui tolère peu la faute, le crayon est le meilleur ami de l'apprenti. Il permet le doute et la maladresse, rassure, et encaisse sans s'offusquer l'ingratitude dont font parfois preuve les plus jeunes. « Les enfants sont souvent impatients de passer au stylo, constate l'institutrice. Ça glisse mieux sur la feuille et c'est plus net. Mais en cas d'erreur, ils doivent barrer et utiliser le blanco. Et là, rien ne va plus. »
Sans compter que le crayon est bien plus écologique que le stylo. Même s'il est, lui aussi, touché par l'obsolescence programmée, celle-ci se mesurerait en dizaines de kilomètres. Il est en effet communément admis qu'il peut tracer une ligne de 56 km avant d'être trop petit, et donc inutilisable, à force d'être taillé. Soit une moyenne de 45 000 mots. Bien plus qu'un stylo-bille (2 km) et qu'une recharge de stylo-plume (1,4 km). Bref, le crayon à papier possède encore trop d'arguments pour consentir à s'effacer.
Donnez-lui quelques mots, voire une phrase et attendez un peu, Craiyon vous donnera une proposition de 9 images correspondant à la description que vous avez entrée. Craiyon comprend le français, mais comme il (elle ?) va le traduire en anglais pour lancer sa création, autant lui causer angliche de suite.
Voici le résultat pour "pastel owl". (le hibou est mon totem ...)
Les plantes ne nous crient pas dessus si on leur coupe une branche. Elles ne pleurent pas à chaude sève leur malheur et ne manifestent pas non plus haut et fort leur souffrance quand on leur arrache –délicatement ou non– l'une de leurs feuilles. Sont-elles pour autant totalement insensibles à la douleur?
Imaginer un instant une plante souffrir le martyre, c'est remettre en question beaucoup de nos pratiques. Élaguer un arbre devient un acte de torture botanique cruel. Désherber un vaste jardin? Un des pires châtiments d'horticulture qui soit. Sans parler de tondre une pelouse: une véritable industrie de la douleur végétale. Qu'en est-il vraiment? Les plantes ressentent-elles bel et bien la douleur?
Côté humain –et comme pour tous les organismes avec des nerfs–, l'analyse est relativement simple. Quand on se blesse, des récepteurs de la douleur s'activent, comme les nocicepteurs (présents notamment chez les animaux), et produisent alors un signal analysé comme douloureux par notre cerveau. Subjectivement, on souffre, on a mal. La douleur est bien là.
Chez nos amies les plantes, on ne retrouve rien de tel. Pas de nocicepteurs à l'horizon. Pas de cerveau non plus ni de système nerveux. Si l'on parle de ce que l'on appelle douleur, en partant de notre expérience en tant qu'être humain, la réponse est limpide: non, les plantes ne ressentent pas la moindre douleur.
Fin de l'histoire? On aurait en effet pu s'arrêter là. Mais ce serait évacuer bien trop vite un point crucial: notre faculté à anthropomorphiser tout ce qui nous entoure. La notion de douleur telle que nous la ressentons ne peut être aussi facilement transposée au règne végétal, tant les différences physiologiques entre les plantes et l'homme sont abyssales, souligne le magazine scientifique américain Discover.
Si pour les biologistes, les plantes ne possèdent pas la complexité nécessaire pour ressentir une sensation proche de la nôtre, elles ne sont en revanche pas dénuées de toute réaction face à une agression. Les plantes réagissent en effet aux stimuli que l'on aurait tendance à qualifier de «douloureux».
Attaquée, une plante ne reste pas là à rien faire, sans broncher, à s'en battre les racines. Même si les végétaux ne ressentent pas la douleur telle que nous l'imaginons, se faire couper les branches ou titiller le bourgeon n'est semble-t-il pas des plus préférables. Comme toute forme de vie, ils ont donc développé des outils pour échapper à ces multiples agressions.
Prenez l'herbe, par exemple. Quand un herbivore la broute un petit peu trop, le végétal fraîchement coupé produit des protéines de défense, véhiculées par l'acide jasmonique, rapporte Sciences et Avenir. Un composé pas vraiment agréable, qui pousse ceux qui la grignotent à aller voir ailleurs, un peu plus loin, à chercher une plante encore intacte. Cette réaction face au mal, on la retrouve chez différentes plantes.
Chardon par Marie-Hélène Taillard
Elles ont en effet bien plus d'un tour dans leur sac. Le maïs et les choux arrivent même à attirer les prédateurs de leurs propres prédateurs. Un moyen efficace de se protéger des redoutables chenilles et des terribles noctuelles. Mieux encore, certaines plantes blessées émettent des composés volatils qui avertissent leurs voisins d'un danger imminent. Une sorte de cri de détresse.
Une histoire de chêne, de caresses et de Zeus.
C'est une drôle de pratique que beaucoup appliquent aveuglement, en ne manquant surtout pas de joindre le geste à la parole. Dès qu'un «je touche du bois» surgit au milieu de la conversation, c'est la débandade: il faut trouver au plus vite ce fameux bois et poser la main dessus avant que l'infortune ne vous rattrape. Une façon comme une autre de mettre toutes les chances de son côté, s'assurant succès et réussite. Vraiment ?
L'origine de cette superstition remonte à plusieurs millénaires.Toucher du bois © Tent Haaland via Unsplash
Ici, pas question d'égratigner cette superstition. On vous laisse seul juge de son efficacité. En revanche, remonter le fil de ses origines est fichtrement intéressant et nous plonge dans un temps où l'on en venait presque à souhaiter toucher la foudre à la place du bois –ce qui aurait sûrement rendu plus impopulaire cette pratique.
Les racines de cette expression remontent en effet à plusieurs millénaires. En 600 av. J.-C., les Perses touchaient déjà du bois. À l'époque, c'était surtout un bon moyen de se mettre le dieu du feu Atar de son côté –et ça, ça pesait dans le game. Pas sûr, en revanche, qu'ils criaient à haute voix «je touche du bois» en mettant la main sur un meuble Ikea.
Les Égyptiens eux aussi avaient un petit faible pour tout ce qui était arbre et tronc. Selon eux, le bois diffusait une sorte de magnétisme protecteur. Le toucher, c'était s'assurer une santé de fer. Pratique.
C'est pourtant un autre peuple, les Grecs, qui a sûrement le plus introduit cette pratique dans notre culture. Les Hellènes étaient persuadés que leurs dieux les regardaient depuis les cieux. Du haut du mont Olympe, il leur arrivait même d'envoyer quelques signes de leur mécontentement aux mortels: des éclairs. La foudre était alors considérée comme la manifestation de Zeus, le dieu des dieux dans la mythologie. Et devinez où allaient bien souvent se nicher ces sortes de messages foudroyants? Dans les arbres. Enfin, pas dans n'importe quels arbres.
Les Grecs avaient remarqué qu'un type d'arbre en particulier, plus grand et plus imposant que tous les autres, attirait souvent la foudre: le chêne. Dès lors, aller caresser un chêne revenait à flatter Zeus, à calmer sa colère. L'objectif? Se le mettre dans la poche, évidemment. Rien ne pouvait vous arriver une fois Zeus de votre côté.
Si l'aspect sacré du chêne a traversé les âges –on le retrouve notamment chez les Romains et les Gaulois–, c'est la relation entre le bois issu de n'importe quel arbre et la bonne fortune qui a finalement pris le dessus. Jusqu'à atterrir au Moyen Âge, où les chrétiens se sont réappropriés cette superstition païenne. Pour eux, toucher du bois, c'était avant tout se référer à Jésus, à son supplice sur une croix de ce matériau. Un moyen de voir ses prières exaucées.
Aujourd'hui, l'expression existe dans plusieurs langues, avec de légères variantes tout de même. Ainsi, en anglais, on ne «touche pas», mais on «frappe du bois». Les Italiens sont même allés un peu plus loin et préfèrent, quant à eux, «tapoter du fer». Encore faut-il en avoir sous la main.
Toucher du bois est loin d'être le seul acte superstitieux que l'on réalise parfois sans même réfléchir à son origine. Prenez les échelles: combien de personnes ont, de nos jours, peur de passer sous l'une d'entre elles? La pratique remonterait au Moyen Âge, car à l'époque, passer sous un tel objet c'était risquer de se prendre des seaux de peinture ou des outils tranchants sur la tête. Simple mesure de sécurité donc? Pas seulement.
L'échelle est bardée de références bibliques. D'un côté, elle rappelle aux chrétiens celle qui a été adossée à la croix du Christ afin de le hisser pour le crucifier; de l'autre, une fois posée contre un mur, elle forme un triangle, symbole de la Sainte Trinité –passer sous une échelle reviendrait donc à briser le triangle, un sacrilège qui ne vous apporterait que du malheur.
Et que dire d'ouvrir un parapluie à l'intérieur d'une maison. C'est la mauvaise fortune assurée! Et pour cause: au XVIIIe siècle, le mécanisme d'ouverture des parapluies à armature métallique était très (très) dangereux. L'ouvrir dans un petit espace c'était risquer de blesser, voire d'éborgner quelqu'un. Ajoutez-y une superstition et plus personne n'aura à craindre pour son œil.
Briser un miroir apporterait sept ans de malheur? Un classique. Au Ier siècle, les Romains pensaient que les miroirs –qui étaient loin d'être aussi répandus qu'aujourd'hui– renvoyaient l'image de l'âme. Brisez le précieux objet et c'est votre âme que vous cassez en morceaux. Pourquoi sept ans de malheur précisément? Parce que ces même Romains estimaient que l'homme évoluait par paliers de sept ans, notamment au niveau de la personnalité. La malédiction du miroir brisé suivait donc l'individu jusqu'à son prochain cycle de vie.
Poser son chapeau sur un lit est également fortement déconseillé dans les croyances populaires. Ce geste est en effet loin d'être anodin: à l'époque, les hommes ôtaient leur chapeau lorsqu'ils entraient dans la chambre d'un mort. Réitérez ce geste et c'est la mort qui viendra à vous. Enfin, pas si vous touchez du bois rapidement.
Vous sentez-vous capable de faire la grande traversée?
Le record précédent était détenu par la Chine, avec 526 petits mètres. | Nhac Nguyen / AFP
632 mètres: c'est la longueur du White Dragon Bridge, plus long pont pédestre du monde, qui relie à présent deux montagnes situées au nord du Vietnam. Nommé «Bach Long» en vietnamien, il se compose de trois couches de verre tempéré d'une épaisseur de 4 centimètres, comme l'explique le South China Morning Post.
Cet ouvrage architectural sans précédent est d'autant plus impressionnant qu'il est en grande partie transparent, donnant réellement à celles et ceux qui s'y aventurent le sentiment de marcher dans le vide. Les responsables du tourisme du district de Mộc Châu, situé à 200 kilomètres à l'est de Hanoï et dans lequel se situe le White Dragon Bridge, espèrent un afflux massif de voyageurs et de voyageuses ayant autant envie de l'admirer que de l'arpenter.
Nhac Nguyen / AFP
Ce pont est bien sûr extrêmement sécurisé, puisqu'il a été prévu que même dans le cas où l'un des panneaux de glace venait à céder, il puisse continuer à supporter une masse d'au moins 5 tonnes. L'entreprise chargée de sa construction en a prouvé la solidité à toute épreuve en faisant passer voitures et poids-lourds d'un bord à l'autre. En dehors de cette phase de test, les véhicules n'y seront pas autorisés: le White Dragon Bridge est uniquement destiné à être emprunté par des piétons.
Situé à une hauteur de 150 mètres, le pont est conçu pour être utilisé par plus de 500 personnes à la fois. Des émissaires du Guinness World Records devraient se déplacer dans les jours à venir afin d'homologuer son record de longueur, qui lui permettra d'effacer les 526 mètres du dernier détenteur du titre, un pont chinois inauguré en septembre 2020 dans la province du Guangdong.
Les Coréens ont trois façons différentes de calculer leur âge, et même pour eux, ce n'est pas simple.
Quel âge avez-vous? Si vous êtes coréen... ça dépend. En Corée du Sud, il existe trois manières de calculer son âge, rapporte le New York Times. Et c'est aussi compliqué que ça en a l'air.
La première méthode, la plus utilisée, est souvent appelée «âge coréen», tout simplement: vous avez 1 an à la naissance, et vous en ajoutez un chaque 1er janvier. Ce qui signifie que le bébé né le 31 décembre a 2 ans dès le lendemain. C'est la méthode la plus couramment reconnue dans les situations sociales.
Deuxième méthode: celle qui est utilisée par le reste du monde, et qui commence à compter l'âge à partir du premier anniversaire. Ce système est utilisé depuis 1962 en Corée du Sud pour la plupart des situations officielles et juridiques –par exemple, les procédures médicales.
La troisième méthode, la moins courante, est celle de «l'âge de l'année». Comme avec le précédent système, on commence à zéro à la naissance mais on ajoute un an à chaque 1er janvier. Le bébé né le 31 décembre a donc 1 an le lendemain, celui né le 30 novembre n'a qu'un mois à attendre pour avoir 1 an. C'est la méthode utilisée dans le cadre de lois telles que celle sur le service militaire, qui établit l'âge de la conscription obligatoire, ainsi que pour le système éducatif afin de déterminer à quel moment les enfants doivent commencer l'école.
L'origine de ces méthodes de calcul de l'âge, qui remontent à très loin, n'est pas bien connue, selon le professeur Yoon In-jin, spécialiste de sociologique urbaine à l'Université de Corée. «C'est simplement comme ça qu'on fait», constate-t-il. Autrefois utilisées dans d'autres pays à tradition confucéenne, comme la Chine et Taïwan, elles ne sont plus en usage qu'en Corée du Sud.
Yoon Suk-yeol, le nouveau président qui entrera en fonction dans les prochains jours, a promis lors de sa campagne d'abandonner le système d'âge coréen, démarche approuvée par sept citoyens sur dix selon une enquête publiée en janvier.
Si les lois du pays indiquent quel système adopter en fonction des circonstances, de nombreux Sud-Coréens ont du mal à s'y retrouver. Il existe même des calculatrices dédiées en ligne pour déterminer votre âge en fonction de chaque système.
«Si j'essaie de remplir un formulaire officiel coréen ou dans une ambassade étrangère, je ne suis pas sûre de savoir quoi mettre pour mon âge», témoigne Lee Jae-hye, productrice à Séoul qui se rend régulièrement aux États-Unis.
Socialement handicapant
L'âge est un marqueur social qui exerce une influence déterminante sur les rapports sociaux en Corée, souligne le professeur Suh, de l'Université Chung-Ang de Séoul.
«Vous ne pouvez considérer comme vos amis que des personnes qui ont le même âge que vous, explique-t-il. Vous devez utiliser des termes comme “eonni”, “hyeong” ou “oppa” quand vous vous adressez à des personnes plus âgées.» Le premier titre est utilisé pour parler à une femme, les deux autres pour des hommes.
«Ce serait mieux si les gens ne commençaient pas leurs conversations en se demandant leurs âges respectifs et les débutaient sur un pied d'égalité», ajoute-t-il.
La société coréenne est en effet extrêmement hiérarchisée: votre âge y détermine votre place. Sortir de ces rôles met nombre de Coréens mal à l'aise, comme lorsque votre supérieur au travail est plus âgé que vous.
Quoi qu'il en soit, si le futur président tient sa promesse de campagne, beaucoup perdront jusqu'à deux ans à l'état civil. Même si l'âge ne fait rien à l'affaire, gageons que certains y trouveront quand même leur compte.
Rémy Potey a travaillé jusqu'au Revest-les-Eaux : au domaine de Tourris, il a réalisé le cadran solaire sur la façade sud du château, mais aussi l'arbre de vie qui de dresse au milieu du parc et surtout l'intérieur de la chapelle.
Rémy Potey dans la chapelle de Tourris en 2019
Un échafaudage bâché au fond d’une rue du vieux village intriguait les quelques visiteurs de passage, ces jours derniers, au Sauze-du-Lac.
Rémy Potey, artiste cadranier-fresquiste y a installé ses pinceaux, brosses, taloches et truelles pour réaliser un mur en trompe-l’œil. Bientôt, ce mur de garage borgne donnera l’illusion d’une façade de maison avec sa vieille porte et deux fenêtres aux volets bleus, sur lesquelles on aurait posé une cruche et un bougeoir.
Si l’artiste semble se cacher pendant son travail c’est pour protéger son œuvre naissante des rayons du soleil et du vent et retarder le séchage de l’enduit à la chaux sur lequel il peint. C’est que Rémy travaille à l’ancienne, à l’image des cadranistes piémontais tel Giovanni Francesco Zarbula, auteur d’une centaine de cadrans solaires dans les Alpes du Sud réalisés de 1833 à 1881.
Travail à l’ancienne avec des pigments naturels, garantie de l’inaltérabilité des teintes
Installé à Château-Ville-Vieille, Rémy a adopté il y a 25 ans cette technique “a fresco” (à fresque) en utilisant exclusivement des pigments naturels sur un enduit à la chaux encore frais.
Paradoxalement, la réalisation d’un cadran solaire est une course contre la montre, plus précisément contre le temps qui passe, accélérant la carbonisation du support où s’imprègnent les pigments de peinture. Un dessin commencé doit être achevé dans la journée, ce qui exclut toute pause casse-croûte.
C’est le prix à payer car seule cette méthode, qui demande une technicité pointue, garantit l’inaltérabilité des couleurs pendant des siècles.
Pourtant, rien ne prédisposait l’artiste, auteur d’environ 150 cadrans et fresques dont 57 dans son Queyras d’adoption, à ce métier insolite. Né il y a 55 ans dans les Vosges, il interrompt ses études à 19 ans pour un emploi de berger dans le Sud. L’hiver dans la plaine de la Crau, c’est l’été dans les montagnes du Queyras qu’il découvre la multitude de cadrans solaires dont bon nombre en état de délabrement, et, en contemplatif qu’il est, en imprègne sa mémoire. Après cinq années de nomadisme, il veut « se réinsérer dans la société » et exerce la fonction de moniteur de ski de fond en hiver et de maçon en été. Son premier cadran solaire, il le réalise en 1984, à la demande des fidèles du temple de Fontgillarde sur les hauteurs de Molines. Ne connaissant pas la technique ancestrale, il utilise de la peinture acrylique, instable au soleil. Il le refera plus tard dans les règles de l’art des cadraniers piémontais. « On ne peut pas dire : demain je serai cadranier, il faut apprendre, faire fausse route et corriger ses erreurs » dit-il avec humilité. Le déclic vient en 1987.
Alors qu’il est en manœuvre dans l’entreprise chargée de restaurer l’église d’Aiguilles dans le Queyras, l’architecte des bâtiments de France détecte en lui un “bon coup de patte” et lui confie la restauration du cadran de l’horloge. Sans la moindre formation, mais doté d’un sens aigu de l’observation, Rémi s’acquitte remarquablement de cette tâche artistique. Dès lors, il ne cesse de se former à cet art, jusqu’à Rome où il se perfectionne durant plusieurs mois.
Les cadrans de Rémy Potey se reconnaissent à sa signature mais aussi par les illustrations d’animaux montagnards (tétras, gélinotte, loup, lagopède, papillons) ainsi que de plantes alpines. Malgré un quart de siècle et 150 œuvres, Rémi Potey, comme bien des artistes, dit ressentir à chaque fois une certaine angoisse la veille d’un nouvel ouvrage. Il installera prochainement ses pinceaux à Gap, sur la façade de l’école Sainte Jeanne d’Arc pour y faire fleurir un cadran solaire.
La chapelle de Tourris rénovée par Rémy Potey - Photos Cécile di Costanzo
Le site internet de Rémy Potey : clic ici
Exhiber chez soi des livres qu’on ne lira jamais était déjà un grand classique avant la pandémie de Covid-19. Mais le phénomène s’est accentué avec le développement du télétravail et des visioconférences. Au point qu’architectes d’intérieur et éditeurs se consacrent désormais à faire du livre un objet de déco instagrammable
Ma bibli, enfin, juste un petit coin. Moi, j'ai pas besoin d'un décorateur. J'ai de quoi faire.
Ashley Tisdale, lors d’une visite filmée de sa maison à Los Angeles (Californie), en mars 2022, pour le magazine “Architectural Digest”. L’actrice américaine a été moquée par des internautes pour avoir admis qu’elle n’avait rempli sa bibliothèque que deux jours auparavant, avec des livres achetés en urgence par son mari.
C’est une tempête dans un verre d’eau comme les aiment les utilisateurs de Twitter : fin mars, un compte relevait avec ironie un extrait d’une vidéo dans laquelle l’actrice américaine Ashley Tisdale faisait visiter sa maison à une équipe du magazine Architectural Digest.
Passant en revue sa déco dans le plus pur style californien, la star de la franchise Disney High School Musical a fait cette confidence très spontanée à propos de sa bibliothèque :
“Pour être honnête, ces étagères étaient vides il y a encore deux jours. J’ai demandé à mon mari d’aller à la librairie et je lui ai dit ‘J’ai besoin de 400 livres’.”
Face aux sarcasmes, l’actrice s’est défendue :
“Une précision : il y a des livres que j’ai accumulés au fil des années, mais, voyez-vous, pas assez pour remplir 36 étagères qui peuvent chacune contenir 22 livres. J’ai fait ce que n’importe quel architecte d’intérieur aurait fait. Ils le font tout le temps, j’ai juste eu la franchise de le dire.”
The Guardian le confirme : “L’achat de livres par lots entiers est devenu monnaie courante chez les célébrités, surtout depuis qu’ils sont devenus un décor érudit [pour les visioconférences] sur Zoom.”
La généralisation du télétravail avec la pandémie a donné “encore plus de visibilité à ce phénomène”, note le quotidien britannique, qui cite en exemple un compte Twitter entièrement consacré à l’examen des livres aperçus en arrière-plan des people en vidéo.
Jaquettes associées à la couleur des murs
Flairant l’aubaine, certains ont très tôt développé un véritable business autour du livre comme objet de décoration. Ainsi de Thatcher Wine. Ce bibliophile et décorateur d’intérieur se présente comme un “book curator”, l’équivalent pour les livres de ce qu’est pour les arts un commissaire d’exposition (art curator, en anglais). Il y a quelques années, il a été sollicité par la star Gwyneth Paltrow, qui lui a demandé de “lui trouver 600 livres pour sa maison tout juste rénovée”.
Au début des années 2000, Wine avait fondé l’entreprise Juniper Books, devenue aujourd’hui un site qui propose des solutions de décoration sur mesure. Comme l’explique le journal, son fondateur “vend des collections de classiques de la littérature avec jaquette personnalisée”. Le moyen idéal, souligne l’intéressé, “de permettre à quelqu’un de détenir les œuvres complètes de Jane Austen, mais dans une couleur choisie avec soin dans le nuancier Pantone pour se marier avec le reste de la pièce”.
Kate Middleton et ses livres
Remplir sa bibliothèque avec de beaux livres a toutefois un coût, met en garde le Guardian, qui cite des prestations de décorateurs pouvant aller au Royaume-Uni jusqu’à 5 000 livres (près de 6 000 euros).
Plus abordable, la collection Clothbound Classics, développée par l’éditeur Penguin, propose des romans agrémentés de couvertures graphiques – couvertures que leurs abonnés ont pu apercevoir sur le compte Instagram de Kate Middleton et de son mari en 2020.
Bea Carvalho, responsable de la fiction pour la chaîne de librairies Waterstones, l’assure : le design des livres est un aspect auquel les éditeurs portent de plus en plus attention, tant il est susceptible d’accroître leur visibilité sur les réseaux sociaux. “C’est important d’avoir de belles images à montrer… Les tranches colorées rendent par exemple très bien sur BookTok et Instagram.”
Des lapins gambadent aux Invalides sur les pelouses, côté rue de Grenelle
Par Céline Carez 12 avril 2022
Jeannot Lapin, Peter Rabbit et leurs copains à grandes oreilles ont gagné ! Les lapins des Invalides (VIIe) vont pouvoir continuer à gambader librement sur les pelouses, entre les jambes des soldats sentinelles, fusil d’assaut en bandoulière et sous les fenêtres du général, sans risque de finir en civet, ou plutôt d’être capturé à l’aide de furets, puis d’être euthanasiés.
La décision, prise sous les lambris des bureaux de Didier Lallemand, préfet de police de Paris, est arrivée ce mardi aux oreilles de l’association. La colonie de lapins de Garenne, la plus grande après celle du Bois de Boulogne (XVIe) qui a élu domicile sur le site militaire classé aux Monuments historiques, autour du musée de l’Armée, est désormais intouchable. Jeannot & co pourront « continuer à faire des trous et abîmer les pelouses, s’agace un militaire, creuser des galeries et grignoter les câbles et les tuyaux d’arrosage ! » Les militaires chiffraient les dégâts - contestés par les associations - « à hauteur de 15 000 euros » par an pour « une surface de 5 kilomètres carrés détruits ».
Militaires et lapins devront cohabiter
Les touristes du monde entier - qui viennent voir le tombeau de Napoléon, et découvraient en chemin, amusés les lapins, et se prenaient en selfie - se réjouiront de la nouvelle. PAZ, Paris Animaux Zoopolis, l’association parisienne qui traite des questions relatives à la souffrance animale sur le territoire de la ville de Paris et qui plaidait inlassablement la cause du Oryctolagus cuniculus, ne cachait pas ce mardi sa satisfaction. « La décision du préfet d’abroger l’arrêté démontre que notre action en justice était fondée », se réjouit l‘infatigable Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ.
Au cœur de cette affaire de rongeurs remontée jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat, un arrêté préfectoral de juillet 2021, valable un an, et classant les lapins en tant que nuisibles. Cela donnait la possibilité aux militaires de les « réguler » et donc d’en tuer « une quarantaine par an », selon les chiffres officiels des Invalides.
Ces neuf derniers mois, l’affaire était au point mort et les lapins en sursis. La décision avait été suspendue en juillet dernier à une audience sur le fond qui devait se tenir au tribunal administratif de Paris, suite à une requête en référé-suspension déposée dans l’urgence, le 7 juillet dernier par PAZ. L’association demandait aux militaires de « cohabiter pacifiquement avec les lapins ». La mairie de Paris avait rejoint leur cause… Christophe Najdovski, adjoint d’Anne Hidalgo (PS), en charge de la condition animale avait, lui, saisi officiellement le préfet de police, mettant en avant « les faibles nuisances que produisent les lapins de Garenne ».
« Le préfet de police n’a pas attendu l’audience sur le fond, savoure ce mardi Amandine Sansivens. Il a jeté l’éponge. Il s’est rendu à la raison ».
Photo Christopher Michael - Flickr
Une ONG britannique, le UK Antarctic Heritage Trust, recrute pour plusieurs rôles dans un bureau de poste dans l’Antarctique, à Port Lockroy plus précisément, explique la BBC. Il s’agit de contrats de cinq mois, de novembre 2022 à mars 2023, au moment de l’été arctique. Le bureau de poste n’a pas ouvert depuis 2019, en raison de la pandémie. Les prochains saisonniers seront donc les premiers à réinvestir les lieux depuis trois ans. Le site accueille généralement environ 18 000 personnes chaque année.
Quelles sont les responsabilités ? “Les candidats seront chargés de gérer la boutique de cadeaux et le bureau de poste, ainsi que de procéder à un décompte des manchots dans le cadre des efforts visant à protéger la colonie. L’équipe s’occupera également du musée à l’intérieur de Bransfield House.”
Quels sont les critères de sélection ? Les candidats doivent avoir une bonne condition physique et avoir une conscience environnementale. Ils doivent également être ouverts aux modes de vie durables.
Quelles sont les conditions de vie ? Les candidats vivront ensemble sur l’île de Goudier, dans la péninsule antarctique, “avec pour seule compagnie une colonie de manchots papous”.
Quand postuler ? Les personnes souhaitant postuler pour ces postes peuvent le faire sur le site du UK Antarctic Heritage Trust jusqu’au lundi 25 avril. Les nouvelles recrues suivront une formation d’une semaine à Cambridge en octobre 2022.
Lauren Elliott, l’une des responsables de la poste de Port Lockroy en 2019, a déclaré à la BBC qu’il s’agissait de “l’endroit le plus magique au monde” :
“C’était vraiment excitant, nous avons pu compter tous les pingouins quand ils ont éclos. Il faut faire beaucoup de nettoyage et il y a beaucoup de caca de pingouin, que nous appelons guano, mais on n’a jamais le temps de s’ennuyer – c’est un endroit vraiment intéressant […]. Notre équipe se parle encore aujourd’hui et vous vous ferez des amis pour la vie. Nous étions tous si différents, mais tous travailleurs, flexibles et capables de vivre avec un petit groupe de personnes. Et surtout, vous devez pouvoir vous amuser et apprécier l’endroit où vous êtes.”
Dans cette petite ville du sud-ouest de l’Allemagne, les étudiants représentent un tiers de la population. Cosmopolite, verte, végane, Tübingen compte parmi les villes les plus ouvertes aux innovations sociales, souligne le site BBC Travel.
Tübingen est l’une des rares villes allemandes à avoir conservé intact son centre historique.
C’est aussi l’une des plus innovantes sur le plan social. Photo Pixabay/cc
Ici, on troque sa voiture contre un vélo, on habite un immeuble doté d’une cuisine partagée et d’une épicerie collective et on renonce définitivement aux emballages jetables. Nichée dans les contreforts des Alpes et des forêts du parc naturel de Schönbuch, Tübingen est l’une des rares villes allemandes à avoir conservé intact son centre historique avec ses ruelles pavées, ses vieilles maisons à colombages et ses canaux sinueux. Mais cette “ville de conte de fées” est aussi une cité universitaire particulièrement dynamique et innovante, explique la journaliste Srishti Chaudhary sur BBC Travel.
Sur les 90 000 habitants de Tübingen, plus de 27 000 sont des étudiants. Une population très sensible aux questions sociales et environnementales, qui adhère aux initiatives les plus audacieuses des responsables locaux.
La sensibilité “verte” de la ville vient en fait de loin, rappelle la journaliste Srishti Chaudhary : en 1968, Tübingen a été l’un des principaux centres de la contestation étudiante qui a secoué tout le pays.
Aujourd’hui, les occupants des “logements autonomes” qui se sont multipliés dans la ville sont souvent politiquement actifs, cultivent une attention particulière pour les questions sociales et écologiques et contribuent à animer la scène culturelle locale en organisant concerts, conférences et festivals divers.
La nourriture proposée lors de ces événements est généralement végétalienne. Car à Tübingen “il est aussi courant de demander à quelqu’un s’il mange de la viande que de lui demander s’il a des allergies. En fait, beaucoup de gens que j’ai rencontrés depuis que j’ai déménagé ici sont végétariens ou végétaliens”, note Srishti Chaudhary.
La ville est également constamment repensée pour être plus respectueuse de l’environnement. Par habitant, Tübingen dépense trois fois plus d’argent que Copenhague en infrastructures cyclables. Particulièrement larges et bien aménagées, les pistes cyclables ainsi que les frais de stationnement élevés dissuadent les habitants de prendre leur voiture pour faire leurs courses. Les autos ne sont d’ailleurs plus autorisées à circuler dans la rue principale, réservée aux bus et aux vélos. Les bus sont gratuits après 19 heures pour les étudiants et, le samedi, pour tout le monde – la municipalité prévoit même de rendre les transports en commun totalement gratuits.
À Tübingen, les emballages et les couverts jetables sont taxés, “y compris les boîtes à pizza et le papier aluminium autour d’un falafel à emporter”. Un gobelet à usage unique coûte par exemple 50 centimes de plus que le prix habituel n’importe où ailleurs en Allemagne. Une décision qui a valu à la municipalité d’être poursuivie en justice par l’unique McDonald’s de Tübingen. Pour ses initiateurs, la mesure a déjà eu des résultats encourageants : 15 % de déchets en moins dans les poubelles de la ville dès les premières semaines.
Selon Boris Palmer, le maire de la ville, la politique mise en œuvre depuis quinze ans s’est traduite par une réduction des émissions de dioxyde de carbone de 40 % par habitant alors que l’économie locale n’a cessé de se développer. “C’est ce qui nous laisse penser qu’on peut trouver des moyens de combattre le réchauffement climatique tout en poursuivant la croissance.”
En 2011, un article du Spiegel décrivait le quartier français, l’un des plus verts de la ville – et du pays –, comme un “enfer vert” peuplé d’écologistes fanatiques. Aujourd’hui, Tübingen ferait plutôt figure de laboratoire de la transition écologique. Même si le modèle, du fait de la démographie très particulière de la ville, peut paraître difficilement transposable ailleurs.
Selon plusieurs observateurs, les forces armées bretonnes se seraient positionnées à proximité des frontières normandes et ceci pourrait être l’amorce d’une invasion prochaine.
Publié le 16 Mar 2022 à 10h00
Depuis plusieurs jours ce sont des dizaines de foodtrucks crêperies bretonnes qui ont pris position autour du Mont et à proximité immédiate des grands axes de communications, laissant craindre le pire. Le tout associé à une propagande incessante des grands médias bretons appelant à « dénormandifier » le Mont Saint-Michel. « Nous allons reconnaître formellement la République Autonome du Grand Couesnon a annoncé le président du conseil régional de Bretagne tandis qu’il inspectait les troupes, qualifiant en autre les dirigeants normands de « clique de buveurs de cidre drogués ».
De son côté les Normands ont promis de résister et ont appelé les régions limitrophes à l’aide en envoyant massivement des autobus de touristes pour se garer en double file sur la rampe d’accès au Mont et ainsi bloquer l’invasion. « Il ne faut pas escalader la situation avec la Bretagne, envoyer un bus de touriste serait un risque de déclaration de guerre avec la Bretagne » a temporisé pour sa part Emmanuel Macron qui a annoncé qu’il était prêt prendre en charge au moins un ou deux réfugiés normands si la situation venait à se tendre.
“C’est un évènement dans le Vercors, mais c’est aussi un évènement pour Auvergne-Rhône-Alpes et la France”, s’est enthousiasmé Bruno Cuerva, garde de la réserve des Hauts Plateaux du Vercors, joint par la radio généraliste.
Le gypaète barbu est l’une des quatre espèces de vautours présentes en Europe. On le retrouve aussi au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie centrale. En voie d’extinction en France au cours du XXe siècle, il avait été tout d’abord réintroduit dans les Alpes en 1986, puis dans d’autres massifs montagneux, dont le Vercors, au cours des 30 dernières années.
“Ce n’était pas gagné”
“C’est un travail qui a démarré en 2010 pour arriver à une reproduction en 2022, et ça va sans doute remettre dans le ciel du Vercors une espèce qui a disparu de nos cieux depuis au moins plus d’un siècle!”, s’est réjoui Bruno Cuerva.
Comme le rapporte France Bleu Drôme, c’est le comportement récent du couple qui a convaincu les observateurs qu’une ponte réussie venait d’avoir lieu. Les oiseaux se relaient dans le nid, pendant que l’un part chasser, l’autre couve, et vice-versa.
D’après Bruno Cuerva, l’espèce, récupérée en centre de soins ou en zoo et toujours en cours de réintroduction dans le Vercors, se reproduit au bout de sept ou huit ans une fois remise en liberté. “Ce sont ces oiseaux qui ont été lâchés dans cette période-là qui viennent de pondre, c’est très long, ce n’était pas gagné mais pour la première fois ils ont pondu en extérieur”. Une nouvelle rassurante pour l’avenir du rapace.
"C'est la deuxième fois que je vous écris, et je ne vous blâme pas de ne pas m'avoir répondu, parce que j'avais l'air un peu fou, mais c'est un fait que nous avons une tradition dans notre famille de manger de la glace pour le dessert après le dîner chaque soir. Mais le type de glace varie, donc, chaque soir, après avoir mangé, toute la famille vote sur le type de glace que nous devrions avoir et je vais au magasin pour la chercher. Il est également vrai que j'ai récemment acheté une nouvelle Pontiac et depuis, mes déplacements au magasin ont créé un problème. Vous voyez, chaque fois que j'achète de la glace à la vanille, lorsque je repars du magasin, ma voiture ne démarre pas. Si j'achète une autre sorte de glace, la voiture démarre très bien. Je veux que vous sachiez que je suis sérieux à propos de cette question, aussi stupide qu'elle puisse paraître : "Qu'est-ce qui fait qu'une Pontiac ne démarre pas quand j'achète une glace à la vanille, et démarre facilement quand j'achète une autre sorte de glace ?".
Le président de Pontiac était naturellement sceptique quant à cette lettre, mais il a tout de même envoyé un ingénieur pour la vérifier. Ce dernier a été surpris d'être accueilli par un homme prospère, manifestement bien éduqué, dans un beau quartier. Il avait convenu de rencontrer l'homme juste après le dîner, alors les deux hommes ont sauté dans la voiture et se sont rendus chez le marchand de glaces. La glace était à la vanille ce soir-là et, comme de juste, lorsqu'ils sont revenus à la voiture, elle ne démarrait plus.
L'ingénieur est revenu pour trois autres nuits. La première nuit, l'homme a pris du chocolat. La voiture a démarré. La deuxième nuit, il a eu de la fraise. La voiture a démarré. La troisième nuit, il a commandé de la vanille. La voiture n'a pas démarré.
L'ingénieur, qui est un homme logique, refuse de croire que la voiture de cet homme est allergique à la glace à la vanille. Il s'arrangea donc pour continuer ses visites aussi longtemps qu'il faudrait pour résoudre le problème. Et à cette fin, il commença à prendre des notes : il nota toutes sortes de données, l'heure de la journée, le type d'essence utilisé, le temps de l'aller et du retour, etc.
En peu de temps, il eut un indice : l'homme mettait moins de temps à acheter de la vanille que n'importe quel autre parfum. Pourquoi ? La réponse se trouve dans la disposition du magasin.
La vanille, étant le parfum le plus populaire, se trouvait dans une caisse séparée à l'avant du magasin pour une collecte rapide. Tous les autres parfums étaient conservés à l'arrière du magasin, à un autre comptoir où il fallait beaucoup plus de temps pour trouver le parfum et passer à la caisse.
Maintenant, la question pour l'ingénieur était de savoir pourquoi la voiture ne démarrait pas alors que cela prenait moins de temps. Une fois que le temps est devenu le problème - et non la glace à la vanille - l'ingénieur a rapidement trouvé la réponse : le blocage de vapeur. Cela se produisait tous les soirs, mais le temps supplémentaire pris pour obtenir les autres parfums permettait au moteur de refroidir suffisamment pour démarrer. Lorsque l'homme a obtenu la vanille, le moteur était encore trop chaud pour que le bouchon de vapeur se dissipe.
Morale de l'histoire : même les problèmes d'apparence insensée sont parfois réels.
Le projet le plus étonnant est peut-être celui imaginé par Le Corbusier.
Au début du XXe siècle, la population s’entasse dans le centre-ville de Paris, ce qui pose de gros problèmes de salubrité. Pour désengorger la ville, le jeune architecte suisse Le Corbusier propose sa solution : construire une forêt de 18 gratte-ciels aux mensurations délirantes pour l’époque. Chacun fera 200 mètres de hauteur pour 175 de largueur. C’est l’équivalent de 18 tours Montparnasse ! Dans une ville où, à l’époque, la majeure partie des immeubles ne dépassait pas 20 mètres, ce plan a de quoi donner le vertige… Dans ses tours immenses, Le Corbusier imagine entasser entre 500 000 et 700 000 personnes.
Mais pour y parvenir, il a besoin de faire de la place. Et là encore, il a une solution : raser toute une partie du centre-ville côté rive droite, sur une zone allant des Champs-Élysée à République et de la gare Saint-Lazare à la rue de Rivoli ! Adieu les petits hôtels particuliers du Marais, les boulevards haussmanniens et les taudis de la porte Saint-Denis. Seules quelques églises et le Louvre survivront à l’élan créateur (et destructeur) de l’architecte star…
Pour financer ce projet qui fait également la part belle à la voiture, Le Corbusier obtient le soutien de Charles Voisin, un richissime industriel de l’automobile qui voit d’un bon œil la création d’une ville moderne où il pourra faire circuler plus facilement ses productions...
Heureusement pour Paris, la crise économique de 1929 met un terme à ce projet fou.
Autre projet pharaonique imaginé pour Paris, celui de Paul Maymont.
En 1962, la ville de Montréal inaugure le plus vaste réseau souterrain du monde : 33 kilomètres de tunnels réservés aux piétons qui peuvent ainsi déambuler dans la ville en hiver sans subir les attaques du froid.
S’inspirant de cette superstructure, l’architecte français Paul Maymont propose de créer, la même année, une ville sous Paris. Mais Maymont voit plus grand que Montréal… beaucoup plus grand. Il imagine une gigantesque structure de 60 mètres de hauteur, divisée en 14 niveaux aménagés pour accueillir des infrastructures : hôpitaux, universités, bureaux de poste, casernes des pompiers autant de services et d’activités qui seraient ainsi transférés de la surface vers le sous-sol…
Mais puisqu’il s’agit surtout de décongestionner Paris, Maymont propose aussi de faire passer une autoroute à 14 voies sous la ville. Partant des sous-sols de Boulogne et débouchant à Charenton-Le-Pont, elle permettrait de traverser la capitale en quelques minutes seulement. Autre détail de ce plan : un parking géant de 500 000 places serait aménagé… sous le parvis de Notre-Dame.
Mais où trouver la surface suffisante pour construire cette ville souterraine ? Le sous-sol parisien est un véritable gruyère creusé de centaines de stations de métro, de milliers de caves et d’une multitude de carrières plus ou moins bien remblayées. C’est pourquoi Maymont veut creuser dans le seul endroit presque vierge de la ville… sous le lit de la Seine. Pour cela il prévoit d’assécher le fleuve par tronçons en utilisant des batardeaux (barrages provisoires).
La terre extraite de la construction doit servir à construire une digue sur la plaine maraichère de Montesson (souvent inondée) ainsi qu’un lac artificiel de 200 hectares…
Trop pharaonique pour être mené à bien, le projet est abandonné mais il remet au goût du jour l’idée de créer des voies rapides pour traverser la capitale.
Pour désengorger Paris, le président Georges Pompidou reprend une idée chère au Baron Haussmann : supprimer les petites ruelles propices à la congestion pour créer de grands axes routiers.
C’est le plan autoroutier. Gigantesque projet qui prévoit de relier l’hyper centre de Paris aux grandes villes de France. Pour cela, il faut prolonger intra-muros les 8 autoroutes qui jusqu’à présent s’arrêtent au boulevard périphérique. On prévoit aussi des voies rapides le long des berges. Le projet est dévoilé à la France entière en 1967 dans Paris-Match.
L’axe Nord/Sud est sans conteste le plus impressionnant et le plus controversé. Il crée un large saignée au cœur de Paris. Partant d’Aubervilliers, il doit passer sur la Canal St Martin (qui serait bétonné pour l’occasion) pour arriver jusqu’à la Seine, puis traverser le Ve et le XIIIe arrondissement afin de rejoindre le périphérique à hauteur de la porte d’Italie. Pour construire le tracé, 10 000 logements doivent être détruits.
Aux autoroutes, s’ajoutent deux rocades pour connecter les gares entre elles. L’une d’elle, qui relie la Gare Saint Lazare à la Gare Montparnasse, doit passer sous la Seine. Pour cela les ingénieurs prévoient le creusement d’un tunnel entre les Champs-Élysée et l’Esplanade des Invalides.
Ce projet fou à un prix : 6 milliards de nouveaux francs, et sa réalisation doit s’étaler sur 30 ans. Les travaux débutent pourtant en 1966 avec la construction d’une voie rapide le long de la Seine. Mais bien vite le projet est victime de son gigantisme. Trop lourd, trop coûteux, et politiquement trop sensible, il finit par être abandonné dans les années 70.
La place élargie de Brazzaville (XVe), l’échangeur de Palaiseau et la voie sur berge Georges Pompidou, sont les seuls vestiges de ce grand chantier.
Nouveau siècle, nouveaux enjeux. Après plusieurs décennies durant lesquelles les municipalités d’Île-de-France ont bloqué toute initiative de construction de tours, l’idée de reconquérir la verticale revient au goût du jour. L’heure est aux considérations écologiques.
Technologies et nature doivent se marier pour le bien de l’humanité.
C’est dans cet esprit qu’est conçu le "Paris Smart city 2050". Presque aussi délirant que le Plan Voisin, ce projet conçu par l’architecte Vincent Caillebaut, veut faire de Paris la première ville verte au monde.
Au cœur de Paris Smart : des tours végétalisées de 120 m de haut recouvertes de jardins verticaux. Surmontées de boucliers solaires photovoltaïques. Elles alimenteront l’ensemble des quartiers en électricité verte. Un système de bioréacteurs d’algues vertes permettra même de transformer les déchets en énergie recyclée.
Là où le plan Voisin prévoyait de raser la rive droite, Paris Smart city 2050 veut profiter des bâtiments déjà existants pour ériger ses tours par-dessus. Ainsi, les immeubles de la rue de Rivoli seront rehaussés de plusieurs dizaines de mètres et transformés en Mountain Tower. Clou du projet : deux ponts de 50 mètres de haut enjamberont la Seine. Ces Bridge Towers équipées de turbines seront capables de produire de l’électricité grâce à l’énergie cinétique du fleuve.
Ce dernier projet a de quoi séduire en proposant une ville verte, végétalisée, auto-suffisante en énergie et permettant à ses habitants de produire eux-mêmes une partie de leur nourriture grâce à des jardins mis à disposition de tous. Verra-t-il pour autant le jour ?
Cela s'apprend dès l'école primaire: la révolution de la Terre autour du Soleil s'effectue en 365,25 jours, d'où le fait que nos années comptent 365 jours (366 pour les années bissextiles). Dans le calendrier grégorien, elles sont divisées en douze mois, durant pour la plupart trente ou trente-et-un jours. Seul le mois de février se distingue de ses petits camarades, puisqu'il est le seul à compter moins de trente jours. Et il y a une raison à cela.
Discover Magazine explique que le calendrier romuléen, qui fut le premier des trois calendriers utilisés par les Romains, comptait dix mois, de mars à décembre. Chacun était composé de trente ou trente-et-un jours. Janvier et février n'existaient pas dans le calendrier, qui était principalement utilisé dans le cadre de l'activité agricole de Rome. Ces mois d'hiver rigoureux n'intéressaient personne, et les jours qui les composaient n'avaient donc pas de dénomination. Ce n'est qu'en mars qu'il devenait de nouveau intéressant de savoir quel jour on était.
Sept siècles avant notre ère, Numa Pompilius, deuxième des sept rois de la monarchie romaine, décida qu'il était temps que ça change. Il donna des directives afin qu'un nouveau calendrier soit bâti, concordant avec les cycles lunaires; il fit donc ajouter deux mois: janvier et février.
À cette époque, les nombres pairs étaient considérés comme porteurs de malchance. Numa Pompilius en profita pour faire modifier la composition des différents mois, de sortent que tous comportent soit vingt-neuf jours, soit trente-et-un jours. À ce stade, le calendrier était alors composé de 354 jours, soit la durée approximative d'une année lunaire (qui en réalité de 354,367 jours). Oui mais voilà: 354 est un nombre pair. Le roi romain décida alors de faire ajouter une journée au calendrier pour régler le souci.
Nouveau problème: tous les mois ayant un nombre de jours impair, le fait d'ajouter une journée à l'un d'entre eux allait aboutir à l'obtention d'un nombre de jours pairs dans l'un des douze mois. Douze mois impairs donnent forcément un nombre pair de jours dans l'année... Numa Pompilius décida alors de modifier février pour des raisons de superstition: c'était en effet le mois durant lequel les Romains honoraient leurs morts et pratiquaient des rituels de purification. Un mois de deuil, de noirceur et de tristesse qui pouvait très bien supporter un peu plus de chaos.
Au lieu d'ajouter un jour à février, le roi préféra le raboter: autant qu'un mois de déveine et d'idées noires ne dure pas trop longtemps. Il enleva donc plusieurs jours à février (qui n'en comptait plus que vingt-six au lieu de vingt-neuf) et fit passer deux autres mois de vingt-neuf à trente-et-un jours. Et voilà comment il obtint un calendrier de 355 jours... voire 356, puisqu'il fut également décidé que février aurait parfois vingt-sept jours, afin de coller de près aux cycles lunaires.
Mais le calendrier nouvellement obtenu ne convenait pas vraiment, puisqu'il ne collait pas aux saisons. Il fallut attendre l'an 48 av. J.-C. pour qu'un certain Jules César, qui revenait d'un voyage d'affaires en Égypte, propose d'adopter un calendrier solaire. Il y avait dix jours à ajouter au calendrier, ce qui fut possible en portant le nombre de jours de chaque mois à trente ou trente-et-un. Sauf février qui, pourtant agrémenté de deux jours supplémentaires, resta le plus court. Et le plus modulable, puisque l'ajout d'un 29 février tous les quatre ans fut décidé à ce moment.
Par Claire Tervé
Gwenn ha Du -Photo Christophe Coat - EyeEm via Getty Images
BRETAGNE - Un drapeau, mais bien plus. Ce dimanche 20 février à Nantes, une association nommée À la Bretonne! compte déployer un drapeau breton géant sur l’esplanade du miroir d’eau. Une action parmi d’autres pour imposer le dossier de la réunification bretonne dans l’agenda des candidats à l’élection présidentielle.
“Nous vous demandons de vous engager à enclencher, en tant que président de la République, le processus législatif qui permettra aux électeurs de Loire-Atlantique de voter en 2024 sur leur souhait, ou non, de rejoindre la Région Bretagne”, ont écrit vendredi 18 février dans une lettre ouverte plus de 200 élus de tous bords politiques, des centaines d’associations, plusieurs fédérations culturelles, ainsi que le réseau Produit en Bretagne (475 entreprises, 110 000 salariés). Emblème de cette Bretagne qu’ils espèrent, le drapeau Breton est devenu tout un symbole. À tel point que les internautes bretons se battent pour qu’il ait son propre emoji depuis plusieurs années.
Flottant fièrement au vent partout en France, lors d’événements, de manifestations ou de jours de fête, le drapeau breton est connu de tous, mais savez-vous vraiment ce qu’il représente? On vous en dit plus ici sur ce monument qui fait la fierté des Bretons, au même titre que le Kouign-amann.
Le drapeau breton a un nom: Gwenn ha du, qui signifie littéralement en breton “blanc et noir”, les couleurs historiques de la Bretagne. Il peut s’écrire avec ou sans tirets “Gwenn-ha-du”.
Le Gwenn ha du est un symbole récent: c’est Morvan Marchal, un architecte français actif dans le mouvement breton, soucieux de préserver et de développer la spécificité de la Bretagne, qui lui a donné vie en 1925. Il aurait eu plusieurs inspirations, qui varient selon les sources. D’après Bretagne.com, un site du Télégramme, ce sont les armoiries de la ville de Rennes qui comportent des bandes blanches et noires verticales accompagnées d’un semis d’hermines. Il aurait alors imaginé sur cette base un emblème moderne pour la Bretagne.
Pour d’autres encore, sa disposition s’inspire fortement de la bannière étoilée des États-Unis d’Amérique ou bien même du drapeau grec, comme le note 20 Minutes. L’idée étant de symboliser le besoin d’indépendance et de liberté.
Il aura fallu plus de 50 ans pour que ce drapeau s’impose définitivement et soit débarrassé de toute connotation politique et séparatiste, même si aujourd’hui, le Gwenn ha du n’a aucun statut officiel en Bretagne et en France.
Vous en avez forcément déjà vu un, mais avez-vous bien observé ce drapeau? Il est composé de neuf bandes horizontales noires et blanches d’égales largeurs, disposées alternativement et de mouchetures d’hermines noires sur fond blanc au canton (carré à l’angle d’un blason) supérieur gauche.
Les quatre bandes blanches représentent les quatre pays de la Basse-Bretagne : Bro-Leon (Léon), Bro-Gernev (Cornouaille), Bro-Wened (Vannetais) et Bro-Dreger (Trégor). Le territoire de la Basse-Bretagne occupe la partie sud et occidentale de la région bretonne, explique Geobreizh.bzh, le portail géographique et cartographique de Bretagne.
Les cinq bandes noires représentent quant à elle les cinq pays de Haute-Bretagne: Bro-Sant-Brieg (Saint-Brieuc), Bro-Zol (Dol), Bro-Sant-Maloù (Saint-Malo), Bro-Roazhon (Rennes) et Bro-Naoned (Nantes). Le territoire de la Haute-Bretagne s’étend à l’est de la région.
Sur le canton blanc, les mouchetures d’hermine sont au nombre de 11, disposées en trois rangs, de haut en bas, quatre, trois, puis quatre. Pourquoi 11? Selon Geobreizh.bzh, il n’y a pas d’explication concrète à cela. Elles sont toutefois censées représenter le duché de Bretagne.
En revanche, le choix du symbole de l’hermine en lui-même n’a rien d’anodin. Ces sortes de pattes de mouches noires représentent en réalité la queue de l’hermine, le petit animal carnivore. Et l’hiver venu, sa queue est la seule partie de sa fourrure qui reste entièrement noire, explique le traducteur et spécialiste de la langue bretonne, Divi Kervella, dans son ouvrage Emblèmes et symboles des Bretons et des Celtes (éditions Coop Breizh, 2009).
L’hermine est un motif que l’on retrouve sur le drapeau du duché de Bretagne dès 1318. Elle symbolise la pureté et était autrefois exclusive au clergé.
Elle est également au centre d’une légende mettant en scène Anne de Bretagne, rappelle France 3 Régions. Cette dernière participait à une partie de chasse et fut subjuguée par le comportement d’une hermine qui préféra se laisser tuer par les chiens plutôt que de traverser une flaque de boue. Elle gracia l’hermine et en fit son emblème. La devise de la Bretagne provient également de cette légende: “Kentoc’h mervel eget bezan saotret” (“Plutôt la mort que la souillure”).
Vous pourrez y penser la prochaine fois que vous verrez le drapeau breton flotter au gré du vent.
“Grâce au tracking GPS, on peut voir en direct le facteur sonner à la mauvaise porte, dans le mauvais immeuble ou dans la mauvaise ville comme cela arrive souvent.” témoigne la chef de projet avec enthousiasme. “Le must ? L’émoji « Cigogne » qui informe les utilisateurs que leur colis a tout simplement été volé par un de nos employés. Perdre un courrier n’a jamais été aussi fun !”
Fort de cette réussite, la Poste ne compte pas en rester là et songe déjà à déployer de nouveaux dispositifs. “Par exemple FindBank, une application qui permet de trouver tous les automates hors service de La Banque Postale dans un rayon de 5km. Ou encore PosTify, une plateforme pour choisir la musique que vous entendrez un boucle au téléphone pendant quarante-cinq minutes si vous avez une réclamation.”
Mais parmi ces nouveautés, le coup de coeur des utilisateurs reste ChronoLost, le service permettant de perdre un colis urgent en moins de 24h. “Autrefois j’aurais été en colère en croyant que mon Iphone 12 était bêtement perdu, aujourd’hui je sais qu’il est bloqué dans un hangar à Puteaux pour les dix prochaines années. Merci La Poste !” témoigne un utilisateur en ligne.
“Il a été jeté comme une vulgaire ordure alors que regardez… On voit que les cartouches d’encre verte et rouge sont intactes…” explique le médecin légiste dépêché sur l’enquête. “Mais c’est pas le pire : une bonne moitié de la cartouche d’encre noire est encore pleine, témoigne-t-il, j’espère que vous avez l’estomac bien accroché…” ajoute-t-il en voyant un inspecteur vomir son petit-déjeuner devant l’atrocité de la scène.
100 mètres plus loin, au commissariat du 18ème arrondissement, les suppositions vont bon train sans que personne ne s’étonne outre mesure de ce drame. “Probablement un gosse du quartier… Ou un gang qui a voulu s’en débarrasser après l’avoir utilisé comme catapulte pour des boulettes en papier… De toute façon, les enquêtes comme ça, je les connais par coeur : on ne retrouve jamais le criminel, c’est à se demander pourquoi on fait ce métier” s’impatiente le brigadier- chef avant de se resservir un whisky.
Les rues de Paris ne sont plus sûres depuis plusieurs années pour les fournitures de bureaux. Trois semaines plus tôt, c’était un stylo bic bleu qui avait été retrouvé dans une benne à ordure, le capuchon mordillé, sans bille et le corps atrocement mutilé. “De quoi vous dégoûter définitivement de ce boulot” témoigne le médecin légiste en voyant les ambulanciers charger le corps du stylo quatre-couleurs à l’arrière de l’ambulance.
Publié le mar 03 Feb 2022 à 14h00 Par La Rédaction
Finistère image par Baptiste Heschung de Pixabay
« Nous n’avons pas le choix, il va falloir démonter l’intégralité du Finistère et l’entreposer un moment le temps que le navire puisse passer » a expliqué le président du conseil régional de Bretagne dans une lettre envoyée aux habitants concernés. L’imposant navire de Jeff Bezos en provenance de Rotterdam devrait croiser dans la Manche avant de traverser l’Atlantique. « Nous avons pris plusieurs mesures et à cet endroit le bateau doit tourner et ça va coincer, ça va taper, les pare-battages ne sont pas assez solides et il y a un risque d’abîmer le bateau qui lui-même a déjà coûté très cher » souligne le responsable du chantier du yacht.
Il a été précisé en outre que tout dommage lié au passage du bateau pouvait être incombé aux résidents du Finistère. « Ces gens là sont responsables de leur environnement, ils devraient veiller à ce que le passage des bateaux soient sans dommages pour eux, cela fait longtemps que le Finistère aurait dû être raboté ou tout du moins poncé dans ses endroits les plus avancés » souligne un géographe en charge du projet.
Se pose maintenant aussi la question d’où entreposer les morceaux de Finistère le temps du passage du bateau ? Ainsi des endroits désolés et sans habitants comme les Landes, la Seine-et-Marne ou Saint-Germain-le-Fouilloux ont déjà été avancés.
Image par Baptiste Heschung de Pixabay
“Après des dizaines d’heures d’enquête éreintantes, FiveThirtyEight peut confirmer que Punxsutawney Phil est un charlatan.”
C’est avec tout le sérieux qui sied aux sujets les plus légers que le média en ligne spécialisé dans le journalisme de données a analysé les prévisions météorologiques de Punxsutawney Phil, la marmotte de Pennsylvanie rendue célèbre par le film Un jour sans fin (Groundhog Day), avec Bill Murray, sorti au cinéma en 1993.
Chaque année, le 2 février, le borough de Pennsylvanie fête le Jour de la marmotte. Un événement durant lequel Phil et les membres humains de son club, vêtus d’un smoking, prédisent l’arrivée du printemps. Selon la légende, si Phil voit son ombre, il y aura six semaines d’hiver supplémentaires. S’il ne voit pas son ombre, cela laisse présager un printemps précoce. C’est en Groundhogese, une langue que seul le président du Punxsutawney Groundhog Club peut comprendre, que Phil partage sa prédiction.
“Si l’on compare ses prévisions aux données météorologiques historiques, Phil n’a raison qu’un tiers du temps” à l’échelle nationale, assène FiveThirtyEight, infographies à l’appui. Et même à l’échelle du nord-est des États-Unis, où se trouve la Pennsylvanie, Phil n’obtient que 39 % d’exactitude.
“Pour rendre justice à Phil, l’évaluation de ces prédictions est délicate”, admet le média, qui s’interroge sur la notion de “printemps précoce” et livre sa méthodologie, basée sur les moyennes de températures.
C’est presque comme si le complexe industriel du Jour de la marmotte avait été conçu pour être juste assez vague pour rendre toute analyse quantitative impossible, préservant ainsi indéfiniment la suprématie des rongeurs.”
À la décharge de Punxsutawney Phil, ses congénères et confrères ne sont guère plus précis. FiveThirtyEight a analysé les prédictions de sept autres mascottes, parmi lesquelles General Beauregard Lee (Jackson, Géorgie) ou Stormy Marmot (Aurora, Colorado), avec des taux de précision moyens entre 26 % et 63 %.
Le média en ligne termine son étude en citant un ancien président du Punxsutawney Groundhog Club : “Il se passe beaucoup de choses sérieuses dans le monde, et le Jour de la marmotte n’en fait pas partie.” Cet article non plus.
Un renard à Balard - Photo Julien Migaud-Muller
Un renard aperçu ce lundi matin dans les rues de Paris. Un cliché publié par le journaliste de BFMTV, Julien Migaud-Muller, montre l'animal en train de se balader dans le quartier de Balard, dans le 15e arrondissement de la capitale. "Première fois que j’en croise en pleine ville" explique le journaliste. La photo a séduit les internautes puisqu'elle a été aimée par plus de 2000 personnes.
Si la rencontre avec ce canidé reste relativement exceptionnelle en pleine ville, le renard fait malgré tout partie de la biodiversité parisienne. Et le renard roux peut être observé assez régulièrement dans certains lieux de la capitale.
Sur son site internet, la mairie de Paris cite évidemment les bois de Boulogne et de Vincennes mais aussi l'est parisien et les abords de la petite ceinture. A Balard, le renard observé n'était d'ailleurs pas si loin d'un tronçon de cette ancienne voie ferrée, aujourd'hui transformée en partie en voie verte.
La population de renards roux sur le territoire parisien est estimée entre 30 et 40 individus. "Un chiffre pouvant doubler, voire tripler, durant la période de reproduction (rut en janvier-février) avant de revenir au seuil original après dispersion des jeunes" explique la mairie.
Bien que nocturne et discret, il n’est pas non plus rare de rencontrer ces mammifères au détour d’une allée du cimetière du Père Lachaise. Benoît Gallot, le conservateur, poste d'ailleurs régulièrement des photos de renards observés dans le cimetière sur son compte Instagram et notamment des renardeaux qui grandissent dans les espaces boisés du cimetière.
Publié le 31 janvier 2022 à 07h30 Par Mathieu Dalaine
Il ne dépareillerait pas sur le sol rouge de la planète Mars. Mais ce sont bien les profondeurs mystérieuses de la Grande bleue qui attendent BathyBot. Ce petit robot développé par le CNRS, en collaboration avec le centre Ifremer basé à La Seyne, va être immergé à 2.500m sous la surface pour y filmer la biodiversité. Et s’intéresser en particulier à la bioluminescence, ce phénomène qui permet à un organisme vivant d’émettre de la lumière dans le noir complet.
"Encore aujourd’hui, on connaît mieux la Lune que l’océan profond, explique Christian Tamburini, directeur de recherche au CNRS. L’idée est donc de recueillir un maximum d’informations grâce à BathyBot et sa caméra hypersensible, qui filmera dans l’obscurité 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Il doit nous permettre d’étudier les espèces qui vivent dans ce milieu."
C’est cette semaine, si la météo se veut clémente, que le navire Pourquoi pas? appareillera de Brégaillon avec le Nautile à son bord. Le submersible de l’Ifremer sera ensuite chargé de déposer BathyBot sur la plaine abyssale, à 40km de Toulon. Pas n’importe où: dans le Laboratoire sous-marin Provence Méditerranée, une installation scientifique déjà reliée à la rade via un câble électro-optique, où sont notamment étudiés les neutrinos, des particules élémentaires cosmiques.
"BathyBot aura une “laisse" de 50mètres le reliant à sa station d’accueil. Il doit rester cinq à dix ans sur zone, poursuit Christian Tamburini. Dans quelques semaines, une fois ses branchements effectués, il pourra être piloté depuis n’importe quel ordinateur sécurisé. »
Ce concentré de technologies sera accompagné sur son terrain de jeu par BathyReef. Ce récif artificiel en béton, "inerte chimiquement", est voué à se faire coloniser par les rares espèces environnantes.
Lesquelles? "C’est une bonne question, sourit le chercheur du CNRS. À ces profondeurs, on connaît l’existence du poisson trépied, de certaines méduses et de plancton. Mais on n’est pas à l’abri de faire des découvertes!"
Si c’est le cas, tout un chacun pourra profiter de cette biodiversité insoupçonnée. Car BathyBot communiquera régulièrement avec le reste du monde via son compte Twitter, en attendant un site internet dédié. L’opération scientifique entend ainsi faire mouche auprès du grand public.
"Même là, on sait qu’on va trouver des sources de pollution et pouvoir documenter le changement climatique, poursuit Christian Tamburini. Cependant, notre objectif, c’est surtout de montrer le beau, les merveilles des profondeurs. De sensibiliser au fait qu’il s’agit d’un milieu magnifique mais très fragile, qu’il faut protéger à tout prix."
Notamment de "l’exploitation des nodules polymétalliques", étranges corps géologiques renfermant des métaux recherchés. À l’heure où les grandes puissances rivalisent d’ingéniosité pour parvenir un jour à les extraire de l’obscurité des abysses, le message écologique ne manque pas de clarté.
Par Benoît Doppagne via AFT
Tintin et Lucky Luke sur le nouveau passeport belge
CULTURE - Les Belges vont bientôt pouvoir passer la douane avec style. À partir du 7 février, un nouveau modèle de passeport inspiré de l’univers de la bande dessinée sera proposé à nos voisins.
L’idée derrière ce design? “Représenter notre pays, ses arts et sa culture” avec “une touche de talent, d’expertise, d’humilité et d’humour”, explique la ministre des Affaires étrangères du pays à la RTBF ce 27 janvier.
Dans ce document de voyage flambant neuf, plusieurs doubles pages sont consacrées aux héros de la BD locale comme Tintin et sa fusée dans Objectif Lune, ou encore Blake & Mortimer, les Schtroumpfs, le Marsupilami, Boule et Bill, Lucky Luke, Spirou et Fantasio, Largo Winch. Il y en aura pour tous les goûts.
La révision du style du passeport belge datant de 2008 s’accompagnera aussi de nouvelles mesures de sécurité. La radio détaille ainsi qu’il ne contiendra plus 24 éléments de sûreté, mais pas moins de 48, dont certains dans les dessins, pour éviter les fraudes. On y verra notamment un code-barres qui contient les données personnelles du titulaire du passeport.
Le tout pour un prix qui restera le même: 65 euros, 35 euros pour les mineurs. En France, la demande d’un passeport est facturée 86 euros.
Par Maxime Birken
INSOLITE - L’histoire surprenante de ce petit robot aspirateur n’a pas laissé indifférent outre-Manche, après une évasion de près de 24 heures, digne d’un scénario de film à mi-chemin entre Chicken Run et Wall-E.
Les faits se sont déroulés dans l’hôtel Travelodge d’Orchard Park à Cambridge ce jeudi 20 janvier, comme le relate la BBC. Dans cet établissement fraîchement équipé de nouveaux robots aspirateurs automatisés, l’un d’eux a décidé de saisir sa chance et de franchir les portes de l’entrée dès sa première journée d’utilisation.
Comme l’explique le directeur adjoint de l’hôtel anglais, ces petits robots nettoyeurs “sentent normalement le bord à l’entrée [de l’hôtel] et se retournent, mais celui-ci a décidé de s’enfuir”.
Le petit robot a donc choisi de découvrir le monde extérieur, abandonnant au passage les tâches qui lui étaient confiées. Une évasion discrète et inattendue qui n’aura été remarquée qu’une quinzaine de minutes plus tard par le personnel de l’hôtel. Il “pourrait être n’importe où”, déclarait à la BBC, le personnel de l’hôtel qui a aussi demandé qu’il soit rendu s’il était retrouvé.
La piste du vol, d’abord envisagée, a finalement été écartée, car comme l’a précisé le directeur adjoint de l’hôtel, ce type de robot n’est compatible qu’avec la station d’accueil et la station de charge de l’hôtel. Il était donc “inutile” en dehors du périmètre de l’établissement.
La disparition du nettoyeur est rapidement devenu l’objet d’une enquête de terrain pour le personnel de l’hôtel qui a décidé de partager cette intrigante disparition sur ses réseaux sociaux, espérant peut-être l’aide des internautes pour élucider l’affaire.
Mais ces derniers se sont surtout amusés de cette situation originale, certains y voyant même le point de départ du soulèvement des machines, à l’instar de films et de séries de science-fiction comme Doctor Who ou la saga Terminator.
“Et voilà, ça commence ...”
“Prochain arrêt: le magasin d’armes”
“S’ils apprennent à conquérir les escaliers, comme les Daleks [des robots machiavéliques de la série Doctor Who] l’ont fait, nous sommes fichus”
“Salut. Expert en aspirateur robot par ici. Les gens se moquent de cette histoire, mais les robots aspirateurs ne s’enfuient que lorsqu’ils sont très angoissés”
“C’est le genre de nouvelles que j’attends tous les jours... Un robot aspirateur s’échappe de l’hôtel Travelodge de Cambridge”
L’histoire s’est finalement bien terminée pour ce malicieux appareil aux envies d’ailleurs, qui aurait pu aisément finir sous les roues d’une voiture ou au fond d’un caniveau. L’appareil a fini par être retrouvé dans une haie de la ville ce vendredi 21 janvier par un agent d’entretien de l’hôtel.
Après un coup de nettoyage suite à ce voyage périlleux, le robot a retrouvé sa place parmi les siens, “assis joyeusement sur une étagère avec le reste de sa famille d’aspirateurs robots”, a tenu à préciser l’hôtel. La fin de l’histoire ne dit malheureusement pas combien de mètres le fuyard a parcourus, dans ce remake anglais de La Grande Évasion.
La chouette n'est pas la femelle du hibou. Qu'on se le dise ! Chouettes et hiboux appartiennent à la famille des rapaces nocturnes, généralement appelés « Strigidés ». Les différences entre les deux ne reposent pas réellement sur des critères scientifiques.
Notez qu'en tant que rapaces, chouettes et hiboux sont, en France, des animaux protégés. Il est interdit de les capturer, de les perturber intentionnellement ou de les tuer.
Le hibou ne correspond pas à une classification scientifique. Dans le langage courant, on appelle « hibou » la partie des rapaces de la famille des Strigidés qui présente des aigrettes au niveau de la tête. Ces aigrettes ressemblent à des oreilles.
La tête du hibou est ornée d’aigrettes, des touffes de plumes qui n’ont aucune fonction auditive. © TonW, Pixabay, DP
En fait, ce sont de simples touffes de plumes plantées sur leur crâne. Elles n'ont aucune utilité auditive. Elles servent uniquement au hibou à exprimer ses humeurs. Lorsque le hibou est stressé, ses muscles faciaux se contractent et les aigrettes se dressent.
Les chouettes, quant à elles, ne présentent pas d'aigrettes.
Pas d’aigrettes sur la tête de la chouette. © Nedd3_89, Pixabay, DP
Vous pensez donc pouvoir maintenant aisément adopter le terme adéquat ? N'en soyez pas si sûrs. Car les aigrettes du harfang des neiges, par exemple, sont pour ainsi dire invisibles. De quoi lui valoir une classification populaire dans la catégorie des chouettes. En revanche, pour les spécialistes, il se rapproche du grand-duc, un hibou donc !
Il y a décidément de quoi en perdre son latin. D'autant qu'en anglais, cette distinction entre chouette et hibou n'existe pas : tous sont qualifiés de owl.
L’île britannique de Piel se cherche un nouveau gérant, qui sera responsable de tout le terrain, du château et du pub. L’inconvénient : l’éloignement. L’avantage : être nommé roi.
C’est une offre d’emploi très particulière que les pouvoirs publics britanniques ont publié et que relaie The Guardian : l’île de Piel se cherche un gérant, qui sera aussi tavernier et même roi de l’île.
L’île de Piel. PHOTO Simon Ledingham
Le futur gérant sera responsable du pub The Ship Inn et du château du XIVe siècle et signera un contrat de dix ans avec les autorités territoriales. Le poste consiste également à entretenir l’ensemble de l’île et de ses infrastructures. Piel est un confetti situé dans la région de Cumbria, au nord-ouest du Royaume-Uni. Un ferry permet de s’y rendre d’avril à septembre. Les couchers de soleil y sont, paraît-il, incroyablement beaux, ainsi que les oiseaux et les phoques qui viennent trouver refuge sur place. Mais “le futur opérateur devra mesurer les contraintes concernant l’approvisionnement en électricité, la météo, l’accessibilité et le fait que l’île est un lieu d’intérêt scientifique [pour sa faune et sa flore]”, précise justement un rapport destiné aux conseillers du comté de Barrow, en charge du recrutement. Autre point important : pouvoir entretenir de bons rapports avec le conducteur du ferry.
Petit bonus du poste : traditionnellement, le gérant du pub est nommé roi de l’île lors d’une cérémonie où le futur monarque, assis sur un trône, est aspergé de bière…
Plus sérieusement, le poste à pourvoir devrait présenter quelques défis puisque Piel attire de plus en plus de visiteurs, séduits par les paysages et le prix abordable de la nuitée par rapport au Lake District voisin.
Pour postuler, contactez les autorités locales. Début du contrat : avril 2022.
Pour les pompiers, les chats ne sont donc pas que des animaux susceptibles de rester coincés dans les arbres. Ce sont aussi de véritables dangers en puissance. Le Seoul Metropolitan Fire and Disaster Department, qui prend en charge les incendies et autres catastrophes survenant dans la capitale sud-coréenne, vient en effet de dévoiler un chiffre pour le moins stupéfiant: entre janvier 2019 et novembre 2021, 107 départs de feux constatés dans des habitations coréennes étaient dus... à des chats.
Miaou - Paul Hanaoka via Unsplash
L'accident le plus souvent constaté concerne l'allumage accidentel de plaques de cuisine électriques à commande tactile: en passant dessus, les chats appuient sur certains boutons à l'aide de leurs coussinets. Il suffit qu'ils parviennent malgré eux à pousser la température à son maximum pour que les risques d'incendie soient démultipliés. Surtout si un objet ou un liquide inflammable se trouve non loin de là.
Les autorités sud-coréennes recommandent par exemple de ne pas laisser de serviettes en papier –ça vaut aussi pour les rouleaux d'essuie-tout– à proximité des plaques, et si possible d'acquérir un nouveau modèle incluant un mode verrouillage. Le problème n'a cessé d'empirer depuis quelques années, et l'avènement du tactile n'y est sans doute pas pour rien: en 2016, seuls huit incendies étaient dus à des plaques électriques, contre trente-et-un en 2019. La plupart ayant été causés par des chats, précise le rapport du SMFDD.
CNN, qui relaye cette mise en garde inattendue, ajoute que les incendies domestiques dus à des animaux de compagnies ne sont pas spécifiques à la Corée du Sud, et que d'ailleurs tous les animaux domestiques sont susceptibles d'en causer –sauf peut-être les poissons rouges. Selon l'association American Humane (AH), qui se consacre au bien-être et à la sécurité des animaux, environ 1.000 feux seraient déclenchés chaque année par des animaux au domicile de leur maître ou de leur maîtresse.
L'association effectue elle aussi des recommandations concernant les plaques électriques. Mais sa liste de mises en garde ne s'arrête pas là: ainsi, AH suggère de prêter une grande attention aux câbles de charge et autres fils électriques, que certains animaux aiment parfois ronger. Il est aussi très conseillé aux propriétaires d'animaux domestiques de faire preuve d'une vigilance accrue concernant l'utilisation de bougies et de cheminées. Vous n'avez pas envie que votre animal prenne feu et se mette à courir à travers votre domicile. Cela ne serait bon ni pour lui, ni pour vous.
«Vous n'êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique», claironnait le gourou Tyler Durden dans le Fight Club de David Fincher. On nous a en effet toujours répété que comme les empreintes digitales, chaque flocon de neige n'était semblable à aucun autre, si bien que cet exemple revient souvent sur le tapis lorsqu'il s'agit de parler d'unicité absolue des êtres ou des situations.
Le site scientifique Popular Mechanics revient sur cette affirmation en se basant sur les travaux de Jon Nelson, physicien spécialisé en sciences atmosphériques à l'université de Tucson, en Arizona. L'expert est en effet parvenu à calculer le nombre de flocons de neige différents pouvant exister. Le résultat est égal à 10<sup>768</sup>, soit le chiffre un suivi de 768 zéros.
Or, d'après un autre scientifique, le climatologue David Phillips, le nombre de flocons de neige tombés sur notre planète depuis la nuit des temps serait égal à 10 puissance 34, c'est-à-dire dix millions de milliards de milliards de milliards. Ce nombre, relayé par National Geographic, peut sembler extrêmement grand, mais il est en fait très insignifiant par rapport au chiffre précédent.
Flocons | Kacper Szczechla via Unsplash
La probabilité que soient déjà tombés deux flocons de neige identiques est donc ridiculement petite. Par conséquent, il semble que l'on puisse continuer à affirmer sans trop sourciller que tous les flocons sont différents. Il faut dire que chaque cristal de neige contient à lui seul 10 puissance 19 molécules d'eau, soit dix milliards de milliards, ce qui contribue à expliquer que les combinaisons soient incroyablement nombreuses.
Excédé par les contraintes budgétaires et en manque de moyens pour faire face aux épisodes neigeux, le maire de la petite commune de Cerdon, dans l’Ain, a signé un décret caustique interdisant à la neige de tomber.
"La neige a l’interdiction de tomber sur le territoire de la commune", indique l’arrêté pris le 6 décembre par Marc Chavent, maire de Cerdon (Ain), rapporte France 3.
La décision est motivée par plusieurs éléments détaillés avec humour dans le document. Le tracteur municipal est en panne depuis fin novembre et la municipalité n’a pas les moyens de déneiger les routes, car d'importantes chutes de neige ont été enregistrées à cette même période.
De plus, fin novembre, cette commune de moins de 1.000 habitants a été privée d’électricité car la neige avait entraîné des chutes de branches sur les lignes électriques.
"J'ai reçu je ne sais combien d'appels et de mails pour nous demander de régler le problème. Un riverain nous a reproché de ne pas avoir la même qualité de service qu'au centre-ville de Lyon", a avancé l’édile.
Hormis "l’ancienneté du tracteur de déneigement", le décret évoque "les remarques insistantes d’une petite partie de la population qui trouve que la neige est froide, qu’elle mouille et qu’elle glisse".
Dans le document, le maire parle du "désarroi des élus locaux qui sont confrontés à ces situations inextricables […] et qui doivent se débrouiller seuls, perdus dans un dédale administratif de lois, de normes et de règlements souvent absurdes".
Un nouveau tracteur coûte 150.000 euros, soit un quart du budget de la commune, d’après France 3. Cet investissement ne permettrait pas de "sauver l'épicerie du village qui est le projet coûteux que l'on veut financer", explique l’édile. Il envisage désormais de louer un tracteur.
Le maire de Cerdon regrette par ailleurs la suppression de la taxe foncière, seul véritable "levier fiscal" dont la commune bénéficiait auparavant.
Si l’interdiction à la neige de tomber peut être considérée comme un geste extravagant pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur le problème de la baisse des dotations, d’autres communes ont aussi fait preuve d’originalité.
Ainsi, début août, le maire d’Onet-le-Château (Aveyron), commune d’environ 12.500 habitants, a envoyé au Président de la République 12.500 courriers, soit l'équivalent de la population de la ville, pour dénoncer une baisse importante des aides de l’État. En sept ans, les dotations publiques à Onet-le-Château, l’une des cinq plus importantes communes dans le département, ont baissé de 75%, détaillait la municipalité.
Il fut un temps où notre langue faisait l'admiration de tous : des Français eux-mêmes – ce qui n'est pas rien de la part de Gaulois réputés réfractaires –, mais aussi de tous les autres, qui se battaient pour la parler.
On n'avait pas assez de mots, alors, pour vanter sa clarté, sa précision. D'aucuns, excusez du peu, proclamaient même son universalité ! Nos écrivains n'avaient de cesse qu'ils ne l'illustrassent de chefs-d'œuvre plus immortels les uns que les autres. Surtout, on lui savait gré d'avoir, bien avant l'hymne et le drapeau, unifié le pays. Dame ! c'était une époque où, avant de cultiver sa différence, on songeait à approfondir sa communion ; où l'on envoyait à l'Élysée, non un banquier, mais (horresco referens !) un professeur de français...
Puis vint l'ère du soupçon. Cette France que l'on ne savait plus aimer, au point de renier tout ce qui, par le passé, avait fait sa grandeur, ne pouvait qu'entraîner dans sa chute une langue qui, pour avoir respiré l'air des hauteurs, ne pouvait être que la complice de ses compromissions. À qui veut brûler ce qu'il a adoré, tout est bon, une fois chaussées les lunettes du désamour !
De rigoureuse et exigeante qu'elle était, elle devint tyrannique, élitiste, antidémocratique même : on s'attacha à la simplifier, oubliant au passage qu'apprendre à vaincre une difficulté serait toujours plus formateur que de la supprimer. De sa vocation unificatrice, on retint surtout le jacobinisme et l'oppression des patois et langues régionales : la repentance ambiante la contraint aujourd'hui, dans plus d'un « territoire », à partager le gâteau toponymique avec l'ancien parler du cru. Le tout au nom d'un pluralisme linguistique qu'on lui refuse à l'échelle internationale (voire nationale !), là où l'anglais règne en maître.
IEL : au fait, pourquoi cette primauté récurrente du mâle, le « i » continuant de précéder le « el » ?
Dernier avatar de cette « déconstruction » programmée : l'entrée, dans le Petit Robert en ligne, du pronom neutre iel (au fait, pourquoi cette primauté récurrente du mâle, le « i » continuant de précéder le « el » ?). En même temps que leur terrain de jeu favori, le français est devenu l'otage des idéologies du moment, lesquelles, faute de s'imposer dans la société, s'acharnent sur une langue exsangue, en quête de victoires symboliques. À en juger par les vives réactions publiées dans le Courrier des lecteurs de la semaine dernière, il n'est pas sûr que cela serve les causes, fussent-elles justes, qu'elles affectent de défendre.
Historien médiéviste, Michel Pastoureau est directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, spécialiste de la symbolique occidentale – couleurs, images, emblèmes, bestiaires. Après le bleu et le noir, il livre une fascinante histoire de la couleur verte.
Outre son histoire sociale et culturelle des couleurs, Michel Pastoureau est l'auteur d'une vingtaine de livres, parmi lesquels L'Etoffe du Diable. Une histoire des rayures et des tissus rayés (1991), L'Art héraldique au Moyen Age (2009) et Les Couleurs de nos souvenirs (2010) sont publiés au Seuil.
Propos recueillis par Juliette Cerf | Publié le 15/11/13 mis à jour le 08/12/20
« Le vert est une couleur très riche, ambiguë, une matière rêvée pour l'historien – et, à titre personnel, ma couleur préférée depuis l'enfance ! Ce qui n'est pas forcément partagé. Sa cote n'a cessé d'osciller d'une époque à l'autre. A la différence de celle du bleu, qui, dans les sociétés occidentales, enregistre une promotion continue ; les Grecs et les Romains n'aimaient pas le bleu, qui est maintenant la couleur préférée de 50 % de la population.
Dans le cas du vert, cela monte et descend tout le temps ; certaines époques l'adorent, d'autres le haïssent. Selon les enquêtes d'opinion, aujourd'hui, presque autant de personnes ont le vert pour couleur préférée (15 %) que pour couleur détestée, censée porter malheur. Les comédiens refusent toujours de la porter sur scène. Une vieille superstition : au Moyen Age, le vert-de-gris, pigment utilisé par les peintres, était aussi un poison…
Cette combinaison, apprise dès l'école maternelle, s'est révélée très tard. A longtemps persisté un tabou, venu de la Bible, sur les mélanges : on ne fusionne pas deux matières pour en faire une troisième. Il existait surtout un règlement professionnel très strict chez les teinturiers, qui n'avaient l'autorisation de fabriquer que certaines couleurs : les cuves de bleu et de jaune ne se situaient pas au même endroit dans la ville, et personne n'aurait donc eu l'idée de les mélanger.
Il faut attendre la découverte du cercle chromatique par Newton, au XVIIe siècle, pour qu'on situe le vert à mi-chemin entre bleu et jaune. C'est très récent à l'échelle de l'histoire. Le vert n'est donc en rien le mélange des symboles du bleu et du jaune, à la différence du roux, qui a longtemps associé les mauvais aspects du rouge et du jaune : colère, péché, luxure, d'un côté, mensonge, trahison, robe de Judas, de l'autre.
Satan, Hulk et les Martiens
Le vert, c'est la couleur de Satan, du diable, des ennemis de la chrétienté, des êtres étranges : fées, sorcières, lutins, génies des bois et des eaux. Les super-héros et les Martiens, grands et petits hommes verts de la science-fiction, s'inscrivent dans cet héritage culturel, où le vert joue le rôle de l'ailleurs, de l'étrangeté, du fantastique. Pourquoi ? Parce que c'est une couleur instable, rebelle, très difficile à fixer chimiquement. Avec le vert, le rapport entre chimique et symbolique se révèle passionnant.
Du point de vue philosophique et anthropologique, la chance et la malchance vont ensemble, la roue de la fortune tourne. Par excellence, le vert est la couleur de l'indécision, le visage du destin ; sa symbolique la plus forte, c'est une partie en train de se jouer : pelouses des terrains de sport, tapis des joueurs de cartes, tables de ping-pong, tapis verts des conseils d'administration où se décide l'avenir d'une entreprise. Le vert incarnait la chance, donc la fortune et l'argent, bien avant l'apparition du dollar.
Longtemps vu comme maléfique, le vert a été revalorisé par nos sociétés contemporaines, jusqu'à incarner la liberté. On lui a donné le feu vert, et même confié une mission de taille : sauver la planète ! C'est devenu une idéologie : l'écologie – après le rouge, symbole du communisme. Plusieurs étapes historiques ont inventé le vert comme couleur médicale, sanitaire, apaisante, couleur de la nature, de l'hygiène, du bio.
Avec le romantisme, d'abord, à la fin du XVIIIe siècle, la nature devient verte, exclusivement synonyme de végétation, alors qu'elle portait avant les couleurs des quatre éléments, l'eau, la terre, le feu et l'air. Au XIXe siècle, ensuite, avec les deux révolutions industrielles, on sent qu'on manque de verdure : la nature fait son entrée dans la ville. Le mouvement commence en Angleterre à l'époque victorienne : on construit des parcs et des jardins, espaces verts, allées vertes, coulées vertes, etc.
D'anglais, le phénomène devient européen, puis américain. On envoie les gens se mettre au vert à la campagne – voyez encore aujourd'hui, les classes vertes. Il y a un besoin de couleur verte pour les yeux et de chlorophylle pour les poumons. C'est devenu plus politique depuis que des partis, en France, en Allemagne et ailleurs, se sont nommés « les Verts ».
C'est d'abord la couleur du prophète et de ses descendants : Mahomet aimait cette couleur, portait au combat un turban et un étendard verts. On évitait de mettre du vert dans les beaux tapis pour ne pas fouler cette couleur sacrée. En terre d'Islam, le vert est très valorisé, toujours positif, jamais pris en mauvaise part ; c'est la couleur fédératrice sur le plan politique et religieux.
Néron adore le vert ; des témoignages vantent sa collection d'émeraudes ; il aime les modes orientales, barbares, donc s'habille de vert, ce qui est extravagant pour un empereur romain. Dans les jeux du cirque, courses de chars, il soutient les curies vertes, alors que les empereurs en général soutiennent les bleues. Ses biographes disent qu'il était un grand amateur de poireaux, la nourriture des plus pauvres…
Tristan, héros préféré du public médiéval, entretient un rapport très fort avec cette couleur : il a du vert dans ses armoiries, il se cache dans la forêt pour fuir la colère du roi Marc, se déguise en jongleur ou en fou, adore les arbres et les tilleuls.
Molière écrit Le Misanthrope à une période où le vert, en vogue chez les princes et les seigneurs au début du XVIIe siècle, est passé de mode. Alceste, avec ses rubans verts, est donc grotesque !
C'est la société qui fait la couleur. Historien des sociétés occidentales, je travaille sur des terrains documentaires variés : le vocabulaire, la littérature, la poésie, les traditions orales, les croyances, l'art et spécialement la peinture, mais aussi le vêtement, qui est le grand code de la couleur de la vie en société, les étoffes, les drapeaux, les emblèmes. Je dis souvent à mes étudiants que les teinturiers ont autant à nous apprendre que les peintres.
Les problèmes économiques sont importants aussi : les prix variant beaucoup, un peintre utilisera tel pigment, meilleur marché, plutôt que tel autre. J'ai aussi pris l'habitude de rencontrer chimistes et physiciens. La distinction entre couleur primaire et couleur secondaire émerge au XVIIIe siècle et s'impose comme vérité scientifique au XIXe, alors que, pour les sciences humaines, c'est une simple convention, une étape dans l'histoire des savoirs... Le scientisme a fait beaucoup de mal à la couleur.
Et continue d'en faire : ainsi Johannes Itten, théoricien du Bauhaus, toujours enseigné dans les écoles des beaux-arts, a répété jusqu'à sa mort, en 1967 : « Les lois de la couleur sont éternelles et universelles. » Cela me met en rage ! Il n'y a évidemment rien d'universel dans les problèmes de la couleur. En Asie, par exemple, on ne se demande pas si c'est bleu, vert ou jaune, mais si c'est sec ou humide, lisse ou rugueux, tendre ou dur, transparent ou mat.
Avant d'être pigment, matière ou lumière, la couleur est une idée, un concept. De récentes études montrent d'ailleurs qu'un non-voyant de naissance, parvenu à l'âge adulte, a la même culture des couleurs qu'un voyant. C'est vertigineux. Voir les couleurs n'est donc pas nécessaire pour les évoquer. Elles se manipulent comme des catégories abstraites. Le drapeau français est bleu, blanc, rouge : il n'y a pas de texte constitutionnel qui définit ce qu'est le bleu, le blanc ou le rouge. Ce qui compte, c'est l'idée. Entre la couleur réelle et la couleur nommée, il y a d'ailleurs parfois des écarts énormes. Le vin blanc par exemple n'a rien de blanc, sinon ce serait du lait ! »
Dans certaines civilisations anciennes, la couleur bleu n’existait pas. Un paradoxe étonnant. Les explications du site espagnol El Confidencial.
Le bleu de Santorin, Grèce. Photo de Francesco Riccardo Iacomino/ Getty Images
Antiquité – Grèce. Les idées ont-elles précédé le langage ou est-ce l’inverse, se demandait René Magritte. Gabriel García Márquez, dans Cent Ans de solitude, prend parti : “Le monde était si récent que la plupart des objets n’avaient pas encore de nom et pour les désigner il fallait les montrer du doigt.” Vraiment, savons-nous ce que sont les choses parce que nous avons un nom pour en parler ? Les Grecs anciens peuvent peut-être nous éclairer.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la couleur bleue, celle qui qualifie notre planète, celle qui nous enchante dans toutes ses nuances face à un horizon où ciel et mer se confondent, cette couleur n’a pas toujours existé – en tout cas dans le regard, et dans les mots. C’est d’autant plus étonnant qu’il s’agit d’une couleur primaire, celle qui est perçue, pour être précis, dans une longueur d’onde comprise entre 460 et 482 nanomètres. Mais le plus surprenant est de constater que le peuple qui a inventé la démocratie et la philosophie n’a pas été capable de percevoir une couleur qui nous semble à nous si nécessaire. Tout petits, dans leurs premiers dessins, n’est-ce pas du crayon bleu que s’emparent d’abord les enfants ? C’est qu’il faut bien représenter ce ciel qu’ils ont au-dessus de la tête.
Et les Grecs n’étaient pas la seule civilisation de l’Antiquité à l’ignorer. La première personne à se rendre compte que quelque chose ne va pas est le Premier ministre britannique à quatre reprises, William Ewart Gladstone (1809-1898), qui était passionné par les œuvres d'Homère. Il a découvert que dans "L'Iliade" ou "L'Odyssée", des couleurs comme le rouge, le blanc et le noir étaient mentionnées, mais jamais le bleu. En fait, les descriptions de tout ce qui avait trait à cette couleur étaient incroyablement inexactes : "l'aube avec ses doigts roses", le ciel de la couleur du "bronze" ou la mer, comme du "vin sombre".
Ça veut dire qu'ils n'ont pas vu le bleu ?
Oui, c'est vrai. Pour en revenir à Magritte et à ses pensées, n'ayant pas le concept ou l'idée, les Grecs et d'autres civilisations anciennes (des Chinois aux Hébreux) ne voyaient pas le bleu. Pour eux, il est très probable que le ciel était véritablement de couleur bronze ou la mer de couleur vin sombre. Cela a été démontré lors d'une expérience avec une tribu de Namibie qui n'a pas non plus de mot pour le bleu dans sa langue (bien qu'elle ait différents types de vert).
Lors d'une expérience menée avec une tribu namibienne qui n'a pas de mot pour désigner le bleu, on leur a montré onze carrés verts et un carré bleu. Ils n'ont pas réussi à trouver celui qui était différent.
Lorsqu'on leur a montré onze carrés verts et un carré bleu, ils ont été étonnamment incapables de trouver celui qui était différent. Cependant, lorsqu'ils ont remplacé le carré bleu par un autre carré d'une nuance de vert légèrement différente (pour lequel nous n'avons pas de nom et que nous avons beaucoup de mal à distinguer), ils l'ont immédiatement signalé.
Au début, il y avait la parole. Et ce mot était "noir" et ensuite "blanc", ou peut-être "sombre" et "clair", parce qu'ils représentent le jour et la nuit et sont fondamentaux. Puis vint le rouge, pour le sang, et plus tard d'autres comme le jaune, mais le bleu, la couleur fondamentale pour nous, a en fait très peu d'histoire. C'est pourquoi il est anachronique de voir des films basés sur l'Antiquité dans lesquels les personnages portent des vêtements teintés en bleu.
Les premiers mots pour décrire les couleurs étaient sûrement blanc, noir et rouge. En comparaison, le bleu a très peu d'histoire.
Il y a un "mais", bien sûr. Parmi toutes les civilisations qui sont entrées dans l'histoire et ont disparu depuis longtemps, une civilisation technologiquement avancée faisait exception : les Égyptiens. Les anciens Égyptiens avaient un pigment bleu, que l'on peut encore voir dans leurs reliques, et un mot pour le désigner. Les Sumériens l'avaient probablement aussi, si l'on en croit cette merveille de l'architecture babylonienne qu'est la porte d'Ishtar, au musée Pergamon de Berlin. L'époque est en fait moins importante que l'avancée technologique lorsqu'il s'agit de l'idée ou du concept.
Certains linguistes font remarquer que des mots comme "kajol", qui signifie "bleu" en hébreu, sont en fait une variante qui a évolué au fil des ans, et qu'ils viennent du noir, puisque la racine est la même que "kohol", le cosmétique noir utilisé pour peindre les yeux. De même, les Grecs (dont Homère) utilisaient le mot "kuanos", mais à leur époque, il ne signifiait pas bleu, mais noir ou quelque chose de sombre. Surprenant, bien sûr, dans une civilisation née en Méditerranée où la couleur qui n'existait pas est précisément celle qui est la plus présente dans sa nature caractéristique et belle. Ou, du moins, c'est ainsi que nous le voyons.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator
Commentaire de Kat : et pourquoi pas au micro-onde, hein ?
Après de (trop) nombreux tests pour tenter de découvrir la meilleure méthode, ma cuisine ne sentira plus jamais pareil...
Lorsqu'on lance aujourd'hui une recherche sur la meilleure façon de cuire un œuf dur, on doit faire le tri parmi plusieurs millions de résultats. | Lisa Williams via Flickr
Temps de lecture: 12 min
Les êtres humains mangent des œufs depuis la nuit des temps.
Selon certaines sources, la cuisson des œufs se faisait sur le feu il y a environ un million d'années, puis la technique évolua et fut ensuite remplacée par la cuisson à l'eau vers 5.000 av. J.-C., après l'invention de la poterie. Certains pensent également que les œufs cuits dans l'eau bouillante auraient fait leur apparition plus récemment, dans la Rome antique, où de riches patriciens en servaient à l'apéritif sous le nom de gustatio. (Apicius, un recueil de recettes romaines compilées entre le Ier et le Ve siècle, corrobore cette idée avec des recettes d'assaisonnements et d'accompagnements pour les œufs durs.)
Il n'y a donc rien de surprenant à ce que, lorsqu'on fait aujourd'hui une recherche Google sur la meilleure façon de cuire un œuf dur, on doive faire le tri parmi plusieurs millions de résultats.
Rien que sur la première page, certains vous conseillent de plonger vos œufs dans de l'eau frémissante et de les laisser cuire 8 minutes, tandis que d'autres recommandent de privilégier la vapeur, dans un panier à quelques centimètres au-dessus de l'eau. Certains sites vous font des promesses chimériques («toujours cuits à la perfection») et beaucoup d'autres vous emmènent directement dans des spécificités très techniques: le matériel, les cuillères à égoutter les œufs, le bain d'eau glacée...
La recommandation officielle de l'American Egg Board (instance américaine représentative des producteurs d'œufs) est de porter les œufs et l'eau à ébullition, puis de retirer la casserole du feu avant de la couvrir et de patienter entre 9 et 15 minutes, selon la taille des œufs.
Chez Food52, nous avons des recommandations diverses, allant des méthodes «cuisson dans l'eau bouillante puis hors feu, casserole couverte» et «eau bouillante 10 minutes puis bain dans l'eau glacée» à la technique «faites simple, utilisez le multicuiseur».
Ce qui nous ramène à ce vendredi, il y a quelques semaines, à 5h45, jour où je me suis retrouvée chez moi, devant huit boîtes d'œufs et toutes les cuillères à trous que j'avais. Dans le congélateur se trouvaient deux énormes sacs de glaçons. Sur le plan de travail se trouvaient un multicuiseur, l'un de ces cuiseurs sous vide à l'esthétique douteuse, tout un tas de casseroles et, sans aucun rapport avec l'article que je m'apprêtais à écrire, un délicieux cookie pour mon petit-déjeuner.
Je savais ce que j'avais à faire: passer d'interminables moments à cuire un œuf après l'autre, en fonction des méthodes les plus prisées d'internet, avec pour seul but la quête de la vérité suprême. Trouver la réponse à cette question existentielle: quel est LE meilleur moyen de faire cuire un œuf dur?
Les résultats sont loin d'avoir été tous parfaitement concluants, mais une chose est certaine: mon appartement n'a plus la même odeur depuis!
Dans ce monde où tant de choses échappent à mon contrôle, j'ai pris un véritable plaisir à m'imposer quelques règles simples, mais immuables, pour effectuer les essais:
Taille et marque: Dans le supermarché situé en bas de chez moi, j'ai acheté des dizaines et des dizaines d'œufs de gros calibre, d'une marque ordinaire (tous la même).
Date: J'ai utilisé des œufs qui avaient tous été pondus à peu près à la même date. Je les ai tous achetés le même jour (plusieurs semaines avant la date limite de consommation) et laissés dans le réfrigérateur une semaine.
Température: Pour chacun des essais, les œufs utilisés étaient à température ambiante. (Les œufs froids peuvent se fêler lorsqu'on les plonge dans l'eau chaude.)
Cuisson au plus simple: Suivant les essais préalables de Sarah Jampel, j'ai abandonné l'idée de mettre du bicarbonate de soude et du vinaigre dans l'eau.
Bain d'eau glacée avant d'écaler les œufs: À la fin de la cuisson, les œufs ont été immédiatement transférés dans un grand bain d'eau glacée, où je les ai laissés tremper 5 minutes entières avant des les écaler sous l'eau.
Méthode: Porter une casserole d'eau à ébullition. Utiliser de préférence une cuillère en bois à trous pour y plonger doucement l'œuf. Laisser bouillir à découvert puis déposer immédiatement l'œuf dans un bain d'eau glacée pour le faire refroidir avant de l'écaler.
Variantes: Laisser cuire dans l'eau bouillante pendant 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 ou 13 minutes.
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: Pour que les œufs soient plus faciles à écaler, la cuisson (que ce soit à l'eau bouillante, à la vapeur ou au multicuiseur) doit débuter à chaud. En effet, si l'on en croit Serious Eats, «les blancs cuits lentement s'accrochent plus fortement à la membrane située à l'intérieur de la coquille de l'œuf».
Facilité de la méthode: Simple à effectuer. Aucune complication et pas besoin de matériel particulier. À un moment, j'ai tout de même dû jouer avec la flamme pour maintenir l'ébullition.
Facilité de l'écalage: Je n'ai rencontré presque aucun problème pour écaler. «Faire ces essais va être un jeu d'enfant», me suis-je dit, crânement... Quelques heures plus tard, le bout des doigts à vif, brûlants et glacés à la fois, je me suis remémoré ce moment et j'ai ri jaune.
Résultat final: Dans tous les œufs, les blancs et les jaunes avaient une texture agréable: les blancs n'ont jamais été caoutchouteux. L'œuf cuit 6 minutes était particulièrement crémeux, si on fait cuire à petits bouillons. Pour un autre (celui qui a cuit 8 minutes), le jaune s'est bizarrement retrouvé en bas du blanc, mais cela n'a pas eu de conséquence, hormis sur son apparence. Dans l'ensemble, ça a été la méthode la plus simple avec les meilleurs résultats en termes de rapport effort/goût.
Méthode: Porter une casserole d'eau à ébullition. Baisser la flamme jusqu'à ce que l'eau soit frémissante. Utiliser une cuillère en bois à trous pour y plonger doucement l'œuf. Laisser mijoter sans couvercle, puis transférer immédiatement l'œuf dans un bain d'eau glacée pour le faire refroidir avant de l'écaler.
Variantes: Laisser cuire dans une eau frémissante pendant 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 ou 13 minutes.
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: Il est nécessaire de maintenir la température des œufs plus basse que celle qu'entraîneraient les gros bouillons durant toute la durée de la cuisson (et qui donnerait des blancs caoutchouteux et des jaunes friables) –Serious Eats ne jure que par une recette mêlant la cuisson à l'eau frémissante et la cuisson ordinaire, à gros bouillons, pour laquelle il faut plonger les œufs dans de l'eau bouillante puis, 30 secondes plus tard, baisser la température et laisser cuire, à couvert, dans l'eau frémissante pendant 11 minutes.
Facilité de la méthode: Plus facile à dire qu'à faire. Réussir à ce que l'eau reste frémissante (du moins sans mettre de couvercle, comme j'avais décidé de le faire pour tous mes essais) n'est pas une tâche aisée. Cela dit, cette méthode ne nécessite aucun matériel particulier.
Facilité de l'écalage: Écaler les œufs a été facile, comme pour ceux cuits dans l'eau bouillante, à la seule exception de l'œuf qui a cuit 6 minutes, car, comme il était moins cuit que celui resté 6 minutes dans l'eau bouillante, il a fallu que je sois très prudente pour ne pas enfoncer mon pouce dans le blanc très tendre.
Résultat final: Aucune différence immédiatement perceptible dans la texture ou le goût par rapport aux œufs cuits à gros bouillons, hormis pour celui, mentionné plus haut, qui a cuit 6 minutes. Tous les œufs étaient, bien entendu, légèrement moins cuits que ceux de la méthode n°1. L'œuf ayant cuit 13 minutes avait un creux de forme bizarre à sa base due à une poche d'air.
Méthode: Verser quelques centimètres d'eau dans une grande casserole. Placer le panier vapeur à l'intérieur, bien au-dessus du niveau de l'eau. Couvrir. Porter l'eau à ébullition sur feu vif. Retirer le couvercle, poser l'œuf dans le panier, couvrir et laisser cuire à la vapeur. Transférer immédiatement l'œuf dans un bain d'eau glacée pour le faire refroidir avant de l'écaler.
Variantes: Laisser cuire pendant 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 ou 13 minutes.
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: La vapeur permettrait de faire cuire les œufs plus doucement, leur conférant une texture plus crémeuse. Le risque de voir la coquille se fêler est moins grand, puisque les œufs froids n'entrent jamais en contact avec l'eau chaude, et il est apparemment plus facile de les écaler puisque l'on évite un trop grand écart de températures.
Facilité de la méthode: Facile à réaliser. Nécessite un panier vapeur (ou une passoire qui tient bien dans la casserole) et un couvercle à la bonne taille, mais à la différence de la méthode qui consiste à porter l'eau à ébullition puis de faire cuire hors du feu, ce mode de cuisson n'impose pas de déplacer une lourde casserole d'eau chaude.
Facilité de l'écalage: Globalement, les œufs les plus difficiles à écaler de toute ma journée de tests. J'ai dû me battre avec de nombreux petits bouts de coquille obstinément collés aux blancs moelleux, ce qui a donné une fournée d'œufs criblés de petites déchirures.
Résultat final: En dépit du drame de l'écalage, ces œufs pourraient être considérés comme l'idéal platonicien de l'œuf dur, avec des blancs aussi onctueux qu'un gâteau et des jaunes aussi doux et soyeux qu'une robe de soirée Laura Ashley.
Méthode: Mettre les œufs et de l'eau froide dans une casserole –le niveau de l'eau doit dépasser les œufs d'au moins 2 à 3 centimètres. Porter l'eau à ébullition et enlever le couvercle. Une fois que l'eau bout, éteindre le feu, couvrir la casserole et la retirer du brûleur. Laisser les œufs dans l'eau durant le temps préconisé puis les transférer immédiatement dans un bain d'eau glacée pour les faire refroidir avant de les écaler.
Variantes: Laisser cuire pendant 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 ou 13 minutes.
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: «Commencer la cuisson dans l'eau froide permet de faire chauffer l'œuf plus lentement et d'éviter aux blancs de devenir caoutchouteux», explique l'Exploratorium.
Facilité de la méthode: Très facile à effectuer. À peine plus embêtante que les méthodes n°1 et 2, car elle nécessite d'avoir un couvercle à la bonne taille et de déplacer une casserole potentiellement lourde en plein milieu de la cuisson.
Facilité de l'écalage: Écaler les œufs de cette série a été un vrai yoyo émotionnel. Certains n'ont posé aucun problème (mon commentaire sur l'œuf cuit 8 minutes est assez délirant: «un vrai plaisir à écaler, comme de retirer sa veste dans un parc, le premier jour de beau temps de la saison»), tandis que d'autres, en particulier celui qui a cuit 11 minutes, ont été cauchemardesques à éplucher.
Résultat final: Tous les blancs avaient une texture merveilleusement homogène. Les jaunes qui ont cuit le plus longtemps, notamment à partir de 10 minutes, étaient secs et friables. Les œufs ayant cuit 8 et 9 minutes avaient une forme bizarre, mais c'est une remarque purement esthétique.
Méthode: Verser une tasse d'eau à température ambiante dans un multicuiseur. Poser l'œuf dans le panier vapeur. Fermer et faire cuire à haute ou basse pression pendant une durée déterminée, à un niveau de pression spécifique. Transférer immédiatement l'œuf dans un bain d'eau glacée pour le faire refroidir avant de l'écaler.
Variantes:
Basse pression pendant 4 minutes, évacuation instantanée de la vapeur
Basse pression pendant 7 minutes, évacuation instantanée de la vapeur
Haute pression pendant 8 minutes, évacuation instantanée de la vapeur
Basse pression pendant 10 minutes, évacuation instantanée de la vapeur
Basse pression pendant 5 minutes, évacuation naturelle de la vapeur durant 5 minutes
Haute pression pendant 5 minutes, évacuation naturelle de la vapeur durant 5 minutes
Basse pression pendant 12 minutes, évacuation instantanée de la vapeur
Haute pression pendant 2 minutes, évacuation naturelle de la vapeur durant 12 minutes
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: Parce que se servir d'un multicuiseur offre l'avantage de cuire à la vapeur sans avoir à tâtonner pour le temps de cuisson.
Facilité de la méthode: En seconde position des moyens les moins simples, après la cuisson sous vide. Posséder un multicuiseur est une condition sine qua non pour choisir cette méthode. De plus, il faut un certain temps pour que le multicuiseur se mette sous pression. Ce n'est donc pas une bonne méthode si l'on est pressé.
Facilité de l'écalage: Les œufs de ce lot ont tous été un peu délicats à écaler, mais seuls quelques-uns (celui cuit à haute pression pendant 2 minutes puis 12 minutes durant l'évacuation naturelle de la vapeur et celui cuit à basse pression pendant 5 minutes puis 5 minutes durant l'évacuation naturelle de la vapeur) m'ont vraiment donné du fil à retordre. Les œufs pour lesquels j'ai utilisé la fonction «évacuation instantanée» de la vapeur ont été plus faciles à éplucher.
Résultat final: La texture des œufs ressemblait étonnamment plus à celle des œufs cuits dans l'eau bouillante qu'à ceux cuits à la vapeur. Aucun œuf ne présentait de forme bizarre, ni de jaune tombé vers le bas. Pour un résultat plus tendre, je recommanderais une cuisson à basse pression pendant 4 minutes avant une évacuation instantanée de la vapeur, alors que pour un œuf dur classique, je préconiserais la haute pression pendant 5 minutes avant d'évacuer la vapeur naturellement durant 5 minutes (ou, si l'écalage vous inquiète, essayez peut-être la basse pression pendant 8 minutes avant d'évacuer la vapeur instantanément).
Méthode: Utiliser un cuiseur sous vide Joule pour faire monter la température de l'eau à 90°C. Faire cuire l'œuf, puis le transférer immédiatement dans un bain d'eau glacée pour le faire refroidir avant de l'écaler.
Variantes: Laisser cuire pendant 9, 12, 16, 20 ou 24 minutes.
Note: Il existe de nombreuses sortes d'œufs cuits sous vide, notamment l'œuf poché/tendre cuit à 17°C et celui cuit à 24°C. En raison de la diminution de mon stock d'œufs, j'ai opté pour la méthode de cuisson à 90°C, recommandée par l'application Joule.
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: Le contrôle précis de la température devrait, en théorie, permettre d'obtenir des jaunes et des blancs à la texture parfaite.
Facilité de la méthode: C'est simple si vous avez l'application qui correspond à votre cuiseur sous vide. Mais, comme avec le multicuiseur, il faut évidemment posséder l'appareil pour utiliser cette méthode, ce qui constitue un gros frein.
Facilité de l'écalage: Aucune difficulté notable.
Résultat final: Pour les œufs ayant cuit moins longtemps, les jaunes avaient une texture sensiblement plus riche que la plupart de ceux des autres séries, à l'exception des œufs vapeur. Cela dit, je ne suis pas sûre que cela valait la peine d'acheter et d'assembler le matériel et d'attendre que l'eau atteigne la bonne température.
Méthode: Humidifier un torchon et le déposer au centre d'une grille du four. Faire préchauffer son four à 160°C. Une fois le four chaud, déposer l'œuf sur le torchon de manière à ce qu'il soit coincé entre deux tiges, dans une sorte de hamac fait avec le torchon. Laisser cuire. Transférer immédiatement l'œuf dans un bain d'eau glacée pour le faire refroidir avant de l'écaler.
Variantes: Laisser cuire pendant 30 ou 35 minutes.
Pourquoi la science (bon, OK, internet) la recommande: Food52 a présenté la méthode dans un article intitulé «Comment faire cuire beaucoup d'œufs durs en même temps».
Facilité de la méthode: La mise en place semble facile, mais la cuisson est longue et douloureuse, en fin de processus (voir plus bas).
Facilité de l'écalage: J'ai failli réintituler cette partie «Débâcle de l'écalage», mais je suis une adepte de l'uniformité des titres. J'ai écalé une quantité colossale d'œufs avant d'arriver à un lot qui était suffisamment cuit pour que tous les côtés puissent être épluchés. La plupart des œufs de cette méthode présentaient de grandes parties de blanc encore glaireuses durant l'écalage (et ce même si les jaunes étaient déjà friables). Je suppose qu'en raison d'un four un peu détraqué, les fluctuations de température ont empêché les œufs de cuire uniformément.
Résultat final: La texture des œufs était inégale et désagréable. Méthode à oublier.
En résumé, si vous n'avez pas eu le courage de tout lire
De gauche à droite: eau bouillante, eau frémissante, vapeur, eau bouillante + feu éteint, multicuiseur, sous vide. | Ella Quittner
La méthode qui demande le moins de travail: La cuisson dans l'eau bouillante, qui donne des œufs délicieux, de qualité régulière et à l'aspect agréable.
La méthode qui donne la meilleure texture: La cuisson vapeur (facilité d'écalage i-dé-ale!).
Une méthode totalement sûre et sans surprise, et idéale si la seule chose au monde que vous ne possédez pas est un minuteur ou une montre avec l'aiguille des secondes: la cuisson au multicuiseur.
La pire méthode: La cuisson au four (mais vous vous en doutiez déjà, non?).
Un dernier conseil: il est fortement déconseillé de tenter de reproduire cette expérience chez vous (sauf, peut-être, si vous avez envie de manger de la sauce gribiche à tous les repas durant plusieurs semaines).
Des artistes ont transformé un mur plat et presque sans fenêtre du quartier de la Croix-Rousse à Lyon en "Le Mur des Canuts". Lorsqu'il a été dévoilé en 1987, il s'agissait de la plus grande illusion d'optique d'Europe. Chun Ju Wu/Alamy
Pendant la majeure partie du XXe siècle, Lyon, en France, était connue sous le nom de "la belle endormie". Le potentiel était là : la ville se trouve au confluent de deux fleuves et de deux collines qui se font face, l'une surmontée d'une basilique, l'autre abritant une industrie florissante de tissage de la soie. Mais la beauté de Lyon était masquée sous d'épaisses couches de brouillard et un réseau complexe de périphériques et de tunnels. La Belle au bois dormant de la France était plus réputée pour sa pollution et ses embouteillages que pour son attrait esthétique.
Mais la mauvaise réputation de la ville n'a pas su résister à une nouvelle couche de peinture.
La renaissance de la région a commencé par une peinture murale du même nom. En 1982, une nouvelle association d'artistes a peint "La Renaissance" sur le pignon d'un théâtre à Oullins, dans la banlieue de Lyon. Au milieu du XIXe siècle, Oullins abritait les plus grandes usines de locomotives du pays, mais lorsque ces usines ont commencé à fermer au milieu du XXe siècle, la ville a connu des temps difficiles et ses habitants se sont inquiétés de voir la ville perdre son âme. Ce nouveau théâtre était un banal édifice en béton gris aussi peu séduisant que la cohorte de vieilles usines du quartier. Cette peinture murale était une promesse vibrante : un train en flammes, brisé en deux, avec un nouveau-né hurlant émergeant des ruines. La banlieue d'Oullins, disaient les artistes, était en train de prendre un nouveau souffle.
"La Renaissance" à Oullins, dans la banlieue de Lyon, a été peinte en 1982. Il s'agit de la première fresque d'un groupe d'artistes connu aujourd'hui sous le nom de CitéCréation. ©Michel Djaoui
Le collectif d'artistes connu aujourd'hui sous le nom de CitéCréation voulait que les habitants de la région soient à nouveau fiers de leur ville natale. Et comme ils pensaient que l'art devait être accessible à tous, et pas seulement à ceux qui en avaient les moyens, ils ont transformé Lyon et sa banlieue en une galerie à ciel ouvert. Quarante ans après la première fresque, il y en a maintenant plus de 150 dans la métropole, chacune reflétant l'histoire de son quartier.
La Croix-Rousse est l'ancien quartier des tisserands de Lyon. Souvent appelé "colline des ouvriers", il était le cœur vivant de la ville au début des années 1800, plein d'ateliers bruyants où les tisseurs de soie pédalaient sur leurs machines pour fabriquer des tissus. En 1986, CitéCréation a choisi ce quartier florissant pour y réaliser une nouvelle peinture murale, son premier trompe-l'œil, une technique artistique que l'on ne voit généralement que dans les galeries d'art.
Chacune des peintures murales en trompe-l'œil de CitéCréation contient des détails tirés du quartier qui l'entoure. Hemis/Alamy
"Le Mur des Canuts" était la plus grande illusion d'optique d'Europe à sa création. L'image en 3D transformait un mur pratiquement sans fenêtre en un miroir des rues de la Croix-Rousse, représentant un atelier de tisserand de soie, des balcons de la ville et même une succursale locale de la Banque Populaire. Les artistes ont utilisé une technique de superposition, peignant d'abord l'arrière-plan, puis le premier plan en utilisant la lumière et les ombres pour créer un effet réaliste.
Le style trompe-l'œil de l'art de la rue est rapidement devenu synonyme de Lyon, qui abrite désormais 10 illusions d'optique de la taille d'un immeuble et de nombreuses autres peintures murales qui reprennent cette technique. Dans le 1er arrondissement de Lyon, "La Fresque des Lyonnais" montre des habitants célèbres de la ville comme Antoine de Saint-Exupéry, auteur du Petit Prince, et les frères Lumière, pionniers du cinéma, sur les balcons au-dessus des "bouchons", ces restaurants traditionnels lyonnais. Dans le même arrondissement, "La Bibliothèque de la Cité" présente une vitrine remplie de livres peints d'auteurs de la région. Dans la commune de Villeurbanne, à l'est de la ville, "Le Théâtre des Charpennes" affiche une scène redorée, richement drapée de rideaux rouges, la troupe peinte jouant une scène de la vie urbaine lyonnaise du XVIIIe siècle.
"La Fresque des Lyonnais", l'une des 150 peintures murales qui décorent désormais la ville, représente des habitants célèbres tels qu'Antoine de Saint-Exupéry, auteur du Petit Prince, et les frères Lumière, pionniers du cinématographe. imageBROKER/Alamy
Le processus de création d'une fresque de CitéCréation n'est pas rapide. Alors que de nombreux artistes de rue produisent une œuvre en quelques jours, voire en une nuit, l'ampleur des fresques de CitéCréation et le nombre de personnes impliquées, depuis les membres de la communauté jusqu'aux artistes, signifient que le délai moyen entre le choix d'un mur à peindre et la réalisation de l'œuvre est de deux ans - 18 mois pour obtenir les permis, travailler avec les résidents et créer une esquisse finale, et six mois pour réaliser la peinture proprement dite.
"Lorsque nous terminons une œuvre d'art, elle devient la propriété du public, et il est donc très important qu'il ait le dernier mot", explique Halim Bensaïd, directeur de CitéCréation. "Nous voulons que l'art soit leur reflet et celui de leur histoire".
Halim dit que le choix des artistes est comme le casting d'un film. À Lyon, CitéCréation dispose d'une équipe centrale de 15 personnes et d'un réseau de 80 autres artistes avec lesquels elle travaille, dont 80 % de femmes. "Nous choisissons cinq à dix artistes en fonction de leur spécialité", explique Mme Halim. "Sont-ils doués pour la peinture de visages ou pour l'architecture ? Il n'est pas possible de découper une fresque en plusieurs sections, car chaque artiste a un style distinct, ce qui donnerait une impression de décousu - une autre raison pour laquelle la peinture d'une fresque est un effort de collaboration aussi long."
Pour CitéCréation, le processus de création d'une peinture murale prend en moyenne deux ans, de la sélection d'un mur à la finition de la peinture. Cinq à dix artistes travaillent sur chaque fresque. PHILIPPE DESMAZES/AFP via Getty Images
Les efforts du groupe pour provoquer un changement social par le biais de l'art ont également progressé lentement ; le public lyonnais ne s'est pas toujours intéressé aux projets de CitéCréation.
Au tournant du millénaire, tout le monde était obsédé par la "nouveauté", explique Halim. "Les nouvelles technologies, l'art moderne. Les fresques qui montraient des scènes de l'histoire ne les intéressaient pas. Ces dix dernières années, nous avons constaté un regain d'intérêt. Les gens veulent redécouvrir leur patrimoine."
Plus récemment, lorsque CitéCréation a interrogé des responsables locaux sur l'impact des fresques sur la ville, le maire adjoint Gilles Bruna a déclaré qu'elles "renforcent la fierté des habitants et leur sentiment d'appartenance à cette ville." Gérard Collomb, qui a été maire de Lyon pendant 19 des 20 dernières années, a noté que les œuvres d'art avaient également commencé à attirer les touristes. "Les murs peints sont devenus l'une des principales attractions pour nos visiteurs", a-t-il déclaré.
CitéCréation est maintenant devenue une entreprise sociale. Au fur et à mesure que le projet s'est développé, il a porté ce travail qui a revitalisé les quartiers de Lyon aux quatre coins du monde, avec des trompe-l'œil et d'autres styles de peintures murales apparaissant aussi loin que Shanghai, Moscou et Québec. À Berlin, l'organisation a réalisé une peinture murale sur un projet de logements sociaux.
CitéCréation a porté son travail dans des villes du monde entier. Ici, le peintre Steve Rolle met la touche finale à une peinture murale dans les immeubles de la coopérative Wohngenossenschaft Soldaritaet à Berlin. Sean Gallup/Getty Images
"Le propriétaire avait besoin d'isoler le bâtiment", explique Halim. "L'isolation est laide, elle donne à tous les bâtiments un aspect uniforme. Nous nous sommes donc inspirés de la fresque de Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine, et de ce que d'innombrables artistes muraux ont fait par le passé. Quand il n'y a pas assez d'argent pour utiliser un matériau plus joli, on le peint."
Les résidents de l'immeuble étaient âgés, mais autonomes. Lorsqu'ils ont été consultés, ils ont dit à Halim et à l'équipe qu'ils voulaient voir de la couleur et entendre des enfants. CitéCréation a créé "La Volière", une volée de 150 oiseaux peints de couleurs vives. Désormais, les enfants des écoles voisines viennent en excursion pour étudier l'avifaune locale, et les habitants peuvent entendre leurs rires. Le succès a été tel qu'ils ont continué à peindre des logements sociaux à Lyon, ailleurs à Berlin et dans d'autres villes.
L'une des plus récentes œuvres d'art de CitéCréation se trouve dans le quartier de Vaulx-en-Velin dans la banlieue de Lyon. Un ancien château d'eau est peint pour ressembler à une bobine de soie décorée des noms des anciennes usines de soie de la ville. ©Michel Djaoui
À mesure que Lyon se développe, CitéCréation continue de transformer les anciennes usines, les ateliers et les immeubles d'habitation en œuvres d'art. "Ma fresque préférée est toujours celle sur laquelle nous allons travailler", dit Halim en décrivant les projets à venir de l'organisation.
Vaulx-en-Velin est le dernier quartier de Lyon à bénéficier d'un lifting. Ce qui n'était qu'un terrain vague d'usines de soie désaffectées commence à s'animer de couleurs. Un vieux château d'eau a été repeint en rouge et blanc pour représenter une bobine de soie et décoré des noms des anciennes usines de la ville. "La Bobine de Soie est devenue le point de repère le plus emblématique d'un quartier largement monochrome, à la fois un rappel de l'époque industrielle et un phare audacieux du progrès.
Traduit par Deepl et un peu Kat
Au cœur des épicéas Sitka et des pins sylvestres de la forêt de Dalby, sur le versant sud du parc national des North York Moors, en Angleterre, se trouve une énorme clairière carrée. Boueuse sous les pieds, avec une poignée de véhicules et des tas de pierres éparpillés sur le périmètre, c'est incontestablement un chantier, mais les quatre murs concentriques qui prennent forme en son centre montrent clairement qu'il ne s'agit pas d'une entreprise ordinaire. Pour commencer, les structures courbes mesurent plus d'un mètre de haut et ne contiennent pas de mortier. Lorsque le projet sera achevé, plus de 4 000 tonnes de grès local seront assemblées comme un puzzle pour former le plus grand labyrinthe de murs en pierre sèche du monde.
La première pierre du labyrinthe a été posée dans la forêt de Dalby en 2014. Les fabricants de labyrinthes prévoient actuellement de terminer le projet en 2024. Avec l'aimable autorisation de Sand in Your Eye
Les murs en pierre sèche ne sont pas rares dans la campagne anglaise. Ils ont été utilisés dès 2000 avant J.-C., lorsque le besoin de délimiter les terres pour l'agriculture s'est fait sentir pendant la transition entre la vie nomade et les communautés sédentaires. Les murs ont connu un nouvel essor à l'époque romano-britannique (vers 43-410) et au début du Moyen Âge (vers 476-1000) et ont été largement utilisés du 14e au 18e siècle, lorsque les lois sur les enclosures ont légalisé la propriété privée de terres auparavant détenues en commun. En 1820, la plupart des champs ouverts avaient été divisés par des limites en pierres sèches en parcelles rectangulaires plus petites, si caractéristiques du paysage actuel.
Cette technique est également répandue dans le monde entier. Cette méthode de construction sans mortier a été utilisée partout, de la cité médiévale du Grand Zimbabwe à la citadelle inca du XVe siècle, le Machu Picchu, en passant par le village néolithique de Skara Brae en Écosse et l'acropole de Mycènes en Grèce, l'un des huit pays européens où la pierre sèche a été reconnue comme faisant partie du patrimoine culturel par l'UNESCO.
Un murailler empile soigneusement du grès pour monter des murs solides sans utiliser de mortier. Avec l'aimable autorisation de Forestry England
Le labyrinthe de Dalby Forest, cependant, vise à faire quelque chose de nouveau : transformer l'art ancien de la construction de murs en pierres sèches en une attraction moderne, en réutilisant les innovations agricoles pratiques des millénaires précédents pour divertir les visiteurs curieux du 21e siècle.
Conçu par le murailler local Mark Ellis, le design a été inspiré par le mandala, une composition géométrique qui représente le voyage spirituel dans plusieurs religions orientales. Quatre murs intérieurs circulaires, presque achevés, seront entourés de cinq murs extérieurs carrés (heureusement beaucoup plus faciles à construire).
Le concepteur du labyrinthe, Mark Ellis, mesure les murs intérieurs pour s'assurer qu'ils sont tous de la même hauteur. Avec l'aimable autorisation de Forestry England
Au sein de la création, des éléments traditionnellement incorporés dans les murs en pierre sèche pour aider les agriculteurs aideront et gêneront les visiteurs. Les passages, suffisamment grands pour permettre aux moutons mais pas au bétail de se déplacer entre les champs, feront des cachettes idéales pour les enfants ; les troncs d'abeilles, généralement utilisés pour protéger les ruches du froid, deviendront des sièges pour les visiteurs fatigués ; et les portes fantômes, une méthode de dissimulation des passages non utilisés, permettront aux murailles de changer périodiquement la disposition et de confondre les visiteurs qui reviennent.
Ceux qui parcourent le labyrinthe de 860 pieds carrés (80 ??? mètres carrés) peuvent découvrir un chêne central, un jardin secret et, espérons-le, le sentiment de réflexion tranquille que le designer Ellis veut cultiver. "J'espère que les gens viennent ici et trouvent un peu de paix", dit-il.
Les éléments "méditatifs" du projet conviennent à Ellis, qui a fui la vie trépidante de Londres pour retourner dans son Yorkshire natal il y a près de 30 ans. À l'exception d'une courte période de traite des chèvres, il n'a jamais cessé de construire des murs. Avec Mark Simpson et John Wharton, qui l'aident à construire le labyrinthe, il affirme que "nous avons dû construire des murs d'ici à Scarborough et inversement", soit une distance de près de 40 miles (64km).
Dans un terrain agricole, un passage permet aux petits animaux de traverser tout en confinant les plus gros, comme le bétail. Dans le labyrinthe, ce passage sera un raccourci secret pour les enfants. Avec l'aimable autorisation de Forestry England
L'assemblage d'un mur de pierres sèches exige lenteur et précision, explique John Pridmore, vice-président de la Yorkshire Dry Stone Walling Guild, qui propose des cours très appréciés sur le métier. Ces cours enseignent des techniques telles que le creusement de tranchées de fondation, la construction de contreforts pour la solidité et la disposition minutieuse des pierres par taille et par style afin de s'assurer qu'elles se resserrent une fois posées.
Cette pratique méticuleuse a manifestement appris aux ouvriers du labyrinthe l'art de la patience. Lorsque la première pierre a été posée en 2014, ils s'attendaient à ce que le projet prenne trois ans. Cependant, la nature cyclique des financements gouvernementaux les a contraints à ne consacrer que trois mois intensifs sur douze à la construction et ils prévoient désormais de poser la dernière pierre en 2024. "J'espère juste que je serai encore là quand ce sera terminé", plaisante Ellis.
L'artisan Charles Smith sculpte un poème sur un gros rocher. Des œuvres d'artistes régionaux seront incorporées dans le labyrinthe. Avec l'aimable autorisation de Forestry England
À ce jour, le projet a coûté plus de 400 000 dollars (environ 350 000 €) en fournitures et en main-d'œuvre, indique Petra Young, responsable du financement et du développement chez Forestry England Yorkshire, qui gère la forêt de Dalby et contribue à soutenir le développement du labyrinthe aux côtés du groupe de bénévoles de la forêt. C'est un défi financier : construit selon une procédure qui prend du temps, le monument intègre également la nature, l'art et même des éléments du folklore, puisqu'une pierre de sorcière émerge d'un mur pour se défendre contre les mauvais esprits. "Il ne rentre dans aucune case", dit Young. "C'est tellement de choses".
La participation de la communauté a donc joué un rôle important dans la collecte de fonds. S'inspirant d'une coutume séculaire de dénomination des pierres britanniques, de la pierre du roi Arthur à Long Meg et ses filles, une initiative populaire invitait les gens à parrainer une pierre, avec la possibilité de l'inscrire eux-mêmes lors d'un atelier. Ellis dit que les participants ressentaient souvent un attachement viscéral aux inscriptions, et il peut imaginer les enfants qui y ont participé amener un jour leurs propres familles pour trouver leur pierre de parrainage parmi les murs. À l'instar de l'artisanat ancien qui l'a inspiré, Ellis espère que le labyrinthe de Dalby Forest pourrait laisser un héritage durable pour les générations à venir.
Traduit avec www.DeepL... et un peu Kat
Zézette, une cagole de l'Estaque, qui n'a que des cacarinettes dans la tête, passe le plus clair de son temps à se radasser la mounine au soleil ou à frotter avec les càcous du quartier.
Ce soir-là, revenant du baletti ou elle avait passé la soirée avec Dédou, son béguin, elle rentre chez elle avec un petit creux qui lui agace l'estomac.
Sans doute que la soirée passée avec son frotadou lui a ouvert l'appétit, et ce n'est certainement pas le petit chichi qu'il lui a offert, qui a réussi à rassasier la poufiasse. Alors, à peine entrée dans sa cuisine, elle se dirige vers le réfrigérateur et se jette sur la poignée comme un gobi sur l'hameçon.
Là, elle se prend l'estoumagade de sa vie. Elle s'écrie :
En effet, le frigo est vide, aussi vide qu'une coquille de moule qui a croisé une favouille. Pas la moindre miette de tambouille.
Toute estransinée par ce putain de sort qui vient, comme un boucan, de s'abattre sur elle, Zézette résignée se dit :
C'est alors qu'une idée vient germer dans son teston.
Fanny c'est sa voisine. Une pitchounette brave et travailleuse qui n'a pas peur de se lever le maffre tous les jours pour remplir son cabas. Aussi chez elle, il y a toujours un tian qui mijote avec une soupe au pistou ou quelques artichauts à la barigoule. Zézette lui rend visite.
En effet, Fanny est une brave petite toujours prête à rendre service. Mais si elle est brave la Fanny elle est aussi un peu rascous et surtout elle aime pas qu'on vienne lui esquicher les agassins quand elle est en train de se taper une grosse bugade. Ça c'est le genre de chose qui aurait plutôt tendance à lui donner les brègues. Alors elle regarde Zézette la mangiapan et lui lance :
Ah ! Tu aimes bien faire la dame et te radasser la pachole au soleil, et bien maintenant tu peux te chasper. Non mais ! ? Qu'es'aco ? C'est pas la peine d'essayer de me roustir parce que c'est pas chez moi que tu auras quelque chose à rousiguer, alors tu me pompes pas l'air, tu t'esbignes et tu vas te faire une soupe de fèves.
Texte de Richard Caldi
Source : Trouvé sur le site de l'écomusée de la Vallée du Gapeau que je vous recommande de visiter
Culturé sans le savoir
Ce passage bien connu des fans d'Harry Potter et des Moldus dispose de son propre panneau de signalisation, ce qui fait beaucoup rire les habitants du quartier.
«Bienvenue Harry au chemin de Traverse», lance Hagrid à l'apprenti sorcier. Puis il tapote du bout de son parapluie quelques briques d'un mur sombre qui dissimulent la rue commerçante préférée des élèves de Poudlard. Vingt ans plus tard, voilà que cette rue fictive des romans de JK Rowling s'invite à Paris, à deux pas de la place Rhin-et-Danube dans le XIXe arrondissement de Paris.
L'histoire commence il y a plus d'un an, lorsqu'un collectif de street art se décide à faire une blague et à inviter le monde d'Harry Potter en pleine ville de moldus. Durant le premier confinement, et alors que tous les restaurants et bars sont fermés, ils installent un panneau en carton ressemblant beaucoup au style des panneaux de signalisation parisiens et pointant vers le Chemin de Traverse. Pour les moldus, le chemin de Traverse est une rue commerçante fictive située en plein cœur de Londres. Pour les amateurs de magie, elle n'est autre que l'une des rues les plus extraordinaires de la ville britannique, le passage obligé pour toutes personnes souhaitant faire son entrée à Poudlard, l'école des sorciers.
Panneau en carton Chemin de Traverse - Google Street view
Ce panneau de signalisation, en haut duquel est désormais perché le faux en carton, se trouve en plein milieu de la terrasse du Café Parisien, une brasserie donnant sur la place Rhin-et-Danube. Il y a plus d'un mois, le propriétaire du café envoie une demande à la Mairie de Paris afin que ce panneau soit déplacé et n'encombre plus sa terrasse. C'est pourquoi, mardi 26 octobre, des agents de la voirie de Paris se sont rendus sur place afin de déplacer le panneau de quelques mètres. Découvrant le panneau abîmé par la pluie, ils passent commande auprès de la Mairie de Paris pour le remplacer. Le lendemain, ils reviennent avec un panneau de signalisation neuf et complet, indiquant donc une promenade touristique portant le nom du «Chemin de Traverse».
Le panneau nouveau Chemin de Traverse - ©LeFigaro
Depuis, tout le monde est à la recherche de ce mystérieux collectif de street artistes. «J'ai essayé de retrouver le nom exact des artistes sur Internet mais je n'ai rien trouvé. J'ai l'impression qu'ils ont disparu depuis cette installation», explique Sylia, la fille du propriétaire du café Parisien. Ce qui est certain c'est que le panneau pointe bel et bien un chemin piéton, la rue Francis Ponge qui mène elle-même au Jardin Hérold qui domine tout Paris. Jolie promenade certes, mais toujours pas le chemin magique emprunté par Harry Potter pour acheter ses fournitures scolaires.
Raccommodé par les propriétaires du Café Parisien, le panneau en carton restera derrière le bar : «Il fait partie du décor maintenant, tout le monde y est habitué, nous y comprit, on va l'exposer en hauteur», conclut Sylia.
Si ce panneau fait rire de nombreux habitants du quartier, certains restent dubitatifs, notamment sur les réseaux sociaux où les militants de #saccageparis reprochent le coût de l'opération. Le panneau pourrait pourtant devenir une véritable attraction touristique, d'autant plus que les employés municipaux l'ont dirigé vers une véritable allée piétonne. Et, jusqu'à présent, rien ne dit que la voirie de Paris a fait une erreur ; c'est peut-être un coup de la Confédération internationale des sorciers.
“Elle” s’appelle Ai-Da. Sous ce gracieux nom se cache un robot humanoïde créé par l’artiste britannique Aidan Meller. Ai-Da aurait dû faire partie d’une exposition d’art contemporain tenue à la grande pyramide de Gizeh. Au lieu de cela, dès son arrivée à l’aéroport du Caire, elle s’est retrouvée dans les geôles égyptiennes.
Ai-Da est un robot à l’apparence humaine très réaliste. Œuvre du spécialiste de l’art contemporain et galeriste Aidan Meller, elle est présentée comme une femme robot humanoïde capable de créer des œuvres d’art.
Alors qu’elle devait “présenter” en Égypte sa propre œuvre d’art, une sculpture en argile basée sur une revisitation de la fameuse énigme que soumet le Sphinx à Œdipe, Ai-Da a tout simplement été arrêtée à l’aéroport du Caire et placée en détention. Sans accès à son appareil de recharge électrique, précise The Times.
Ai-Da et son créateur Aidan Meller, à Oxford, Grande-Bretagne, le 4 juin 2019. PHOTO / MATTHEW STOCK / REUTERS
La raison de l’ire ou de l’excès de zèle des suspicieux douaniers égyptiens ? Selon Aidan Meller, tel que le rapporte The Guardian, les garde-frontières ont arrêté Ai-Da parce qu’elle était appareillée d’un modem et qu’elle avait des caméras dans ses yeux, utilisées pour dessiner et peindre. Les douaniers égyptiens ont semblé craindre, devant ce curieux outillage informatique élaboré, qu’Ai-Da fasse partie d’un “complot d’espionnage”, indique The Guardian.
“Je peux abandonner les modems, mais je ne peux pas vraiment lui arracher les yeux”, a ironisé le créateur de ce robot placé aux arrêts.
Ai-Da et sa sculpture ont donc été détenues aux douanes égyptiennes pendant dix jours, avant d’être libérées ce 21 octobre, juste à temps pour l’exposition au pied de la grande pyramide de Gizeh, à laquelle elle était pourtant invitée officiellement. Pour obtenir cette libération, il aura fallu un “fracas diplomatique” de la part des autorités britanniques, note The Guardian.
Ai-Da peut désormais présenter son œuvre, une sculpture en argile de 2,5 mètres de large et 2 mètres de haut la représentant avec “trois jambes”, à l’exposition internationale Forever is Now, qui se déroulera jusqu’au 7 novembre. L’exposition présentera également les œuvres d’artistes égyptiens et internationaux de premier plan, indique The Guardian.
C'est à la pointe sud d'Israël, en plein désert, que l'on déguste des dattes d'une variété que l'on croyait longtemps disparue, fruits du palmier de Judée.
Tout a commencé en 2004, lorsque Sarah Sallon, médecin britanno-israélienne reconvertie en botaniste, a toqué à la porte du département d'archéologie botanique de l'université israélienne Bar Ilan.
Inspirée par des lectures sur des semences de lotus vieilles de 500 ans retrouvées en Chine et ayant germé, elle a voulu acquérir quelques graines de palmiers de Judée soigneusement consignées après leur découverte dans les années 1960 sous des débris à Massada, citadelle construite par le roi Hérode (Ier siècle avant J.C.) en surplomb de la mer Morte.
"Ils m'ont dit: 'tu es complètement folle, ça ne marchera jamais!'", se souvient la septuagénaire au chapeau de brousse et aux yeux bleu clair. A force de les "enquiquiner", elle a obtenu cinq de ces "antiquités botaniques", sur une collection de milliers de graines.
Ces précieuses semences en main, elle est allée trouver Elaine Solowey, spécialiste d'agriculture durable, dans le kibboutz Ketura, près de la frontière avec la Jordanie.
"Elle m'a dit: 'ces graines viennent de Massada. Essaye de les faire germer'", relate Mme Solowey. "Je lui ai demandé de quand elles dataient, elle m'a dit 2.000 ans. Je lui ai répondu que c'était impossible".
Après quelques mois de réflexion sur la bonne manière de s'y prendre, Elaine Solowey a hydraté et planté les graines, utilisant de l'engrais à base d'enzyme mais écartant tout produit chimique.
Sur l'ardoise de sa serre où elle cultive des dizaines de plantes, chaque visite était conclue par la mention "rien à signaler".
Jusqu'à un jour de mars 2005, où elle aperçoit un petit pot qui commence à craquer. "Je n'en croyais pas mes yeux", raconte Mme Solowey, la tête recouverte d'une casquette à l'effigie du premier dattier "ressuscité", surnommé Methuselah (Mathusalem) en référence au personnage biblique connu pour sa longévité.
"Seulement à ce moment-là j'ai commencé à vraiment en prendre soin. Je n'en avais pas compris l'importance", reconnaît celle qui avait sous les yeux la plus ancienne graine germée au monde, ayant fait son entrée dans le livre Guinness des records.
Sur les cinq graines données par l'université, seule celle-ci s'est développée. Deux avaient été gardées pour des recherches scientifiques, permettant grâce à la datation radiocarbone d'en confirmer l'ancienneté.
Les dattiers de Judée ont progressivement disparu au fil des invasions et des guerres qui ont rythmé la région, notamment à partir du Ier siècle avant J.-C. et la conquête romaine, explique Mme Sallon, auteure d'un article sur le sujet dans la revue américaine "Science".
Les palmiers sont "comme des enfants, il faut les éduquer sinon ils deviennent sauvages", sourit-elle. "Il faut les arroser, récupérer le pollen des arbres mâles et polliniser à la main les arbres femelles pour produire des dattes superbes. Si la continuité est altérée, tout s'effondre".
Planté en 2011, Methuselah était un pied mâle. Incapable de se satisfaire d'un palmier sans fruit, Sarah Sallon est partie en quête d'autres graines et en a obtenu une trentaine, découvertes dans des caves du désert de Judée, dont Qumrân, célèbre pour les manuscrits de la mer Morte qui y ont été retrouvés.
Pour la scientifique, "l'environnement unique de la mer Morte a contribué à préserver les graines, non seulement en raison de l'aridité mais aussi de l'atmosphère, à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer, qui y est la plus dense au monde".
Surprise ou petit miracle: l'une des graines germe en un plant femelle, baptisé "Hannah" et transplanté en 2019. Dès l'année suivante, "Hannah" livre ses premières dattes.
Puis, au mois d'août dernier, une récolte abondante: 800 dattes marron clair, légèrement sèches mais au délicat goût de miel, dont quelques unes seront mises en vente prochainement.
Depuis, "Hannah" a une sœur, "Judith", mise en terre fin septembre.
"C'est une lueur d'espoir. Cela montre que la nature a plus d'un tour dans son sac", assure Sarah Sallon, inquiète de l'extinction "massive" d'espèces. "Elle peut laisser ses graines dormir pendant des milliers d'années, nous laisser penser qu'elles ont disparu et il suffit d'une paire de mains en or pour les ramener à la vie".
Fragiles, éphémères, fascinantes, les bulles de savon et en particulier les bulles de savon géantes sont souvent utilisées par les artistes pour accompagner leurs numéros. Chaque artiste a une recette qui lui permet d’optimiser son numéro, d’obtenir des bulles plus grandes, plus belles, plus stables.
Une de nos questions de recherche, travaillée en collaboration avec des artistes, est de mieux comprendre comment faire de grosses bulles, ce qui fixe leur taille et l’intérêt de chacun des ingrédients utilisés par les artistes. Nous pourrons ainsi vous donner tous les trucs et astuces pour créer des bulles géantes chez vous.
Les bulles géantes survivent mieux par temps humide, car cela limite l’évaporation. Alfred Kenneally/Unsplash, CC BY
La première question est de comprendre ce qui fixe la taille des bulles de savon. Pour former une bulle, on trempe un objet dans une solution savonneuse, ce qui crée un film de savon quand on retire l’objet. Il faudra ensuite étirer le film, ce qui nécessite de l’amincir tout en évitant que la bulle n’éclate. La taille des bulles est essentiellement fixée par la taille initiale du film de savon.
Ainsi, les jouets à bulles des enfants permettent de former un film de deux centimètres environ et les bulles formées font quelques centimètres de diamètre. En effet, lorsqu’on souffle sur le film, on fabrique un tube de savon de forme cylindrique. Au lieu de se fermer et de former une seule grosse bulle, ce tube se déstabilise pour former plusieurs petites bulles sphériques, à cause de l’instabilité dite « de Rayleigh-Plateau » : créer de la surface de film savonneux coûte de l’énergie, et de nombreuses bulles ont une surface totale plus faible qu’un long tube.
Si on souffle fort sur un film d’un diamètre donné, on va ainsi obtenir des bulles deux fois plus grandes que le diamètre du film. Nous avons montré récemment que si l’on soufflait à l’inverse tout doucement sur le film, on pouvait fabriquer des bulles significativement plus grandes (il faut ensuite souffler un petit coup sec pour détacher la grosse bulle obtenue).
Mais pour faire des bulles géantes, pas question de subtilité sur le débit d’air envoyé sur le film : le vent doit pouvoir s’en charger. On fabrique donc simplement des films les plus grands possible, qui permettront de fabriquer des bulles de taille comparable.
En principe, la taille des bulles ne dépend donc que de la taille du film formé et du débit avec lequel on souffle dessus : la solution savonneuse utilisée n’a que très peu d’importance. Pourtant, chacun sait que remplacer simplement par du liquide vaisselle la solution commerciale contenue dans un jouet n’est pas toujours efficace.
Pour comprendre pourquoi la recette du « savon à bulles » est si importante, il faut se pencher sur les mécanismes qui permettent l’amincissement du film lorsque la bulle se forme, et sur ceux qui ralentissent cet amincissement.
Une bulle de savon, c’est de l’air entouré d’un film de liquide extrêmement fin, lui-même entouré d’air. Ce film a initialement une épaisseur de quelques micromètres et va avoir tendance à s’amincir au court du temps jusqu’à devenir extrêmement fragile, et à éclater. Lorsque l’on forme une bulle géante, on étire très fortement le film initial, ce qui a tendance à l’amincir.
Pour éviter l’éclatement du film, il faut du savon. Au niveau moléculaire, les molécules de savon sont des molécules « amphiphiles » : elles comportent une partie énergétiquement plus compatible avec l’eau et une autre partie plus compatible avec l’air. Elles ne sont tout à fait l’aise ni dans l’eau ni dans l’air, et elles ont tendance à se répartir à l’interface entre les deux. Les films de savon comportent ainsi deux interfaces avec l’air, chacune délimitée par une couche de molécules de savon qui protège le film.
Ces molécules sont très importantes pour stabiliser les films de savon pour plusieurs raisons. D’une part, quand les films deviennent très minces, les molécules situées sur chacune des interfaces air/liquide commencent à se toucher. Elles se repoussent alors, soit parce qu’elles ne peuvent pas s’interpénétrer, soit parce qu’elles sont chargées positivement ou négativement et que les charges identiques se repoussent.
D’autre part, ces molécules savonneuses permettent de résister à l’amincissement du film grâce à l’effet Marangoni qui est dû à la présence d’un peu de molécules savonneuses, mais pas trop. C’est pour cela que les concentrations en liquide vaisselle utilisées pour faire des bulles géantes sont de quelques pour cent seulement.
Mais les molécules de savon ne sont pas suffisantes pour faire des bulles géantes. Une des difficultés est qu’il faut fortement allonger le film de savon. Cette étape, qui nécessite d’amincir localement très fortement le film sans qu’il se casse, dépend beaucoup de la solution savonneuse utilisée.
Pour cela, il faut ralentir l’amincissement en augmentant la « viscosité élongationnelle ». De même que la viscosité ralentit l’écoulement des liquides, la viscosité élongationelle ralentit l’élongation des films. Une forte viscosité élongationelle permet donc d’allonger fortement, mais tranquillement les films afin d’éviter leur rupture.
Ce paramètre peut être augmenté en ajoutant des polymères à la solution. Ce sont de longues molécules, formées de millions de petites molécules toutes identiques et attachées entre elles. Telles des spaghettis dans une assiette qui se renverse, ces molécules vont avoir tendance à s’aligner lors d’un écoulement et à frotter très fortement les unes contre les autres, empêchant ainsi un amincissement et une rupture trop rapide des films.
C’est pour cette raison que les solutions savonneuses des artistes contiennent du lubrifiant contenant un polymère à forte viscosité élongationelle (du polyéthylèneoxyde) – par exemple un lubrifiant vétérinaire commercial.
Longue vie aux bulles
Pour avoir le temps de les voir disparaître à l’horizon, voire de les manipuler pour les artistes les plus doués, il faut que la bulle n’explose pas tout de suite.
Cela nécessite d’éviter au maximum leur amincissement, car plus les films sont minces, plus ils sont fragiles. Or, les bulles s’amincissent avec le temps à cause de deux mécanismes. Le premier est le drainage : à cause de la gravité, le liquide contenu dans la mince pellicule liquide a tendance à tomber. La question de l’impact de la recette sur le drainage est aujourd’hui une question de recherche toujours ouverte.
Le second mécanisme qui nuit à la longévité des bulles est l’évaporation. En effet, même à température ambiante, tout liquide s’évapore. Le film des bulles de savon est tellement fin que cette évaporation est très rapide.
Pour la limiter, on peut se placer dans un environnement humide. C’est pour cela que Sylvain Létuvée, artiste bulleur, se place dans la forêt au petit matin pour profiter de la rosée lorsqu’il veut battre son record de taille de bulle.
Une autre solution est de jouer sur la recette en ajoutant du glycérol, un liquide soluble dans l’eau et qui a tendance à absorber l’humidité (on dit qu’il est « hygroscopique »). Ainsi, une solution suffisamment concentrée en glycérol ne s’évapore plus. C’est pourquoi on retrouve souvent du glycérol dans les recettes de bulles géantes.
Pour fabriquer des films géants, il faut se munir de deux grandes baguettes rigides entre 1 et 3 mètres de long. Ensuite, relier ces deux baguettes par deux morceaux de ficelle, l’un d’environ 1 mètre et l’autre d’environ 2 mètres. Elles formeront une surface sur laquelle on peut fabriquer un grand film. Il faut ensuite serrer les baguettes, tremper les ficelles dans l’eau savonneuse, les retirer et éloigner les baguettes l’une de l’autre pour former un grand film. Ensuite, reculez en tenant les baguettes loin devant vous pour gonfler le film et refermer les baguettes pour fermer la bulle… Quant à la recette, nous vous proposons la suivante, avec des informations supplémentaires disponibles ici, car les ingrédients ne sont pas tous aussi efficaces.
Mélanger, dans l’ordre :
20 millilitres d’eau
40 millilitres de liquide de vaisselle
1 gramme de lubrifiant (mélange de polyéthylèneoxyde – PEO – et de sucrose)
100 millilitres de glycérine
40 millilitres d’eau
Vous pouvez conserver ce mélange. Ajouter 800 millilitres d’eau avant utilisation pour obtenir 1 litre de solution.
Des chercheurs allemands ont étudié l'aérodynamisme des sous-bocks de bière en carton et conclu que même un lanceur aguerri ne pourra pas les faire voler bien longtemps.
Les différentes forces auxquelles est soumis le disque, avec Z : moment angulaire, θ : angle d’inclinaison et D : axe de rotation.
Quels sont les deux accessoires indispensables des vacances (en dehors de la chaise longue et du maillot de bain) ? Réponse : le frisbee et la bière. Hélas, l'un ne remplace pas l'autre, comme vient de le montrer une nouvelle étude qui a cherché à savoir si les sous-bocks de bière en carton pouvaient constituer de bons frisbees. Pour ce faire, les chercheurs (allemands naturellement) de l'Institut Helmholtz de physique des rayonnements et de physique nucléaire et de l'Institut d'astronomie de l'Université de Bonn ont construit un appareil à lancer des sous-bocks et ils ont pratiqué une série d'expériences destinées à étudier l'aérodynamisme de ces petits disques en carton de 10 cm de diamètre.
un retournement le rendant inutilisable comme frisbee
« On pourrait s'attendre à ce que le sous-bock de bière vole de la même manière qu'un frisbee, c'est-à-dire avec un moment angulaire pointant vers le haut ou vers le bas stabilisant le disque, écrivent les chercheurs dans leur étude publiée dans The European Physical Journal Plus. Malheureusement, compte tenu de la masse relativement faible du carton, le sous-bock est soumis à des rotations chaotiques autour des deux axes du disque ». De plus, contrairement au frisbee qui a des bords arrondis et un centre de gravité proche de son centre -- ce qui empêche son retournement intempestif --, le sous-bock de bière subit une modification de sa portance, non pas au centre du disque, mais légèrement décalée par rapport au bord avant. « Cela induit un retournement le rendant inutilisable comme frisbee », attestent les auteurs.
Les chercheurs ont confirmé le résultat de leurs équations théoriques avec leur appareil à lancer les sous-bocks, composé de deux tapis roulants électriques faisant accélérer le disque en carton selon différentes vitesses et moments angulaires. Résultat : quelles que soient les conditions de lancer initiales, le sous-bock finit toujours par s'incliner par rapport à son axe de rotation vertical, de telle sorte qu'il est freiné et retombe rapidement au sol ou tourbillonne dans tous les sens.
Un sous-bock maintient ainsi une stabilité pendant à peine 0,45 seconde après son lancement, contre 0,8 seconde pour un CD ou 16 secondes pour un frisbee. À noter que les performances du frisbee varient considérablement en fonction de la qualité du lancement. « Avec un lanceur médiocre, le frisbee basculera vers un état instable au bout d'une seconde seulement, tandis qu'un lanceur professionnel pourra maintenir un état stable pendant une durée bien plus longue », notent les auteurs. Toutefois, même un lanceur aguerri ne pourra pas faire grand chose avec le sous-bock de bière. Vous pouvez néanmoins toujours essayer de lancer un concours au camping. Envoyez-nous vos records !
Cette étincelante station de métro multicolore située au cœur de Naples est considérée comme la plus belle d'Europe.
Sous une magnifique mosaïque peinte dans un tourbillon psychédélique de bleu-violet, un large escalator descend à environ 130 pieds sous terre dans l'une des stations de métro les plus profondes de Naples. Il s'agit de la station de métro Toledo, le joyau des "Art Stations" du métro de Naples.
Le projet des Stations d'art (Stazioni dell'Arte) a confié la vision des stations de transport en commun de la ville à des artistes et architectes contemporains afin d'amener l'art dans la vie quotidienne des gens. L'éblouissante station de métro Toledo se distingue du lot et a même été désignée comme la plus belle station de transport en commun d'Europe.
Chaque niveau de la station est conçu autour d'une couleur différente représentant un thème différent lié à la ville. Les murs et le sol de l'atrium du premier niveau sont noirs, rappelant l'asphalte de la civilisation contemporaine. Les vestiges des murs aragonais sont également intégrés dans l'atrium, qui est orné de mosaïques inspirées de l'histoire de Naples.
En descendant l'escalator, les murs deviennent ocres et jaunes, faisant allusion aux couleurs du tuf napolitain et du soleil. Plus bas, au niveau le plus profond, la palette de couleurs devient bleue et verte comme la mer. Dans le couloir menant au plancher du quai, une installation environnementale de 80 pieds de long est composée de deux boîtes lumineuses à LED qui reproduisent l'image d'une mer, ridée par le mouvement continu des vagues.
Un grand cône appelé "Crater de Luz" traverse tous les étages de la station, créant une ouverture au-dessus du magnifique escalator qui mène au quai, diffusant de la lumière tout au long du parcours. À l'extérieur de la station, on trouve trois pyramides hexagonales et une statue en acier corten appelée "Chevalier de Tolède" garde l'une des entrées. L'ascenseur est situé près de l'escalator, muni d'un toit ondulé, et est suivi d'une passerelle formée de grands cercles orange et équipée de sièges en pierre volcanique.
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Face à la grogne des automobilistes contraints de rouler au pas dans la capitale, Anne Hidalgo a encouragé les deux-roues à rouler plus lentement pour ne pas les humilier et éviter qu’ils ne perdent confiance en eux.
“Les automobilistes sont fragiles, ils peuvent rapidement se sentir blessés dans leur virilité s’ils sont dépassés. Certains sombrent dans la dépression ou sont victimes de dysfonctionnements érectiles après avoir été doublés par une trottinette électrique ou un couple en rollers » explique la maire de Paris dans un bref communiqué. “Laisser passer une voiture c’est redonner confiance à un automobiliste ».
Le site de la mairie a ainsi dispensé quelques consignes pour aider les automobilistes à mieux vivre cette nouvelle limitation de vitesse. “Les cyclistes peuvent faire semblant de tomber à un feu rouge pour redonner le sourire aux chauffeurs ou rouler à côté des taxis pour leur permettre de les insulter plus facilement. C’est des petites choses toutes bêtes qui font la différence et facilitent la vie sur la route.”
Pas sûre que ces mesures ne suffisent pour autant à tempérer la colère des automobilistes. À l’heure actuelle, nombre d’entre eux réclament le retour de la limitation de vitesse de 50km/h, le retrait des pistes cyclables et de pouvoir équiper leur véhicule de pare-buffles pour renverser les livreurs Deliveroo dans les grandes villes.
Par ailleurs, il est obligatoire désormais de permettre aux éléphants de se baigner au moins deux heures et demie par jour.
Article rédigé par franceinfo avec AFP France Télévisions Publié le 22/08/2021
Un homme sur un éléphant au Sri Lanka, le 25 février 2019. ISHARA S. KODIKARA / AFP
Boire ou conduire un éléphant, il faut choisir. Le Sri Lanka vient de publier une série de mesures destinées à protéger les éléphants domestiqués, parmi lesquelles l'interdiction de conduire un éléphant si l'on a bu de l'alcool. Il est également obligatoire de permettre aux éléphants de se baigner au moins deux heures et demie par jour, et de prévoir deux visites médicales par an.
Les éléphants utilisés pour de durs travaux ne pourront plus travailler que quatre heures par jour, et ceux consacrés au plaisir des touristes ne pourront pas en transporter plus de quatre à la fois, avec une selle bien rembourrée. Il est aussi interdit de faire travailler les bébés, même simplement dans des défilés traditionnels, et de les séparer de leur mère.
Ces règles prévoient, en cas de manquement sérieux, la confiscation de l'animal et jusqu'à trois ans de prison. Le Sri Lanka compte environ 200 éléphants domestiqués, et 7 500 vivant dans la nature. La capture d'éléphants sauvages est interdite, mais les poursuites sont rares.
Les défenseurs des droits des animaux estiment que plus d'une quarantaine de bébés éléphants ont été volés dans les parcs nationaux pour les domestiquer au cours des 15 dernières années.
C'est LA catastrophe du petit-déjeuner: vous préparez bien tranquillement vos tartines, en étalant soigneusement le beurre ou la confiture… Quand soudain, pas encore bien réveillé, vous perdez le contrôle de votre délicieuse tartine. C'est le drame. Elle tombe et le côté beurré se retrouve contre le sol. Il faut alors nettoyer (à tous les coups, vous aviez fait le ménage la veille), et vous vous dites que ce n'est que le début d'une longue journée, placée sous le signe de la loi de Murphy («tout ce qui est susceptible de mal tourner, finira par mal tourner»).
En réalité, il y a peu de chances que vous soyez maudit. Il n'y a aucune raison pour que la tartine malchanceuse soit le signe d'une mauvaise journée, car cette chute tragique a une véritable explication scientifique. La faute revient aux lois de la physique qui régissent l'univers. Un chercheur a en effet démontré que votre tartine n'a le temps de faire qu'un demi-tour dans les airs avant de toucher le sol. Votre toast a donc statistiquement plus de chances de se retrouver à l'envers.
Un toast standard fait un tour complet en 0,7 seconde
Le physicien britannique Robert Matthews, membre de la Royal Astronomical Society et de la Royal Statistical Society, a très sérieusement analysé le phénomène dans deux études, datant de 1995 et 2001. Ce scientifique de l'université d'Aston, à Birmingham, a d'abord établi que la hauteur de la table était le principal facteur à l'origine du retournement de la tartine. Il a d'ailleurs reçu un prix pour cette étude: le Ig-Nobel de Physique 1996, une parodie du célèbre prix Nobel, décernée chaque année à des recherches insolites.
Selon ses calculs, un toast standard fait un tour complet sur lui-même en 0,7 seconde. Mais d'une hauteur de 75 centimètres (la taille moyenne d'une table), elle met seulement 0,39 seconde pour atteindre le sol. Elle n'a donc pas le temps de faire un tour complet. La malédiction de la tartine n'est donc pas due au hasard. C'est même le destin fatal du toast beurré de s'écraser plus souvent du côté le plus gourmand.
«La statistique veut que le phénomène soit essentiellement aléatoire, avec une répartition 50/50 des résultats possibles. Mais nous montrons que les toasts ont une tendance inhérente à atterrir côté beurre, écrit Robert Matthews dans l'introduction de ses travaux. De plus, nous montrons que ce résultat est finalement attribuable aux valeurs des constantes fondamentales. Ainsi, cette manifestation de la loi de Murphy semble être une caractéristique inéluctable de notre univers.»
Dans un moment d'ennui profond, vous pouvez tenter l'expérience avec un livre. Posez-le à l'endroit sur une table, et poussez lentement et de manière continue, jusqu'à ce qu'il tombe. Il est probable qu'il se retrouve plus souvent sur la quatrième de couverture.
9.821 lancers de tartines
En 2001, Robert Matthews veut définitivement prouver sa théorie et fait appel à des centaines d'écoliers britanniques pour obtenir des résultats empiriques. Après des milliers de tests, il détermine la statistique tant attendue: le côté beurré se retrouve face contre terre dans 62% des cas. Sur 9.821 chutes de toasts, 6.101 ont fini du mauvais côté.
Seulement 62%, me direz-vous? Si vous avez l'impression que votre tartine tombe tout le temps du côté beurré, il se peut que l'aspect psychologique entre en jeu. Notre mémoire sélective se souvient mieux des fois où la tartine atterrit du côté de la confiture que des fois où elle est tombée du bon côté.
La meilleure solution serait de construire des tables beaucoup plus hautes, d'au moins 2,5 mètres.
Notons quand même que l'expérience de Robert Matthews n'est pas sans faille. Pour produire ses statistiques, il a simplifié les paramètres. Les écoliers ne devaient pas tenter de rattraper la tartine, au risque de modifier sa trajectoire en la touchant. Dans la réalité, la situation peut être plus complexe. La manière dont on tient sa tartine ou bien la vitesse à laquelle on la pousse peut modifier sa chute.
Contrairement à ce qu'on peut imaginer, la quantité de confiture sur la tranche de pain n'a que peu d'influence. Même si la garniture fait effectivement varier le poids de l'ensemble, il faudrait qu'elle soit aussi épaisse que le toast pour modifier le mouvement. Même chose pour la composition de la tartine: que ce soit du pain, une biscotte, ou de la brioche, les variations n'ont que des effets minimes.
Alors comment éviter ce drame matinal? La meilleure solution serait de construire des tables beaucoup plus hautes, d'au moins 2,5 mètres. La tartine aurait ainsi le temps d'effectuer un tour complet et d'atterrir plus souvent du côté non-beurré. D'ailleurs, lors de son expérience, Robert Matthews a également procédé à 2.000 lancers de tartines à 2,4 mètres de haut. La probabilité que le toast finisse sa chute du côté de la confiture a été réduite à 47%.
Autre solution: réduire la taille des tartines. Plus la tartine sera petite, plus elle tournera vite et plus elle aura de chances de tomber du bon côté. Sinon, il ne vous reste plus qu'à manger vos tartines à l'envers, ce qui risque de faire encore plus dégâts que lorsqu'elles tomberont!
Aujourd'hui, on se marie moins qu'il y a cinquante ans, mais les couples ne ménagent pas leur peine. Surtout les futures mariées.
«Parfois, j'ai même eu l'impression que j'allais me marier avec moi-même, vu qu'il me laissait tout gérer», témoigne une internaute.
Dans les années 1970, plus de 390.000 mariages étaient célébrés chaque année, contre 228.000 en 2017. Une diminution du nombre d'unions, du fait notamment de la promulgation en 1999 du pacte de solidarité civile (Pacs), grâce auquel plus de 200.000 personnes s'unissent chaque année. Pour autant, de nos jours, les festivités qui accompagnent les mariages sont plus personnalisées et spectaculaires que jamais. «Jusque dans les années 1970, le mariage marquait un début. On se mariait autour de 22-24 ans avant de vivre ensemble», explique Florence Maillochon, sociologue, directrice de recherche au CNRS et autrice de La passion du mariage, publié en 2016 aux Presses universitaires de France.
«Aujourd'hui, la plupart des couples qui se marient ont plus de 30 ans et vivent déjà sous le même toit. Le mariage n'étant plus indispensable, il n'est plus vécu comme un point de départ. Mais organiser un grand mariage est devenu un but en soi pour les couples qui décident de s'unir.» Avec ce changement de paradigme, les rituels venant ponctuer les fêtes ont aussi évolué. Il ne s'agit plus seulement de rassembler des proches pour célébrer un engagement conjugal et familial. «Ces événements exigent désormais un décorum particulier pour pouvoir être considérés comme des fêtes de mariage dignes de ce nom, ce qui en dit long sur le sens qu'on accorde à cette célébration», complète Florence Maillochon.
Car le mariage demeure une institution importante, qui fait figure de normalité du point de vue des valeurs sociales et religieuses. Quant à la réception qui réunit les invités après le passage à la mairie et/ou la cérémonie religieuse, elle est plus que jamais au centre de toutes les attentions. D'ailleurs, les convives qui y assistent sont bien plus nombreux qu'à l'époque: «Jusqu'aux années 1980, le nombre d'invités tournait autour de 70. Aujourd'hui, la moyenne est de 120 invités», indique la sociologue.
Pour marquer les esprits, les futurs mariés ne ménagent pas leur peine. «Aujourd'hui, ces événements se préparent pendant un voire deux ans, souligne Florence Maillochon. Cette réalité fait écho à la volonté des futurs mariés de prendre le temps de personnaliser chaque détail de la fête, pour qu'elle vienne soutenir la construction identitaire de leur couple.» Costume, robe, maquillage, photographe, vins, DJ, traiteurs, fleurs, décoration… Rien n'est laissé au hasard pour rendre l'événement unique et mémorable.
Au cours de ses recherches, menées auprès de plus d'une cinquantaine de couples, Florence Maillochon a pu constater que les fêtes de mariage sont particulièrement soumises aux injonctions à la perfection que véhicule notre époque. «Les préparatifs sont devenus, eux aussi, une forme de rituel. Sur les réseaux sociaux, on assiste à une véritable mise en scène de cette période. Tout est fait pour créer une image particulière autour de cette journée, pour se démarquer autant que possible, se détacher de la tradition et organiser un mariage parfait aux yeux de tous.»
«Aujourd'hui, ces événements se préparent pendant un voire deux ans.» Florence Maillochon, sociologue
Malgré tout, le déroulé des fêtes de mariage reste peu ou prou similaire à celui des générations précédentes. Vin d'honneur, plan de table, repas, soirée dansante, brunch le dimanche. Malgré l'attention portée à chaque détail, le script diffère très peu d'un mariage à l'autre. Une tendance qui s'illustre davantage avec, depuis plusieurs années, l'américanisation des mariages français. Cérémonies d'enterrement de vie de jeune fille et de jeune garçon, «rehearsal dinners» (dîners de préparation), photos booths (cabines de type photomaton mises à disposition des invités), etc., ces pratiques venues de l'autre côté de l'Atlantique et qui font désormais presque figures de passages obligés, contribuent à la standardisation de l'événement.
Sur les réseaux sociaux, difficile de passer à côté des photos de cérémonies de mariage enchanteresses… et coûteuses. On estime qu'une fête de mariage coûte en moyenne 8.600 euros aux futurs mariés et lorsqu'il s'agit de louer un domaine ou de faire appel à un wedding planner, les prix s'envolent. Florence Maillochon estime que les célébrations actuelles se font le prolongement des inégalités sociales, car pour les couples les plus modestes, impossible de coller à cet idéal de fête de mariage spectaculaire. «Comme les gens se marient plus tard, ils financent la majeure partie de la fête. Or, pour beaucoup de couples de classe moyenne ou populaire, s'offrir un mariage à plusieurs milliers d'euros est impossible.»
Sur les forums dédiés au mariage, certains désespèrent: «Y-a-t-il ici d'autres personnes pauvres qui préparent leur mariage?», demande une internaute américaine. «Sur quoi rogner dans la vie de tous les jours pour pouvoir se payer le mariage de ses rêves?»
En France, 21% des couples s'endettent pour pouvoir fêter leurs noces en grande pompe.
D'autres femmes lui partagent leurs bons plans: «J'économise sur tout, je n'achète que de la sous-marque au supermarché et ne mange jamais dehors», ou encore: «Mon futur mari et moi avons tous les deux pris un second emploi pour financer notre mariage.» Pour les couples qui ne parviennent pas à réunir la somme nécessaire, les organismes de crédit à la consommation surfent eux aussi sur la tendance aux mariages dispendieux en proposant des prêts spécifiques pour cette occasion.
Effectivement, de nombreux couples s'endettent pour pouvoir fêter leurs noces en grandes pompes. En France, cela concernerait près de 21% des mariés. «Ceux qui ne peuvent pas se payer une réception à la hauteur de leurs espérances préfèrent parfois ne pas se marier du tout que d'organiser un événement plus modeste», note la sociologue. D'après elle, l'injonction à organiser une fête de mariage unique et mémorable est en phase avec le discours libéral ambiant qui exhorte sans cesse à la réalisation de soi: «À une époque qui n'hésite plus à marchandiser le romantisme, cette image du mariage renforce l'idée que ce type d'événement est accessible à tout le monde et qu'il faut célébrer son union en bonne et due forme pour qu'elle soit reconnue par tous. Malheureusement, ces injonctions contradictoires sont une forme de violence sociale qui alimente la frustration des plus modestes.»
D'après Florence Maillochon, ces cérémonies coûteuses et complexes à organiser font aussi le relai des inégalités de genre. «Les inégalités dans la répartition des tâches domestiques quotidiennes se perpétuent lors des préparatifs du mariage. Ce sont quasiment toujours les femmes qui les prennent en charge. Les impératifs de cette organisation viennent se rajouter à leurs tâches quotidiennes. Pour s'en sortir, certaines arrêtent même de travailler.» Sur un forum dédié à l'organisation de mariage, une internaute se désole: «Mon compagnon m'a laissé entièrement carte blanche pour la préparation de la réception. Parfois, j'ai même eu l'impression que j'allais me marier avec moi-même, vu qu'il me laissait tout gérer.» De fait, les habitus considérés comme féminins au sein de la sphère domestique (gestion de la décoration, cuisine, accueil des invités, etc.), se déclinent aussi avant et pendant les fêtes de mariage.
Florence Maillochon explique également ces inégalités de genre par l'image asymétrique du rôle des mariés dans l'inconscient collectif: «Le jour J, c'est la mariée qu'on regarde. Sa tenue, son attitude et son maquillage sont au centre de la scène. Elle fait l'objet d'une métamorphose totale, change plusieurs fois de robe, est scrutée, photographiée pendant toute la durée de l'événement.» Un rôle central soutenu par les traditions qui accompagnent le mariage depuis le XIXe siècle: robe blanche, voile, bouquet de fleurs, etc., qui concernent essentiellement les femmes.
Pour autant, arriverait-on bientôt à la fin d'une époque? Depuis quelques années, le phénomène d'«elopement» a fait son apparition. Aussi appelé «fugue amoureuse», il décrit cette volonté qu'ont certains couples de célébrer leur union en catimini, en cercle restreint, souvent à l'étranger. Loin des projecteurs, ce retour en force de l'intimité pourrait bien se généraliser, à l'heure où la crise sanitaire a poussé de nombreuses personnes à revoir leur projet de fête de mariage.
Ce produit vient compléter le nouveau modèle de la marque, une version sportive de la première Ford Mustang électrique.
Ford prédit que les conducteurs de voitures électriques finiront par regretter l'odeur de l'essence. | Carl Nenzen Loven via Unsplash
Repéré sur Futurism
Qui a dit que vous ne pouviez pas sentir la douce odeur de l'essence en conduisant une voiture électrique? Non, ce n'est pas un poisson d'avril très en retard: Ford a lancé une nouvelle fragrance qui sent le pétrole, nommée Mach-Eau. Destinée à apaiser les conducteurs nostalgiques, cette annonce survient alors que la célèbre marque de voitures américaine s'apprête à sortir un nouveau modèle, la Mach-E GT, une version sportive de la toute première Ford Mustang entièrement électrique.
Le «parfum premium» est destiné «à ceux qui ont envie de vivre les performances de la nouvelle Mustang Mach-E GT entièrement électrique, mais qui ont toujours une certaine sympathie pour les odeurs si reconnaissables des voitures traditionnelles à essence», indique un communiqué de presse de Ford. Autrement dit, le constructeur prédit que les conducteurs de voitures électriques finiront par regretter les senteurs du gasoil; et suffisamment pour acheter un parfum d'essence. Bref, une opération marketing pour satisfaire la clientèle en manque des effluves de l'or noir.
Ford a révélé ce parfum d'un nouveau genre ce week-end, lors du Goodwood Festival of Speed, qui rend un véritable culte aux voitures consommatrices d'un volume significatif d'essence. Nous ne sommes certainement pas convaincus que le conducteur moyen de la Mach-E se soucie, et encore moins se délecte, d'un bon gros nuage de gaz d'échappement puants, ironise Futurism. Mais il ne s'agit pas seulement d'inhaler des vapeurs de pétrole. Ford est déterminé à faire de cette fragrance une expérience unique et personnalisée, digne des grands créateurs.
«En réalité, plutôt que de simplement sentir l'essence, Mach-Eau est conçue pour plaire au nez de n'importe quel utilisateur; un parfum haut de gamme qui mixe des accords fumés, des odeurs de caoutchouc et même un élément “animal” pour rappeler l'héritage de la Mustang, [avec] une impression de chevaux», précise la société américaine. L'entreprise qui a aidé Ford à développer ce parfum, Olfiction, a commencé par mélanger l'odeur des pneus brûlés avec d'autres ingrédients, dont de la lavande et du bois de santal.
Selon une enquête commandée par le constructeur automobile, presque 70% des personnes interrogées ont déclaré que, dans une certaine mesure, «l'odeur de l'essence leur manquerait». L'entreprise est allée jusqu'à dire que l'essence «était une odeur plus populaire que celles du vin et du fromage, et se classait quasiment au même niveau que l'odeur des livres neufs». On dirait bien que l'équipe de communication de Ford a passé un peu trop de temps à inhaler les gaz de ses pots d'échappement, conclut ironiquement Futurism.
À moins que vous soyez un inconditionnel de la lecture ou des sports aquatiques, la construction de châteaux de sable reste un must des vacances à la mer. Mais comment faire pour que votre château soit aussi majestueux que solide? Par chance, il existe une formule scientifique qui pourrait bien vous aider.
Notre expérience nous a permis d'établir que pour construire le château de sable parfait, il fallait un seau d'eau pour huit seaux de sable sec. | Matthew Robert Bernett
Tout a commencé en 2004, quand un tour operator a demandé à mon équipe d'enquêter sur la question. En tant que sédimentologiste, c'est-à-dire spécialiste des dépôts rocheux laissés par les eaux, le vent et les glaciers, j'ai commencé par réfléchir au type de plage qui se prêtait le mieux à la construction de châteaux de sable. J'ai mené l'enquête en comparant le sable des dix plages les plus populaires de Grande-Bretagne (à l'époque). Bien qu'en réalité, on puisse bâtir des châteaux sur n'importe quelle plage, Torquay est arrivé en tête de mon classement, avec son superbe sable rouge, suivie de près par Bridlington, tandis que Bournemouth, Great Yarmouth et Tenby se disputaient la troisième place. Tout en bas du classement, on retrouvait la plage de Rhyl.
Mais une fois la plage sélectionnée, encore faut-il trouver l'emplacement idéal. Cette question est plutôt fonction des préférences de chacun: certains préfèrent s'installer non loin du parking, pour pouvoir déguerpir en cas d'averse, quand d'autres préfèrent la proximité d'un café. D'autres encore portent leur choix sur un coin isolé, peut-être mieux protégé du vent par un promontoire naturel.
Pou trouver les bonnes proportions entre le sable et l'eau, construisez votre édifice dans la bande de sable située au niveau de la ligne de marée haute. | Hillebrand Steve, U.S. Fish and Wildlife Service via Wikipedia
Si vous voulez bâtir une véritable forteresse, mieux vaut que votre édifice tienne droit. Pour cela, il vous faut du sable solide! La solidité du sable dépend de deux facteurs: les propriétés des grains qui le composent et l'eau qui leur permet de se lier entre eux. Plus les grains sont anguleux, mieux ils s'assemblent. Or, plus le grain de sable a été charrié par les éléments, plus il est lisse. C'est pourquoi les fragments microscopiques de coquillages sont un choix judicieux pour la construction de châteaux. Enfin, plus les grains sont fins, mieux ils retiennent l'eau. Et la question de l'eau est cruciale dans l'affaire qui nous occupe!
Si le sable contient trop d'eau, votre château va dégouliner, s'il y en a trop peu, il partira en miettes. Il vous faut donc trouver les justes proportions, afin que votre château tienne bien droit, et pour longtemps. Tout est fonction de la tension de surface de l'eau, ou «ménisque d'eau», ce phénomène qui fait qu'un verre d'eau posé sur un support humide et lisse peut sembler difficile à déplacer.
Notre expérience nous a permis d'établir que pour construire le château de sable parfait, il fallait un seau d'eau pour huit seaux de sable sec. Ou si vous préférez, voici la formule magique: eau = 0.125 x sable. Mais si vous ne disposez pas de matériel scientifique, pas de panique! Il vous faut simplement trouver un emplacement dans la bande de sable située entre la ligne de marée haute –repérable aisément grâce à un amas d'algues et de débris marins– et la ligne de marée basse. Gardez cependant à l'esprit que cette zone bouge au cours de la journée, au gré des marées.
Préférez les seaux simples et ronds à ceux qui prennent la forme d'un château à tours crénelées.
Le conseil suivant se rapporte à la qualité des outils. D'après mon expérience, il y a une corrélation directe entre l'âge du constructeur, la taille de la pelle et la vitesse à laquelle l'ennui s'installe. Les adultes trouvent les mini-pelles très frustrantes et les enfants aimeraient en utiliser de plus grandes, mais ont du mal à les manier. Pour que l'ambiance de l'équipe reste harmonieuse, prévoyez donc une large sélection d'outils. La taille et la forme du seau ont aussi leur importance. Préférez les seaux simples et ronds à ceux qui prennent la forme d'un château à tours crénelées. Un seau rond vous permettra de produire quantité de tours et de détails pour aboutir au monument de vos rêves, en faisant fonctionner votre imagination.
Tandis que vous construisez, gardez une pensée pour l'histoire, non pas seulement l'histoire imaginaire du château et sa cohorte de contes de fées hors d'âge, mais aussi l'histoire réelle du sable que vous manipulez. Chaque grain est en effet un fragment de roche qui encapsule une longue histoire de montagnes disparues, de rivières anciennes, de marécages et de mers infestées de dinosaures, de climats et d'événements du passé: autant d'éléments qui racontent l'histoire de notre planète.
Pour finir, un mot au sujet de la taille du château. Vous pouvez certes vous contenter d'un château modeste, doté de jolies tours, de remparts et de douves. Mais les châteaux qui font la différence sur la plage et qui remportent le plus de succès sont aussi les plus imposants. Voyez grand! Galets, coquillages, bois flottés et plumes peuvent embellir votre œuvre. Et puis, soyons honnêtes: un château de sable est fait pour être admiré. Même s'il y a bien un peu de science derrière le château parfait, pensez surtout à vous amuser en le construisant.